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source

source [ surs ] n. f.
• v. 1354; sourse XIIe; fém. de so(u)rs, anc. p. p. de sourdre
1Eau qui sort de terre; issue naturelle ou artificielle par laquelle une eau souterraine se déverse à la surface du sol. fontaine, griffon, 1. point (d'eau). Source pérenne, intermittente. Source thermale. Capter une source. Eau de source. Cela coule de source.
Spécialt La source d'un cours d'eau, celle qui lui donne naissance. « Quatre grands fleuves, ayant leurs sources dans les mêmes montagnes » (Chateaubriand).
2Fig. Origine, principe. « La source du vrai bonheur est en nous » (Rousseau). Le mal « a comme le bien sa source profonde dans la nature » (France). Retour aux sources. ressourcement; se ressourcer. Ce qui crée, produit (qqch.). cause, occasion. Sources de revenus. Source d'inspiration. Cette voiture est une source de tracas. « Le langage est source de malentendus » (Saint-Exupéry).
3Origine d'une information. « Les renseignements les plus contradictoires arrivaient à Paris des sources serbes et bulgares » (Aragon). Tenir, savoir de bonne source, de source sûre. Citer ses sources.
Document, texte original. La critique des sources. Puiser aux sources : se référer aux auteurs, aux textes originaux.
Origine. Retenue à la source.
Littér. Œuvre qui a fourni à un artiste ou à un écrivain un thème, une idée. Étude de sources.
Inform., Didact. Information à laquelle on fait subir un traitement. Fichier source, sur lequel travaille un programme. — Ling. Langue source : dans le processus de traduction, langue que l'on traduit (opposé à langue cible) . Dans un dictionnaire anglais-français, la langue source est l'anglais. Math. Ensemble source d'une application.
4Système, substance ou objet qui fournit de l'énergie; lieu, point d'où la lumière, la chaleur rayonne et se propage. foyer. Une source de chaleur, d'énergie, de lumière. Source lumineuse, sonore, radioactive. « Une source émettant dans diverses directions des électrons de même vitesse » (Broglie ).
5Électron. Électrode située à une des extrémités dopées du barreau semi-conducteur d'un transistor à effet de champ et servant à injecter le courant électrique.

Source tout astre qui émet du rayonnement électromagnétique.

source
n. f.
d1./d Eau qui jaillit du sol.
Point d'émergence d'une eau souterraine à la surface du sol. Source thermale.
Spécial. Source d'un fleuve, qui donne naissance à un fleuve.
|| Loc. fig. Cela coule de source: cela se déduit aisément de ce qui précède.
d2./d Fig. Point de départ (d'une chose). La source d'un malentendu.
d3./d Origine (d'une information).
On apprend de source sûre, par des personnes bien informées.
Puiser aux sources: consulter les documents originaux.
|| OEuvre antérieure qui a fourni à un écrivain un thème, une idée, etc.
d4./d PHYS et cour. Système, objet, etc., générateur d'ondes lumineuses électriques, sonores, etc.; lieu de provenance de ces ondes.
d5./d LING Langue source: langue que l'on soumet à une opération de traduction (par oppos. à langue cible).

⇒SOURCE, subst. fém.
I. — Eau qui sort du sol.
A. — 1. Eau qui jaillit d'un lieu naturel; p. méton., lieu où cette eau jaillit. Synon. fontaine, griffon3. De petites sources disséminées partout rendent les prés humides (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 251). L'autre source, presque invisible, froissait l'herbe comme un serpent, s'étalait secrète au centre d'un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence (COLETTE, Sido, 1929, p. 29):
1. Elle arriva ainsi à la source. C'était une étroite cuve naturelle creusée par l'eau dans un sol glaiseux, profonde d'environ deux pieds, entourée de mousses (...) et pavée de quelques grosses pierres. Un ruisseau s'en échappait avec un petit bruit tranquille.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 467.
