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ramage

1. ramage [ ramaʒ ] n. m.
• 1270; adj. « branchu » XIIe; de l'a. fr. raion « rameau », lat. ramus
1Vx Rameau, branchage. « Dans ce Parc un vallon secret, Tout voilé de ramages sombres » (Th. de Viau).
(1611) Des ramages. Dessins décoratifs de rameaux fleuris et feuillus. Papier peint à ramages. « les ramages de sa robe de brocart sont rendus avec une finesse inouïe » (Gautier).
2(1549) Chant des oiseaux dans les rameaux; par ext. Chant des oiseaux. gazouillement. « Un concert confus de ramages s'éleva d'abord dans le fond du parc » (Bosco). « Si votre ramage Se rapporte à votre plumage » (La Fontaine).
(1588) Fig. et plaisant Langage. « À bien écouter l'homme et son ramage, on saisit mieux les idées en leur naissance » (Alain).
ramage 2. ramage [ ramaʒ ] n. m.
• 1723; de 3. ramer
Techn. Opération par laquelle on rame le tissu; séchage d'un tissu tendu.

ramage nom masculin (de ramer) Action de ramer un tissu. ● ramage nom masculin (ancien français ram, rameau, du latin ramus) Chant de divers oiseaux dans les ramures des arbres ou des buissons. Littéraire. Babil, parler inintelligible : Le ramage des enfants.ramage (citations) nom masculin (ancien français ram, rameau, du latin ramus) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. Fables, le Corbeau et le Renard ramage (synonymes) nom masculin (ancien français ram, rameau, du latin ramus) Chant de divers oiseaux dans les ramures des arbres ou...
Synonymes :
- gazouillement
- gazouillis
Littéraire. Babil, parler inintelligible
Synonymes :
- babillage

I.
⇒RAMAGE1, subst. masc.
A. — 1. Vx, rare. Rameau, branchage. On préparait la montée des chenilles, les ramages de genêt et de bruyère, dans les chambres des cabanes et les magnaneries de la plaine (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 189).
2. P. anal., GÉNÉAL. Branche d'une ligne généalogique. Les Goëllo sont des bannerets bretons et seraient un ramage des Rieux-Sourdéac (LA VARENDE, Dern. fête, 1953, p. 40).
B. — Gén. au plur.
1. Dessin représentant des rameaux, des feuilles ainsi que des fleurs ou des arabesques, sur tissu, sur papier, sur tout autre support décoratif ou sur un objet fabriqué à partir de ce matériau. Ramages jaunes, verts; ramages d'argent, d'or. Les ramages du papier sont devenus aussi des têtes, des têtes vertes et difformes (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 463). Sous les pas de la visiteuse un magnifique Aubusson déployait ses ramages (GREEN, Malfaiteur, 1955, p. 155). V. feuille ex. 2.
À ramages (parfois à ramage). Brocart, soie à ramages; robe, robe de chambre, tapis à ramages. Félicité obtint qu'on tapissât la pièce d'un papier orange à grands ramages (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 70). La paix de la vieille chambre à ramage (JAMMES, Mém., 1922, p. 90). V. lampas ex. de Jouy.
2. P. anal. (de forme). Il fait un lourd temps d'été, avec de gros nuages extrêmement foncés, à ramages (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 175). Quelques-uns fumaient (...) et les ramages de fumée se perdaient jusqu'au plafond (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 400).
C. — 1. Chant des petits oiseaux dans les branches; p. ext., tout chant d'oiseau. Ramage confus; doux, gai ramage; faire entendre un ramage plaintif. Le ramage du pinson, du rossignol (Ac. 1798-1935). Le parc entier retentissait du ramage des oiseaux (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 64):
Alors j'entrai moi-même dans le champ et me dirigeai vers le bois de pins. À mesure que j'en approchais il m'arrivait un bruit de vols et de ramages. Des milliers d'oiseaux habitaient le bois.
BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 247.
[P. allus. aux vers de La Fontaine dans la fable Le Corbeau et le renard (Fables, I, 2): Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage] Cette fanfare (...) est due à des insectes, des grillons, dont la livrée, il faut bien l'avouer, n'est pas digne de leur ramage (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 332).
2. P. anal. Et des domestiques, et des galons (...) C'est ça qui en fait un ramage dans l'hôtel (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p. 118).
En partic. Langage humain, discours souvent abondant, dénué de sens; babil d'enfants, de femmes. À travers le ramage néerlandais du garçon, je finis par comprendre que j'arrivais en pleine kermesse (NERVAL, Fêtes Hollande, 1852, pp. 284-285). Deux jeunes filles se sont avancées pour me recevoir (...); j'ai demandé des explications (...); je voulais voir leurs petits gestes, prolonger leur ramage (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 58).
REM. Ramageux, -euse, adj. [En parlant d'un bois; corresp. à supra B] Qui présente des veines tortueuses ressemblant aux ramages. J'étais planté au Faubourg, accroché par les étalages de meubles (...). La rue du bois uni, ronceux ou ramageux (ARNOUX, Paris, 1939, p. 190).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. ramage2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1269-78 « branchage » (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 8396); d'où 2. 1585 a ramage « avec des dessins pouvant rappeler le branchage » (Inventaire du Chateau Quermelin, éd. A. Join-Lambert, 103: Ung cotillon de velours raiz a ramage de velours). B. 1525 chant ramage (Farce de Colin ds Anc. Th. franç., éd. Viollet le Duc, t. 1, p. 246); 1540 « chant des oiseaux dans le branchage » (N. HERBERAY DES ESSARS, Amadis de Gaule, Ier livre, éd. H. Vaganay, p. 329). Dér. de l'anc. subst. ram, raim, v. rame1; suff. -age; cf. l'anc. adj. ramage « branchu » ca 1210 (HERBERT DE DANMARTIN, Foulque de Candie, 148 ds T.-L.) — XVIe s. ds HUG.; B par l'intermédiaire de l'adj. branchage « qui vit dans la forêt » ca 1175 (Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 4545: esprever ramages) — XVIe s. ds HUG. Voir BALDINGER, p. 165. Fréq. abs. littér.:229. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 264, b) 365; XXe s.: a) 431, b) 293.
DÉR. Ramageur, -euse, adj., rare. [En parlant d'une pers.] Bavard. [Le garde-pêche] criait de loin des gaudrioles aux femmes des mariniers, des flotteurs, aux laveuses (...) plus ramageur à lui tout seul que les traquets et les bergeronnettes des deux rives (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 223). [], fém. [-ø:z]. 1res attest. a) 1378 subst. « garde-forestier, celui qui recevait le droit de ramage » (ds Ordonnances des rois de France, t. 7, p. 202) — 1406 ds GDF., puis rare, b) 1895 adj. « bavard » (A. DAUDET, loc. cit.); de ramage1, suff. -eur2. Cf. l'a. fr. ramagier « celui qui avait le droit de prendre ou de ramasser des branches d'arbres dans une forêt » (1301, MOR., Pr. de l'H. de Bret., I, 1167 ds GDF.: remagier) — 1453, Arch. P294, reg. 4, ibid.: ramagier, répertorié par GUÉRIN 1892.
II.
⇒RAMAGE2, subst. masc.
INDUSTR. TEXT. Opération consistant à ramer une pièce de tissu. Avant le ramage cette largeur peut être variable (A. LAMBRETTE, Les Apprêts text., Paris, Les Éd. text. et techn., t. 1, 1949-50, p. 291).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. ramage1. Étymol. et Hist. 1723 (SAVARY). De ramer3 « étendre une pièce de drap sur la rame »; suff. -age.

