rabattre [ rabatr ] v. tr. <conjug. : 41> I ♦
1 ♦ Diminuer en retranchant (une partie de la somme). ⇒ décompter, déduire, défalquer. « Quand il s'agit du prix, il faut [...] commencer par rabattre les deux tiers » (Flaubert). Rabattre une certaine somme sur un prix, d'un prix.
♢ Loc. fig. EN RABATTRE : abandonner de ses prétentions ou de ses illusions. Il a dû en rabattre.
2 ♦ Arbor. Tailler en coupant la cime, les gros rameaux de (un arbre, un végétal). Absolt Rabattre après la floraison.
♢ Techn. Dégrossir (le marbre).
3 ♦ Amener vivement à un niveau plus bas, faire retomber. Les rafales « ne cessèrent de rabattre la pluie sur le balcon » (Martin du Gard) .
♢ Fig. Rabattre le caquet à qqn.
4 ♦ Mettre à plat, appliquer contre qqch. ⇒ aplatir, 1. coucher.
♢ Refermer, replier. Rabattre un couvercle, le capot d'une voiture, le col d'un manteau, la visière d'un casque. Pronom. Siège qui se rabat. ⇒ rabattable. — Rabattre les mailles d'un tricot (⇒ arrêter) .
II ♦ (XVIe)
1 ♦ Ramener par force dans une certaine direction. Rabattre le gibier (vers les chasseurs). ⇒ rabattage, rabatteur. La cavalerie, « à coups de pique et de sabre, les rabattit sur les autres » ( Flaubert).
♢ Pronom. Changer de direction en se portant brusquement de côté. Gêner un concurrent en se rabattant à la corde. Voiture qui se rabat trop vite après un dépassement (cf. Faire une queue de poisson).
2 ♦ V. pron. Fig. SE RABATTRE SUR (qqn, qqch.) :en venir, après une déception, à accepter, à adopter faute de mieux. Je me suis rabattu sur les desserts. « Il se rabattit sur la délicate amitié » (Laclos).
⊗ CONTR. Augmenter. Relever. Éloigner.
● rabattre verbe transitif (de abattre) Ramener, appliquer un couvercle, un battant, un panneau, une pièce de papier, d'étoffe, etc., sur ou contre autre chose, en particulier autour d'une charnière, d'une ligne de pliure, etc. : Rabattre le couvercle d'un coffre. Refermer quelque chose dont un des éléments se replie : L'oiseau rabat ses ailes. Fermer quelque chose, en particulier avec violence, sur quelque chose : Le vent a rabattu la porte sur ses doigts. Amener quelque chose, une partie de quelque chose dans une position plus basse : Rabattre le bord de son chapeau. Ramener quelque chose dans une direction dont il s'était écarté : Il a rabattu sa voiture sur la droite. Orienter des personnes, des animaux, dans telle direction : Le service d'ordre rabattait les manifestants vers (sur) les rues adjacentes. Familier. Amener, inciter quelqu'un à aller quelque part : Un homme dans la rue rabattait les passants vers la boîte de nuit. Déduire une somme, la défalquer (d'un total), à titre de rabais ou de retenue : Il consent à rabattre 5 % sur le prix affiché. Littéraire. Ramener à un degré moindre un sentiment, une attitude jugés excessifs : Rabattre l'orgueil de quelqu'un. Réviser une attitude et être amené à la modérer : Il a bien fallu qu'il rabatte de ses exigences. Arboriculture et Horticulture Tailler les gros rameaux d'une plante, d'un arbre, pour provoquer l'apparition de pousses nouvelles. Couper les branches d'un arbre à leur point d'attache sur le tronc. Mathématiques Effectuer un rabattement, en géométrie descriptive. Métallurgie Effacer à petits coups de marteau les inégalités produites sur une pièce par les grands coups de marteau de forge. ● rabattre (difficultés) verbe transitif (de abattre) Orthographe Avec un seul b et deux t ; de même pour les dérivés rabattage, rabattement, rabatteur. Conjugaison Comme battre : je rabats, tu rabats, il rabat, nous rabattons. Emploi 1. Rabattre le caquet. On dit correctement rabattre le caquet à quelqu'un, lui rabattre son caquet (= le faire taire, le remettre à sa place). 2. Rabattre / rebattre. Ne pas employer rabattre pour rebattre dans l'expression rebattre les oreilles. → rebattre Conjugaison Comme battre. Emploi Rebattre / rabattre. 1. Rebattre les oreilles. Ne pas confondre rebattre avec rabattre dans les expressions rebattre les oreilles à quelqu'un et avoir les oreilles rebattues : cessez de me rebattre les oreilles de vos jérémiades ; j'en ai les oreilles rebattues. Remarque Rebattre signifiait autrefois « répéter de façon ennuyeuse ». Aujourd'hui, on ne l'emploie plus en dehors de ces expressions et il est rare dans le sens de « battre à nouveau », sauf comme terme de jeu : rebattre les cartes. 2. Rabattre le caquet. → rabattre ● rabattre (expressions) verbe transitif (de abattre) En rabattre, abandonner une attitude trop confiante : Il est très sûr de lui, mais il en rabattra. Rabattre le gibier, battre un terrain pour pousser le gibier vers les chasseurs ou vers des panneaux tendus. Rabattre des mailles, faire glisser chaque maille d'un tricot sur la suivante. ● rabattre (synonymes) verbe transitif (de abattre) Ramener, appliquer un couvercle, un battant, un panneau, une pièce...
