intarissable [ ɛ̃tarisabl ] adj.
1 ♦ Qui ne peut être tari, qui coule sans arrêt. ⇒ abondant, inépuisable. Source intarissable. Par exagér. Pleurs intarissables. — Par métaph. Une « source intarissable de paix et de joie » (Fénelon).
2 ♦ Fig. Il a une verve intarissable. « l'intarissable jacassement de M. de Charlus » (Proust). Une imagination intarissable. — Il est intarissable sur ce sujet.
⊗ CONTR. 1. Maigre, pauvre. Silencieux.
● intarissable adjectif Qui ne peut tarir, être tari : Source intarissable. Dont on ne peut épuiser les ressources : Mine intarissable. Qui ne s'épuise pas : Imagination intarissable. Dont il est difficile d'arrêter les paroles : Bavard intarissable. ● intarissable (synonymes) adjectif Qui ne peut tarir , être tari
Synonymes :
- inépuisable
Dont on ne peut épuiser les ressources
Synonymes :
- fécond
- généreux
Qui ne s'épuise pas
Synonymes :
- débordant
- échevelé
- inexhaustible (littéraire)
intarissable
adj. Qui ne peut être tari. Source intarissable.
|| Fig. Bavardage intarissable.
⇒INTARISSABLE, adj.
A. — Qui coule sans arrêt, ne peut se tarir ou être tari.
1. [Appliqué à l'eau] Eau, fleuve, flot, ruisseau, source intarissable. La vasque intarissable d'où l'eau s'écoule (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 44) :
• 1. Les pentes de ces montagnes, qui versent vers la mer, sont fertiles, arrosées de fleuves nombreux et de cascades intarissables...
LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 101.
— P. exagér. Qui coule en abondance. Ce gros homme fondait aisément en larmes, en larmes douces, intarissables, qui coulaient de ses yeux sans efforts (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 267). L'intarissable ruissellement de la pluie (CLAUDEL, Échange, 1894, I, p. 682).
♦ P. ext. [Appliqué à tout autre liquide] Son lait jaillissait, riche, intarissable (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 173). Hémorragie intarissable (cf. QUILLET Méd. 1965, p. 134).
♦ Rare, p. anal. L'image (...) d'une chute incessante, d'un chaos de pierres, d'une avalanche intarissable de rochers (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 240).
2. [Dans un contexte métaph.] La faiblesse humaine, source intarissable des émotions les plus fortes (DELACROIX, Journal, 1824, p. 84). Une soif inextinguible de nous-mêmes que nous étancherions en commun et sans cesse à cette coupe intarissable d'amour (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 380) :
• 2. Ton cœur est une source intarissable, tu m'y fais boire à flots, il m'inonde, il me pénètre, je m'y noie.
FLAUB., Corresp., 1846, p. 233.
B. — Au fig. et souv. p. exagér. Qui, comme l'eau d'une source, ne s'épuise pas, jaillit de manière ininterrompue, paraît n'avoir pas de fin.
1. Usuel. [Appliqué au lang., parlé ou écrit] Babil, bavardage, conversation, discours, parole, sujet intarissable. Talent naturel, langue excellente, plume intarissable (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 9, 1853, p. 138). Sa verve était intarissable, il parlait avec force, avec éloquence (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 67).
— [P. méton., appliqué à une pers.] Ceux qui n'ont rien à dire sont (...) intarissables (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 104) :
• 3. « Prends-moi ce sauvage, disait mon père. Tu peux lui augmenter son vocabulaire et il se changera en intarissable bavard. Tu peux lui emplir le cerveau de la totalité de tes connaissances, et ce bavard se fera clinquant et prétentieux. Et tu ne pourras plus l'arrêter. Et il s'enivrera de verbiage creux (...) »
SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 822.
2. [Appliqué à un inanimé abstr.] Qui dure ou paraît devoir durer indéfiniment. Synon. inépuisable, éternel. Imagination intarissable (TAINE, Nouv. Essais crit. et hist., 1865, p. 287). Leur amour pour leur enfant était (...) intarissable (KAHN, Conte or et sil., 1898, p. 29). Émotion intarissable (cf. DU BOS, Journal, 1928, p. 84).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. « (Source) qui ne peut être tarie, qui coule sans arrêt » [1586 d'apr. FEW t. 17, p. 393b]; 1611 (COTGR.); 2. 1677 « (personne) qui écrit, qui parle sans cesse » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 489 : vous écrivez trop (...) Vous êtes intarissable). Dér. de tarissable; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 320. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 523, b) 468; XXe s. : a) 523, b) 348.
DÉR. Intarissablement, adv. De manière intarissable, ininterrompue. a) [Correspond à intarissable A] Il commence à pleurer, doucement, intarissablement (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 433). J'écoutais la pluie battre les vitres intarissablement (ARNOUX, Suite var., 1925, p. 77). P. ext. Des camions qui remontent intarissablement vers le front (CLAUDEL, Feuilles Saints, 1925, p. 631). P. métaph. En eux [les Français] jaillissent intarissablement les sources de l'adaptation au progrès (ARNOUX, Roi, 1956, p. 341). b) [Correspond à intarissable B] Jean-François (...) parlait de ses affaires intarissablement, se vantait, étalait son argent (ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p. 285). Un grand diable noir à lunettes parlait intarissablement (MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 154). — []. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1834 « de manière intarissable » (BOISTE); de intarissable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 37.
intarissable [ɛ̃taʀisabl] adj.
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1 Didact. ou littér. Qui ne peut être tari, épuisé; qui coule sans arrêt. ⇒ Abondant, inépuisable. || Eau intarissable (→ Adopter, cit. 7); source intarissable. — (Mil. XIXe). Par exagér. || Pleurs intarissables.
1 Ces deux industries, sources intarissables de prospérité, si le canton peut maintenir la qualité des produits et leur bas prix (…)
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 358.
2 (1690). Cour. Qui se produit sans s'arrêter. || Une musique intarissable (→ Inépuisable, cit. 10). || Babil (cit. 5) intarissable. || Il a une verve intarissable (→ Apporter, cit. 25; épigramme, cit. 8). || Imagination, inspiration intarissable. ⇒ Généreux. || Intarissable sujet de conversations (→ Émoi, cit. 3). — (1677). Personnes. || Il est intarissable sur ce sujet.
2 Vous êtes intarissable, et vos lettres viennent de source, on le voit bien (…)
Mme de Sévigné, 624, 14 juil. 1677.
3 On entendait, dominant toutes les conversations, l'intarissable jacassement de M. de Charlus (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 54.
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CONTR. Maigre, pauvre, silencieux.
DÉR. Intarissablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.