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postiche

postiche [ pɔstiʃ ] adj. et n. m.
• av. 1641 postice; postiche « ornement de passementerie » 1585; it. posticcio, du lat. ponere « poser »
1Fait et ajouté après coup. rapporté. Sa tête « semblait une tête postiche qu'on aurait plantée sur un moignon » (Rousseau). Épisode postiche d'une œuvre littéraire.
2Que l'on porte pour remplacer artificiellement quelque chose de naturel (ne se dit pas des appareils de prothèse). factice, 1. faux. Cheveux postiches ( moumoute, perruque) . Chignon, natte postiche. « Il a déjà ôté son œil et sa moustache postiches » (Lesage). Cils postiches. N. m. (1685) Mèche ou touffe de cheveux naturels ou imités que l'on adapte à volonté à sa coiffure. moumoute. « On lit sur sa devanture : Postiches en tous genres » (Balzac).
3Fig. Faux, inventé. Talents postiches. « l'élégance postiche m'est à charge » (A. Gide).

postiche adjectif (italien posticcio, de posto, posé) Qui est ajouté, rapporté : Ornement postiche. Qui remplace certaines imperfections physiques ou qui est ajouté artificiellement : Cheveux postiches. Littéraire. Qui est factice, trompeur : Affubler son nom d'une particule postiche.postiche (synonymes) adjectif (italien posticcio, de posto, posé) Qui est ajouté, rapporté
Synonymes :
- surajouté
Qui remplace certaines imperfections physiques ou qui est ajouté artificiellement
Synonymes :
- artificiel
- conventionnel
- fabriqué
- factice
- faux
- feint
- fictif
- formel
- superficiel
Contraires :
- effectif
- essentiel
- naturel
- réel
- vrai
postiche nom masculin Cheveux naturels ou artificiels que l'on incorpore à une coiffure. Fausse barbe, fausse moustache. ● postiche nom féminin (italien posteggia, boniment) Boniment et démonstrations acrobatiques, de force ou clownesques exécutés en parade devant certains établissements (cirque, ménagerie) pour inciter la foule à entrer pour voir le spectacle.

postiche
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Fait et ajouté après coup. Ornements postiches.
d2./d Factice. Des cheveux postiches.
|| Faux, artificiel.
rII./r n. m. Faux cheveux (perruque, mèche).