Synonymes :
- abaisser
- baisser
Contraires :
- relever
- soulever
Fermer quelque chose, en particulier avec violence, sur quelque chose
Synonymes :
- refermer
Contraires :
- ouvrir
Amener quelque chose, une partie de quelque chose dans une position plus...
Synonymes :
- replier
Contraires :
- lever
- remonter
Déduire une somme, la défalquer (d'un total), à titre de...
Synonymes :
- décompter
- déduire
- défalquer
Contraires :
- ajouter
- majorer
Littéraire. Ramener à un degré moindre un sentiment, une attitude jugés...
Synonymes :
Contraires :
- exalter
- stimuler
Réviser une attitude et être amené à la modérer
Synonymes :
- diminuer
- réduire
Contraires :
- enfler
- grandir
Métallurgie. Effacer à petits coups de marteau les inégalités produites sur...
Synonymes :
- parer
En rabattre
Synonymes :
- déchanter (familier)
- en démordre
● rabattre
verbe intransitif
se rabattre
verbe pronominal
Quitter brusquement la direction que l'on suivait pour se diriger sur une autre : Il se rabattit à travers champs.
● rabattre (synonymes)
verbe intransitif
se rabattre
verbe pronominal
Quitter brusquement la direction que l'on suivait pour se diriger...
Synonymes :
- obliquer
- piquer
- plonger
- se détourner
- tourner
rabattre
v. tr.
rI./r
d1./d Rabaisser, faire descendre (ce qui s'élève). Le vent rabattait la fumée sur les maisons.
|| Fig. Abaisser, rabaisser. Rabattre l'orgueil de qqn.
d2./d Rabaisser, appliquer (une chose) sur une autre par un mouvement de haut en bas. Rabattez la tablette.
|| v. Pron. Col qui se rabat.
d3./d Aplatir. Rabattre ses cheveux en arrière.
d4./d Replier, refermer. Rabattre les volets. Rabattre un couvercle.
rII./r
d1./d Obliger à prendre une certaine direction. Un cordon de policiers rabattait la foule vers la sortie.
— Rabattre le gibier, le débusquer pour le faire venir là où les chasseurs l'attendent.
|| v. Pron. Changer de direction par un brusque mouvement latéral. La voiture s'est rabattue vers le trottoir.
d2./d v. Pron. Fig. Se rabattre sur: en venir, faute de mieux, à choisir, à accepter (qqch, qqn). Quand le riz manque, on se rabat sur le mil.
rIII/r
d1./d Diminuer, retrancher (une partie du prix demandé). Je n'en rabattrai pas un centime.
d2./d ARBOR Rabattre un arbre: tailler un arbre jusqu'à la naissance de ses branches, pour favoriser de nouvelles pousses.
⇒RABATTRE, verbe trans.
A. — Ramener à un niveau plus bas en abaissant.
1. [Gén. avec une idée de force ou de vivacité] Ramener quelque chose vers le bas; faire redescendre, retomber ce qui s'élevait, montait. Synon. abaisser; anton. relever, soulever. Rabattre une balle; rabattre son capuchon, son jupon; vent qui rabat la pluie. Don Carlos (...) rabat son chapeau sur ses yeux (HUGO, Hernani, 1830, I, 2, p. 17). La table était éclairée par un lustre de bronze lourd et compliqué, dont le dôme rabattait la lumière sur la nappe (CHARDONNE, Dest. sent., I, 1934, p. 59).
— Empl. pronom. Être ramené ou se diriger vers le bas, généralement d'un mouvement brusque, vif. Brumes qui se rabattent. La fumée qui se rabattait pesamment le long des cheminées (JANIN, Âne mort, 1829, p. 185). Une jambe s'élève, puis se rabat, produisant le contact des cuisses (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 114).
— ESCR. Rabattre le fer (de l'adversaire), rabattre un coup. ,,Parer le coup en rabaissant le fer adverse`` (PETIOT 1982). On lui porta un coup d'épée, et il le rabattit (Ac. 1798-1878).
♦ Au fig., fam. et vx. Rabattre les coups. Calmer des gens qui se querellent, détourner d'un danger, d'une menace. Il entra comme ils se querellaient, et il rabattit bien des coups (Ac.).
