retenue [ r(ə)təny; rət(ə)ny ] n. f.
• v. 1350; « action de retenir prisonnier » 1170; de retenir
I ♦
1 ♦ Douanes Action de garder, de retenir (une marchandise). Retenue d'une marchandise à la frontière.
♢ Cour. Prélèvement sur une rémunération en raison d'obligations légales ou de conventions. ⇒ précompte. Faire une retenue de dix pour cent sur le salaire. — Dr. fisc. Retenue à la source : prélèvement fiscal au moment où l'assujetti perçoit son revenu.
2 ♦ Chiffre qu'on réserve pour l'ajouter à la colonne suivante, dans une opération.
II ♦ (→ retenir, II)
1 ♦ (1816) Punition scolaire qui consiste à garder un élève en classe en dehors des heures de cours. ⇒ consigne; fam. colle. Deux heures de retenue. Être en retenue. « cette mauvaise note et ce rapport, c'était pour lui l'exclusion du tableau d'honneur, — une retenue » (Larbaud).
2 ♦ Techn. Fixation, assujettissement des extrémités d'une poutre dans un mur.
♢ Mar. Cordage, câble de soutien. Retenue de bôme.
3 ♦ Le fait de retenir (l'eau); masse d'eau accumulée par l'homme. Barrage à faible retenue d'eau. Hauteur, niveau de la retenue. — Bassin de retenue, dans un port.
♢ Par ext. Encombrement de voitures. ⇒ bouchon. On signale quatre kilomètres de retenue sur le périphérique.
III ♦ (1611; retenu n. m. XVIe) Attitude d'une personne qui sait se modérer, qui garde une prudente réserve. ⇒ circonspection, discrétion, mesure, modération, réserve, sagesse, tenue. « L'amour exige certaines préparations, une retenue, des réserves, une rêverie préalable » (Chardonne). « Les Lyonnais ont une réputation de retenue, presque de froideur » (Duhamel). Manquer de retenue. Rire sans retenue, sans aucune retenue, sans chercher à être discret. S'exprimer avec retenue, modérément. ⇒ pondération.
⊗ CONTR. Audace , désinvolture, effusion, familiarité, impudence, indiscrétion, laisser-aller, licence.
● retenue nom féminin Action de retenir, de garder quelque chose, d'en interrompre l'acheminement : Retenue de marchandises à la douane. Ce qui est déduit, prélevé sur une somme due : Retenues sur un salaire. Punition consistant à retenir un élève dans l'établissement en dehors des heures de cours. Qualité de quelqu'un qui sait garder de la mesure dans ses réactions, l'expression de ses pensées : Perdre toute retenue. Ralentissement de la circulation routière ; embouteillage, bouchon : Une retenue de 12 km. Bâtiment Assujettissement des extrémités d'une poutre dans un mur. Droit Synonyme de précompte en droit social. Mathématiques Dans un calcul arithmétique, chiffre ou nombre qu'on reporte dans certains cas d'une colonne à la colonne directement à gauche. Navigation intérieure Espace qui s'étend entre deux écluses et où l'eau est retenue. Travaux publics Eau emmagasinée derrière un barrage dans un réservoir ou un bief. ● retenue (expressions) nom féminin Retenue de garantie, fraction du montant d'un marché qui n'est pas réglée à l'entrepreneur ou au fournisseur lors de la réception provisoire, mais qui l'est à la réception définitive. Retenue à la source, procédé par lequel le fisc met le paiement de l'impôt à la charge d'une personne autre que le contribuable (par exemple, en France, pour les valeurs à revenu fixe). ● retenue (synonymes) nom féminin Punition consistant à retenir un élève dans l'établissement en dehors...
Synonymes :
- colle (argot scolaire)
- consigne
Qualité de quelqu'un qui sait garder de la mesure dans...
Synonymes :
- discrétion
- mesure
- modération
- modestie
- pudeur
- réserve
Contraires :
- abandon
- cynisme
- désinvolture
- exubérance
- frénésie
- impudeur
- légèreté
Droit. Retenue à la source
Synonymes :
- stoppage à la source
Synonymes :
- Droit. précompte
retenue
n. f.
rI./r Fait de retenir, de garder. Retenue de marchandises par la douane.