1. ramage [ʀamaʒ] n. m.
ÉTYM. V. 1265; adj., XIIe; de l'anc. franç. ram, rain « rameau »; lat. pop. ramaticum, rac. ramus « rameau ».
———
I
1 Vx. Branchage, feuillage, rameau.
1 Dans ce Parc un vallon secret,
Tout voilé de ramages sombres,
Où le Soleil est si discret
Qu'il n'y force jamais les ombres (…)
Théophile de Viau, la Maison de Silvie, Ode III.
2 (1611). Plur. Représentation stylisée de rameaux feuillés aux formes élégantes. || Étoffe à ramages rouges (→ Divan, cit. 5), bleus (→ Pénombre, cit. 3)… Ramagé. || Ramages éclatants d'un vêtement (→ Façon, cit. 8). || Ramages d'une draperie (→ Minutie, cit. 3), d'un tapis (→ Minutieux, cit. 4). || Un vieux brocart à ramages. || Ramages et arabesques des lettres historiées (→ Entremêler, cit. 5).
2 (…) la femme a son petit chien à côté d'elle, ses gants et les ramages de sa robe de brocart sont rendus avec une finesse inouïe.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 28.
3 Son frère Edmond lui a installé deux grands rideaux de cretonne à ramages, glissant sur tringle, qui ferment le renfoncement du plancher au plafond.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, V, p. 60.
———
II
1 (1549; chant ramage, 1530, Marot). Chant des oiseaux dans les rameaux, dans la ramure. Par ext. Chant d'oiseau. || Le ramage entrecoupé des oiseaux (→ Nature, cit. 64). || Les bengalis (cit. 1) dont le ramage est si doux.« Si votre ramage Se rapporte à votre plumage » (cit. 1, La Fontaine).
4 Au printemps, c'était un ramage à ne pas s'entendre : chaque feuille cachait un nid, chaque arbre était un orchestre.
Th. Gautier, « Nid de rossignols », in Fortunio…, p. 245.
5 Un concert confus de ramages s'éleva d'abord dans le fond du parc (…) Dans cette confusion il me fut tout d'abord difficile de distinguer tel cri d'oiseau. Le bruit montait en houle, puis s'abaissait. S'il ne formait qu'une onde, l'onde emportait, par milliers, les appels, les sifflets, les soupirs, les clameurs, les crépitements, les reproches, les prières, les récriminations, les défis et les douloureux signaux de l'amour. Tout le feuillage des vieux arbres en frémissait. Ce frémissement s'étendait jusqu'aux autres régions du bois, d'où me parvenaient d'autres houles de ramages, mais brèves.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 196.
2 (1588, Montaigne). Fig., plais. Langage, manière de s'exprimer (→ Plumage, cit. 4). || Le ramage des enfants. Babil.
6 L'âme des femmes n'étant pas plus honnête que la nôtre, mais la décence ne leur permettant pas de s'expliquer avec notre franchise, elles se sont fait un ramage délicat, à l'aide duquel on dit honnêtement tout ce qu'on veut quand on a été sifflé dans leur volière.
Diderot, Sur les femmes.
7 À bien écouter l'homme et son ramage, on saisit mieux les idées en leur naissance.
Alain, Propos, 21 juil. 1921, L'homme et son ramage.
DÉR. Ramager.
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2. ramage [ʀamaʒ] n. m.
ÉTYM. 1723; de ramer.
Techn. Opération par laquelle on rame le tissu; séchage d'un tissu tendu.

Encyclopédie Universelle. 2012.