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prétexte

1. prétexte [ pretɛkst ] n. f. et adj.
• 1355 ; lat. prætexta (toga) « (toge) bordée (de pourpre) », de prætexere « border »
Antiq. rom. Toge blanche bordée d'une bande de pourpre que portaient les jeunes patriciens et certains hauts magistrats. Adj. Robe, toge prétexte. prétexte 2. prétexte [ pretɛkst ] n. m.
• 1530; lat. prætextus
1Raison alléguée pour dissimuler le véritable motif d'une action. allégation, échappatoire, excuse, faux-fuyant, raison, subterfuge. Mauvais prétexte. « Trouvez quelque prétexte plausible » (Balzac). Il « donnait pour prétexte ses études » (Hugo). Tout prétexte est bon quand on veut se débarrasser de qqn (cf. Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage). Ce n'est qu'un prétexte. Saisir un prétexte. Elle ne m'a fourni aucun prétexte à, pour son absence. Servir de prétexte à qqch. Chercher, prendre, trouver un prétexte à qqch., pour faire qqch. Prendre, tirer prétexte d'un malaise pour pouvoir partir ( prétexter) .
♢ SOUS... PRÉTEXTE. Sous quel prétexte irait-il là-bas ? Sous un prétexte quelconque, fallacieux. Ne sortez sous aucun prétexte, en aucun cas. « Sous le prétexte de quelque affaire de famille à régler » (Bourget ). « Sous prétexte d'aider son frère, Alissa avait appris avec moi le latin » (A. Gide). Elle ne sort plus, sous prétexte qu'il fait trop froid. « sous prétexte que vous puissiez bavarder [...] un peu plus librement » (Romains).
2Ce qui permet de faire qqch.; occasion. « La Nature ne lui fournit [à l'artiste] qu'un prétexte et un départ » (R. Huyghe).

prétexte adjectif (latin praetexta, vêtement bordé) Toge prétexte, ou prétexte (nom féminin), toge bordée de pourpre, qui était portée à Rome par les magistrats et les adolescents. ● prétexte (expressions) adjectif (latin praetexta, vêtement bordé) Toge prétexte, ou prétexte (nom féminin), toge bordée de pourpre, qui était portée à Rome par les magistrats et les adolescents. ● prétexte nom féminin Tragédie latine à sujet national jouée par des acteurs vêtus de la toge prétexte. ● prétexte nom masculin (latin praetextus, action de mettre devant, de texere, tisser) Raison invoquée, mise en avant, pour cacher le vrai motif d'une action : Encore un prétexte pour ne rien faire ! Occasion pour faire une action ou pour s'autoriser à faire quelque chose : Tout est prétexte à rire.prétexte (difficultés) nom masculin (latin praetextus, action de mettre devant, de texere, tisser) Sens et emploi Un prétexte étant une raison apparente que l'on met en avant pour cacher le véritable motif d'une manière d'agir, il est préférable de parler de mauvais prétexte ou de prétexte spécieux, fallacieux plutôt que de faux prétexte. Accord Lorsque la locution être prétexte à a plusieurs sujets au singulier, le mot prétexte peut être soit au singulier, soit au pluriel : le soleil et la chaleur sont prétexte à ne rien faire, ou : sont prétextes à ne rien faire. ● prétexte (expressions) nom masculin (latin praetextus, action de mettre devant, de texere, tisser) Prendre prétexte de quelque chose, l'alléguer comme prétexte. Sous aucun prétexte, en aucun cas. Sous prétexte de, que, en alléguant telle excuse, tel fait, en particulier avec mauvaise foi : Sous prétexte qu'il a été malade, on lui passe ses caprices.prétexte (synonymes) nom masculin (latin praetextus, action de mettre devant, de texere, tisser) Raison invoquée, mise en avant, pour cacher le vrai motif...
Synonymes :
- allégation
- argument
- couverture
- échappatoire
- excuse
- motif
- raison
- subterfuge
Occasion pour faire une action ou pour s'autoriser à faire...
Synonymes :
- matière
- sujet

prétexte
n. m. Raison alléguée pour cacher le véritable motif d'un dessein, d'une action.
|| Loc. Prép. Sous prétexte de: en donnant comme prétexte, comme motif.

I.
⇒PRÉTEXTE1, subst. masc.