— Prélèvement qu'un employeur fait sur la rémunération d'un employé pour répondre à certaines obligations légales ou conventionnelles.
rII./r
d1./d Fait de retenir (de l'eau); masse d'eau que l'on retient. Lac de retenue d'un barrage.
d2./d MAR Cordage servant à retenir.
d3./d Punition scolaire consistant à garder en classe un élève après les heures de cours ou un jour de congé.
rIII/r Attitude, qualité d'une personne discrète, réservée.
⇒RETENUE, subst. fém.
I. — [Corresp. à retenir I]
A. — [Le suj. désigne une pers.]
1. Action de contenir, de freiner. [Le plaisir] se dissipe lorsqu'on veut le borner autrement que par la nécessité; et puisqu'il faut pourtant que la raison le borne, le seul moyen de concilier ces deux choses, qui sans cela seraient contraires, c'est d'imposer d'avance au plaisir la retenue d'une loi générale (SENANCOUR, Obermann, 1840, p. 102):
• 1. ... cette démarche rythmée que Jack se souvenait d'avoir vu aux femmes bretonnes transportant l'eau sur leur tête à pleines cruches et voulant concilier la hâte de leur allure et la retenue nécessaire à la charge qu'elles soutiennent.
A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 183.
2. Prélèvement (sur une somme, un montant à payer).
a) COMM. Retenue de garantie. ,,Fraction du montant d'un marché qui n'est pas réglée à l'entrepreneur ou au fournisseur lors de la réception provisoire, mais qui l'est à la réception définitive`` (GDEL).
b) DR. FISCAL. Retenue à la source. ,,Prélèvement effectué par certains débiteurs au profit du fisc sur les sommes qu'ils doivent à leur créancier de manière à acquitter directement l'impôt à la charge de ce créancier`` (BARR. 1967); ,,modalité de perception de certains impôts directs par prélèvement au moment du paiement des revenus (ex.: revenu des valeurs mobilières)`` (Admin. 1972).
c) LÉGISL. SOC. Ce qui est déduit sur un salaire, un traitement, un revenu, pour les cotisations sociales obligatoires ou volontaires. Il sera établi dans chaque département une caisse d'épargne et de prévoyance en faveur des instituteurs primaires communaux... Cette caisse sera formée par une retenue annuelle d'un vingtième sur le traitement fixe de chaque instituteur communal (Hist. instit. et doctr. pédag., 1833, p. 297). Sont prélevées sur les traitements: a) la retenue pour pensions civiles; b) la retenue pour sécurité sociale; c) la cotisation pour la MGEN (Mutuelle générale de l'éducation nationale) (Encyclop. éduc., 1960, p. 302).
d) Abattement sur un versement. Tu devais me rembourser à 50 francs par mois, mais je viens de lire ta lettre, mon Charles, et je te fais don de ces mille francs. Je continuerai de te payer ta pension sans retenue (HUGO, Corresp., 1866, p. 573).
3. ARITHM. Chiffre ou nombre qui, dans une opération, représente le nombre des dizaines ne pouvant être pris en compte dans la colonne des unités et qui est reporté dans la colonne de gauche représentant les dizaines, chiffre ou nombre représentant les centaines reporté dans la colonne des centaines, etc. Poser des retenues. On peut pourtant simplifier cette sous-routine dans une machine en retardant le report de retenue. Nous collectons en un endroit tous les chiffres « à droite » du produit partiel et dans un autre, tous les chiffres « à gauche » et réservons toutes les additions jusqu'à la fin (BERKELEY, Cerveaux géants, 1957, p. 242).
4. PÉDAG. Punition qui consiste à garder un élève après la classe ou à le faire venir pendant un jour de congé. Synon. colle, consigne. Être en retenue; faire 4 heures de retenue. Outre les pensums, les retenues et la prison on emploie les verges (TAINE, Notes Anglet., 1872, p. 145). Si le jeudi et le dimanche sont disponibles, la retenue du dimanche ne peut être prononcée que par le chef d'établissement (Encyclop. éduc., 1960, p. 134).