SYNT. Source claire, fraîche, limpide, pure; source chaude, ferrugineuse, incrustante, pétrifiante, salée, saline, sulfureuse; source pérenne, périodique; sources cachées, vives; le murmure d'une source; une source jaillit, tarit; capter, détourner, exploiter, trouver une source; source intermittente, vauclusienne.
Eau de source. Eau claire, pure et fraîche venant d'une source. Trois bouteilles de champagne, qu'on mit rafraîchir dans une cuvette d'eau de source (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 198). Ses grands yeux, d'une limpidité verdâtre d'eau de source (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1188).
HYDROL., THERM.
Source minérale. Source dont l'eau contenant des sels minéraux en proportion importante est utilisée à des fins thérapeutiques; installation permettant de distribuer cette eau. Impossible de faire un enfant. Je ne te dirai pas tous les docteurs qu'on a vus, toutes les sources minérales, tous les cierges (PAGNOL, Fanny, 1932, II, 6, p. 136).
Source thermale. Source dont l'eau a une température supérieure à la moyenne du milieu environnant et contient le plus souvent des éléments thérapeutiques (sels minéraux, substances radioactives); installation permettant de distribuer cette eau. [Une région], toute vosgienne, est celle des grandes abbayes (...), des vallées ensevelies sous les cerisiers, des sources thermales dans les fentes profondes du sol (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 236).
♦ [Sans adj.] Le matin, je conduis Laeta à la source et, un jour sur deux, à la salle d'inhalations (LARBAUD, Journal, 1934, p. 306).
2. Locutions
a) Loc. adj. et adv. [À propos de l'introduction d'une substance liquide dans un contenant] En source. De bas en haut, par la partie inférieure, par le fond. Coulée en source. Le colgrout [mortier colloïdal] est introduit en général « en source », refoulant l'air devant lui, l'opération étant terminée au moment où le mortier reflue en surface (CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, p. 185).
b) Loc. verb. fig. Verbe + de source. [Pour indiquer que qqc. se produit de manière naturelle, aisée, est spontané, va de soi] Couler, jaillir, parler, venir de source. Mais nul lieu-commun d'ailleurs, nulle déclamation: tout est de source et vient de nature (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 2, 1850, p. 128). La feuille blanche (...) gèle en moi tout ce qui voudrait se délivrer, s'épancher de source (ARNOUX, Roi, 1956, p. 241). [Sans verbe] Verve libre, abondante et de source (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 143). Sagesse, Amour, Bonheur, d'un catholicisme naïf, de source (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1892, p. 302).
B. — Au sing. et au plur. Origine, début (d'un cours d'eau). Les sources du Nil; remonter un cours d'eau jusqu'à sa source. Les limites originaires et naturelles de la Louisiane (...) partent des sources connues du Mississipi (...) et finissent au golfe du Mexique (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 160).
[Le suj. désigne un cours d'eau] Prendre sa source à, dans + subst. Naître à, dans. Prendre sa source dans la montagne. Le Pô prend sa source au mont Viso (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 363). L'Adda (...) prend sa source dans le lac de Côme (SOULIER, Gdes applic. électr., 1916, p. 111).
C. — 1. P. anal. (de nature, de fonctionnement). Source de + subst. Et tu fis de ma paupière Jaillir la source des pleurs! (MUSSET, Nuit oct., 1837, p. 154). Ne s'arrêtant que pour essuyer avec le bras leur front où il y avait une source de sueur intarissable (RAMUZ, Gde peur mont., 1926, p. 128).
2. Spécialement
a) MAR. Source du vent. Origine, lit du vent. (Ds BONN.-PARIS 1859).
b) SC. DE LA TERRE. [Le compl. de n. désigne une substance exploitable] Nappe ou point d'émergence d'une substance fluide exploitable. Des sources de gaz hydrogène carboné accompagnent ordinairement celles de pétrole liquide (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 247).