A. —Raison alléguée pour justifier un dessein, un acte, un comportement (synon. allégation, argument, motif), pour dissimuler la vraie cause d'une action ou pour refuser quelque chose (synon. couverture, excuse, échappatoire, faux-fuyant). Anna commençait à recevoir la visite de personnes qu'elle n'avait point vues depuis plusieurs mois; elles venaient, sous des prétextes variés, les unes craignant qu'elle ne fût malade, les autres prenant un intérêt nouveau à ses affaires, à son mari, à sa maison (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1389). Pour entrer dans les fermes tous les prétextes lui étaient bons: acheter des oeufs, quémander un verre d'eau (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.220):
♦ ... il attendait pour cela qu'Olivier l'eût quitté. Mais l'aborder sous quel prétexte? C'est à ce moment qu'il vit le petit bout de papier froissé s'échapper de la main distraite d'Edouard. Quand il l'eut ramassé, qu'il eut vu que c'était un bulletin de consigne... Parbleu, le voilà bien le prétexte cherché!
GIDE, Faux-monn., 1925, p.995.
SYNT. Prétexte absurde, commode, frivole, futile, honnête, mauvais, spécieux; bon, ingénieux, mauvais prétexte; avoir, chercher, prendre, trouver un prétexte; saisir le premier prétexte venu; alléguer, invoquer un prétexte; agir, faire qqc. sous un prétexte honorable, sous des prétextes différents; invoquer divers prétextes; tirer prétexte de tout; inventer le prétexte de qqc., un prétexte pour faire qqc.
Locutions
loc. adv. Sous aucun prétexte. En aucun cas. La boîte de petits pois qu'Henriette avait dans une valise, parmi les réserves auxquelles il ne fallait toucher sous aucun prétexte (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.254).
loc. prép. Sous prétexte de + subst.; sous prétexte de + inf. En invoquant la raison plus ou moins fallacieuse de/que. Synon. sous couleur de, sous couvert de. Il se levait tard, parce qu'il avait à se venger des dix ans de supplice où, sous prétexte d'un baccalauréat à obtenir, on l'avait obligé à s'habiller à cinq heures et demie tous les matins (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p.96). Elle avait un peu tiré le rideau sous prétexte de se protéger du soleil: en fait, pour que, dans la demi-obscurité du contre-jour, Raphaël ne vit pas sa pâleur (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p.525).
loc. conj. Sous prétexte que + verbe à l'ind. ou au cond. Même sens. J'ai fait couper tous mes foins sous prétexte qu'ils étaient mûrs. Ils m'embêtaient. Un pré ras, c'est bien plus beau que cette herbe monotone, et puis, je ne voyais pas mes vaches (RENARD, Journal, 1902, p.764).
loc. verb. Prendre prétexte de + subst. Donner un motif, une raison apparente à quelque chose. Synon. prétexter que. Le mercredi soir, Karelina n'y tint plus. Elle prit prétexte d'une commande de vin à passer à la brasserie, et s'en alla jusque chez Hendrijk (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.53).
B. —Occasion permettant de faire, de dire quelque chose. «Tu as pris froid?» demanda-t-il, la voyant frissonner. —«C'est que ta chambre n'est guère chauffée», dit-elle, saisissant le prétexte. «Je crois que je ferais mieux de monter» (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p.1351).
En appos. Le store ayant pour effet de cacher la fenêtre, peindre une fenêtre en trompe l'oeil sur un store semble une jolie définition du second degré. Ces supports-prétextes font des panneaux décoratifs superbes (Le Point, 28 avr. 1980, p.49, col. 2).
(Être, chercher,...) prétexte à + subst. Des rangées de cercles d'argent autour de ses bras, de son cou, de ses jambes, luisent et tintent à chaque pas. Tout pour lui est prétexte à la musique et à la danse (FAURE, Espr. formes, 1927, p.64). J'ai rien répondu. On ne peut pas raisonner avec une femme jalouse comme elle était, ça aurait été encore des prétextes à des histoires à n'en plus finir (CÉLINE, Voyage, 1932, p.598).
(Être) prétexte à + inf. L'air était calme et tiède, mais je pris mon châle pourtant, comme prétexte à lier connaissance avec celui qui me le porterait (GIDE, Immor., 1902, p.390).
C.BEAUX-ARTS, rare. Sujet, modèle dont s'inspire un artiste. La brodeuse a choisi ses prétextes dans quelques poèmes (VALÉRY, Pièces sur art, 1931, p.17).