B. — [Le suj. désigne un inanimé]
1. Action de conserver. Il en est tout autrement pour le fer et l'acier, chez qui l'oxyde en lamelles est à la fois un agent de retenue de l'humidité et un oxydant lui-même (Arts et litt., 1935, p. 20-13).
2. Spécialement
a) TRAV. PUBL. Action de retenir (une masse d'eau). Bassin de retenue. P. méton. Le bassin de retenue lui-même, la masse d'eau retenue. La grande quantité d'eau dont je puis disposer au moyen de cette retenue, est pour moi une source de richesse et d'abondance (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 31). Jusqu'à 8 ou 10 mètres de hauteur, on peut avoir recours aux digues en terre. Pour les retenues plus élevées, on a recours aux digues en maçonnerie (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 366).
b) TECHNOL. [À propos de dispositifs de blocage] Clef de retenue. Les extrémités sont garnies de carrés de façon à pouvoir être saisies par les tourne-à-gauche et les clefs de retenue lors du montage et du démontage (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 47). Clapet, valve de retenue. Le moteur entraîne un compresseur d'air, celui-ci débite dans un réservoir de l'air sous pression; — une valve de retenue se trouve placée entre les deux (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 253).
c) BÂT. ,,En terme de charpente, une pièce a sa retenue sur un mur quand elle est engagée de façon à ne pouvoir ni avancer, ni reculer`` (CHABAT 1881).
II. — [Corresp. à retenir II]
A. — Aptitude à se contrôler, à maîtriser ses réactions, ses sentiments. Synon. mesure, modération. Cette fois, il parut perdre un moment toute retenue, tout contrôle de son dangereux plaisir (BERNANOS, Joie, 1929, p. 641).
— Littér. [Avec un compl.] La princesse a fait une sortie féroce contre Gavarni, contre l'artiste et surtout contre l'homme. C'est extraordinaire, le peu de retenue des passions de cette femme (GONCOURT, Journal, 1864, p. 90).
B. — 1. Comportement social d'une personne qui sait maîtriser l'expression de ses sentiments, ne pas heurter, ne pas choquer. Synon. discrétion, réserve, tact. Je l'avais vu périr [un brick français] de loin, sans que l'on pût sauver un seul homme de l'équipage, et, malgré la gravité et la retenue des officiers, il m'avait fallu entendre les cris et les hourras des matelots (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 173). Antoine avait quitté un Rumelles-1914, assuré, maître de lui, un peu suffisant et qui pérorait volontiers sur toutes choses, mais avec une retenue étudiée. Quatre années de surmenage en avaient fait cet homme au rire brusque et convulsif (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 802).
2. [En parlant des rapports entre hommes et femmes] Synon. de décence, modestie, pudeur, réserve. Elles causent avec grâce et une modeste retenue, mais sans embarras, et comme accoutumées à l'admiration qu'elles inspirent (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 218):
• 2. ... malgré moi mes yeux revenaient à la place où Madeleine dormait dans ses mousselines légères, étendue sur la rude toile qui lui servait de tapis. Étais-je ravi? Étais-je torturé? J'aurais plus de peine encore à vous dire si j'aurais souhaité quelque chose au delà de cette vision décente et exquise qui contenait à la fois toutes les retenues et tous les attraits.