II. — Origine.
A. — Origine (de quelque chose de concret).
1. a) Origine d'un produit. On ignore la source de sa fortune, mais ce qui est certain, c'est que M. Stephen est devenu riche (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 174). Le fumier de ferme fournit, outre les éléments minéraux, les déchets organiques dont la putréfaction est une source naturelle de nitrates (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 319).
b) FISC. Retenue, stoppage à la source. Système de recouvrement fiscal consistant à prélever l'impôt au moment même où le revenu est distribué. L'effet stabilisateur sera d'autant plus grand que le délai entre la naissance des revenus imposables et le paiement de l'impôt afférent est plus court. À cet égard, l'application du principe du stoppage à la source (...) présente des avantages décisifs (Univ. écon. et soc., 1960, p. 48-11).
[Le suj. désigne un impôt] Être retenu à la source. Être prélevé selon ce système. Retenues pour la Sécurité sociale; - retenues pour impôts lorsque ces derniers doivent être retenus à la source d'après la réglementation locale (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 204).
2. a) Origine d'un phénomène physique, d'une énergie. Source auxiliaire (d'éclairage), éclairante, électrique, lumineuse; source de bruit, de courant, d'électricité; source de sons; rayon, rayonnement, lumière émis(e) par une source. Imaginez quelque fils de riche qui ne connaîtrait au monde d'autre source de lumière et de chaleur que l'ampoule électrique (ALAIN, Propos, 1921, p. 304). L'espace dans toutes ses dimensions peut être ainsi vivifié par les sources sonores (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 136).
En appos. La lumière dispersée va donner dans le plan focal d'une seconde lentille des images monochromatiques de la fente source (PRAT, Opt., 1962, p. 101).
b) Spécialement
ASTROPHYS., OPT., PHYS. Source (lumineuse) ponctuelle. Source radio. V. radiosource. Source primaire. ,,Source d'énergie rayonnante qui émet elle-même l'énergie rayonnée`` (MILL. Vision 1981). Source secondaire. Surface, objet qui n'émet pas de lumière par lui-même mais qui renvoie en partie la lumière reçue d'une source primaire. Rayonnement indirect envoyé sur les murs, cloisons et meubles qui, se comportant comme des sources secondaires, la répercutent [l'intensité lumineuse], la diffractent dans toutes les directions (MATRAS, Radiodiff. et télév., 1958, p. 60). Source de rayonnement. V. rayonnement I B 1.
ÉCON., INDUSTR. Source d'énergie. Élément naturel, système utilisant des phénomènes naturels, des matières premières (charbon, pétrole, gaz naturel, électricité, hydroélectricité, force du vent ou des marées, énergie solaire, nucléaire, géothermie, etc.) et permettant d'obtenir de la chaleur, de la lumière, de l'énergie mécanique. Le pétrole s'est affirmé comme une source d'énergie indispensable (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 11).
PHYS. NUCL. ET CORPUSC. Source radioactive. Substance, appareil émettant des particules radioactives. Les premières expériences furent menées avec tous les moyens disponibles, sources radioactives naturelles et accélérateurs de particules (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 348).
THERMODYN. Source chaude, source froide. Sources de chaleur à températures différentes, nécessaires au fonctionnement d'une machine thermique selon le principe de Carnot. Toute machine thermique suppose, comme le montre Carnot, une source chaude et une source froide et son fonctionnement entraîne le transport d'une quantité de chaleur de la première à la seconde (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1961, p. 107).
3. Vieilli, littér. Origine d'une personne, d'une famille. Ne demandez pas de quel droit Bonaparte traitait Bernadotte de misérable, oubliant qu'il ne sortait, lui Bonaparte, ni d'une source plus élevée, ni d'une autre origine: la Révolution et les armes (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 410). Les marquis de Lusace ont une haute tige, Et leur source est profonde à donner le vertige (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 329).
4. Loc., vieilli. Les sources de la vie. Les organes essentiels à la vie et, plus particulièrement, les organes sexuels. V. mésuser ex. de Sainte-Beuve:
2. ... elle avait cherché à maigrir, et, dans cette vue, avait bu pendant un mois un verre de vinaigre chaque matin (...) les sources de la vie étaient irrémédiablement attaquées (...) l'aimable Louise (...) s'endormit pour toujours.
BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 235.