2. [Gén. avec une idée d'abaissement; le compl. désigne une chose qui s'articule, se plie, etc.]
a) ) Refermer. Anton. ouvrir.
— Abaisser, rabaisser ce qui se replie. Anton. relever. Rabattre le capot d'une voiture. Résolument il rabattit le couvercle [du cercueil] et enfonça un clou (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 315). Elle alla rabattre le couvercle de l'harmonium (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 264).
— [Sans idée d'abaissement] Déjà il l'avait rejointe, elle n'eut pas le temps de rabattre sa porte (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 1071).
) Ramener, appliquer une chose sur l'autre (par pliage). Synon. replier. Rabattre un col; rabattre une feuille sur une autre; rabattre les parties d'un dépliant. Le chirurgien essuie ses outils, lave ses mains, rabat les manches de son habit (MURGER, Scène vie jeun., 1851, p. 171).
b) Empl. pronom. Être ou pouvoir être abaissé, appliqué sur autre chose, replié. Col, couvercle, portière, visière qui se rabat. Les murailles blanches, sur lesquelles se rabattaient les persiennes grises des fenêtres (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 94). Lorsqu'une navette n'a plus de fil (...), le métier s'arrête, la foule se rabat mettant les navettes en liberté (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 163).
c) Spécialement
— COUT. Rabattre une couture. Faire un rempli à l'étoffe laissée au-dessus d'une couture et l'assujettir par un point de côté. Oh! tu sais, grand-mère, je ne peux pas encore très bien les rabattre, les coutures, mais je les fais déjà joliment droites (ZOLA, Travail, t. 2, 1901, p. 214). MAR. On rabat les coutures d'une voile, en faisant simple, la deuxième couture, qui, avec la première, forme ainsi une couture plate (BONN.-PARIS 1859).
— MATH. (géom.). ,,Faire exécuter à une figure plane, un mouvement de rotation autour d'un axe situé dans un plan de projection, pour l'amener dans ce plan de projection`` (NOËL 1968).
— TECHNOL. Rabattre une ligne. ,,Dans l'établissement des bois de charpente, rabattre une ligne signifie tracer, à sa rencontre avec les faces de côté ou les bouts du morceau sur lequel elle est tracée, des traits d'aplomb situés dans le plan de cette ligne et au moyen desquels on peut la rembarrer sur la face du dessous`` (CHABAT 1881).
3. Mettre de niveau, aplatir ce qui dépasse, ce qui se relève. Synon. aplanir.
a) AGRIC., TRAV. PUBL. Aplanir, rendre la surface unie. Rabattre les sillons, la terre. Moi-même autrefois j'ai rabattu la motte sur le sillon que mon père avait tracé (CLAUDEL, Annonce, 1912, I, 3, p. 157). On est également obligé d'enlever l'herbe qui pousse à leur surface [des accotements] et de rabattre les ornières et les traces de pas qui se produisent sur l'accotement (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 172).
♦ Rabattre l'avoine, le gazon. ,,Faire passer le rouleau sur les avoines déjà levées, pour aplanir la terre`` (Ac.). Synon. rouler.
b) MARBRERIE. ,,Frotter le marbre avec de la terre pulvérisée pour en faire disparaître les inégalités; dégrossir un parement de marbre en le frottant avec un rabot`` (NOËL 1968). V. rabat B 2 ex. de JOSSIER 1881.
c) MÉTALL. Rabattre un fer. ,,Action de le parer, c'est-à-dire d'effacer à petits coups de marteau toutes les inégalités que les grands coups ont pu laisser sur la pièce`` (HAVARD 1890).
4. Au fig. [Le compl. est un terme abstr.] Rabattre qqc. (de qqn). Ramener à un degré moindre. Synon. diminuer, rabaisser, réduire; anton. enfler, exalter, grandir, rehausser, stimuler. Rabattre l'amour-propre, la fierté, les prétentions de qqn. Il était temps de rabattre l'orgueil du dauphin et de ses partisans (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 431). La joie, une joie mystérieuse, lui allégeait le sang. La jugeant sans raison, il essayait de la rabattre (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 150).
— Loc. fam. Rabattre le caquet à qqn/de qqn. Rabattre la crête à qqn. V. crête I A 1.
B. — Ramener à un niveau plus bas en retranchant; diminuer la quantité, l'importance, le niveau de quelque chose.
1. Spécialement
a) ARBORIC., HORTIC. ,,Supprimer une partie d'un végétal pour diminuer sa taille et provoquer le développement de pousses nouvelles`` (Fleurist. 1978). On ne rabat pas la vigne, on la recèpe (BÉN.-VAESK. Jard. 1981).
b) ARTS DÉCOR., PEINT., TEINT. Corriger une couleur trop vive en la ternissant autant qu'il convient par addition d'une autre couleur. L'article 22 du Règlement des Teinturiers porte que les verts doivent être alunés (...) et ensuite rabattus avec le verdet et le bois d'Inde. Suivant l'article 24 de ce même règlement, les olives et verts doux devaient être rabattus avec du bois d'Inde et de la couperose (HAVARD 1890).
