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bouffer

bouffer [ bufe ] v. <conjug. : 1>
• v. 1160; de °buff-, onomat. désignant ce qui est gonflé
1 V. intr. Se maintenir de soi-même gonflé, en parlant d'une matière légère, non rigide. Des cheveux qui bouffent. « Leurs longues jupes, bouffant autour d'elles, semblaient des flots d'où leur taille émergeait » (Flaubert).
2(mil. XIXe; « gonfler ses joues par excès d'aliments » 1535) Fam. Manger gloutonnement. bâfrer . Il ne mange pas, il bouffe.
Fam. Manger. becter, boulotter, briffer. Intrans. Bouffer au resto. « On bouffe toujours mal chez Julia » (Queneau ). Trans. On n'a rien à bouffer. Bouffer des briques. Loc. Avoir envie de bouffer qqn, être furieux contre lui. Je l'aurais bouffée ! Bouffer du curé : être très hostile au clergé. (Récipr.) Se bouffer le nez : se disputer. ⇒ s'engueuler.
3(Compl. personne) Fam. Absorber complètement, accaparer. Son travail le bouffe complètement. Il se laisse bouffer par sa femme.
4 V. tr. Fam. Consommer. Une voiture qui bouffe de l'huile.
Avaler (fig.). Bouffer du, des kilomètres : rouler beaucoup en voiture.
⊗ CONTR. Aplatir (s'). Jeûner.

bouffer verbe intransitif (onomatopée buff-, évoquant quelque chose de gonflé) Avoir du volume, être comme gonflé d'air : Faire bouffer ses cheveux.bouffer (homonymes) verbe intransitif (onomatopée buff-, évoquant quelque chose de gonflé) bouffée nom féminin bouffons bouffon nom masculinbouffer (synonymes) verbe intransitif (onomatopée buff-, évoquant quelque chose de gonflé) Avoir du volume, être comme gonflé d'air
Synonymes :
- bomber
- cloquer
Contraires :
- coller
- retomber
- s'aplatir
bouffer verbe transitif (de bouffer) Populaire Manger. Consommer (avec excès) : Une voiture qui bouffe quinze litres aux cent. Absorber totalement quelque chose, accaparer quelqu'un : Il se laisse bouffer par la politique.bouffer (expressions) verbe transitif (de bouffer) Populaire Bouffer du curé, du flic, etc., tenir sur eux des discours injurieux, agressifs. Je l'aurais bouffé, j'étais très en colère contre lui. ● bouffer (homonymes) verbe transitif (de bouffer) Populaire bouffée nom féminin bouffons bouffon nom masculinbouffer (synonymes) verbe transitif (de bouffer) Populaire Manger.
Synonymes :
- bâfrer (populaire)
- se goinfrer (familier)
- s'empiffrer (familier)
Contraires :
- jeûner

bouffer
v.
rI./r v. intr.
d1./d Se gonfler, prendre une forme ample. Cheveux qui bouffent.
d2./d (Afr. subsah., Maghreb) En Algérie, en rép. du Congo, en Rép. centrafricaine, dilapider les biens publics, accepter des pots-de-vin.
rII./r v. tr. Fam. Manger.
Bouffer des briques: V. brique.
|| Fig., Fam. Se bouffer le nez: se quereller.

⇒BOUFFER, verbe.
I.— [Le suj. désigne un animé, gén. une pers.] Enfler les joues.
A.— Emploi intrans., vieilli. Enfler les joues par jeu.
Rem. Attesté dans Ac. 1798-1878, BESCH. 1845 et DG avec les mentions ,,vieilli`` ou ,,peu usité``.
Lang. littér. Gonfler et dégonfler bruyamment les joues pour manifester du mécontentement; p. ext., être en colère :
1. « — Vous marcherez, ou j'y perdrai mon nom! » leur dit [aux gardes nationaux] le brave général Bravida; et tout bouffant de colère, il alla demander des explications à la mairie.