B. — Origine (de quelque chose d'abstrait).
1. Origine, principe, point de départ, raison de quelque chose d'abstrait. Le maire de Paris est mal entouré, voilà la source de sa conduite bizarre, incertaine, pusillanime (MARAT, Pamphlets, Me Pétion, 1792, p. 344). Il n'y a pas d'autre source de connaissance que l'expérience (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 263). Sources de joie, les fleurs lui étaient aussi motifs de fierté et d'orgueil (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 60).
SYNT. Source abondante, essentielle, féconde, importante, inépuisable, première, unique de qqc.; sources éternelles, profondes de qqc.; seule, vraie source de qqc.; différentes, mêmes sources de qqc.; nouvelles, principales sources de qqc.; source de bonheur, de conflits, de difficultés, d'erreurs, d'inspiration, de peines, de plaisir(s), de progrès, de vertus; sources des idées, de tous les maux; qqn/qqc. est source de qqc.; chercher, connaître la source, les sources de qqc.; prendre, trouver sa source dans qqc.; tarir la source de qqc.; tirer sa source de qqc.; être, remonter à la source de qqc.; se couper de ses sources; puiser qqc. à des sources, dans une source, dans des sources; tirer qqc. d'une source; avoir qqc. pour source.
2. Loc. et expr.
a) Subst. + aux sources (de qqc.)
Pèlerinage aux sources (de qqc.). Voyage, démarche à la recherche d'un passé, d'un savoir. M. Balladur [nommé ministre de l'Économie et des Finances] s'est précipité (...) chez M. Antoine Pinay (...). Visite hautement symbolique. Ce n'est pas nous qui le disons, mais M. Balladur lui-même qui a accepté qu'on caractérise ainsi ce pèlerinage aux sources. Aux sources d'un mythe tenace (Le Monde aujourd'hui, 30-31 mars 1986, p. II, col. 5).
Retour aux sources (de qqc.).
b) [Dans des loc. indiquant qu'on agit sur qqc. à son orig. même] Verbe + qqc. à, dans sa source. Étudier, prendre qqc. à sa source. [Notre législation] s'est efforcée de tarir de plus en plus dans leur source les causes d'élévation du prix de revient (PRADELLE, Serv. P.T.T. en Fr., 1903, p. 205). Oui, on m'a gâché ma vie, on l'a corrompue à sa source (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 91).
3. En partic.
a) Origine d'une information. Source d'information(s). Ils étaient allés aux sources. Ils avaient questionné le bedeau après boire (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 248). La T.S.F. allemande (...) était une de nos sources les plus précieuses de renseignements (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 437).
Verbe + de source + adj.; de + adj. + source. Savoir, tenir qqc. de source autorisée, de source certaine, de source sûre. J'ai entendu dire, je crois, de bonne source, que l'ouverture du chemin de fer de Cherbourg aura lieu le 2 août prochain (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Reeve], 1858, p. 261). Le soir même, nous apprîmes, cette fois-ci de source belge, qu'aucun fort n'avait succombé (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 246).
En compos. Logiquement cette recherche de l'observateur-source n'est pas inconcevable; les anciens recueils de traditions arabes donnent ainsi la chaîne des garants successifs d'une tradition (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p. 151).
b) Souvent au plur. Courant, auteur, œuvre dont s'inspire un écrivain, un artiste, un philosophe. C'est apparemment à cette source [musique semi-populaire de l'Italie] (...) que Mozart a puisé le motif de la jolie canzonette au IIIe acte de l'Enlèvement au Sérail (GEVAERT, Harm., 1885, p. 325). Éclairer la pensée de saint Thomas par l'étude de ses sources, qui sont ici en partie Avicenne, Maimonide et les Motecallemin (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 945).