I.
⇒POSTICHE1, adj. et subst. masc.
I.Adjectif
A.Vx. ,,Fait et ajouté après coup`` (Ac. 1798-1935). Synon. rapporté. Ornements postiches. C'est surtout dans l'ornementation que l'on rencontre une multitude d'inventions postiches, de formes parasites qui ne tiennent en rien au système d'ordonnance du reste de l'édifice (CHABAT 1881).
P. anal., dans le vocab. de la crit. artist. Qui apparaît comme un élément artificiellement ajouté à une oeuvre. Je sors d'OEdipe (...). Cette tragédie a de grandes beautés, mais (...) l'exposition est postiche (STENDHAL, Journal, 1804, p.88). On a dit que l'amour était de surcroît, et postiche, dans cette pièce politique. Quelle étrange erreur! Il est très exactement un des éléments de l'action (BRASILLACH, Corneille, 1938, p.402).
B.Vieilli
1. Qui n'a que l'apparence de quelque chose. Synon. faux (antéposé), simulé. Ils se souviennent du procédé de Potemkin, et des villages postiches dont il sema l'itinéraire de Catherine de Russie (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.437). La prieure lui avait dit d'amener son frère le lendemain soir, après l'enterrement postiche au cimetière (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.649).
2. Au fig. [En parlant d'une qualité, d'un sentiment] Qui est feint ou affecté. Synon. artificiel, simulé, factice, faux (antéposé). Son faux dédain de la vie et sa misanthropie postiche (BALZAC, Muse départ., 1844, p.99). Mme de Cambremer, dont la culture toute postiche s'appliquait exclusivement à la philosophie idéaliste, à la peinture impressionniste et à la musique de Debussy (PROUST, Sodome, 1922, p.944):
♦ Moi, je peux arriver à me faire une sorte de sincérité postiche, c'est-à-dire à discuter par exemple très sérieusement sur les vitesses d'auto, ou sur les agréments respectifs de tel ou tel point de vue.
RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p.249.
3. Rare. [En parlant d'une pers. désignée par son statut ou sa fonction] Qui se présente (mensongèrement) comme ayant tel statut ou telle fonction. Toute cette racaille de noblesse postiche qui vit, comme le romantisme de M. de Marchangy, sur la sempiternelle poésie des tourelles (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p.172).
ARM., vx. Caporal, grenadier postiche. Simple soldat servant momentanément comme caporal, comme grenadier. (Ds Ac.; dict. XIXes.).
C. —[En parlant d'une partie du corps] Qui remplace ce qui fait défaut, naturellement ou à la suite d'un accident. Synon. artificiel, faux (antéposé). Barbe postiche; seins postiches. Qu'importe en effet qu'on puisse passer pour beau, pour jeune, avec du fard et des cheveux ou des dents postiches (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p.133). La Noue, surnommé Bras de Fer, à cause d'un bras postiche par lequel il avait remplacé celui qu'il avait perdu dans un combat (MÉRIMÉE, Chron. règne Charles IX, 1829, p.222).
D.Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ne pas savoir admirer l'économie, la suppression de l'inutile, autant que l'on eût fait la fantaisie, le postiche et le gratuit (GIDE, Journal, 1902, p.125).
II.Subst. masc. Montage de cheveux, artificiels ou naturels, remplaçant ou complétant une partie de la coiffure. Les chignons, hauts sur la tête, vont faire leur apparition et nécessiteront l'emploi de postiches (STÉPHANE, Art coiff. fém., 1932, p.170). Un petit homme ventru (...) qui dissimule sous un postiche une calvitie qui pourrait causer préjudice à la vente de ses lotions capillaires (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p.1036).
REM. Postichement, adv., hapax. Je n'ai aucun défaut ou vice à dissimuler postichement (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.332).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1609 postice «supposé» (VICTOR, s.v. postizo); 1638 «fait, ajouté après coup» (SULLY, Mém., t.12, p.308 ds LITTRÉ); 1671 postiche«emprunté, artificiel» [s'oppose à naturel] (POMEY); 1690 subst. postiches «faux cheveux» (FUR.). Empr. à l'ital. posticcio «artificiel, feint, qui n'est pas naturel» (dep. XIVes., P. DE' CRESCENZI d'apr. DEI) que l'on explique —soit comme un dér. de posto, part. passé de porre «placer» (cf. poste1 et 2; FEW t.9, p.167a) —soit comme issu avec apocope du lat. tardif appositicius «feint», proprement «placé à côté» (v. WALDE-HOFM. t.2, p.336), dér. de appositus, part. passé de apponere(REW3 n° 553): l'esp. apostizo, att. de ca 1330 à la fin du XVes., antérieurement à la forme postizo qui n'est att. que dep. la fin du XVes., vient à l'appui de cette hyp. (v. COR.-PASC.; cf. FEW t.25, p.49a).
DÉR. Posticheur, -euse, subst. Personne qui fabrique ou apprête des postiches. Le chignon de madame Prune, amplifié à souhait par d'habiles posticheurs (LOTI, Trois. jeun. Mme Prune, 1905, p.123). [], fém. [-ø:z]. 1re attest. 1889 (COPPÉE, Contes rap., p.235); de postiche1, suff. -eur2.
BBG. —DAUZAT Ling. fr. 1946, p.39, 278. —HOPE 1971, p.217. —VIDOS 1939, p.195.
II.
⇒POSTICHE2, subst. fém.
Vieilli, arg. Discours tenu, sur la voie publique, par un forain, un camelot, un artiste ambulant pour attirer les badauds. Synon. boniment. (Dict. XIXe et XXes.). Il s'était acquis une certaine réputation dans le boniment, la postiche et la parade. On nomme ainsi le prologue que les saltimbanques jouent devant leur baraque pour allécher le public en l'amusant aux bagatelles de la porte (PRIVAT D'ANGLEMONT, Paris-Anecdote, Paris, Janet, 1854, p.93).
P. méton. Acrobate forain donnant un spectacle sur la voie publique. Voir Arts et litt., t.1, 1935, p.44-8.
Faire la postiche
♦Attirer les badauds par un boniment pour les inciter à acheter quelque chose, à assister à un spectacle. Une «Ribaude», une qui faisait la postiche, la Rosine, à l'autre porte, dans une caverne en papier peint (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.66).
P. anal. ,,Faire un esclandre, un scandale, pour provoquer un attroupement dont profitent les voleurs à la tire`` (RIV.-CAR. 1968).
P. ext., pop. Faire une postiche, des postiches à qqn; prendre une postiche. Faire des plaisanteries, des reproches à quelqu'un; être l'objet de plaisanteries, de reproches. T'as des ennuis avec ton type? —Ça n'ira plus longtemps, dit Valentine. Il m'a fait une postiche cause que je suis rentrée après-midi. C'est agréable (F. CARCO, Rue Pigalle, 1928, p.172 ds CELLARD-REY 1980). Voir COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.197.
REM. 1. Posticher, verbe intrans., arg. Faire la postiche. Le public est nombreux pendant qu'on postiche; mais quand il faut y aller de son pognon, il se barre (BRUANT 1901, p.348). 2. Posticheur, subst. masc., arg. Personne qui fait la postiche. Synon. bonimenteur. Là, et jusqu'à l'amorce de la rue de la Roquette, du faubourg Saint-Antoine, règnent le camelot, le chineur, et le posticheur (ARNOUX, Paris, 1939, p.170). Au fig. Quand, dans un atelier de composition, un compagnon raconte une histoire à dormir debout, on lui crie: —À Chaillot, le posticheur (VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., 1894, p.229).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1788 fém. «rassemblement provoqué par les camelots sur la voie publique pour vendre leurs marchandises» (Journal de Paris, 20 avr., p.493 ds Fonds BARBIER); 1847 «parade, discours facétieux» (d'apr. ESN.); 1854 «boniment de saltimbanque» (PRIVAT D'ANGLEMONT, loc. cit.). Empr. à l'a. ital. posteggia «boniment» (ESN.), proprement «endroit où l'on stationne», dér. de posto «emplacement» (cf. PRATI, s.v. porre; v. poste2).
STAT.Postiche1 et 2. Fréq. abs. littér.: 98.
BBG. —HOTIER Cirque 1973 [1972], pp.70-71.