A. DAUDET, Contes du lundi, 1873, p. 79.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. à partir de Ac. 1798.
[Par personnification du vent] Souffler violemment. Le mistral bouffait sur la mer violette (L. DAUDET, Le Rêve éveillé, 1926, p. 106); cf. également bouffée de vent).
Rem. À rapprocher de l'arg. des matelots ça bouffe, ça va bouffer. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, ROB. avec la mention ,,fam.``, QUILLET 1965.
B.— Emploi trans., p. ext., p. réf. au gonflement des joues et avec l'idée dominante d'excès.
1. Pop. Manger avec avidité. Bouffer comme un loup à jeun, comme un ogre, comme un chancre. Synon. bâfrer :
2. — Comment, encore à bouffer! Eh bien! vous n'avez pas le trac! Quand on a soixante jours de prison dans la peau ce n'est pas pour qu'on emploie le temps à s'empiffrer comme des oies?
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, IIIe part., 3, p. 237.
SYNT. Bien, mal bouffer; avoir de quoi bouffer; ne penser qu'à bouffer.
En partic. [Le suj. désigne un bois, un meuble, un vêtement] Être bouffé aux vers, aux mites.
P. métaph. :
3. — Ah! mon vieux, ça, alors, c'est un beau spectacle : le dogue de la maison Old England, le seul vrai, Hong-kong soi-même, il pourrit sur pied, il est bouffé aux vers!
MALRAUX, Les Conquérants, 1928, p. 32.
Rem. 1. Attesté dans les dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. Compl. 1842. Ne figure pas dans l'Ac. 2. Bouffer est le plus souvent empl. absol. mais on trouve aussi fréquemment des constr. avec compl. dir. d'obj. telles que bouffer de la charcuterie, de la conserve, son dîner, son pain, de la viande.
2. Expr. métaph. et fig., lang. arg. et pop. Bouffer qqc. ou qqn.
a) [Avec l'idée d'une consommation très ou trop poussée]
Bouffer du fric, du pognon, la dot de sa femme. Dépenser sans discernement, dilapider.
[Le suj. désigne un piéton, un cycliste ou un automobiliste] Bouffer du, des kilomètre(s). Marcher ou rouler beaucoup, voire trop :
4. [le chauffeur :] — « Nous entrions à Moulins à deux heures (...) et nous étions partis à huit! Jamais M. Xavier n'a bouffé tant de kilomètres en si peu de temps...
P. BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, p. 235.
P. anal. [En parlant d'un véhicule] Bouffer dix litres au cent, bouffer de l'huile. Consommer abondamment.
Vouloir tout bouffer. Avoir des désirs immodérés. Ils avaient l'air de vouloir tout bouffer : on verrait jusqu'où ils iraient (SARTRE, Le Sursis, 1945, p. 30).
b) [Avec l'idée d'une opération difficile ou pénible pour le suj.]
Bouffer des briques. Ne plus rien avoir à manger (cf. danser devant le buffet). Bouffer du lion. Avoir toutes les audaces. Bouffer de la vache enragée. Être éprouvé par le sort.
Iron. Bouffer les pissenlits par la racine. Être mort et enterré :
5. Il [François] savait bien que Jules présenterait mille compliments de lui, répéterait que, sans lui, il serait en train de bouffer les pissenlits par la racine, ou de donner à manger aux crabes, et le nommerait un fieffé débrouillard, ...
QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 169.
Bouffer de la tête de cochon. ,,Recevoir un coup dans l'estomac`` (ROB.).
c) [Avec l'idée d'une opération pénible pour l'obj.]
Bouffer du curé, du bicot, du juif. Être, généralement par bêtise, anticlérical, raciste, antisémite. Bouffer les foies, le nez à qqn; avoir envie de bouffer qqn. Chercher violemment querelle à quelqu'un :
6. — Comme des quoi? ... répète-le! Veux-tu que j'te bouffe les foies? avait dit Gaspard. Et depuis cinq minutes c'était une dégelée d'injures et de menaces.
BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 10.
Se bouffer (le nez). Se quereller violemment.
Se laisser (être) bouffer par qqc. ou qqn, se laisser bouffer par les femmes. Il est en train de se laisser bouffer par la politique et par son personnage public (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1945, p. 346).