Prononc. et Orth.:[]. MARTINET-WALTER (8/17) [-]. Ac. 1694, 1718: pretexte; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1530 «motif spécieux mis en avant pour cacher le motif réel d'une action» (PALSGR., p.234); 1539 sous prétexte de (Corresp. pol. de MM. de Castillon et de Marillac, éd. J. Kaulek, p.114); 1566 soubz prétext que (GRANVELLE, Correspondance, éd. E. Poullet, t.1, p.98); 1678 sur le prétexte que (LA FAYETTE, Princesse de Clèves, III, 104 ds ROB.). Empr. au lat. praetextus «action de mettre devant, prétexte» (de praetexere «prétexter»), cf. déjà dans le lat. jur. du Moy. Âge sub hujus praetextu dans une charte de 1463 (FEW t.9, p.323). Fréq. abs. littér.:3547. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 5337, b) 4128; XXes.: a) 5265, b) 5151. Bbg. HENSCHELMANN (K.). Kausalität im Satz und im Text. Heidelberg, 1977, pp.162-164.
II.
⇒PRÉTEXTE2, subst. fém.
ANTIQ. ROMAINE. Toge blanche bordée de pourpre portée à Rome par les magistrats, les sénateurs; toge semblable portée par les jeunes patriciens jusqu'à l'âge de seize ans. Quand il prit la robe prétexte, elle lui tomba des épaules: c'est signe, dit-il lui-même, que je mettrai sous les pieds la prétexte sénatoriale (MICHELET, Hist. romaine, t.2, 1831, p.291).
Empl. adj. Comme un jeune Romain, ayant atteint l'âge d'homme, abandonnait la robe prétexte, la robe blanche aux bordures pourpres, qui était l'insigne de l'adolescence —ainsi, ô mon ami, je dis adieu à la seizième année, dont je sens se calmer en moi la fièvre inapaisable (MAURIAC, Robe prétexte, 1914, p.308). Les enfants et les sénateurs portent la toge prétexte (praetexta), bordée d'une bande de pourpre (J. DAUTRY, O. MAISANI, Guide romain antique, Paris, Hachette, 1952, p.29).
Prononc. et Orth.:[]. MARTINET-WALTER (8/17) [-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1355 pretexte «vêtement blanc, bordé d'une bande de poupre, que portaient les jeunes patriciens et ceux qui étaient revêtus de certaines dignités» (BERSUIRE, Tite-Live, B.N. 20312ter, f° 3 ds GDF. Compl.); 1762 robe prétexte (Ac.). Empr. au lat. praetexta (toga) «(toge) bordée (de pourpre)».

1. prétexte [pʀetɛkst] n. f. et adj.
ÉTYM. 1355; lat. prætexta (toga) « (toge) bordée (de pourpre) », de prætexere « border »; de præ, et texere « tresser, tisser ». → Texte.
1 Antiq. rom. Toge blanche bordée d'une bande de pourpre que les jeunes patriciens portaient jusqu'à l'âge de seize ans (→ Bulle, cit. 1).Toge semblable qui était portée par certains hauts magistrats.Adj. || Robe, toge prétexte.Littér. || La Robe prétexte, roman de Mauriac.
2 (XIXe). Antiq. rom. || Tragédie prétexte ou prétexte : tragédie latine dont on empruntait le sujet à l'histoire nationale (les acteurs y portaient la robe prétexte).
HOM. 2. Prétexte, formes du v. prétexter.
————————
2. prétexte [pʀetɛkst] n. m.
ÉTYM. 1530; lat. prætextus.
1 Raison alléguée pour dissimuler le véritable motif d'une action; argument spécieux dont on se sert pour se justifier ou pour refuser de faire qqch.; cause occasionnelle, apparente et alléguée, d'un acte. Allégation, apparence, argument, cause, couleur, couverture, échappatoire, excuse, faux-fuyant, motif (faux motif), raison, refuite, semblant (faux semblant), subterfuge. || Prétexte spécieux (→ Apparence, cit. 19), frivole (→ Autoriser, cit. 16), mauvais prétexte (→ Humeur, cit. 22). || Prétexte plausible. || Tout prétexte est bon quand on veut se débarrasser de qqn (→ Qui veut noyer son chien [supra cit. 42] l'accuse de la rage). || Ce n'est qu'un prétexte (→ Intercéder, cit. 5). || Alléguer, invoquer des prétextes. || Se couvrir d'un prétexte. || Se retrancher derrière un prétexte. || Saisir un prétexte. || Donner (→ Coexister, cit.), fournir (→ Impérialisme, cit. 2) des prétextes (à qqn).Donner, fournir un prétexte à…, pour… : servir de prétexte à (qqch.). 1. Lieu, matière (donner lieu, matière à). || Chercher (cit. 19), prendre, trouver un prétexte, des prétextes à qqch., pour faire qqch. (→ Biais, cit. 6; borner, cit. 16; corvée, cit. 6). || Prendre, tirer prétexte de… pour… Autoriser (s'), exciper (de), prétexter.Littér. || Prétextes et Nouveaux prétextes, titres de deux recueils d'essais de Gide.