1. postiche [pɔstiʃ] adj. et n. m.
ÉTYM. 1690; postice, 1606; ital. posticcio, autre forme d'apposticcio ou appoticio, racine apponere « apposer ».
1 Fait et ajouté après coup, qui par sa nature ne fait pas corps avec un ensemble. Rapporté. || Ornements postiches d'un portail sculpté. || Vêtements postiches des nus de la Renaissance, ajoutés par souci de bienséance. || Épisode postiche d'une œuvre littéraire.
1 Sa tête, de grandeur naturelle, avec un visage bien formé, l'air noble, d'assez beaux yeux, semblait une tête postiche qu'on aurait plantée sur un moignon.
Rousseau, les Confessions, IV.
Qu'on a mis à une place qui n'est pas la sienne pour faire croire qu'elle l'est. Anciennt. || Grenadier, caporal postiche… : simple soldat faisant provisoirement office de grenadier, de caporal. N. m. || Un postiche.
2 (…) l'opposition constitutionnelle était toujours prête à reporter au dernier moment ses voix visiblement accordées à un candidat postiche, sur du Croisier, s'il gagnait assez de voix royalistes pour obtenir la majorité.
Balzac, le Cabinet des antiques, Pl., t. IV, p. 350.
2 Que l'on porte pour remplacer artificiellement quelque chose de naturel. Factice, faux. || Cheveux postiches ( Chichi, moumoute, perruque…). || Chignon, natte postiche. || Une barbe qu'on eût dite postiche (→ Frange, cit. 5). || Cils postiches. || Grain de beauté postiche. Mouche.REM. Postiche ne se dit pas des appareils de prothèse. Artificiel.
3 Il a déjà ôté son œil et sa moustache postiches, avec sa perruque, qui cachait une tête chauve.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, III.
3 N. m. (employé parfois au fém.; Académie, 8e éd., ne donne pas le genre). (1585). Mèche ou touffe de cheveux naturels ou imités qui remplace partiellement la chevelure. Moumoute (→ Flot, cit. 11).
4 Il semble qu'il appartienne aux perruquiers d'être à la fois artistes, savants et littérateurs. Un M. Binant, rue Boucherat, no 4, n'a pas craint de faire un substantif d'un adjectif. On lit sur sa devanture : Postiches en tous genres. Avis aux académiciens.
Balzac, Dict. des enseignes, 1826, in Œ. diverses, t. I, p. 177.
4 Fig. Faux, inventé, simulé. || Talents postiches (→ Persuader, cit. 16).
5 (Il) aurait imaginé de l'épouser comme dans les comédies, d'une façon postiche, en se servant d'un de ses gens comme prêtre et d'un autre comme témoin.
Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. II, p. 328.
6 L'éloquence de l'écrivain doit être celle de l'âme même, de la pensée; l'élégance postiche m'est à charge; de même toute poésie rapportée.
Gide, Journal, Feuillets (1921).
CONTR. Naturel, vrai.
DÉR. 2. Posticheur.
————————
2. postiche [pɔstiʃ] n. f.
ÉTYM. 1798; ital. posteggia « boniment ».
Faire la postiche : rassembler les badauds sur la voie publique pour leur vendre qqch.De nos jours (t. de métier). || Postiche : boniment de camelot. || Faire la postiche : bonimenter, « faire l'article ».

Encyclopédie Universelle. 2012.