II.— [Le suj. désigne une chose concr.] Prendre du volume en se distendant; gonfler.
A.— Emploi intrans., trans. abs.
1. [Le suj. désigne une étoffe] Une chemise, une culotte, un foulard, un taffetas bouffent.
♦ [Empl. en constr. factitive] Faire bouffer des dentelles, une jupe, une manche, une robe; bouffer la laine en la cardant :
7. Toutes tenaient à paraître à leur avantage : les moins douées faisaient bouffer leur corsage et onduler leur jupe; d'autres s'efforçaient d'aplatir de trop évidentes rondeurs; ...
G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 117.
P. anal. [Le suj. désigne des arbres feuillus] Se gonfler sous l'action du vent. Des arbres bouffaient, subitement retroussés par un coup de vent (HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 205).
[Le suj. désigne les cheveux] Cette chevelure argentée qui bouffait sous les bords du haut-de-forme (DRUON, Les Grandes familles, t. 1, 1948, p. 110).
2. [Le suj. désigne un fruit] Grossir plus d'un côté que de l'autre. Ces pêches bouffent.
Rem. Attesté dans qq. dict. du XIXe dep. Ac. Compl. 1842.
3. [Le suj. désigne le pain] Gonfler dans le four sous l'effet de la chaleur.
4. [Le suj. désigne un plâtre, un papier peint] Gonfler, faire des cloques (cf. également boucler). Un mur bouffe (cf. bomber).
Rem. (valable pour 3 et 4 ci-dessus). Bien attesté dans les dict. gén. à partir de Ac. 1835.
B.— Emploi trans. (factitif), BOUCH. Bouffer un animal. Souffler la peau d'une bête tuée avant de l'écorcher. Bouffer un veau, un mouton.
Rem. 1. On rencontre dans les dict. le subst. masc. bouffoir qui désigne un soufflet employé par les bouchers pour insuffler de l'air sous la peau ou dans le tissu cellulaire des bêtes tuées. (Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe, dans QUILLET 1965 et dans MONT. 1967; ne figure pas dans l'Ac.). 2. On rencontre dans la docum. les dér. de bouffer : a) Bouffable, adj. (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 122). Mangeable. J'vous aurais bien porté d'leur couenne, mais c'est trop dur, c'est pas bouffable! (ID., ibid.; attesté également dans C. LAMBERT, Le Lang. des Poilus, 1915, p. 8). b) Bouffage, subst. masc., fam. (GYP, Le Charivari, 8 sept. 1891). Bouffage de nez (cf. supra I B 2 c). Tandis qu'avec les autres, c'est tout l'temps des beignes, des bouffages de nez (ID., ibid.). Pour bouffaré, cf. bouffi rem. en fin d'article.
PRONONC. ET ORTH. :[bufe], (je) bouffe [buf]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boufer avec un seul f.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1160-70 « enfler les joues en aspirant de l'air » (BÉROUL, Tristan, 1895, dans T.-L.), qualifié de ,,bas`` dans Ac. 1694 et considéré comme hors d'usage dep. Ac. 1718; b) ca 1226 fig. « témoigner d'un sentiment (colère, orgueil) par un certain gonflement de la face » (Hist. G. le Maréchal, 11657, dans T.-L.), qualifié de ,,bas`` et ,,pop.`` dans Trév. 1704 et jugé de faible emploi dep. Ac. 1718; c) 1re moitié XVIe s. « gonfler ses joues par excès d'aliments » et p. ext. « manger goulûment » (C. MAROT, 2e Epist. du Coq a l'Asne, p. 205 dans GDF. Compl.) qualifié de ,,pop.`` dans BOISTE 1800; d'où 1867 p. métaph. arg., (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte : Bouffer (se), Se battre [...] on dit aussi Se bouffer le nez); 2. XVe s. part. prés. adj. « gonflé » (Superfluité des habitz dans Anc. Poés. fr., éd. Montaiglon, VIII, p. 296; un habit [...] bouffant); 1530 « se maintenir gonflé, en parlant d'une matière légère » (Archives de la Gironde, t. 4, p. 158 dans IGLF Techn.).
