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tonner

tonner [ tɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• v. 1120; lat. tonare
1Rare Faire éclater le tonnerre. Jupiter tonne. tonnant. « un vacarme à ne pas entendre Dieu tonner » (Mérimée). « le ciel qui tonne, grêle et pleut à torrents » (Sainte-Beuve).
2Impers. Cour. Éclater (tonnerre). « Sans s'inquiéter s'il pleut ou s'il vente, s'il grêle ou s'il tonne » (Flaubert).
3Faire un bruit de tonnerre. « une artillerie plus puissante, celle de la presse, tonnait désormais à l'oreille du peuple » (Michelet).
4(1622; trans. v. 1550) Exprimer violemment sa colère en parlant très fort. crier, fulminer, gronder, tonitruer. Tonner contre l'injustice.

tonner verbe intransitif (latin tonare) Produire un grondement sourd analogue au tonnerre : On entendait l'artillerie tonner au loin.tonner (difficultés) verbe intransitif (latin tonare) Orthographe Attention, tonner s'écrit avec deux n comme tonnerre. Ne pas se laisser influencer par détoner (= exploser) qui n'en prend qu'un. ● tonner (expressions) verbe intransitif (latin tonare) Il tonne, le tonnerre gronde. ● tonner (homonymes) verbe intransitif (latin tonare)tonner (synonymes) verbe intransitif (latin tonare) Produire un grondement sourd analogue au tonnerre
Synonymes :
- gronder
- rouler
tonner verbe transitif indirect Protester, s'emporter violemment contre quelque chose, quelqu'un : Un orateur qui tonne contre un projet de loi.tonner (homonymes) verbe transitif indirecttonner (synonymes) verbe transitif indirect Protester, s'emporter violemment contre quelque chose, quelqu'un
Synonymes :
- exploser
- fulminer
- se déchaîner
- tempêter

tonner
v.
rI./r v. impers. Il tonne: le tonnerre se fait entendre.
rII./r v. intr.
d1./d Faire un bruit comparable au tonnerre. Le canon a tonné toute la nuit.
d2./d Parler avec emportement, avec violence. Tonner contre les abus.