— P. ext., lang. cour. Atténuer. Ma parole! Mais elle s'enfarine, elle se teint! Le grand crime que (...) d'employer cette lotion qui (...) rabat un peu la couleur de vos cheveux! (H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 128).
c) COMM. Consentir ou exiger un rabais sur le prix convenu ou demandé. Synon. décompter, déduire, défalquer, diminuer, retrancher; anton. ajouter, augmenter, majorer. Rabattre une certaine somme; rabattre un pourcentage sur le prix marqué; rabattre de moitié le prix de qqc. Si M. Goulden avait su que je la voulais [la petite montre], il m'en aurait fait cadeau lui-même; mais je ne m'en serais pas seulement laissé rabattre un liard (ERCKM.-CHATR., Conscrit 1813, 1864, p. 11).
— Empl. abs. En rabattre. Le fermage d'une terre une fois élevé à sa plus haute puissance, le propriétaire n'en rabat jamais (PROUDHON, Propriété, 1840, p. 263).
— P. ext., lang. cour. Diminuer. Quel âge croyez-vous que j'aie? La confusion de Simon était grande. Il pensa: « Cinquante-cinq, au moins », rabattit dix ans d'un grand coup en craignant que sa flagornerie ne fût trop visible (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 65).
2. Au fig.
a) Littér. [Le compl. est un terme abstr.] Rabattre de qqc. Diminuer en abandonnant une partie; ne pas conserver au même degré. Synon. abdiquer, se départir; anton. conserver, maintenir. Rabattre de sa gravité, de ses louanges, de sa présomption, de ses rêves. [Les Esprits] ont bien rabattu de leur férocité, de leur capacité sanguinaire d'autrefois (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 135):
• 1. — Rabattre, toujours rabattre de ses idées les plus modestes, de ses ambitions les plus frugales, de son idéal le plus humble, se borner toujours plus, se contenter de toujours moins, se résigner au terre à terre, au petit trantran quotidien, se réduire, se diminuer sans fin et sans terme...
AMIEL, Journal, 1866, p. 280.
— Elliptiquement. En rabattre. Abandonner une partie de ses prétentions, se montrer moins exigeant, plus modeste. Synon. fam. mettre de l'eau dans son vin. La côte restait à neuf milles, distance médiocre qu'un canot armé de bons avirons eût franchie en trois heures. Mais, avec le radeau, il fallait en rabattre (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 69). Comme si, dans la vie, on n'était pas forcé d'en rabattre... c'est-à-dire qu'on se voit forcé de ramener son idéal à portée de prise. Mais toi, tu as toujours été une chimérique (GIDE, École femmes, 1929, p. 1306). V. raccourcir I B ex. de Gide.
b) DR. ,,On dit Rabattre un défaut, lorsque le Juge à l'Audience révoque le défaut qu'il avait donné contre une des parties, faute d'avoir comparu. Il se présenta à l'Audience, et fit rabattre le défaut qui avait été obtenu contre lui`` (Ac. 1798-1878).
C. — Faire aller, ramener vers une direction, un endroit, un lieu.
1. Ramener vivement ou par la force dans une direction, un lieu. Rabattre son armée, ses troupes, son unité sur/vers.
— CHASSE, VÉN. Obliger des animaux, en battant le terrain, à se porter dans une direction donnée, vers des tireurs postés (généralement en ligne) ou vers des pièges. Synon. faire une traque. Le renne domestique joue chez eux [les indigènes] le rôle du cheval chez l'Indien des prairies ou du chien pour l'Esquimau: il permet de rabattre le gibier sur une vaste zone (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 64):
• 2. Je vais aller faire une battue pour vous rabattre l'oiseau vers vos filets. — Non pas, reprit Vallombreuse, j'irai moi-même; comme tu l'as dit, la poursuite seule m'amuse et je suivrais jusqu'au bout du monde la plus chétive bête de poil ou de plume, de remise en remise jusqu'à tomber mort de fatigue.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 198.
— P. métaph. V. forlancer ex. de Huysmans.
— P. anal. Les soldats rabattaient les paysans comme du gibier sur la principale route suivie par le général (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1832, p. 498).
♦ Fam. ou arg. Ramener; racoler. Rabattre les clients. Mon travail consiste tout bonnement à rabattre la clientèle (AYMÉ, Mouche, 1957, p. 210).