c) Gén. au plur. Textes originaux; documents, ouvrages auxquels l'auteur d'un écrit scientifique se réfère et qu'il cite généralement en note. Sources bibliographiques, documentaires, écrites, historiques, statistiques; citer, indiquer ses sources; faire la critique des sources; références aux sources; d'après les sources. Je rappris les langues mortes que j'avais oubliées, je lus pour la première fois, dans les sources mêmes, l'histoire des religions et des philosophies (SAND, Péché de M. Antoine, t. 1, 1845, p. 217). Recours aux sources de première main que constituent les « archives économiques » (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 1151).
d) Gén. au sing. [Sans art., suivi ou non de deux points, situé dans le corps d'un écrit ou à la fin d'un paragraphe, annonce la ou les réf. utilisées par l'aut. de l'écrit] Au 1er janvier 1958 (source INSEE), on comptait environ 320 000 enfants d'agriculteurs âgés de 14 à 17 ans (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 67). On peut citer quelques coefficients de hausse entre 1910 et 1955 comme points de repère (...) (Source :FOURASTIÉ, Documents, op. cit., t. I, p. 765-783 et SELLIER et TIANO, Économie du travail, op. cit., p. 286-287.) (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 99).
4. Spécialement
a) DR. Sources du droit. ,,Ensemble des règles juridiques sur lesquelles s'appuient les juges`` (FAVR.-VETTR. 1981).
Dans un domaine partic. du dr. et éventuellement au sing. Respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international (Charte Nations Unies, 1946, p. 61). On voit que la coutume peut bien être une source du droit politique sur les points où la Constitution ou la loi sont lacunaires (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 122).
b) INFORM., LING. Ce qui est à l'origine d'un message (personne, appareil, système, etc.). Utilisation d'un seul code original, commun à la source et au destinataire (COYAUD, Introd. ét. lang. docum., 1966, p. 14).
En partic. Langue source. Dans les opérations de traduction, langue de départ qu'on traduit dans une autre langue (d'apr. D. D. L. 1976).
c) INFORMATIQUE
Code, programme source ou, p. ell., source, subst. masc. Ensemble des instructions écrites par le programmeur dans un langage de programmation déterminé, formant un programme non exécutable avant sa traduction en langage machine. Les sources sont systématiquement fournis, chaque utilisateur étant libre ainsi de les adapter (Soft et Micro, janv. 1988, n ° 37, p. 80). Pouvoir conserver par devers soi le code source de son travail (PCompatibles Magazine, mai/juin 1988, n ° 15, p. 88).
Langage source. Langage différent du langage machine, utilisé par un programmeur pour écrire un programme (d'apr. GING.-LAURET 1982).
d) THÉOL. Les sources de la grâce. Les sacrements. (Ds Ac. 1798-1935).
REM. 1. Sourcement, subst. masc., rare. [Dans un cont. métaph.] Action de sourdre; résultat de cette action. Et toute prière monte vers moi (...). Non plus seulement dans son texte (...). Mais dans son invention même et dans son sourcement (PÉGUY, Myst. Sts Innoc., 1912, p. 48). 2. Sourcer, verbe intrans. Synon. rare de sourdre. Telle est (...) la force de vie et de promesse qui source au cœur de l'espérance (PÉGUY, Porche Myst., 1911, pp. 248-249).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. 1170-83 sorse « eau qui sort de terre; endroit où un cours prend sa source » (WACE, Rou, III, éd. J. Holden, 9882); d'où a) 1607 prendre sa source (H. D'URFÉ, L'Astrée, t. 1, p. 9); 1633 remonter à sa source, en parlant d'un ruisseau (A. GODEAU, Poésies chrétiennes, p. 19); b) fig. 1654 venir de source (J.-L. GUEZ DE BALZAC, Dissertations Politiques, p. 446); 1671 id. couler de source (Le Père BOUHOURS, Entretiens Aristide et Eugénie, p. 37); 2. 