Akademik

attaque

attaque [ atak ] n. f.
• 1596; de attaquer
1Action d'attaquer, de commencer le combat. offensive; 1. action, assaut, charge, sortie. Donner le signal de l'attaque. Déclencher, lancer une attaque. opération. Passer à l'attaque. À l'attaque ! Repousser une attaque. Attaque d'une place forte ( siège) , d'un navire ( abordage) . Attaque d'artillerie. Attaque aérienne. bombardement, raid. Attaque en piqué. Attaque nucléaire.
2Escr. Coup que porte le tireur pour toucher son adversaire. Fausse attaque. feinte. Initiative pour remporter un point, dépasser l'adversaire (dans un jeu, une compétition).
Par ext. Les joueurs qui attaquent. L'attaque et la défense. La ligne d'attaque.
3Acte de violence contre une ou plusieurs personnes. Attaque nocturne. L'attaque de la diligence (dans les westerns), d'une banque. Attaque à main armée. agression, attentat, Arg. braquage, guet-apens, hold-up.
4Fin. Tentative, de la part d'une société, de prendre le contrôle d'une autre société ( attaquant).
5Fig. Paroles qui critiquent durement. accusation, 2. critique, dénigrement, diatribe, imputation, incrimination, injure, insinuation, insulte, moquerie, 2. pique, provocation, sortie . Une attaque de l'opposition contre le gouvernement. Surtout au plur. Être en butte à de constantes attaques. « Ce moqueur de génie a de quoi prévenir toutes les attaques » (F. Mauriac).
6(1690) Accès subit, brutal de certaines maladies, brusque retour d'un état morbide. accès, crise. Avoir une attaque d'apoplexie, d'épilepsie, ou absolt une attaque. Il a succombé à une attaque. « Emma se mit à rire d'un rire strident, éclatant, continu : elle avait une attaque de nerfs » (Flaubert).
7Mus. Action d'attaquer (une note, un morceau). « L'attaque vivement rythmée d'une valse coupa leur entretien » (M. Prévost).
8Loc. adj. (fin XIXe) D'ATTAQUE. Fam. Être d'attaque, prêt à affronter les fatigues, en pleine forme. Je me sens « assez d'attaque pour prendre le train de 6 heures 50 du matin » (A. Gide).
⊗ CONTR. 1. Défense, défensive. Protection. Apologie.

attaque nom féminin Action d'attaquer quelqu'un, quelque chose ; agression : Une attaque à main armée. Action militaire visant à conquérir un objectif ou un pays, à défaire ou à détruire des forces adverses. Accusation, critique adressée à quelqu'un, à une institution : Les attaques de l'opposition contre le gouvernement. Première atteinte ou retour aigu d'un état pathologique ; en particulier, crise nerveuse ou hémorragie cérébrale. Chimie Action chimique ou électrochimique à la surface d'un corps. Chorégraphie Moment précis où commence un mouvement ou une variation. Jeux Aux jeux de cartes, action de jeter la première carte. Musique Dans l'interprétation, émission des sons de la voix ou de l'instrument, à leur départ. Pêche Touche d'un poisson. Phonétique Début d'émission d'une voyelle caractérisé par son intensité. Sports Action offensive exécutée par les joueurs pour marquer l'essai au rugby, le but au football ou au handball, un point au tennis ou au volley-ball, réussir le panier au basket-ball, etc. Dans les sports d'équipe, ensemble des joueurs plus spécialement chargés de conduire les mouvements offensifs. (On dit aussi ligne d'attaque.) Dans les sports nautiques, début brusque de l'action propulsive du rameur, du pagayeur, du nageur (en crawl notamment). Dans les courses, accélération soudaine d'un concurrent pour distancer ses rivaux. Vénerie Action de découpler les chiens courants afin de les mettre sur la voie de l'animal rembuché. ● attaque (expressions) nom féminin (Être) d'attaque, être en forme, en bonne condition (pour). Passer à l'attaque, prendre l'offensive. Angle d'attaque, angle formé par la corde d'un profil d'aile, ou droite joignant le bord d'attaque au bord de fuite, et la direction des filets d'air qui atteignent l'aile. Bord d'attaque, bord antérieur d'une aile. Attaque de la balle, manière de frapper la balle au football, au tennis, au golf, etc. Angle d'attaque, angle limité par l'arête d'un outil et par la normale à sa trajectoire. ● attaque (synonymes) nom féminin Action d'attaquer quelqu'un, quelque chose ; agression
Synonymes :
- agression
- attentat
Contraires :
- défense
- protection
- riposte
Action militaire visant à conquérir un objectif ou un pays...
