aplatir [ aplatir ] v. tr. <conjug. : 2>
1 ♦ Rendre (qqch.) plat ou plus plat. ⇒ écraser. Aplatir à coups de marteau, au laminoir. Aplatir une couture au fer à repasser. Aplatir un pli. ⇒ rabattre. — Réduire le volume de (qqch.). Aplatir ses cheveux, les plaquer, les lisser. — (1931) Spécialt (Rugby) Aplatir (le ballon) : marquer un essai en mettant la main sur le ballon au sol dans l'en-but de l'adversaire.
2 ♦ V. pron. Se faire aussi plat que possible. S'aplatir pour passer sous les barbelés. S'aplatir contre un mur. — Fam. Tomber à plat ventre. ⇒ 1. s'étaler.
♢ (1864) Fig. S'aplatir devant qqn, ramper, s'humilier. Fam. S'aplatir comme une crêpe.
⊗ CONTR. Gonfler, redresser.
● aplatir verbe transitif (de à et plat) Rendre quelque chose plat, plus plat : Aplatir une pointe de métal. Plaquer, écraser quelque chose sur une surface : Aplatir son nez contre la vitre. Familier. Briser quelque chose, un véhicule sur un obstacle : Aplatir sa voiture contre un arbre. Familier. Vaincre quelqu'un, le confondre. Amincir, en particulier avec une batte, un morceau de viande pour en faciliter la cuisson. Au rugby, marquer un essai, poser le ballon dans l'en-but de l'adversaire. ● aplatir (difficultés) verbe transitif (de à et plat) Orthographe Avec un seul p. ● aplatir (synonymes) verbe transitif (de à et plat) Rendre quelque chose plat , plus plat
Contraires :
- gonfler
- soulever
Familier. Vaincre quelqu'un, le confondre.
Synonymes :
- accabler
- anéantir
- briser
- écraser
- humilier
Contraires :
- aider
- épargner
- exalter
- ménager
- soulager
aplatir
v.
rI./r v. tr. Rendre plat. Aplatir des coutures. Le forgeron aplatit un morceau de fer sur l'enclume.
rII./r v. Pron.
d1./d Plaquer son corps (contre qqch). Ils s'aplatissent contre le mur pour se cacher.
|| Fig. Agir servilement. S'aplatir devant son chef.
d2./d Fam. Tomber brutalement. Il s'est aplati par terre.
⇒APLATIR, verbe trans.
I.— Emploi trans.
A.— Aplatir qqc. Modifier la forme d'une chose de façon à la rendre plate :
• 1. Il n'avait pour tout vêtement qu'une chemise de fil de chanvre écru, ouverte au cou, nouée sur la poitrine par deux clous de laiton dont l'un servait d'épingle, et dont l'autre, recourbé en cercle autour du premier, formait une espèce de nœud de cuivre qui pinçait la toile et l'aplatissait sur la poitrine.
LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, p. 403.
• 2. Haase tentait d'effacer le sien par des modes britanniques : une coiffure qui défrisait et aplatissait ses cheveux, ...
LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 58.
Rem. On aplatit intentionnellement ce qui est trop élevé, ce qui est trop bombé; on peut aussi aplatir accidentellement qqc. : aplatir sa voiture contre un arbre.
— Au fig. [L'obj. du verbe est une chose abstr.] Amoindrir la vigueur :
• 3. Le siècle est enlacé par les Jésuites, l'oratoire, les rois, les prêtres. Les Jésuites ont fait de l'éducation une machine à rétrécir les têtes et aplatir les esprits, selon l'expression de M. Michelet.
RENAN, L'Avenir de la sc., 1890, p. 363.
B.— Aplatir qqn, fam. En réduire fortement la vigueur :
• 4. ... or, les malheurs de la légalité seront toujours pacifiques; elle aplatit une nation, voilà tout.
BALZAC, Ferragus, 1833, p. 136.
• 5. Ceux-là [ces enfants abandonnés], ils étaient d'une extrême maigreur, encore bien plus légers que les nôtres ... Ils pesaient rien à vrai dire, au premier coup, une fois chargés avec violence, au vent portant, ils s'envolaient, ils partaient avec le ballon ... Il fallait surtout les maintenir, les aplatir ... On leur mettait douze buts à quatre ... C'était régulier.