1630 p. anal. « liquide quelconque qui sort de terre » (A. D'AUBIGNÉ, Printemps, Hécatombes, Stances, p. 147). B. P. métaph. 1. ca 1225 (d'une personne de qui découlent les biens) (GAUTIER DE COINCI, Miracles de Nostre-Dame, I Mir 44, 869, éd. V.-F. Koenig, t. 3, p. 247); 2. 1601 (d'une partie du corps humain qui produit un liquide dont l'écoulement évoque celui des eaux d'une source) (A. DE MONTCHRESTIEN, La Reine d'Écosse, p. 182); 3. 1610 « endroit où certaines choses se trouvent en abondance » (BÉROALDE DE VERVILLE, Le Moyen de Parvenir, éd. H. Moreau et A. Tournon, p. 226a); 4. 1610 source de vie « le feu: principe de la vie » (H. D'URFÉ, op. cit., t. 2, p. 302); 1624 (J.-L. GUEZ DE BALZAC, Lettres, p. 68: cette grande source de vie que vous avez dans le cœur); 1692 (J. DE LA FONTAINE, Poeme de Quiquina, 326: le sang, source de vie). II. 1. 1174-76 « origine, principe » (GUERNES DE PONT-SAINTE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 5276); 2. a) 1538 « origine d'une lignée » (EST., s.v. genus); b) 1623 (Le Père F. GARASSE, Doctrine Curieuse, Beaux Esprits, p. 67: si on va jusques à la source de leur naissance et extraction); 3. 1610 « naissance d'une pensée » (P. DE DEIMIER, L'Ac. de l'Art poét., p. 471: L'erreur de ce bel inventeur avoit prins source en l'opinion qu'expose Ronsard); 4. 1615 « origine, provenance d'un bien matériel » (A. DE MONTCHRESTIEN, Traicté Oeconomie Politique, p. 360); 5. 1623 « témoignage ayant servi de base à une étude » (Le Père F. GARASSE, op. cit., p. 619); 1635 puiser aux sources (M. DE GOURNAY, Préf. sur Essais Montaigne, p. 9); 6. 1662 « élément constitutif d'une doctrine » la source du Pyrrhonisme (N. ARNAULD, P. NICOLE, La Log. ou Art de penser, p. 11). III. 1633 « système qui fournit de la lumière, de la chaleur, de l'énergie » (A. GODEAU, op. cit., p. 119: le soleil cette vive source de richesses et de clartés); 1686 source de lumière (FONTENELLE, Mond. 5e soir ds LITTRÉ); 1885 source électrique (H. FONTAINE, Électrolyse, p. 13); 1930 sources sonores (BOUASSE, Instrum. à vent, p. 227). Fém. subst. du part. anc. fr. sours de sourdre (issu de la forme sursus, qui avait remplacé la forme class. surrectus). Fréq. abs. littér.:6 777. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 12 632, b) 7 343; XXe s.: a) 8 283, b) 9 125. Bbg. GALL. 1955, p. 483. — QUEM. DDL t. 33 (s.v. bleu source), t. 35 (s.v. sourcement).

source [suʀs] n. f.
ÉTYM. V. 1354; sorse, v. 1155; fém. substantivé de sors, sours, anc. p. p. de sourdre. → Ressource.
1 Eau qui sort ( Sourdre) de terre; issue naturelle ou artificielle (forage) par laquelle une eau souterraine se déverse à la surface du sol. Fontaine (supra cit. 1). || Source d'une fontaine (cit. 3). || Source qui s'élance en bouillonnant (cit. 1), jaillit (cit. 3) en nappe transparente. || Murmure d'une source. || Source alimentée par des infiltrations. || Source vauclusienne. Résurgence. || Source permanente, pérenne, intermittente, périodique, saisonnière. || Source qui tarit (→ Avant, cit. 34). || Source pétrifiante (ou incrustante). || Source ferrugineuse, salée, sulfureuse. || Source d'eau minérale. || Source thermale (→ Baigneur, cit. 4). || La source de la Grande-Grille, à Vichy. || Puiser de l'eau à une source (→ Anse, cit. 6). || Importance des sources pour la répartition géographique de la population. 1. Point (supra cit. 1 : point d'eau), puits. || Capter, forer (cit. 2), dériver, exploiter une source (→ Parti, cit. 4). || Personne qui recherche les sources cachées. Sourcier. || Débit (1. Débit, cit. 6), griffon (cit. 4) d'une source. || Périmètre de protection d'une source contre la pollution. || Couper une source. || Source limpide, pure (→ Canal, cit. 9). || Eau de source (cf. Eau vive, eau de roche). — ☑ Loc. Clair comme de l'eau de source.Eau qui coule de source. — ☑ Fig. Couler (cit. 16) de source.Myth. || Les Naïades, divinités des sources.