⇒TONNER, verbe
A. — Empl. intrans.
1. a) Impers. Il tonne. Le tonnerre se fait entendre. Les éclairs illuminaient les abords de Théotime (...). La foudre est tombée sur un peuplier mort (...). Ce matin, à cinq heures, il tonnait encore; mais il ne pleuvait plus (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 327).
Proverbe. Quand il tonne en avril, le laboureur se réjouit.
Expr. fig. Toutes les fois qu'il tonne, le tonnerre ne tombe pas.
b) Faire entendre le tonnerre. Le ciel, la nuée tonne. Un jour de tiède et pâle automne, Après le mois qui consume et qui tonne (DESB.-VALM., Élégies, 1859, p. 70). L'orage tonnait dans le lointain (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 52).
c) Vieilli, littér. [Le suj. désigne une divinité, un élément de la nature divinisé] Lancer la foudre, faire entendre le tonnerre, signe de colère, de puissance. Jupiter tonne. Puisqu'un forfait si noir les trouve indifférens, Tonnez, confondez l'injustice, Cieux, obscurcissez-vous de nuages épais (DELAVIGNE, Messéniennes, 1824, p. 55).
Loc. fig. (C'est) à ne pas entendre Dieu tonner.
2. P. anal.
a) Faire un bruit fort, violent comme celui du tonnerre. L'artillerie, le canon tonne; les batteries tonnent; la mer, le volcan tonne; faire tonner, entendre tonner qqc. Sur les longs clous de fer tonnent les lourds marteaux (CHÉNIER, Amérique, 1794, p. 132). C'est un château du dix-septième siècle (...). Le vent tonne dans les cheminées (GREEN, Journal, 1932, p. 100).
b) [Le suj. désigne une pers.] Parler avec véhémence, exprimer avec force sa colère, son mécontentement. Synon. fulminer, tempêter, tonitruer. Démosthène, Mirabeau tonnait; tonner à la tribune, en chaire; tonner en faveur de qqc.; tonner sur qqn, sur qqc. Assemblée de douairières où l'on tonnait contre le P. Hyacinthe (FLAUB., Corresp., 1879, p. 180). Des huées, des rires énormes éclatent; la directrice veut tonner et ne peut pas, prise elle-même d'un fou rire (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 252).
— [P. méton. du suj.] Une voix qui tonne. Qu'il ne retrouve plus en vous ce père indulgent qui justifioit tous ses torts, faites tonner l'honneur outragé, accablez-le de votre indignation (COTTIN, Cl. d'Albe, 1799, p. 212). Si nettement, à ses oreilles, tonnèrent ces terribles paroles:« ...admis à faire valoir ses droits à la retraite » (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 229).
c) [Dans un cont. métaph.] Apparaître, se manifester avec éclat. La magnificence de l'automne Tonne dans le ciel lointain (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 425).
B. — Empl. trans., plus rare
1. Exprimer quelque chose à travers le bruit du tonnerre. Il est un Dieu. (...) le vent le murmure dans les forêts, la foudre tonne sa puissance, et l'Océan déclare son immensité (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 286).
2. P. anal.
a) Faire entendre, annoncer quelque chose avec éclat, avec force. Dis-leur que la patrie A secoué le joug, que notre artillerie Doit tonner ce bonheur! (BOREL, Rhapsodies, 1832, p. 31).
b) [Le suj. désigne une pers.] Exprimer quelque chose avec force. Le curé se mit à tonner des ordres dans la sacristie (AYMÉ, Vouivre, 1943, p. 243).
— [Introd. un discours dir.] — Par exemple! tonna le bonhomme (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 72).
Prononc. et Orth.:[], (il) tonne []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 intrans. « produire un bruit aussi fort que le tonnerre » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 358); b) 1160-74 Dieu tonnant (WACE, Rou, éd. H. Andresen, 2085); 2. ca 1155 impers. (ID., Brut, éd. I. Arnold, 2481). Du lat. tonare « retentir fortement, faire retentir comme le tonnerre ». Fréq. abs. littér.:429. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 636, b) 864; XXe s.: a) 678, b) 408. Bbg. GOUGENHEIM (G.). La Constr. avec sujet des verbes exprimant des phénomènes météorologiques. Fr. mod. 1945, t. 13, pp. 200-204.

tonner [tɔne] v. intr.
ÉTYM. V. 1120; lat. tonare.
1 Rare. Faire éclater le tonnerre. || Jupiter tonne. Tonnant. || Un vacarme à ne pas entendre Dieu tonner (→ Gesticuler, cit. 2). || Dieu qui tonne pour menacer, manifester sa colère.Le ciel tonne.
1 (…) tout est d'un calme plat, excepté le ciel qui tonne, grêle et pleut à torrents.
Sainte-Beuve, Correspondance, t. I, p. 256.
2 (V. 1130). Impers. (Cour.). Se dit du tonnerre qui éclate. || S'il grêle ou s'il tonne (→ Ouvrier, cit. 1). || Il y a des éclairs; il va tonner.
3 Faire un bruit de tonnerre. || Le canon tonne (→ 1. Canon, cit. 4; effondrer, cit. 6; faucher, cit. 7; fumée, cit. 1). || Aux accents du bronze (cit. 1) qui tonne.(Abstrait). || La calomnie (cit. 5) éclate et tonne. || Je laissais tonner ma fureur (→ Bouée, cit. 1). Éclater.
2 La cour pouvait dès lors rassembler des canons et des armées; une artillerie plus puissante, celle de la presse, tonnait désormais à l'oreille du peuple, tout le royaume entendait.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., I, II.
4 (Mil. XVIIe). Sujet n. de personne. Exprimer violemment sa colère en parlant très fort. Crier, fulminer, gronder, menacer, tempêter. || Robespierre tonnait contre ceux qui voulaient affamer (cit. 2) le peuple. || Écrivain qui tonne contre une œuvre (→ Florès, cit. 1).
3 (…) le curé tonne en chaire contre le moine (…)
La Bruyère, les Caractères, XIV, 22.
4 Mon avocat a triomphé bruyamment et a déclaré que les jurés apprécieraient. Mais le procureur a tonné au-dessus de nos têtes et il a dit : Oui, MM. les jurés apprécieront.
Camus, l'Étranger, p. 129.
DÉR. Tonnant, tonnerre.

Encyclopédie Universelle. 2012.