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 283.
II.— Emploi pronom.
A.— [Le suj. désigne une pers.]
1. S'étendre sur le sol (à plat ventre) volontairement ou accidentellement :
• 6. « Jongler, c'est une de mes spécialités », dit Lambert. Il saisit trois oranges, les jeta en l'air, en manqua une, et s'aplatit de tout son long sur la pelouse.
S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 215.
— Au fig. S'aplatir devant qqn. S'humilier devant quelqu'un :
• 7. — Oh! sacrée chiffe, va! S'il est permis d'être un homme et de s'aplatir comme ça devant un de ces salops qui nous mangent!
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1236.
2. Se faire plat contre quelque chose. Synon. se plaquer, s'écraser :
• 8. À chaque flamme, il s'aplatissait contre la paroi, se cachant la tête derrière son bras replié.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 289.
B.— [Le suj. désigne une chose concr. ou abstr.] Devenir plat, s'écraser :
• 9. Les deux balles l'atteignirent; l'une, celle d'Orlanduccio, lui traversa le bras gauche, qu'il lui présentait en le couchant en joue; l'autre le frappa à la poitrine, déchira son habit, mais rencontrant heureusement la lame de son stylet, s'aplatit dessus et ne lui fit qu'une contusion légère.
MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 136.
— Au fig. Aller en s'amoindrissant, perdre sa vigueur :
• 10. Et puis sa fureur se dégonfla, s'aplatit ...
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 222.
PRONONC. ET ORTH. :[], j'aplatis []. FÉR. 1768 rappelle que Trév. écrit applatir avec 2 p (cf. apaiser).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1331 « rendre plat » (G. DE DIGULLEVILLE, Pelerinage vie hum., 12020, éd. Stürzinger ds T.-L. : Une heure aus tenailles le pren le metal Et l'aplatis tout et esten); b) 1331 « devenir plat » (ID., op. cit., 8901 ds T.-L. : Plus le fiert on, mains aplatist); 2. 1499 « étendre mort par terre » (AUTON., Annal. de L. XII, an 1499, ap. Ste-Pal. ds GDF. Compl. : Tant de Lombars feurent applatis et estendus que ... on eust peu dire que guerre affamee avoit illec fait une repeue); 3. a) 1592 « s'abaisser » (MONTAIGNE, III, 9, p. 112 ds GDF. Compl. : Mon courage se herisse au lieu de s'applatir); b) 1864 « s'humilier devant qqn » (GONCOURT, Renée Mauperin, Paris, Charpentier, 1876, p. 201 : Quant aux autres, à ceux qui, sans avoir rien à nourrir, ni vice, ni femme, ni enfants, se vendent, se ruinent, se courbent, s'aplatissent, s'enrichissent et s'avilissent).
Dér. de l'adj. plat; préf. a-1, dés. -ir; dès le XIIIe s. a. prov. (BERNARD DE VENZENAC, Hueimais pus ds RAYN. t. 4, s.v. plat 5 : Fols no s'aplat lo cabelh).
STAT. — Fréq. abs. littér. :808. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 409, b) 1 412; XXe s. : a) 1 010, b) 867.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — BAULIG 1956. — BRUANT 1901. — Canada 1930. — Chauss. 1969. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 125. — JOSSIER 1881. — LASNET 1970. — MONT. 1967. — PLAIS.-CAILL 1958. — TIMM. 1892.
aplatir [aplatiʀ] v. tr.
ÉTYM. 1331, aussi v. intr.; de 1. a-, et plat.
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1 Rendre (qqch.) plat ou plus plat. || Aplatir qqch. à coups de marteau. ⇒ Écraser. || Aplatir un fil métallique au laminoir. ⇒ Écacher. || Aplatir les plis, les coutures d'un habit, d'une robe. ⇒ Rabattre.
