ultramontain, aine [ yltramɔ̃tɛ̃, ɛn ] adj.
1 ♦ Vx Qui est au-delà des montagnes, et spécialt des Alpes (par rapport à la France).
2 ♦ Qui soutient la position traditionnelle de l'Église italienne (pouvoir absolu du pape) (opposé à gallican). Subst. Les ultramontains. N. m. ULTRAMONTANISME , 1739 .
● ultramontain, ultramontaine adjectif (bas latin ultramontanus, du latin classique mons, montis, montagne) Littéraire. Qui est situé, qui est en usage au-delà des monts, en particulier des Alpes. ● ultramontain, ultramontaine (synonymes) adjectif (bas latin ultramontanus, du latin classique mons, montis, montagne) Littéraire. Qui est situé, qui est en usage au-delà des monts...
Synonymes :
Contraires :
- cisalpin
● ultramontain, ultramontaine
adjectif et nom
Partisan de l'ultramontanisme.
⇒ULTRAMONTAIN, -AINE, subst. et adj.
A. — Vieilli ou littér.
1. Subst. Celui, celle qui habite, vit au-delà des monts, en particulier des Alpes, par rapport à la France ou à l'Allemagne (synon. Italien), par rapport à l'Italie (synon. Allemand ou Français). Pour la première fois, le 31 décembre 1494, les Romains virent la force et la nouvelle organisation militaire des ultramontains; ils en conçurent une sorte de terreur (STENDHAL, Prom. ds Rome, t. 2, 1829, p. 297). Par dessus la tête des italianisants et des ultramontains, il [Puvis de Chavannes] donne la main aux vieux maîtres, fondateurs de la tradition française et non latine ou romaine (A. MICHEL, Peint. fr. XIXe s., 1928, p. 234).
2. Adj. Qui appartient aux peuples situés au-delà des Alpes, à leur culture, leurs coutumes par rapport à la France ou à l'Allemagne (synon. italien) ou par rapport à l'Italie (synon. allemand, français). Le Prince [Rupprecht de Bavière] lui présentait [à l'Empereur] (...) les officiers de son état-major, dont la plupart portaient des noms à consonance ultramontaine (THARAUD, Qd Israël n'est plus roi, 1933, p. 203).
B. — HIST. RELIG. [P. oppos. à gallican]
1. Subst. et adj. (Celui, celle) qui soutient et défend les positions traditionnelles de l'Église italienne, le pouvoir absolu, spirituel et temporel du pape. [Madame de Rantzau] marqua un extrême étonnement de ce qu'on osait faire ces distinctions du fait et du droit dans les jugements des Papes, étant toute ultramontaine comme le sont la plupart des convertis (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 146). Ces trois auteurs réclamaient unanimement la liberté d'enseignement en vertu de principes différents et au nom de plusieurs secteurs de l'opinion; Lammenais représentait les catholiques ultramontains, Benjamin Constant les libéraux, et Fabry les conservateurs monarchistes (Encyclop. éduc., 1960, p. 66).
2. Adj. Qui se rapporte à l'attitude des ultramontains (supra B 1). L'auteur croit devoir rappeler deux objections principales (...) L'une qui est ultramontaine, tombe sur la manière dont il a envisagé l'infaillibilité (...) l'autre qui est gallicane, se plaint qu'il ait trop favorisé les maximes ultramontaines (J. DE MAISTRE, Pape, 1821, préf. de la 2e éd., p. XXXV). L'abbé Mauduit, une des têtes du parti ultramontain, prévoyait les plus sombres catastrophes, si la France ne versait pas jusqu'à la dernière goutte de son sang (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 86).
REM. Ultramontisme, subst. masc., hist. relig. Synon. de ultramontanisme (infra dér.). Le professeur de libéralisme qui, en 1822, secondé de Cousin, ameutait les étudiants contre l'esprit monarchique et religieux que la Restauration faisait avec peine propager, sans habileté et sans prévoyance — ce même professeur met sa rhétorique au service de l'Ultramontisme (VIGNY, Journal poète, 1860, p. 1352).
Prononc.: [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1323 « celui qui habite au-delà des monts (par rapport à la France), italien » (Ordonnances des Rois de France, t. 1, p. 778); FUR. 1690 précise: « les Peintres appellent ultramontains, ou simplement Tramontains, tous ceux qui ne sont pas d'Italie »; b) 1690 « partisan du pouvoir absolu du Pape sur l'église de France » (FUR.). Empr. au lat. médiév. ultramontanus « qui est au-delà des monts » (ca 1125 adj. « du nord des Alpes » v. LATHAM; 1265 subst. Bulle de Clément IV ds DU CANGE) formé sur le modèle du lat. transmontanus « qui se trouve au-delà des monts », v. aussi tramontane; cf. outremontain « id. » att. de ca 1300 au XVIe s. (v. GDF. et FEW t. 13, 2, p. 212). Fréq. abs. littér.: 58.
DÉR. Ultramontanisme, subst. masc., hist. relig. [P. oppos. à gallicanisme] Ensemble des idées et des doctrines qui soutiennent l'autorité et le pouvoir absolu du pape. Des hommes du plus grand talent, des Veuillot, des Drumont, des Rochefort, des Maurras sont des despotes qui perdent les idées qu'ils portent: l'ultramontanisme, l'antisémitisme, un certain socialisme, la monarchie (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1911, p. 98). — []. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1739 (ARGENSON, Journal, II, p. 236 ds BRUNOT t. 6, p. 17); de ultramontain, suff. -isme.
ultramontain, aine [yltʀamɔ̃tɛ̃, ɛn] adj. et n.
ÉTYM. 1323; lat. médiéval ultra-montanus, de ultra, et mons, montis « montagne ».
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♦ Didactique.
1 Vx. Qui est au-delà des montagnes, et, spécialt, des Alpes, par rapport à la France — c'est-à-dire italien (→ Pantomime, cit. 6, Rousseau) — ou par rapport à l'Italie — c'est-à-dire français, allemand, etc.
2 Relig. Qui soutient la position traditionnelle de l'Église italienne (pouvoir absolu du pape), par oppos. à gallican. || Principes ultramontains. || Théories, prétentions ultramontaines.
♦ Par ext. Soumis au pouvoir de l'Église catholique.
0 Cette période (1860) pourtant sera de plus en plus ultramontaine. Avec les années 60 qui correspondent au Syllabus (condamnation vaticane des erreurs modernes : 1864), les libéraux du pays appelés les « rouges » — Papineau, Barthe, Dessaulles, Guibord… — vont devoir se ranger devant le pouvoir monolithique du clergé catholique.
André Gaulin, in Littératures de langue franç. hors de France, Québec, Introd., p. 430.
♦ N. || J. de Maistre, Veuillot, Lammenais, célèbres ultramontains.
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CONTR. Gallican.
DÉR. Ultramontanisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.