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 167.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1165 « fait de retenir prisonnier » (Troie, 15747 ds T.-L.); 2. 1342 « fait de garder (quelqu'un) auprès de soi » (GUILLAUME DE MACHAUT, Dit du lyon ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, 7, 218); 3. 1816 en retenue « retenu à l'école en punition » (Le Diable boiteux, n ° 21, 11 juill., p. 66 ds QUEM. DDL t. 30). B. 1. 1234 « modération, réserve, réduction de force et de puissance (acte concret) » (HUON DE MERY, Antechrist, 2276 ds T.-L.); 2. 1611 « modération, réserve, modestie (dans le comportement, le caractère, l'aspect, la manière) » (COTGR.). C. 1270 dr. (Chart. de Louis IX, Ord., I, 262 ds GDF.). D. 1. a) Fin XIIIe s. « ce qui retient de tomber, fixation » (De Arte venandi Empereur Frederic, 84, 2, p. 231 ds T.-L.); b) 1676 spéc., archit. (FÉLIBIEN, p. 723); 2. a) 1572 « ce qui retient l'eau, digue » (Correspondance Cl de Granvelle, éd. Ch. Piot, t. 4, p. 413); b) 1755 « réservoir, étang ou lac artificiel » (MIRABEAU, Ami des hommes, t. 2, p. 56); c) 1811 spéc. « partie d'un canal, emplie d'eau, entre deux écluses » (A. L. MILLIN, Voy. ds les dép. du Midi de la Fr., Paris, t. 4, p. 362). E. 1. 1347 « fait de prendre à son service, engagement » (Doc. ds Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p. 377); 2. 1573 (DUPUYS: Retenue, est l'acceptation que un prince faict de la personne d'aulcun à quelque office domestique en sa maison [...] et telles retenues sont despechées par brevet); 1690 brevet de retenue (FUR. [...] celuy que le Roy accorde à un Officier qui entre en charge, pour la conserver aprés sa mort à ses heritiers, ou une partie de son prix). F. 1. Av. 1377 « fait d'attirer, de garder » (GUILLAUME DE MACHAUT, Poésies lyriques, éd. V. Chichmareff, t. 1, p. 167); 2. 1727-30 « ce qu'on retient aux troupes de ce qui leur est dû » (J.-Ch. DE FOLARD ds RICH. 1732); 1765 (Encyclop. t. 14: Retenue [...] ce que l'on déduit à quelqu'un sur un payement qu'on lui fait); 3. 1836 retenue de marchandises (RAYMOND). G. 1906 arithm. (Pt Lar.). Part. passé subst. de retenir. Fréq. abs. littér.:874. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 245, b) 1 024; XXe s.: a) 1 180, b) 1 395. Bbg. GENEST (L.). Retenue, déduction, exemption, exonération. Meta. 1982, t. 27, p. 207-208.
retenue [ʀ(ə)təny; ʀətny] n. f.
ÉTYM. 1170, « action de retenir qqn prisonnier »; p. p. subst. de retenir.
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1 Vx. Action, fait de retenir (I.) qqch.; ce qui est ainsi retenu.
♦ (1836). Mod. (Douane). Action de garder, de retenir une marchandise. || Retenue d'une marchandise à la frontière par la douane.
2 (1765). Mod. Prélèvement qu'on fait sur une rémunération en raison de certaines obligations légales ou en vertu de certaines conventions. ⇒ Précompte (→ Paye, cit. 4). || Faire une retenue de tant pour cent sur un salaire. ⇒ Retenir (I., 1.). || Retenue pour la retraite, la Sécurité sociale, etc. — Dr. fiscal. || Retenue à la source : mode de recouvrement de l'impôt qui consiste à opérer le prélèvement fiscal au moment même où l'assujetti perçoit son revenu (par exemple en faisant retenir par l'employeur, sur les salaires versés aux employés, le montant des impôts dus par ceux-ci). — Partie d'un paiement qui n'est pas réglée immédiatement. || Retenue de garantie.
1 Le salaire communal est de 11 à 12 francs. Mais on retient directement sur cet argent, et sans prévenir les intéressés, l'arriéré des impôts. Ces retenues atteignent parfois la totalité du salaire.
Camus, Actuelles III, p. 53.
3 Vx et rare. Ce qui est retenu (I., 3.) par la mémoire. || « Cet endroit fera un bel effet dans les “retenues” de vos lectures » (Mme de Sévigné, 1258, 25 janv. 1690).
4 Chiffre qu'on réserve pour l'ajouter à la colonne suivante, dans une opération. ⇒ Retenir (I., 5.). || Ton addition est fausse, tu as oublié la retenue.