Synonymes :
- assaut
- offensive
Contraires :
- contre-attaque
- contre-offensive
- défensive
- résistance
Accusation, critique adressée à quelqu'un, à une institution
Synonymes :
- charge
- diatribe
Contraires :
- apologie
- éloge
- justification
- louange
Première atteinte ou retour aigu d'un état pathologique ; en particulier...
Synonymes :
- crise
- ictus
- poussée

attaque
n. f.
d1./d Action d'attaquer. Une vigoureuse attaque.
d2./d Acte de violence agressive. Attaque nocturne.
d3./d SPORT Ligne d'attaque, et, par ext., attaque (au football, au rugby, etc.), ensemble des joueurs qui attaquent.
d4./d Fig. Critique âpre. Les attaques d'un journal satirique contre un ministre.
d5./d Retour d'une affection périodique, accès. Attaque de goutte, d'épilepsie.
Absol. Il a eu une attaque (d'apoplexie).
d6./d Loc. adv. Fam. être d'attaque: être en forme.

⇒ATTAQUE, subst. fém.
A.— Action d'attaquer (cf. attaquer I A). Anton. défense.
1. Acte de violence, agression. Attaque à main armée, attaque nocturne. Synon. agression :
1. Les crimes newyorkais d'aujourd'hui ce sont, ou des batailles rangées de bootleggers dans les docks de l'Ouest, au pied des grands transatlantiques, ou les attaques à main armée des bijouteries dans les quartiers riches.
MORAND, New-York, 1930, p. 75.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. en arg. attaquenocturné, adj. Qui est victime d'une attaque nocturne. Bourgeois attaquenocturnés (A. GILL, La Petite lune, 1878-79, n° 37, p. 2).
P. anal.
a) MAN. Coups d'éperons qui, appliqués à différents endroits du corps de l'animal (diaphragme, croupe) sont destinés à le faire obéir et à le maîtriser.
b) TAUROM. Action de charger le taureau, et de le piquer :
2. Le picador revint avec un cheval frais, et il y eut encore plusieurs attaques plus ou moins heureuses.
T. GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843, p. 82.
c) VÉN. Action de lancer les chiens sur la voie de l'animal, ou de faire lever le gros gibier.
SYNT. Chien d'attaque (utilisé pour lever le gros gibier).
P. métaph. Prise d'assaut d'un lieu public par la foule :
3. Il était près de cinq heures après midi. La rue Mouffetard s'apaisait : c'est le matin qu'elle a sa grande attaque.
G. DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, p. 56.
2. MILIT. Passer à l'attaque; plan d'attaque; attaque aérienne. Synon. assaut, offensive :
4. Il faut aussi développer la supériorité matérielle, employer avantageusement les nombreux canons et fusils que fournit la masse, ce qui demande de l'espace. De là naît, dans la tactique moderne, l'engouement pour l'attaque d'aile qui permet de développer contre un point : l'objectif, cette supériorité de feux recherchée; d'exécuter des feux de flanc et à revers d'un effet moral indiscutable; qui fournit, par un espace illimité, la possibilité de manœuvrer toujours la masse. De là résulte l'abandon de l'attaque centrale si souvent pratiquée par l'empereur.
FOCH, Des Principes de la guerre, 1911, p. 330.
SYNT. Colonne, force d'attaque; attaque régulière; attaque dans les formes; de rudes, vives attaques; repousser l'attaque.
Rem. Attesté ds les dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
Spéc. Mouvement pour attaquer une place. Travaux d'attaque. Moyens mis en œuvre pour atteindre une ville assiégée :
5. L'attaque devait aborder le fort par ses trois faces : sur la face ouest une compagnie du 238e; sur la gorge, une autre compagnie du même régiment et une section du génie, sous les ordres du commandant Mathieu; enfin sur la face est, deux compagnies du 321e sous les ordres du commandant Favre.
BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, p. 262.
Rem. Attesté ds Ac. 1835, 1878, Lar. 19e, QUILLET 1965.
