croupe [ krup ] n. f.
• 1080 crupe; frq. °kruppa
1 ♦ Partie postérieure arrondie qui s'étend des hanches à l'origine de la queue de certains animaux (équidés). ⇒ 2. derrière, fesse.
♢ EN CROUPE : à cheval et sur la croupe, derrière la personne en selle. Prendre qqn en croupe. Monter en croupe.
2 ♦ (XIIe) Fam. Fesses, derrière (humain). ⇒ croupion, cul. La croupe sur les talons. ⇒ s'accroupir; croupetons (à). Une croupe rebondie. Onduler de la croupe.
3 ♦ (XIVe) Sommet arrondi d'une colline, d'une montagne. « Une rangée de maisons assises sur la croupe de la colline » (Balzac).
4 ♦ Bât. Pan de toit de forme généralement triangulaire.
⊗ HOM. Croup.
● croupe nom féminin (francique kruppa) Partie du corps des quadrupèdes, en particulier des équidés, correspondant au bassin et au sacrum, ainsi qu'aux muscles qui s'y attachent. (Les dimensions, l'orientation et la musculature de cette région sont souvent prises en considération dans l'appréciation des animaux.) Familier. Partie du corps d'une personne, en particulier d'une femme, comprenant les reins et les fesses. Partie supérieure et arrondie d'une montagne ou d'une colline. Bâtiment Versant de toiture, généralement triangulaire, réunissant à leur extrémité les longs-pans de certains toits allongés. (Ce pan triangulaire définit la croupe droite ; il existe des croupes polygonales, à plusieurs pans, et des croupes arrondies.) Histoire Part d'intérêt accordée par les fermiers généraux à leurs prêteurs, sous l'Ancien Régime. ● croupe (citations) nom féminin (francique kruppa) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Sa croupe se recourbe en replis tortueux. Phèdre, V, 6, Théramène ● croupe (expressions) nom féminin (francique kruppa) En croupe, à cheval derrière le cavalier ou sur la selle arrière d'une moto. Croupe d'église, chevet. ● croupe (homonymes) nom féminin (francique kruppa) croup nom masculin ● croupe (synonymes) nom féminin (francique kruppa) Partie du corps des quadrupèdes, en particulier des équidés, correspondant...
Synonymes :
- arrière-train
Familier. Partie du corps d'une personne, en particulier d'une femme, comprenant...
Synonymes :
- derrière
- fesses (familier)
- popotin (familier)
- postérieur (familier)
Partie supérieure et arrondie d'une montagne ou d'une colline.
Synonymes :
- dôme
- mamelon
croupe
n. f.
d1./d Partie de divers animaux (cheval, âne, etc.) qui s'étend des reins à la naissance de la queue.
— Monter en croupe: monter derrière la personne qui est en selle.
d2./d Fig., Fam. Partie postérieure de l'être humain (se dit en partic. des femmes).
d3./d GEOGR Sommet arrondi d'une colline.
⇒CROUPE, subst. fém.
A.— [Dans le monde animé]
1. Partie du corps de certains mammifères (particulièrement les Équidés), qui va des hanches à la base de la queue. Croupe luisante; croupe d'une cavale, d'un poney, d'un lama; flatter la croupe d'un cheval. Il me mit à califourchon derrière lui, sur la croupe de sa jument Isabelle (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 75). Les uns [des animaux] étaient assis sur leur croupe (FLAUB., Trois contes, St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 116). Les mouches s'acharnèrent à leurs croupes [des chevaux] (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 274) :
• 1. Sous le chatouillement du fouet à la croupe, la petite jument rousse, déjà en jeu, se cabra : effarouchée, la queue haute, elle prit la fine épouvante.
GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 273.
♦ P. métaph. La croupe anguleuse de ce pont à la vénitienne (BALZAC, Paysans, 1844, p. 146). Les vagues frémissaient de l'avoir [le vaisseau] sur leurs croupes (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 804).
SYNT. Croupe lustrée, pommelée; croupe d'un destrier, d'un mulet, d'un lion, d'une panthère; chèvre à croupe d'âne; claque sur la croupe; frapper la croupe, poser sa main sur la croupe.
♦ Croupe avalée. ,,Celle qui tombe trop tôt`` (BOUILLET 1859). Croupe tranchante ,,Celle d'un cheval qui a les cuisses par trop aplaties`` (BOUILLET 1859).
♦ ÉQUIT. Porter la croupe au mur. Faire marcher un cheval obliquement, l'arrière-train vers le mur du manège (cf. croupade ex.)
— En croupe. Sur la croupe d'une monture, derrière le cavalier. Être, monter, sauter en croupe (derrière qqn, sur une monture), emporter qqn en croupe. Il monte sur le Grand-Blanc, prend sa sœur en croupe (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 102). Il a fait sa promenade en croupe, sur un cheval de guerre (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 936).
