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lampas

lampas [ lɑ̃pa(s) ] n. m.
• 1765; lampasse 1723; o. i.
Étoffe de soie à grands dessins tissés en relief. Des fauteuils « couverts en lampas à fleurs » (Balzac).

lampas nom masculin (francique labba, flambeau) À l'origine, soierie orientale, généralement à grands dessins. Tissu façonné, en soie, à riches décors formés par des flottés de trame régulièrement liés par une chaîne supplémentaire dite de liage. Nom commercial de diverses espèces de coquilles marines.

I.
LAMPAS1, subst. masc.
A. — PATHOL. ANIMALE. [Chez les Équidés] Tumeur inflammatoire de la muqueuse du palais, derrière les incisives supérieures. Synon. fève. Ce cheval ne mangera que quand vous lui aurez ôté le lampas (Ac. 1835, 1878).
B. — Vx, pop. Palais, gosier. (Dict. XIXe et XXe s.).
Expr. Humecter, s'humecter, s'arroser le lampas. Boire, généralement du vin. À bout de salive, les musiciens (...) dans les cafés (...) s'y humectaient le lampas (C. LEMONNIER ds BRUANT 1901, pp. 243-244).
Prononc. et Orth. : [] et [-a:s]. [-] et [-] ds Pt ROB., mais [-] ds LITTRÉ et Lar. lang. fr. Att. ds Ac. 1694, 1762 et dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1er quart XIIIe s. « tumeur inflammatoire du palais en arrière des pinces (des chevaux) » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 45, 7 ds T.-L.); 2. 1665 humecter le lampas « boire » (LA FONTAINE, Conte d'un paysan qui avoit offensé son seigneur, 44 ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. 4, p. 136). Dér., à l'aide du suff. -as, de lampe « fanon de bœuf », var. nasalisée de lape, de même sens, ces formes n'étant attestées que dans les dial., v. FEW t. 16, p. 432 b. Lape vient de l'a. b. frq. labba « bout d'étoffe, lambeau » (v. lambeau). Le sens 2 a prob. subi l'infl. du verbe lamper. Bbg. GAMILLSCHEG (E.). Etymologische Miszellen. Rom. Jahrb. 1950, t. 3, p. 289.
II.
⇒LAMPAS2, subst. masc.
TEXT. Étoffe de soie d'origine orientale, à grands dessins de couleur généralement différente de celle du fond et utilisée surtout en ameublement. Je dormis, comme on dort, au bruit des chouettes et des rats, dans un vieux lit de lampas à ramages (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 255). C'est trop cossu ici (...) de la moquette, de la soie, des rideaux de lampas (AUGIER, Lionnes, 1858, IV, p. 100).
P. méton. Rideau, tenture de cette étoffe. J'habite cette chambre (...) où flotte comme une tristesse de jadis dans les plis à larges cassures d'un vieux lampas jonquille, ramagé d'argent mat (LORRAIN, Âmes automne, 1898, p. 152).
REM. 1. Lampasse, subst., synon. En disposant les plis onduleux du lampasse vert au-dessus du lit (BALZAC, Chouans, 1829, p. 346). De beaux rideaux de lampasse blanc à fleurs vertes (BALZAC, Tén. affaire, 1841, p. 87). Les dict. ne sont pas d'accord sur le genre du mot. D'autre part, lampasse désigne, pour certains, une toile de coton peinte d'origine indienne. 2. Lampasser, verbe trans. Donner un effet de lampas (à quelque chose). Il l'aperçut un soir où le jour traînant lampassait la chambre de rayons jaunes (LA VARENDE, Cavalier seul, 1956, p. 235). 3. Lampassé, -ée, adj. [En parlant d'un meuble] Qui est recouvert de lampas. Sièges cloutés, frangés et lampassés (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 69).
Prononc. et Orth. : [] et [-]. [-] et [-] ds Pt ROB., mais [-] ds LITTRÉ. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1723 lampasse (SAVARY); b) 1762 lampas (Ac.). Mot d'orig. incertaine, peut-être à rattacher à la famille de lambeau. Fréq. abs. littér. : 23.

1. lampas [lɑ̃pa] n. m.
ÉTYM. Déb. XIIIe; de lampe « fanon de bœuf », var. de lape, même sens, lui-même du francique labba « bout d'étoffe » (→ Lambeau). P. Guiraud y voit un dér. de l'anc. franç. lamper « briller » (d'un feu) dans l'emploi fig. de « feu, inflammation ».
1 Vétér. Gonflement de la muqueuse du palais, chez le cheval.
2 Pop. et vx. (Du sens dial. « luette » ou « palais » avec infl. probable de lamper). Gosier. || Humecter, arroser le lampas : boire.
DÉR. Lampassé.
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2. lampas [lɑ̃pas] n. m.
ÉTYM. 1765; lampasse, 1723; orig. incertaine, p.-ê. à rattacher à la famille de lambeau.
Étoffe de soie, à grands dessins tissés en relief.|| Le lampas, originaire des Indes et de Chine, « se distingue du damas par un fond satiné plus chatoyant sur lequel les dessins se détachent en mat » (Réau).
1 Les grands et larges fauteuils couverts en lampas à fleurs (…)
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 360.
2 (…) des chaises plus petites (…) en ébène et revêtues de lampas cerise et blanc d'une exquise rareté.
Th. Gautier, Fortunio, I.
REM. On trouve encore l'orthographe lampasse au XIXe s. (Balzac).
tableau Noms et types de tissus.
DÉR. V. Lampèze.

Encyclopédie Universelle. 2012.