3. [P. anal. avec les divers mouvements d'attaque]
a) ESCR. Mouvement, coup porté par le tireur pour désorienter et toucher son adversaire. Avoir de l'attaque :
6. Un vieux, trente ans, conseillait un jeune, dix-huit ans, et lui expliquait à quel adversaire il avait affaire :
— Diable! Méfiez-vous. C'est une belle épée. Son jeu est net. Il a de l'attaque, pas de feintes perdues, du poignet, du pétillement, de l'éclair, la parade juste, et des ripostes mathématiques, bigre! Et il est gaucher.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 797.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
b) PÊCHE. Mouvement du poisson qui se jette sur l'appât :
7. Il faut faire choix d'une flotte qui soit la plus petite possible (...) afin que le pêcheur soit constamment averti de l'attaque de la perche, attaque quelquefois foudroyante.
H. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 194.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop.
c) SP. Action offensive :
8. Nous jouons, — et attaque, défense, aile, percée, ouverture, bombardement d'un but... Il n'y a qu'à dire les mots du jeu pour sentir l'odeur de la terre.
MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 298.
Rem. Désigne dans les sports individuels (courses, etc.) une accélération pour distancer les adversaires.
Spéc. Ligne d'attaque ou p. ell. attaque. Ensemble des joueurs qui, dans les sports d'équipe sont chargés de conduire les mouvements offensifs.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.
[P. anal. avec l'état d'esprit de l'attaquant] D'attaque, loc. adv., fam. Être, se sentir d'attaque; un homme d'attaque. Synon. en forme, fort et vigoureux :
9. — Eh bien alors Ferdinand! Toujours d'attaque? Toujours sur la brèche! Ça va? Ça va bien? ...
— Très bien! Très bien! Monsieur Gorloge! ...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 196.
10. ... le borgeiro se précipita sur la bête et l'ayant habilement saisie lui sectionna le bout de la queue qu'il se mit à broyer grâce à une dentition particulièrement d'attaque.
QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 195.
B.— Emplois métaph. (cf. attaquer I B)
1. Action de chercher à vaincre un obstacle.
a) AGRIC., CARR., MINES, TRAV. PUBL. Action de se mettre à travailler le sol à l'aide d'un outil. Outil, tranchée d'attaque. Front d'attaque (cf. Lar. encyclop., NOËL 1968) :
11. Les outils du mineur se rattachent à deux buts différents : l'attaque du massif et le chargement des fragments dans les véhicules.
J.-N. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 279.
b) ALPINISME. Entreprise d'une escalade ou du franchissement d'un passage (cf. GAUTRAT 1970). Attaque d'un pic, d'une cheminée.
2. Action d'entamer quelque chose ou quelqu'un dans son intégrité physique.
a) [Le suj. désigne un agent destructeur inanimé (rarement animé, insectes, etc.)] Attaque d'un acide, du sel, de l'eau, de la grêle :
12. Même les inscriptions gravées dans la pierre subissent (...) l'attaque des lichens et des mousses, les éclatements...
A. ARNOUX, Visite à Mathusalem, 1961, p. 13.
Souvent au plur. [Avec un inanimé abstr.] Atteintes de l'âge, du temps, de la douleur.
Spéc., CHIM. Interaction d'un corps sur un autre. Attaque du calcaire par l'acide. Synon. réaction.
b) MÉD. Atteinte subite et aiguë d'une maladie, le plus souvent à caractère cyclique. Synon. accès, crise.
♦ [Avec l'indication de la maladie] Attaque d'hémiplégie, de goutte, de choléra; attaque rhumatismale :
13. « Votre grand'mère est perdue, je le crains, me dit-il. Elle a voulu se lever cette nuit. Elle a été prise d'une attaque d'apoplexie et de paralysie. Elle est tombée et n'a pu se relever. Julie vient de la trouver par terre froide, immobile, sans connaissance. »
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 276.
♦ [Avec l'indication de l'organe affecté] Attaque de nerfs.
Empl. absol. Tomber en attaque, avoir une attaque. Synon. attaque d'apoplexie.
Rem. PRIVAT-FOC. 1870 remarque que les retours de la goutte, de l'asthme, des rhumatismes portent plutôt le nom ,,d'accès`` tandis que l'apoplexie et l'épilepsie ,,gardent toujours celui d'attaque``.