Forme expressive se rattachant à la racine onomatopéique buff- qui désigne quelque chose de gonflé en général, et suggère plus partic. l'action de lâcher l'air après avoir gardé la bouche close et gonflée; bouffer 1 c par l'intermédiaire de bouffard étymol. 1 et de bouffeur.
STAT. — Fréq. abs. littér. :329. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 58, b) 276; XXe s. : a) 381, b) 969.
BBG. — BRUNEAU (C.). Noms créés au moyen du suffixe -ment, contribution à l'ét. de la néol. chez les écrivains décadents. In : [Mél. Orr (J.)]. Manchester, 1953, p. 24. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 149. — ROBERT (I.). La Tentation de l'arg. Déf. Lang. fr. 1969, n° 49, p. 10. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 35, 48, 148, 424. — TOURNEMILLE (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1967, p. 682.

1. bouffer [bufe] v.
ÉTYM. 1160; d'une rac. onomatopéique buff- (cf. ital. buffare; → Bouffon) désignant ce qui est gonflé (→ Bouffir).
A V. intr.
1 Vx. Gonfler ses joues (en signe de mécontentement). Par ext. Manifester de la colère. || Bouffer contre qqn.REM. On trouve aussi dans l'anc. langue un emploi passif et un participe passé bouffé, signifiant « bouffi » (de colère, d'orgueil). 1. Bouffi.
1 Mme de Soubise avait l'air tout bouffé (…)
Saint-Simon, Mémoires, VII, 102.
Vx. Gonfler (II.).
2 Nicole, à qui le gosier bouffe
Dit : Varse (verse) à boire, car j'étouffe…
Vadé, la Pipe cassée, IV, 1 t. III.
Régional et vx (du vent). Souffler avec force.
2 Mod. Se maintenir gonflé (en parlant d'une matière légère, non rigide). || Une jupe, des cheveux qui bouffent.
3 Il (le duc de Bourgogne) avait des cheveux châtains si crépus et en telle quantité qu'ils bouffaient à l'excès (…)
Saint-Simon, Mémoires, 822, 211, in Littré.
4 Leurs longues jupes, bouffant autour d'elles, semblaient des flots d'où leur taille émergeait (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, 2.
5 Admirez. Cette merveille ! Et, s'il vous plaît — tout laine — ce grain, cette qualité ! (Il fit adroitement bouffer et bouillonner l'étoffe entre ses doigts). Hein ?
Francis Carco, les Belles Manières, p. 69.
Techn. (boulang.). || La pâte bouffe, elle gonfle (au four).
Maçonn. || Le plâtre bouffe. || Le mur bouffe. Bomber.
3 Mar. Fam. et vx. Souffler, en parlant du vent. Venter. || Ça bouffe dur.
B V. tr. Techn. (boucherie). Souffler la peau d'une bête tuée avant d'écorcher. || Bouffer un veau ( Bouffoir).
CONTR. Creuser (les joues). — Aplatir (s'), coller, tomber.
DÉR. Bouffant, bouffée, 2. bouffer, bouffette, bouffoir.
HOM. Bouffée, 2. bouffer.
————————
2. bouffer [bufe] v. tr.
ÉTYM. Mil. XIXe; 1535, Marot, « gonfler ses joues par excès d'aliments »; de 1. bouffer par le moy. franç. bouffard « gros mangeur » et bouffeur, même sens.
Familier.
1 Manger gloutonnement. Bâfrer, boustifailler, empiffrer (s'). || Il a bouffé un kilo de viande en dix minutes.Plus souvent, en emploi absolu : || Il ne mange pas, il bouffe. || Il bouffe comme un ogre.
1 Le langage populaire confond bouffer avec bâfrer : il bouffe bien, sans doute à cause de la rondeur des joues, quand la bouche est remplie. Mais ce n'en est pas moins une locution rejetée par le bon usage.
Littré, Dict., art. Bouffer.