♦ P. métaph. Celui dont vous me parlez n'a que l'idée de monter en croupe derrière chaque événement (BALZAC, Z. Marcas, 1840, p. 425). La parodie en croupe du désespoir (HUGO, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 165).
Rem. 1. On rencontre des attest. d'emploi de croupe à propos d'animaux imaginaires (croupe de chimère, de sphinx) et d'animaux autres que les mammifères. Croupe de poisson (FLAUB., Tentation, 1856, p. 634). La croupe d'un crocodile (TAINE, Voy. Ital., t. 1, p. 376). 2. Ac. 1798-1932 et la plupart des dict. gén. attestent l'adj. croupé, ée. Dont la croupe est conformée (de telle ou telle manière). Cheval bien croupé. Jument mal croupée (Ac. 1932).
2. P. anal., fam. [Spéc. en parlant d'une femme] Partie du corps humain comprenant les lombes et les fesses. Belle, forte, grosse croupe; torsion de la croupe; tendre la croupe. Synon. cul, derrière. Son large pantalon de soie ponceau, collant sur la croupe (FLAUB., Éduc. sentim., t. 1, 1869, p. 148). Elle avait une robe toute noire dans laquelle se dessinait fort bien sa croupe onduleuse avec la hanche noire (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 195) :
• 2. Quelle aurore sur ces croupes
Qui commencent de frémir!
Déjà s'étirent par groupes
Telles qui semblaient dormir :
L'une brille, l'autre bâille;
VALÉRY, Charmes, Aurore, 1922, p. 111.
• 3. Daniel considérait avec dégoût sa croupe dodue [du jeune homme], ses grosses joues paysannes mais grises, qu'un peu de barbe salissait déjà. De la chair de femme, pense-t-il.
SARTRE, L'Âge de raison, 1945, p. 134.
SYNT. Jolie croupe; croupe accusée, arrondie, charnue, énorme, lourde, maigre, proéminente, rebondie, saillante, bondissante; dandinements, sauts, soulèvements de croupe; se tortiller de la croupe.
♦ Avoir de la croupe. Une forte croupe. Je la soupçonne de manquer un peu de croupe (A. FRANCE, Mannequin osier, 1897, p. 205).
B.— [P. anal. d'aspect; dans le monde inanimé]
1. Partie supérieure, arrondie, d'une élévation de terrain. Croupe allongée, boisée, crayeuse; croupe d'une montagne. Le Vésuve perdant sa croupe dorée dans des nuages de fumée (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 339). La croupe sud-est de Haumont (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 206). Les modestes croupes glaciaires du nord et du sud se rapprochent pour former une sorte de défilé où coule la Sprée (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 227) :
• 4. Au quitter de Masyaf, on gravit une petite croupe, on longe un ravin, on le traverse et on se trouve encore en présence d'une croupe dont on doit prendre la droite.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 11, 1914-18, p. 6.
SYNT. Croupe arrondie, haute, molle, monotone, ronde; croupe gazonnée, herbue, neigeuse, verdoyante, granitique; croupe d'une colline, des coteaux, des dunes, des monts; croupe de gazon; croupe de craie, de gneiss, de roches, de schistes; extrémité, faîte, sommet d'une croupe.
Rem. Il arrive qu'un écrivain fasse réapparaître, sous le sens anal., un emploi métaph. du mot pris au sens A 1. Une rangée de maisons assises sur la croupe de la colline (BALZAC, Curé vill., 1839, p. 87).
2. ARCHITECTURE
a) ,,Partie supérieure et arrondie du chevet d'une église`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). Une lucarne donnant sur la croupe de l'église (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 291).
b) ,,À l'extrémité d'un comble à deux versants, comble triangulaire dont la base repose sur un mur latéral, les côtés étant les arêtiers qui lui sont communs avec les versants principaux`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). J'ai refait deux fois une « croupe » et la troisième, j'ai dû employer l'ardoise (LA VARENDE, Normandie en fl., 1950, p. 135).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. croup. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 crupe « partie postérieure de certains animaux » (Roland, éd. J. Bédier, 1492); 2. a) sens érotique 1119-1200 (Renart, éd. Martin, VII, 371 : Si ai [Renars] la crope trop legiere); fin XIIIe s. [date du ms.] (Aloul, éd. Montaiglon et Raynaud, I, 257, 63 : Volontiers fiert de la crupe); b) p. iron., en parlant d'une femme 1690 (FUR.); 3. 1374 charpent. (Arch. MM 29, vol. 117 v° ds GDF.); 4. 2e moitié XIVe s. croupes de montagnes (FROISSART, I, I, 41 ds LITTRÉ). De l'a. b. francique kruppa (que l'on peut déduire de l'a. b. all. kropf, m. néerl. crop, anglo-saxon cropp, a. nord. kroppr « jabot, panse, bosse », KLUGE 1967, s.v. kropf), les correspondants romans (REW3, n° 4787) étant empruntés au fr., v. aussi groupe. Fréq. abs. littér. :742. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 101, b) 1 325; XXe s. : a) 1 074, b) 859. Bbg. Archit. 1972, p. 114. — BRÜCH 1913, p. 37. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 307. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 405. — LAMMENS 1890, p. 92. — WIND 1928, p. 39.
croupe [kʀup] n. f.