3. Action d'atteindre quelqu'un dans sa personne morale, sociale ou juridique.
a) DR. Action d'attaquer en justice :
14. — Je dois donc vous prévenir, Monsieur, dit-il, et cela de la part de M. de Villefort, que votre mariage projeté avec Mlle de Villefort a changé les dispositions de M. Noirtier envers sa petite-fille, et qu'il aliène entièrement la fortune qu'il devait lui transmettre. Hâtons-nous d'ajouter, continua le notaire, que le testateur n'ayant le droit d'aliéner qu'une partie de sa fortune, et ayant aliéné le tout, le testament ne résistera point à l'attaque, mais sera déclaré nul et non avenu.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 217.
b) Le plus souvent au plur. Action de critiquer quelqu'un ou quelque chose, de manifester son hostilité. Attaque de, attaque contre, attaque envers :
15. Dans les numéros du 1er et du 15 février de la Minerve française, M. Gonzague Truc a intitulé De quelques déformations de l'art littéraire une série d'attaques très vives contre un certain nombre d'écrivains d'aujourd'hui. Elles méritent d'être remarquées et discutées, parce qu'elles ne sont point l'explosion d'une fantaisie individuelle, mais qu'elles s'appuient sur les principes et s'expriment dans les termes coutumiers de la critique traditionnelle.
THIBAUDET, Réflexions sur la litt., 1936, p. 105.
C.— Emplois fig. (cf. attaquer I C).
1. Action d'entrer en contact avec quelque chose.
a) AÉRON. Action d'aborder l'air sous un certain angle. Angle d'attaque. Bord d'attaque. Le bord antérieur de l'aile.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop., QUILLET 1965 et GUILB. Aviat. 1965.
b) TÉLÉCOMM. Appel d'un poste téléphonique ou télégraphique.
Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.
2. Action d'adresser à quelqu'un des propos destinés à provoquer une réaction. Synon. approche, défi, sollicitation :
16. — Mlle Marie Belhomme, veuillez me solfier cet exercice.
C'est une petite polka en sol, totalement dépourvue de méchanceté, mais la pauvre Marie, anti-musicienne au possible, n'a jamais pu la solfier correctement. Sous cette attaque directe, elle a tressailli, elle est devenue pourpre, et ses yeux tournent.
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 73.
P. anal., fam. Tentatives de séduction. Repousser les attaques d'un galant :
17. Et là, à la première attaque brutale, elle céda, sur le divan, ainsi qu'une fille, d'avance résignée à l'aventure.
ZOLA, L'Argent, 1891, p. 215.
3. Début d'une action, d'une entreprise difficile :
18. L'homme circonscrit un certain domaine. Il énonce ce qu'il veut (...) L'homme fait œuvre libre en se donnant des chaînes, des restrictions en vue d'un certain but. Ces commencements ne peuvent se déduire (avec certitude) de quoi que ce soit, sinon d'un désir et d'une intuition tout comparables à ceux auxquels obéit l'artiste dans l'attaque d'une œuvre.
VALÉRY, Entretiens avec F. Lefèvre, 1926, p. 132.
CHANT, MUS., PHONÉT. Début de l'émission d'un son, d'une note, d'un morceau, d'un phonème. Attaque franche, juste, forte, douce :
19. Le son charmant de sa voix [d'une femme], l'attaque râpeuse de certaines syllabes, une manière vaincue et suave de laisser tomber dans le registre grave la fin des phrases...
COLETTE, Ces Plaisirs, 1932, p. 18.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Lar. 19e.
Vx. Chef d'attaque. Celui qui donne l'ordre aux chanteurs, aux musiciens de jouer ou de chanter.
Rem. Attesté ds les dict. gén. de Lar. 19e à DG.
PRONONC. ET ORTH. :[atak]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. ataque avec un seul t.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1596 « atteinte, insulte, action violente contre qqn ou qqc. » (HULSIUS, Dict. fr.-alemand); 2. 1611 « action d'attaquer l'ennemi » (COTGR.); 1751 escr. (Encyclop.); 3. 1669 « accès subit de certaines maladies » (WIDERHOLD, Nouv. dict. fr.-all., Basle d'apr. FEW t. 17, p. 203a).
Déverbal de attaquer.