1 Malgré leur crudité, j'aime ces eaux de source, et, voyant celle-là si limpide, je ne pus résister au désir d'en boire; je me penchai et j'en puisai à plusieurs reprises dans le creux de la main (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XII.
2 Cette station thermale avait commencé comme elles commencent toutes, par une brochure du docteur Bonnefille sur sa source. Il débutait en vantant les séductions alpestres du pays en style majestueux et sentimental (…) Puis brusquement, sans transitions, il était tombé dans les qualités thérapeutiques de la source Bonnefille, bicarbonatée, sodique, mixte, acidulée, lithinée, ferrugineuse, etc., et capable de guérir toutes les maladies.
Maupassant, Mont-Oriol, I, I.
3 Il y a d'extraordinaires beautés dans les sources; et les eaux qui filtrent sous la terre. Elles apparaissent après aussi claires que si elles avaient traversé du cristal; il y a d'extraordinaires délices à les boire : elles sont pâles comme l'air, incolores comme si elles n'étaient pas, et sans goût; on ne s'aperçoit d'elles que par leur excessive fraîcheur et c'est comme leur vertu cachée.
Gide, les Nourritures terrestres, VI, p. 128.
(1690). Par anal., vieilli. || Source de gaz, de pétrole.
Spécialt. Source qui donne naissance à un cours d'eau. || La source d'un fleuve (cit. 5), d'un ruisseau, d'une rivière (→ Pente, cit. 9). || Les sources du Nil. || Remonter un fleuve depuis l'embouchure jusqu'à sa source. Amont. || La Loire prend sa source au mont Gerbier-de-Jonc.
2 Par métaphore. || « Qui changera mes yeux en deux sources de larmes / Pour pleurer (cit. 27) ton malheur ? » (Racine; → aussi Amer, cit. 12). || Ces yeux où l'âme se désaltère (cit. 6) comme à une vive source d'amour. || « Il y a en vous une source inépuisable de grâces, une fontaine toujours jaillissante de séductions irrésistibles ». Fontaine (cit. 5, Gautier), puits (fig., infra cit. 7). || Une source inépuisable (cit. 1 et 2), intarissable (cit. 1) de plaisirs, de biens, de prospérité. || Sa mémoire était une source inépuisable de faits divers. Trésor (→ Raconter, cit. 1).
3 (V. 1190). Fig. Origine, principe. || Remonter à la source de… Commencement, endroit (vx), point (de départ); → Abondance, cit. 3. || Rechercher l'origine d'un mot en remontant jusqu'à la source ( Étymologie). || Art qui se rajeunit en se retrempant (cit. 5) à ses sources. || Retour aux sources.L'ambition, source de désordres. Cause, ferment, générateur, germe, principe; → Inévitablement, cit. 1. || La révolte, source de vraie vie. 1. Mère (cit. 22).Prendre source, avoir sa source dans… Sortir (de); → Gourmandise, cit. 7; immoralisme, cit. 1.Être une source d'ennuis, de plaisir. Créer, produire (→ Privilège, cit. 10; rédempteur, cit. 2). || Le droit (3. Droit, cit. 51) universel, source de toutes les lois positives. Base (supra cit. 7), fondement. || Aucune action humaine n'a de source unique. Cause (cit. 21). || « Les Deux Sources de la morale et de la religion », ouvrage de Bergson.
4 Un bien présent peut être dans l'avenir la source d'un grand mal; un mal, la source d'un grand bien.
Diderot, Éloge de Richardson, p. 1096.
5 (…) j'appris ainsi par ma propre expérience que la source du vrai bonheur est en nous, et qu'il ne dépend pas des hommes de rendre vraiment misérable celui qui sait vouloir être heureux.