2. Empl. intrans.
a) Abandonner soudain la direction que l'on suivait pour en prendre une autre. Synon. se détourner, obliquer, tourner. Quand vous serez en tel lieu, vous rabattrez à main droite. Il faut rabattre par un tel endroit (Ac.). Monseigneur de Sérisy (...) est peut-être au château, ajouta-t-elle pour se débarrasser du régisseur qui (...) rabattit sur le château (BALZAC, Début vie, 1842, p. 406). La victoire était possible (...) il n'y avait qu'à jeter les réserves dans la brèche, rabattre à droite et on tournait Tahure (MAUROIS, Dialog. commandement, 1924, p. 28).
b) Arg. Revenir. Synon. rappliquer. Aller plus loin [que Melun] (...): c'était peut-être me compromettre; je rabattis aussitôt sur Paris (VIDOCQ, Mém., t. 2, 1828-29, p. 209). Tu penses pas que Riton va maintenant rabattre dans le secteur (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 17).
3. Empl. pronom.
a) Revenir brusquement à un endroit. Les perdrix se sont rabattues dans une pièce de blé (Ac.). Cette patrouille allemande (...) ne s'était pas rabattue sur le petit bois d'où elle était sortie (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 47).
b) Changer brusquement de direction. Synon. bifurquer, se détourner. Il se rabattit vers le sud, évita Delle (...) et pénétra dans le pays du Doubs (CENDRARS, Or, 1925, p. 19).
— AUTOMOB. Revenir sur sa droite après avoir dépassé une voiture par la gauche et inversement dans les pays de conduite à gauche. Se rabattre trop vite. Cette voiture s'est trop rapidement rabattue sur sa droite (...) après le dépassement d'un autre véhicule (DUPRÉ 1972).
— FOOTB., RUGBY. Changer brusquement de direction en se portant de côté ou en arrière. Se rabattre et shooter:
• 3. Rarement ils [les ailiers n os 7 et 11] se rabattent pour tirer. Dewaquez, qui fut un des premiers à pratiquer le rabattement et le tir au but, fut considéré comme un joueur non classique.
J. MERCIER, Footb., 1966, p. 61.
c) CHASSE, VÉN. [Le suj. désigne un chien de chasse] ,,Trouver une voie chaude et en donner connaissance par ses cris, que son maître (ou le garde, ou le piqueur, ou le valet de chiens) qui les connaît bien, interprète facilement`` (BURN. 1970).
d) Au fig.
— Se rabattre (de qqc.) à qqc. (vieilli), se rabattre sur qqc. En venir, faute de mieux, à quelque chose de moins ambitieux, adopter un pis-aller. Se rabattre sur les bas-morceaux. On croyait d'abord que cet état [des abeilles] était une monarchie, qu'il avait un roi. Point du tout; ce roi est une femelle. Alors, on s'est rabattu à dire:cette femelle est une reine (MICHELET, Insecte, 1857, p. 330). Les riverains du Tigre et de l'Euphrate se rabattirent, faute de bois, sur les roseaux qui couvrent les rives (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 29).
— Se rabattre sur qqc. Aborder un nouveau sujet de conversation, faute d'intérêt. Se rabattre sur un sujet de prédilection. Après avoir parlé quelque temps de choses indifférentes, il se rabattit sur la politique (Ac. 1798-1935).
— Se rabattre sur qqn. Recourir à une personne à défaut de celle qu'on eût préférée. Lasse de perdre son temps, elle se rabattit sur Berthier, qui, dès ce premier instant, ne vécut plus que pour elle (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 893). Il erra dans le port sans trouver de femme qui fût tout à fait à son goût et il se rabattit enfin, dans un bar pauvre et sinistre, sur une fille qui n'avait pour elle que de très beaux yeux gris (GREEN, Chaque homme, 1960, p. 179).
Rem. On relève souvent la loc. fig., fam. et vieillie rabattre les oreilles pour rebattre les oreilles (v. oreille I B 1 b) et rabattre, dans ce sens: Malgré toutes les plaisanteries qu'on rabat sur le mariage, disait M., je ne vois pas ce qu'on peut dire contre un homme de soixante ans qui épouse une femme de cinquante-cinq (CHAMFORT, Caract. et anecd., 1794, p. 141). Elle me rabattait les oreilles, le jour et la nuit, d'arguments dont j'avoue que quelques-uns me troublaient (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 302).