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II Le fait, l'action de retenir (II.) une personne ou une chose; ce qui est ainsi retenu; ce qui sert à retenir, à maintenir, à fixer.
1 (1835). Punition scolaire qui consiste à faire rester ou à faire venir un élève en dehors des heures de cours, à le priver de sortie. ⇒ Colle (fam.), consigne. || Pensums et retenues (→ Foudroyer, cit. 13). || Deux heures de retenue. || Faire sa retenue. — Être en retenue.
2 (…) cette mauvaise note et ce rapport, c'était pour lui l'exclusion du tableau d'honneur, — une retenue, et enfin la perte du prix d'excellence, et la ruine de sa carrière scolaire !
Valery Larbaud, Fermina Marquez, IX.
2.1 (…) je ne peux pas changer la discipline. Elle est maintenue à l'aide des retenues. Vous avez parlé, je vous ai averti. Vous avez reparlé, vous avez une retenue.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 264.
2 (1676). Techn. Fixation, assujettissement des extrémités d'une poutre dans un mur. — (1694). Mar. Cordage gréé provisoirement pour retenir, maintenir. || Retenue de bôme, de tangon de spi.
3 (1812; « digue », 1572). Le fait de retenir (l'eau); masse d'eau accumulée servant à l'irrigation, aux usages industriels (⇒ Retenir, II., 4.). || Ouvrage de retenue. ⇒ Barrage. || Barrage à faible retenue d'eau. || Hauteur, niveau de la retenue. — (Dans un port). || Retenue de chasse (ou bassin de chasse) : bassin fermé par une écluse et qu'on laisse se remplir à marée haute pour lâcher ensuite l'eau à marée basse, de manière à créer un courant capable de chasser le sable et les graviers encombrant le fond des accès du port. || Bassin de retenue (→ 1. Drague, cit. 2).
4 Techn. || Papier qui a de la retenue, qui retient bien l'encre d'imprimerie (par opposition au papier qui « refuse » l'encre).
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III (1611; retenu, n. m., XVIe). Attitude d'une personne qui sait se retenir, se modérer, qui garde une prudente réserve dans sa conduite ou ses propos, qui respecte les bienséances. ⇒ Circonspection, dignité, discrétion, honte (supra cit. 43), mesure, modération (supra cit. 1), modestie, pudeur, réserve, sagesse, tenue. || Avec retenue et discrétion (→ Élémosinaire, cit. 2). || Il manque vraiment de retenue. ⇒ Indiscret (supra cit. 3). || Faire tomber toute retenue. ⇒ Barrière (supra cit. 10), contrainte. ☑ Sans retenue : sans se retenir (→ Bride, cit. 11; extase, cit. 4; grossir, cit. 13). || Rire, manger sans retenue (→ fam. À ventre déboutonné). — Spécialt. ⇒ Chasteté. || Fille chaste et pudique, élevée (cit. 39) dans une retenue incroyable. — Par ext. || Un ton plein de retenue. ⇒ Digne, retenu. || Langage, style sans retenue. ⇒ Débraillé, débridé.
3 Quoi ? ta rage à mes yeux perd toute retenue ?
Racine, Phèdre, IV, 2.
4 — La retenue de mon sexe ne le veut pas.
— Ce n'est donc pas la retenue d'à présent, qui donne bien d'autres permissions.
Marivaux, le Jeu de l'amour et du hasard, II, 5.
5 L'amour exige certaines préparations, une retenue, des réserves, une rêverie préalable, comme une religion qui a été tôt déposée dans le cœur.
6 (…) les Lyonnais ont une réputation de retenue, presque de froideur et je me gardai bien, au début, de passer outre à cette réserve du partenaire.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, IX.
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CONTR. (Du sens III.) Audace, culot (fam.), cynisme, dévergondage, désinvolture, désordre, effusion, familiarité, fureur, impudence, impudeur, incontinence, indiscrétion, laisser-aller, licence.
Encyclopédie Universelle. 2012.