ÉTYM. 1080, crupe, in Chanson de Roland; du francique kruppa; cf. bas all. kropf; les mots de cette famille germanique signifient « bosse, panse ».
❖
1 Partie postérieure arrondie qui s'étend des hanches à l'origine de la queue de certains animaux, particulièrement du cheval. ⇒ Derrière, fesse. || Cheval qui a une belle croupe, qui n'a guère de croupe, une maigre croupe. — Cheval chatouilleux sur la croupe. || Cheval à croupe de mulet, dont la croupe est aiguë, pointue. || Croupe avalée, qui tombe trop tôt. — Croupe tranchante, dont les cuisses sont trop plates. || Croupe coupée, étroite et un peu arrondie. || Croupe osseuse (→ Bidet, cit. 1). — En croupe : à cheval sur la croupe, derrière la personne en selle. || Monter, être en croupe. || Porter qqn, qqch. en croupe. || Prendre qqn en croupe.
1 Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
L'homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.
La Fontaine, Fables, III, 1.
2 Le cheval accusa ce poids nouveau par un effort des jarrets, et, la croupe abaissée, partit au trot.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 98.
♦ ☑ Fig. Monter qqn en croupe, suivre, accompagner.
3 Le chagrin monte en croupe et galope avec lui.
Boileau, Épîtres, V.
2 (V. 1119). Fam. Fesses, derrière (humain) plus ou moins rebondi. ⇒ Cul. — REM. Le mot s'emploie surtout avec une implication érotique et plaisante, et plus souvent en parlant des femmes (→ ci-dessous cit. 6.1), dans la mesure où l'homme est moins souvent considéré comme objet érotique. — Une croupe avantageuse. || S'asseoir la croupe sur les talons. ⇒ Accroupir (s'), croupetons (à). || Une croupe proéminente, rebondie, dodue. || Manquer de croupe. || Avoir de la croupe.
4 (…) Le sexe, à Paris, a la mine jolie,
L'air attractif, surtout la croupe rebondie;
Mais il est diablement sujet à caution.
J.-F. Regnard, le Bal, 7.
5 Ceux qui la suivaient, qui la regardaient trotter avec ses petits pieds, et qui mesuraient cette large croupe dont ses jupons légers dessinaient la forme, doublaient le pas (…)
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 504.
6 Elle a de la grâce (…) Mais je la soupçonne de manquer un peu de croupe. C'est un grave défaut !
France, le Mannequin d'osier, Œ., t. XI, p. 357.
6.1 Vous observerez du reste que le mot croupe ne s'emploie guère que pour les femmes et les animaux. On dit une croupe de femme, comme on dit une croupe de jument. En somme, le corps d'une femme est un peu une transition entre celui de l'homme et celui de l'animal.
M. Aymé, Travelingue, p. 209.
♦ Fam. || Dandiner de la croupe. ☑ Tortiller la croupe : balancer les hanches en marchant. ⇒ Croupion, croupionner.
7 (…) il n'ignorait pas que la nature l'avait affligé d'une croupe de houri, qui se dandinait de droite et de gauche dès qu'il pressait le pas (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 116.
3 (XIVe). Sommet arrondi d'une colline, d'une montagne. ⇒ Renflement, sommet. || Une croupe boisée, neigeuse.
8 Une rangée de maisons assises sur la croupe de la colline, présentait le gai spectacle de jardins étagés (…)
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 606.
9 (…) la partie nord-ouest de la Terre de Baffin, paysage lunaire en blanc et gris, avec des sommets arasés, des croupes de glace, des fjords immobiles dans leur linceul d'hiver.
R. Frison-Roche, Peuples chasseurs de l'Arctique, p. 325.
4 (1374). Archit. Pan de charpente de forme triangulaire qui constitue l'une des petites faces d'un comble. || Croupe droite. || Croupe biaise, lorsque le bâtiment a la forme d'un trapèze. || Chevron de croupe. — Sorte de coupole surmontant le chevet d'une église.
❖
CONTR. Poitrail. — (Du sens 3.) Fond, vallée.
DÉR. Croupade, croupé, croupetons (à), croupiat, croupier, croupion, croupir, croupon.
HOM. Croup.
Encyclopédie Universelle. 2012.