Rousseau, Rêveries, 2e promenade.
6 Le mal est nécessaire. Il a comme le bien sa source profonde dans la nature et l'un ne saurait être tari sans l'autre.
France, M. Bergeret à Paris, XVII Œ., t. XII, p. 446.
Psychan. || Source de la pulsion : « origine interne spécifique de chaque pulsion déterminée, soit le lieu où apparaît l'excitation (zone érogène, organe, appareil) soit le processus somatique qui se produirait dans cette partie du corps et serait perçu comme excitation » (Laplanche et Pontalis).
Ling. || Langue source (dans le processus de traduction) : langue que l'on traduit (opposé à langue cible). || Dans un dictionnaire bilingue anglais-français, la langue source est l'anglais.
Dr. fiscal. || Retenue (supra cit. 1) à la source.
4 Origine (d'une information, d'une nouvelle). || Citer sa source (→ Pierrerie, cit.).Information puisée aux meilleures sources, qui émane de source sûre. || On apprend de source sûre que… || Tenir, savoir de bonne source, de source officieuse (cit. 6) que… || (→ Envisager, cit. 13).
7 Les renseignements les plus contradictoires arrivaient à Paris des sources serbes et bulgares. Dans la nuit du 29 au 30 juin, les Bulgares auraient à l'improviste attaqué les Serbes (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, III, VII.
(1657). Document, texte original (→ Histoire, cit. 7; informer, cit. 17). || Vérifier d'après les sources toutes les propositions d'un texte (→ Note, cit. 18). || Critique des sources (→ Partial, cit. 3). || Sources de première main (cit. 70). || Sources d'un historien.
Œuvre antérieure, récit, légende, etc., qui a fourni à un artiste ou à un écrivain un thème, une idée (→ Iconographie, cit. 2). || Les sources des « Poèmes barbares ». || Les sources du douanier Rousseau. || Retrouver les sources d'un artiste.
8 Ceux (…) qui cueillent les idées d'autrui, ont grand soin de cacher leurs sources.
Gide, Journal, 10 janv. 1923.
5 (1686). Système naturel ou artificiel, substance ou objet qui fournit de la chaleur, de la lumière, de l'énergie, des particules, etc.; lieu, point à partir duquel la lumière, la chaleur, etc. rayonne et se propage. Foyer (infra cit. 20). || Source de chaleur (→ Isoler, cit. 1). || Quantité de chaleur fournie par la source chaude dans une machine (→ Rendement, cit. 1). || Source d'énergie (→ Houille, cit. 5; machine, cit. 3; rayonnement, cit. 4). || Le pétrole tend à remplacer le charbon comme source d'énergie.Source de lumière (→ Projectile, cit. 1; projection, cit. 1). || Source lumineuse (→ Exposer, cit. 15; héliotropisme, cit.; propager, cit. 4). || Source lumineuse ponctuelle (→ 1. Point, cit. 15). || Source courbe, en doublet. || Source d'égale énergie. || Intensité énergétique, brillance d'une source.Niveau d'une source sonore, exprimé en décibels.Source radioactive, de neutrons, de radiations (→ 1. Rayon, cit. 7). || Source quasi stellaire. Quasar, radiosource.
9 Si l'on dispose d'une source émettant dans diverses directions des électrons de même vitesse, on peut grâce à l'action de champs électriques ou magnétiques appropriés faire converger les trajectoires de ces électrons de façon à obtenir une image de la source qui les a émis.
L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 312.
DÉR. Sourcier, 2. sourciller. REM. Le dérivé sourciller et le v. sourdre étant rares, on trouve un dérivé sourcer « jaillir de source ».
10 (La crue) s'engouffre, toujours plus avant, dans les rues parallèles, sourçant d'abord des bouches d'égout, noyant dans l'ordre le caniveau, la chaussée, le trottoir (…)
Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 9 (1972).
COMP. Ressourcement, ressourcer (se).

Encyclopédie Universelle. 2012.