2 Manger. Becqueter, béquiller (argot), boulotter, briffer. || On va bouffer un petit steak frites. || J'ai jamais bouffé de caviar. || Il a tout bouffé. || Il n'y a (y a) plus rien à bouffer.Bouffer au restaurant, à la cantine. || Viens bouffer chez moi. || Je t'invite à bouffer. Déjeuner, dîner.
2 — T'as bouffé ? s'informa-t-elle (…) — Non, dit-il doucement. J'ai pas d'pèze (…)
Francis Carco, Jésus-la-Caille, III, 4, p. 175.
3 Avec ça que je n'ai pas pris seulement le temps de bouffer.
Bernanos, Un mauvais rêve, in Œ. roman., Pl., p. 947.
4 (…) c'est toujours ceux qui travaillent le plus qui bouffent le moins et tout le monde continue à trouver ça très bien.
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 19.
Loc. Bouffer des briques : avoir très peu à manger; n'avoir rien à manger. — ☑ Bouffer les pissenlits par la racine : être mort. — ☑ Bouffer de la vache enragée. — ☑ Bouffer de la tête de cochon : recevoir un coup dans l'estomac. — ☑ Il a bouffé du lion.
(Au passif).Être bouffé aux vers, aux mites, rongé par les insectes (vêtements, etc.) et fig., usé, vieux.(Sans compl.; choses). Très usé. → Foutu, pourri.
5 Roland abandonne son ouvrage et se lève pour examiner le robinet :
— Le joint est complètement bouffé… Ça peut nous lâcher à n'importe quel moment (…)
J. Becker et J. Giovanni, le Trou (scénario) 1960, in l'Avant-Scène, no 13, p. 31, 1962.
Loc. métaph. Bouffer du fric, du pognon : dépenser sans compter. || Il bouffe tout son salaire dans l'entretien de sa voiture. Claquer. — ☑ Bouffer du curé, du juif : être très hostile au clergé, aux israélites.Avoir envie de bouffer qqn, être furieux contre lui. || Je l'aurais bouffé ! — ☑ Bouffer le nez, le blair, les foies à qqn, le battre.
Pron. (récipr.).Se bouffer le nez : se disputer, se battre.
6 Si on veut se bouffer le nez, c'est jamais les raisons qui manquent, mais si on a plaisir à faire plaisir, on s'aperçoit qu'il y a des braves gens partout.
Pierre Hamp, la Peine des hommes (Moteurs), p. 59.
Vouloir tout bouffer : être d'une ambition extrême; avoir des désirs immodérés.
3 Fig. (Compl. n. de personne). Absorber totalement; accaparer. Boulotter, dévorer. || Son travail le bouffe complètement. || Se laisser bouffer par l'argent, l'alcool, le jeu, la politique. || Il se laisse bouffer par ses enfants.Le petit commerce ne se laissera pas bouffer par les grandes surfaces.(Compl. n. de chose). || Ses livres bouffent toute la place dans son appartement. || (Une annonce) « bouffait la moitié de la page » (P. Mertens, Nécrologies, p. 39). || Ce travail bouffe tout son temps.
4 Fam. Consommer (machine). || Une voiture qui bouffe dix litres aux cent (kilomètres). || La machine bouffe trop d'huile.
Bouffer du kilomètre, des kilomètres : rouler beaucoup en voiture.
7 Tout à l'heure pensait-il, on causera d'homme à homme, mais avant ça, t'auras bouffé du kilomètre. Je m'appelle plus mon nom si je te tiens pas dans les brancards jusqu'à la fin.
M. Aymé, le Vin de Paris, « Traversée de Paris », p. 44.
5 Subst. Rare. || Le bouffer : la bouffe.
8 La femme avait préparé le bouffer (…) L'enfant somnolait sous la lampe attendant le bouffer.
R. Queneau, le Chiendent, p. 10 (1932).
CONTR. Jeûner. — Accorder (s'), entendre (s').
DÉR. Bouffable, bouffage, 2. bouffe, bouffetance, bouffeur.
HOM. Bouffée, 1. bouffer.

Encyclopédie Universelle. 2012.