Prononc. et Orth.:[], (il) rabat [-ba]. Ac. 1694: rabbattre; dep. 1718: rabattre. Étymol. et Hist. I. Verbe trans. A. 1. 1170 « renverser à terre, abattre de nouveau » (WACE, Rou, 8815, éd. A. J. Holden); fig. 1450 rabatre orgueil « réprimer, rabaisser » (JEAN CHARTIER, Chroniq. de Charles VII, ch. CLII, Ballade ds GDF. Compl.); XVe s. rabattre le caquet (v. caquet); 2. 1450 rabatre son cop « le détourner en abaissant le fer de son ennemi » (Arch. Nord B 1684, fol. 144 ds IGLF); fig. 1579 rabattre les coups (H. ESTIENNE, La Précellence, 40, ibid.); 3. 1480 « rabaisser, faire descendre » (Mystère Viel Testament, 2488, ibid.: c'est ce qui la fumée rabat); d'où a) ) 1688 rabattre les avoines (RICH. t. 2); ) 1771 rabattre la terre (Trév.); ) 1798 rabattre les ornières, les sillons « les remplir de la terre qui s'est élevée au bord » (Ac.); b) 1765 métall. (Encyclop.); c) id. « abaisser les côtés d'une pièce d'orfèvrerie quand ils sont trop marqués » (ibid.); d) 1842 rabattre le marbre (Ac. Compl.); 4. 1669 « aplatir (une couture) en la pressant » (WIDERHOLD Fr.-all.); 1718 rabattre les coutures (LE ROUX, p. 437); 5. 1622 « corriger une couleur trop vive » (René FRANÇOIS, Merveilles de Nature, 313 ds IGLF). B. 1. a) Ca 1225 « faire quelque réduction sur un prix » (GAUTIER DE COINCI, Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, II, ch. 9, D 60, 2924); b) 1291 « rabattre quelque chose de, diminuer » (RUNK., p. 154); 1688 en rabattre de moitié (RICH. t. 2); c) 1er quart. XVe s. fig. « abandonner une partie de ses prétentions » (ALAIN CHARTIER, Débat des Deux Fortunes d'Amours, 714, éd. J. C. Laidlaw); 2. 1771 rabattre un arbre (Trév.); 1835 rabattre une branche (Ac.). C. 1. 1560-74 rabattre des voyes « donner connaissance de la voie du gibier au piqueur (en parlant d'un chien) » (CHARLES IX, De la chasse du cerf, p. 93 cité par G. TILANDER, Mél. d'étymol. cynégétique, Lund, 1958, p. 254); 2. 1834 « faire aller vivement sur un lieu » (MUSSET, Lorenzaccio, III, 7, p. 206). II. Verbe réfl. 1. 1480 « se rabaisser, descendre » (Mystère Viel Testament, 2480 ds IGLF); 2. a) 1560-74 terme de chasse (CHARLES IX, op. cit., p. 82 cité par G. TILANDER, op. cit., p. 253); b) 1671 « se détourner de son chemin pour en prendre un autre » (POMEY); 3. 1669 se rabattre sur un sujet « changer tout d'un coup de propos » (WIDELHOLD Fr.-all.). Dér. de abattre; préf. ra-. Fréq. abs. littér.:718. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 627, b) 1 317; XXe s.: a) 1 081, b) 1 161.
DÉR. 1. Rabattable, adj. [En parlant d'une chose qui s'articule, se plie, etc.] a) Qui peut s'ouvrir ou se fermer; qui peut s'abaisser ou se relever. Synon. ouvrable, refermable. Capot rabattable. Entre l'intérieur et la plage arrière, entre l'ombre et le soleil, le passage est facile, la porte est large, abritée par une capote rabattable: c'est pensé vacances, plus que coup de chien (Le Nouvel Observateur, 20 janv. 1969, p. 27, col. 1). b) Qui peut être appliqué sur autre chose (par pliage). Synon. repliable. Col rabattable. Ayant décroché du mur la table rabattable, la mère taillait pour la soupe la viande salée (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 31). — []. — 1re attest. 1892 (CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 2, p. 151); de rabattre, suff. -able. 2. Rabattoir, subst. masc., technol. a) ,,Outil qu'on emploie pour rabattre les bords d'une pièce d'ouvrage quelconque`` (Ac. Compl. 1842). b) En partic. ,,Outil dont on se sert pour tailler les ardoises`` (Ac. Compl. 1842). — []. — 1res attest. a) 1504 rabathvoir « volant qui garnit le haut des rideaux du lit » (Exéc. testam. Marie de Methes, Arch. Tournai ds GDF.), b) 1803 « outil pour détacher les ardoises du bloc » (BOISTE), c) 1832 « outil pour rabattre les bords d'une pièce d'ouvrage » (RAYMOND); de rabattre, suff. -oir.
BBG. — GOHIN 1903, p. 374.
rabattre [ʀabatʀ] v. tr. [CONJUG. battre.]
ÉTYM. V. 1155, sens 2; de re-, et abattre.
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1 (V. 1220). Diminuer en retranchant (une partie d'une somme). || Rabattre une somme, la moitié d'un prix. ⇒ Décompter, déduire, défalquer. || Je ne rabattrai pas un liard (cit. 2). ⇒ Diminuer (de). || Rabattre (une somme) sur les gages, le salaire (→ 1. Politique, cit. 17). ⇒ Retenir, retrancher.
1 Votre Monsieur d'Aix a une abbaye de six mille livres de rente (…) il vous dira qu'elle en vaut douze; rabattez la moitié.
Mme de Sévigné, 1236, 20 nov. 1689.