1 Quelque prétexte que nous donnions à nos afflictions, ce n'est souvent que l'intérêt et la vanité qui les causent.
La Rochefoucauld, Maximes, 232.
2 Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu'ils veulent leur bien.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 160.
3 Si par hasard il vous demandait pourquoi vous êtes venu, trouvez quelque prétexte plausible (…)
Balzac, la Recherche de l'absolu, Pl., t. IX, p. 520.
4 (…) il était froid de plus en plus : laconique aux repas, et rare dans la maison. Quand sa tante l'en grondait, il était très doux et donnait pour prétexte ses études, les cours, les examens, des conférences, etc.
Hugo, les Misérables, III, III, VI.
(1539). Sous… prétexte. || Sous le premier prétexte, sous un prétexte quelconque, sous aucun prétexte (→ Couverture, cit. 3; entrer, cit. 4; habitude, cit. 10). || Sous le moindre prétexte. || Ne sortez sous aucun prétexte, en aucun cas.
Sous prétexte de… (suivi d'un nom). Couleur (sous couleur de), 1. couvert (sous le couvert de), manteau (sous le manteau de, vx), ombre (sous ombre de, vx,) voile (sous le voile de, littér.). → Arguer, cit. 1; bonapartisme, cit.; invalider, cit. 2. — Sous prétexte de… (suivi d'un inf.). → Gémir, cit. 7; humilier, cit. 15; persécution, cit. 3. — Sous prétexte, sous le prétexte que… (suivi d'un verbe à un mode personnel). → Esprit, cit. 121; nombre, cit. 19. — (1679). || Sous prétexte que…, il affirme… Prétendre.
5 Pour présenter une cause ou un motif comme une allégation spécieuse, on se sert des locutions sous (le) prétexte que (ou de) et sous couleur de (…) « Ce dîner où elle n'était pas venue sous prétexte qu'elle était malade et en réalité pour rester avec Swann » Proust Swann, II, 94 (au faux motif allégué succède ici la vraie raison, présentée sous forme de finale : « en réalité pour rester … »). — Rappelons que la langue classique employait parfois la préposition sur, au lieu de sous : « On me l'est venu demander, sur le prétexte que c'était une jolie lettre » La Fayette, Pr. de Clèves, III, 104.
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, §1476.
6 (L'auteur du présent livre) fait des vers pour avoir un prétexte de ne rien faire, et ne fait rien sous prétexte qu'il fait des vers.
Th. Gautier, Premières poésies, Préface, 1832.
7 Sous le prétexte de quelque affaire de famille à régler, j'obtins du marquis huit jours de vacances (…)
Paul Bourget, le Disciple, IV, V.
8 (Elle) allait aussitôt ouvrir la fenêtre sous le prétexte qu'il faisait trop chaud dans cette misérable cuisine.
Proust, le Côté de Guermantes, Pl., t. II, p. 17.
9 Sous prétexte d'aider son frère, Alissa avait appris avec moi le latin (…)
Gide, la Porte étroite, II.
10 Je m'arrange pour qu'on vous laisse seul, dans un petit salon, avec la nièce; sous prétexte que vous puissiez bavarder, la petite et vous, un peu plus librement (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XI, XXIII, p. 226.
2 Ce qui permet de faire qqch.; occasion.Spécialt. (Bx-arts, et, particult, peint.). Le sujet, le modèle, en tant qu'il n'est pour l'artiste qu'une occasion de développer certaines recherches esthétiques, de produire certains effets, etc. (→ aussi Motif, cit. 9; 1. nu, cit. 18).
DÉR. Prétexter.
HOM. 1. Prétexte, formes du v. prétexter.

Encyclopédie Universelle. 2012.