STAT. — Fréq. abs. littér. :3 546. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 378, b) 4 255; XXe s. : a) 4 078, b) 7 462.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BADER-TH. 1962. — BAULIG 1956. — BOUILLET 1859. — BRÜCH 1913, p. 102. — Canada 1930. — CHARLES 1960. — DUVAL 1959. — Forest. 1946. — FRANCE 1907. — FROMH.-KING 1968. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GAUTRAT 1970. — GAY t. 1 1967 [1887]. — GUILB. Aviat. 1965. — LACR. 1963. — Lar. mén. 1926. — LARCH. 1880. — LARCH. Suppl. 1880. — LA RUE 1954. — LE BRETON Suppl. 1960. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCH. 1970. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NOËL 1968. — NYSTEN 1824. — PIERREH. Suppl. 1926. — PLAIS.-CAILL. 1958. — POMM. 1969. — PRIVAT-FOC. 1870. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 370. — SANDRY-CARR. 1963. — SCHWARZ-HADIK 1966. — SPRINGH. 1962. — ST-EDME t. 2 1825.

attaque [atak] n. f.
ÉTYM. 1596; déverbal de attaquer.
A
1 (1611). Action d'attaquer, de commencer le combat, une bataille, une guerre. Offensive; action, assaut, charge, sortie. || Ordonner l'attaque générale. || Donner le signal de l'attaque. || Déclencher, lancer une attaque.À l'attaque. || Aller, s'avancer, marcher à l'attaque. || Passer à l'attaque.Soutenir une attaque. || Subir une rude, une vigoureuse attaque, une attaque imprévue, soudaine. Choc, coup. || Attaque décisive, victorieuse. Lutte. || L'attaque s'est heurtée à une vive résistance. || Résister à une attaque. || Briser, repousser une attaque. || Attaque d'artillerie, de cavalerie, d'infanterie. || Attaque aérienne. Raid. || Attaque (d'avions) en piqué. || Attaque d'un navire. Abordage. || Attaque en territoire ennemi. Incursion, invasion. || Attaque non provoquée. Agression (cit. 1).
1 Plus la colonne anglaise avançait, plus elle devenait profonde et en état de réparer les pertes continuelles que lui causaient tant d'attaques réitérées (…)
Voltaire, le Siècle de Louis XV, 15.
2 Le succès d'une dernière attaque était incertain.
Voltaire, le Siècle de Louis XV.
3 L'attaque de la Bastille ne fut nullement raisonnable, ce fut un acte de foi.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., Pl., t. I, p. 145.
Spécialt. Mouvement que l'on fait pour attaquer une place assiégée. || Travaux d'attaque. Approche (travaux d'), siège.
2 Par anal. a (1751). Escr. Coup que porte le tireur pour toucher son adversaire. || Fausse attaque. Feinte.
b (1901, in Petiot). Dans les sports d'équipe (cyclisme, jeux de ballon), les compétitions, Initiative pour remporter un point, dépasser l'adversaire.Par ext. Ensemble des joueurs qui attaquent. Attaquant. || L'attaque et la défense. || Ligne d'attaque, attaque, les joueurs d'une équipe qui sont chargés des mouvements offensifs.
c (1912, in Petiot). Aviron. Premier des trois temps du coup d'aviron. || « L'attaque, la passée (temps propulsif) dans l'eau, le dégagé ».
3 Acte de violence contre une ou plusieurs personnes. || Attaque nocturne. || L'attaque d'une banque. || Attaque à main armée. Agression, attentat, guet-apens; braquage (argot).
4 Équit. Coups d'éperon qui sont appliqués à divers endroits du corps du cheval, pour le faire obéir.
5 Vén. Action de lancer les chiens sur la piste du gibier. || Chien d'attaque.
6 Pêche. Mouvement vif du poisson qui happe l'hameçon.
7 Action de chercher à surmonter, à vaincre un obstacle; début d'une opération.
Agric., mines, trav. publ. Action de commencer un travail à l'aide d'un outil. || L'attaque d'une tranchée.Outil d'attaque, tranchée d'attaque.
Alpinisme. Action d'entreprendre une escalade. || Attaque d'un pic.Point de départ d'une escalade. || Chercher un point d'attaque.
8 (Dans d'attaque, loc. adj.) Techn. Fait d'entrer en contact avec un élément. || Angle d'attaque. || Bord d'attaque : bord antérieur d'une aile, qui attaque l'air.
B Fig.