1 (Il n'a point de cesse) Qu'il n'ait mis le fil sous la presse,
Tâché de l'aplatir à grands coups de marteau (…)
La Fontaine, Contes, « La chose impossible ».
2 Newton prouva que le mouvement de rotation de la terre a dû l'aplatir à ses pôles.
Laplace, Exposition du système du monde, V, 5.
♦ Fam. || Il a aplati sa voiture contre un arbre.
♦ Rendre (qqch.) plus plat et plus mince. ⇒ Amincir. || Aplatir de la pâte avec un rouleau. || Aplatir un morceau de viande : le battre (avec la partie plate du couperet, une batte…) pour l'amincir et l'attendrir.
♦ Réduire le volume de (qqch.). || Aplatir des coussins, un oreiller d'une tape de la main. || Aplatir ses cheveux : les plaquer, les lisser.
3 (…) un coussin à glands d'or qu'aucun séant n'avait jamais aplati.
Van der Meersch, l'Élu, p. 11.
♦ (1931). Spécialt (sports). || Aplatir (le ballon) : « marquer un essai en faisant un touché-à-terre dans l'en-but de l'adversaire » (Petiot).
2 (1499, « étendre mort »). Fig. et fam. Amoindrir la vigueur de (qqn, qqch.). || Aplatir un esprit rebelle. — Réduire à l'impuissance, au silence. || Aplatir un adversaire, un contradicteur. ⇒ Briser, confondre, écraser, éreinter.
3.1 Les Jésuites ont fait de l'éducation une machine à rétrécir les têtes et à aplatir les esprits, selon l'expression de M. Michelet.
Renan, l'Avenir de la science, p. 363, in T. L. F.
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s'aplatir v. pron.
1 (Choses). Devenir plat. || Elle a reçu la pluie et ses cheveux se sont aplatis.
2 (Personnes). S'étendre de tout son long (volontairement ou par accident). || Glisser sur une peau de banane et s'aplatir par terre. ⇒ Allonger (s'), étaler (s'), tomber. || S'aplatir de tout son long. || S'aplatir à plat ventre sur son lit.
♦ Par métaphore :
4 Ils (les Chinois) fuyaient tout courbés, rasant le sol, s'aplatissant comme des léopards.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, 1.
4 (1864, Goncourt; cf. au XVIe : mon courage s'aplatit, Montaigne, 1592). Fig. et péj. Adopter une attitude de servilité. || S'aplatir devant le pouvoir, s'humilier, ramper. ⇒ Abaisser (s'), prosterner (se).
5 Spécialt. S'écraser au sol (en tombant de haut). || Perdre l'équilibre sur le toit et venir s'aplatir sur les pavés.
♦ (D'un corps, d'un objet). Se déformer par un choc violent.
5 Son corps est projeté dans l'espace, et lui semble s'aplatir contre un mur, comme une pelletée de mortier.
Martin du Gard, les Thibault, VII, 84.
♦ La balle vient s'aplatir contre le blindage.
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aplati, ie p. p. adj.
1 Dont la courbure ou la saillie est moins accentuée que dans l'état premier ou habituel. || La Terre est aplatie aux pôles. || Ellipsoïde aplati, engendré par la rotation d'une ellipse autour de son petit axe (opposé à allongé).
5.1 (…) de droite et de gauche, coupant la ligne d'arbres, des maisons basses, aplaties, aux couvertures de tuiles rouges.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 686.
♦ Nez aplati. ⇒ Camard, camus, écrasé…
2 Étendu de tout son long (volontairement ou accidentellement).
6 Aplatie sur le trottoir, ni plus ni moins qu'une grenouille sur laquelle a passé la roue d'un tombereau (…)
Colette, la Paix chez les bêtes, Poucette.
3 Fig. et fam. Abattu, épuisé. || Sans être vraiment malade, je me sens tout aplati. ⇒ (fam.) Raplapla. — Réduit à une totale impuissance, au silence. ⇒ Brisé, écrasé. || Un contradicteur complètement aplati par le réquisitoire de son adversaire.
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CONTR. Gonfler, redresser.
DÉR. Aplatissage, aplatissant, aplatissement, aplatisseur, aplatissoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.