2 Quand un marchand n'a pas ce que vous désirez, il se lève de dessus son tapis et vous mène chez un voisin. Mais quand il s'agit du prix, il faut, règle générale, commencer par rabattre les deux tiers.
Flaubert, Correspondance, 272, 24 nov. 1850.
♦ Rabattre une certaine somme sur un prix, d'un prix; il n'a pas voulu en rabattre un sou.
3 — (…) je les vends cela (…) — je n'en puis rien rabattre.
Molière, le Médecin malgré lui, I, 5.
4 (Cet écrit) qu'il avait fait recopier, assure-t-on, jusqu'à dix-huit fois (rabattez-en, si vous le voulez) avant de l'amener au degré de perfection qui le pût satisfaire.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 21 juil. 1851.
♦ Diminuer en abandonnant une partie (→ Accroire, cit. 4). || « Sans qu'il y ait à ce compliment aucune chose à rabattre » (Mme de Sévigné, 12 févr. 1672). || Ne rien rabattre de ses éloges, de son estime, de ses intentions. — Intrans. ☑ Rabattre de… || Rabattre de ses prétentions (et, absolt, en rabattre). ⇒ Abandonner, caler (fig.), déchanter. || Rabattre de l'opinion, de l'estime qu'on avait de qqch. ⇒ Décompter. || Il n'en veut rien rabattre. || Il a bien dû en rabattre, abandonner de ses espoirs, de ses illusions… || Il en fallait rabattre (→ Diapason, cit. 6).
5 Aussi ai-je grand intérêt que vous me connaissiez tout entier, et que vous rabattiez un peu de cette trop bonne opinion pour moi.
Corneille, Lettres, éd. des grands écrivains, t. IX, p. 451.
6 Prenez cette critique, portez-la devant le tableau, et vous trouverez peut-être qu'on y peut ajouter, mais qu'on n'en peut rien rabattre.
Diderot, Salon de 1769, Greuze.
7 (Charles VI) était jeune alors, plein d'espoir, le cœur haut, tout dressé aux grandes pensées. Mais combien il avait fallu en rabattre !
Michelet, Hist. de France, VII, III.
♦ Enlever une partie de (qqch.), en coupant, en retranchant. — Arbor. || Rabattre un arbre, le tailler, en couper la cime jusqu'à la naissance des branches. || Rabattre une branche. — Techn. Dégrossir, polir le marbre. ⇒ Rabattoir.
2 Faire redescendre, remettre (qqch.) à un niveau plus bas, faire retomber avec force ou vivacité. ⇒ Rabaisser. || Une chaleur que le plafond bas rabattait (→ Exhaler, cit. 7). || Rabattre le bord de son chapeau sur ses yeux. ⇒ Baisser (→ Pente, cit. 1). || Rabattre un capuchon sur son front. — Rabattre une balle (au tennis, au ping-pong…).
8 Inutiles élans d'un vol impétueux
Que pousse vers le ciel un cœur présomptueux,
Que soutiennent en l'air quelques exploits de guerre,
Et qu'un coup d'œil sur moi rabat soudain à terre !
Corneille, Don Sanche, IV, 3.
9 (Les nuages) s'avancent d'un vol vertigineux et lourd, cernant l'horizon de l'âme, et brusquement rabattant leurs deux ailes sur le ciel étouffé, éteignant la lumière.
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, I, p. 382.
10 (…) les rafales de novembre ne cessèrent de rabattre la pluie sur le zinc du balcon (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 98.
♦ ☑ (XVIe, Amyot, in Littré). Vx (terme d'escrime). Fig. Rabattre le fer de l'adversaire, rabattre un coup : apaiser une querelle, préserver d'un danger, etc. (cf. Corneille, la Suite du Menteur, v. 1031). — Intrans. || Rabattre (même sens).
3 Mettre à plat, aplanir, ou mettre et appliquer (qqch.) contre qqch. ⇒ Aplatir. || Rabattre le poil d'une étoffe. ⇒ Coucher. || Rabattre une boucle sur l'oreille (→ Glisser, cit. 41). — Agric. || Rabattre les avoines, le gazon, en passant le rouleau dessus. ⇒ Rouler. || Rabattre des ornières, des sillons, en les remplissant de la terre qui est sur leurs bords. — Techn. || Rabattre et aplatir la pointe d'un clou. ⇒ River. || Rabattre la semelle, la couture de tige d'une chaussure (à la fabrication).
♦ (1553). Refermer, replier. || Rabattre un couvercle (à charnières), la capote d'une voiture… || Rabattre les volets. — Rabattre les parties d'un dépliant. || Plier et rabattre. || Rabattre une couture. || Rabattre le pan d'une chemise (cit. 3), en repassant.
♦ Géom. Effectuer un rabattement.