1 (1596). Généralement au plur. Paroles ou écrits qui critiquent durement. || Les attaques de la critique, de la calomnie… Accusation, coup (de griffe, etc.), dénigrement, diatribe, imputation, incrimination, injure, insulte, provocation, querelle, sortie, trait. || Les attaques de l'opposition contre le gouvernement. || Être en butte à de constantes attaques. || Des attaques fielleuses, hypocrites. Insinuation. || Répondre à de perfides attaques. || Il est plus habile dans l'attaque que dans la défense. Argumentation, débat.
4 Combien d'âmes saintes et prédestinées ont souffert là-dessus les mêmes attaques que les plus déclarés impies.
Bourdaloue, 15e dimanche après la Pentecôte, Dominicales, t. III, p. 451.
5 Je crus de bonne foi l'ouvrage tombé; la violence de l'attaque avait ébranlé ma conviction d'auteur.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, V, p. 10.
6 Vous trouverez dans les poètes, chez l'Arioste, chez Ludovici le Vénitien, chez Pulci, les plus vives attaques contre les moines et les plus libres insinuations contre les dogmes.
Taine, Philosophie de l'art, II, 4.
7 Venant de ce côté-là toute attaque me fortifie.
Gide, Journal, 24 févr. 1912.
8 Ce moqueur de génie a de quoi prévenir toutes les attaques, et, avant d'être touché lui-même, il fonce sur l'adversaire, le pique jusqu'au sang.
F. Mauriac, la Vie de Jean Racine, XVIII.
2 Dr. (Sing.). Action d'attaquer en justice.
3 Brusque action d'un mal. || Les attaques de la gelée, du temps. Atteinte, injure, outrage. || Les attaques du sort. Coup.
9 Pour pouvoir résister aux attaques du sort (…)
Molière, Sganarelle, 7.
10 Vous soutenez en paix une si rude attaque (…)
Racine, Andromaque, IV, 2.
L'attaque d'un acide.
Chim. Interaction d'un corps sur un autre. || L'attaque d'un corps par un acide.
(1669). Spécialt. Accès subit de certaines maladies, brusque retour d'un état morbide. Accès, crise. || Avoir une attaque d'apoplexie, d'épilepsie, de paralysie (cit. 1), ou, absolt, une attaque. || Une attaque l'avait paralysée (cit. 2). || Attaque de nerfs.
11 Emma se mit à rire d'un rire strident, éclatant, continu : elle avait une attaque de nerfs.
Flaubert, Mme Bovary, III, 15.
12 (…) le seul son de votre voix suffirait à me faire tomber dans des attaques d'épilepsie !
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, II, 2.
13 (…) un paralysé, atteint d'agraphie après une attaque (…)
Proust (→ Agraphie, cit.).
14 En rentrant chez lui, il s'affaissa sous le coup d'une attaque (…)
Louis Madelin, Talleyrand, III, 25.
4 Mus. Action d'attaquer (une note, un morceau), de commencer vivement l'exécution de (un morceau, un air).
15 L'attaque vivement rythmée d'une valse coupa leur entretien.
Marcel Prévost, les Demi-vierges, II, 2.
Phonét. Début de l'émission (d'un son, d'un phonème).
Télécommunications. Appel (d'un poste téléphonique ou télégraphique).
5 Vieilli. Action de provoquer qqn à se confier, à accorder qqch. Provocation; appel, approche, avance, invite, sollicitation. || Il m'a déjà fait une attaque là-dessus pour sonder mes intentions.
Tentative de séduction. || Repousser les attaques d'un galant.
C Loc. adv. (Fin XIXe). Fam. D'attaque. || Être d'attaque, en forme, en pleine forme, prêt à affronter les fatigues.
16 À quatre-vingts ans, le bonhomme était toujours d'attaque.
Balzac, in M. Rat, Petit dict. des locutions franç.
17 (Je me sens) Assez d'attaque pour prendre le train de 6 heures 50 du matin.
Gide, Journal, 6 août 1917.
18 Mais ma femme n'était pas d'attaque, elle n'en pouvait plus, à bout de course, recrue de fatigue (…)
F. Mauriac, le Nœud de vipères, p. 192.
19 D'abord je ne suis plus assez d'attaque pour ce genre d'amusettes sportives.
Colette, Julie de Carneilhan, p. 206.
CONTR. Défense, défensive, parade, résistance, riposte. — Protection. — Apologie.
COMP. Contre-attaque.

Encyclopédie Universelle. 2012.