4 (XIIIe). Diminuer la force, l'intensité de… ⇒ Abaisser, abattre, atténuer, diminuer, rabaisser, réduire; cesser (faire). → Hautain, cit. 7. || Pour rabattre cette frénésie (cit. 7). || Rabattre l'orgueil (cit. 14), les prétentions. — ☑ Par métaphore, fig. Rabattre la crête à quelqu'un.
♦ ☑ Loc. Rabattre le caquet (cit. 1, 2 et 5), la chanterelle, la jactance de qqn. ⇒ Baisser (faire baisser le ton), 1. bas (faire parler d'un ton plus bas).
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II (1577, chasse). Ramener vivement ou par force. || Rabattre une armée ennemie vers son artillerie. || Rabattre des poules sur le trottoir (→ 1. Queue, cit. 8). — Chasse. Ramener, forcer (le gibier) à aller vers les chasseurs, en battant la campagne. ⇒ Rabattage, rabatteur. — Par métaphore (→ ci-dessous, cit. 12, Mauriac).
11 Plusieurs, soit paresse ou prudence, étaient restés au seuil du défilé. Mais de la cavalerie, débouchant d'un bois, à coups de pique et de sabre, les rabattit sur les autres; et bientôt tous les Barbares furent en bas, dans la plaine.
Flaubert, Salammbô, XIV.
12 Dieu est ce chasseur qui relève les pistes et qui guette sa proie à l'orée du taillis. Il sait par où passent nos tristes corps (…) il sait où tendre le collet qui étranglera la bête (…) Ceux qui ont mission de rabattre le gibier vers lui, souvent l'effarouchent.
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 38-39.
13 Il se retourne : à présent il y a des milliers d'hommes derrière lui, on les a rabattus de partout, des champs, des hameaux, des fermes.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 200.
♦ Absolt, fam. ⇒ Racoler.
♦ Par métaphore. || La misère des campagnes avait rabattu des troupeaux d'affamés (cit. 4) sur Paris.
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III V. intr. En aviron, Nager de manière à faire virer une embarcation (→ ci-dessous, Se rabattre).
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se rabattre v. pron.
1 (1866). Être ou pouvoir être rabattu. || Somme qui se rabat.
2 Être replié, ramené vers le bas. || Fumée, brouillard qui se rabat au sol. || Un nez dont le bout se rabattait sur la moustache (→ Courbure, cit. 3). || Un mantelet (cit. 2) vitré qui se rabat, se replie. || Portillon de métro (cit. 3) qui se rabat, se referme.
3 (XVIe). Changer de direction en se portant brusquement de côté. || Gêner un concurrent en se rabattant à la corde. || Voiture qui se rabat trop vite après un dépassement (→ Faire une queue de poisson). || Chien qui se rabat (→ Empaumer, cit. 1; paille, cit. 1).
13.1 Je suis partie le jeudi à deux heures de l'après-midi par l'autostrade qui s'interrompait alors avant Fontainebleau; elle était noire de voitures; doubler, se rabattre, doubler : il fallait sans trêve surveiller mes arrières dans le rétroviseur.
S. de Beauvoir, Tout compte fait, p. 271.
4 ☑ (1666). Fig. Se rabattre sur (qqn, qqch.) : en venir, après une déception, à accepter, à adopter faute de mieux (→ Gymnaste, cit. 1; léger, cit. 29). || Se rabattre sur un sujet, dans une conversation.
14 « (…) la pauvre petite », comme dit Pepys, ne parvient pas à chanter juste (…) La désolée et vaillante petite Mme Pepys, en désespoir de cause, se rabat sur le flageolet.
R. Rolland, Voyage musical au pays du passé, p. 38.
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rabattu, ue p. p. adj.
1 (1458, épée rabattue « sans pointe ni tranchant »). Enlevé. || Somme rabattue sur un prix : rabais.
2 (1753). Qui est replié, incliné vers le bas. || Bœufs (cit. 5) à cornes rabattues. || Burnous rabattu jusqu'aux yeux (→ Jusque, cit. 5). || Cagoule (cit. 2) rabattue. || Chapeau rabattu (→ Pipette, cit. 1; piqûre, cit. 10), bord rabattu (→ Coiffer, cit. 2). — Col rabattu. — Couture rabattue, dont les dépassants sont repliés d'un même côté et fixés par un point d'ourlet.
15 Une petite bandelette de ruban maintenait les cheveux rabattus sur le front, — je dis rabattus et non coupés, car Mme de Noailles attachait une grande importance à ce détail.
Colette, Belles saisons. Disc. de réception à l'Acad. royale belge, p. 219.
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CONTR. Augmenter, enchérir. — Rehausser, relever, remonter. — Éloigner.
DÉR. Rabat, rabattable, rabattage, 1. rabattant, 2. rabattant, rabattement, rabatteur, rabattoir, rabattu, rabatture.
COMP. Rabat-eau, rabat-joie, rabat-vent.
HOM. (Du p. p. adj.) Rabattu.
Encyclopédie Universelle. 2012.