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poignée

poignée [ pwaɲe ] n. f.
• v. 1180; puinnie v. 1170; de puing « poing »
1Quantité (d'une chose) que peut contenir une main fermée. Une poignée de sel. « Nous leur jetions des poignées de dragées » (Loti). Arracher une poignée de cheveux.
À poignées, par poignées : à pleines mains, et fig. en abondance. « il jette l'or à poignées comme un semeur le grain » (Gautier).
2Fig. Petit nombre (de personnes). « Le maréchal, qui n'avait qu'une poignée d'hommes » (Chateaubriand). Une poignée de mécontents. 1. quarteron. Absolt Nous n'étions qu'une poignée.
3(XVIe; puignie XIVe) Partie (d'un objet : arme, ustensile) spécialement disposée pour être tenue avec la main serrée. Poignée d'épée, de sabre, munie d'une garde, d'un pommeau. Poignée de couvercle, de tiroir, de valise. Poignée de porte ( bec-de-cane, béquille) , de fenêtre ( crémone, espagnolette) . Tourner la poignée. région. clenche. Poignée de frein, de guidon. La poignée des gaz d'une moto, d'une mobylette. Poignée mobile, articulée, servant à commander un mécanisme. manette. Poignée d'outils. manicle.
Pièce de protection pour saisir un objet chaud (par le manche, l'anse, le bord, la poignée). Poignée de fer à repasser.
4 ♦ POIGNÉE DE MAIN : geste par lequel on serre la main de qqn, pour saluer amicalement. Donner une poignée de main à qqn (cf. Serrer la main). Poignées de mains chaleureuses, cordiales. « une poignée de mains [sic] pleine d'intentions, qui n'a rien de commun avec les poignées de mains banales » (Montherlant).
5Fam. Poignées d'amour : amas adipeux sur les hanches.

poignée nom féminin (de poing) Quantité de quelque chose que la main fermée peut contenir : Une poignée de riz. Partie d'un instrument, d'un ustensile, d'une arme, etc., servant à les saisir, à les tenir, à les manipuler avec la main : La poignée d'une valise. Poignée de porte. Un petit nombre de personnes : Une poignée de manifestants s'était regroupée.poignée (difficultés) nom féminin (de poing) Orthographe 1. Poignée de main, sans s à main : une poignée de main, des poignées de main. 2. À poignée ou à poignées = en abondance, à profusion, peut s'écrire au singulier ou au pluriel. Le singulier est plus fréquent. 3. Par poignées, toujours au pluriel. ● poignée (expressions) nom féminin (de poing) À poignée(s), à pleine(s) main(s), avec prodigalité. Poignée de main, geste de salutation amicale, consistant à serrer la main de quelqu'un. ● poignée (homonymes) nom féminin (de poing) poignet n . m. poignet nom masculin

poignée
n. f.
rI./r
d1./d Quantité que peut contenir la main fermée. Une poignée de mil.
|| à (ou par) poignées: en grande quantité.
|| Loc. (Québec) Une poignée de bêtises: un grand nombre d'injures.
d2./d Fig. Petit nombre (de personnes). Une poignée de fidèles.
d3./d Poignée de main: geste de salutation ou d'accord qui consiste à serrer dans sa main la main de qqn. Ils ont échangé une poignée de main.
rII./r Partie d'un objet destinée à être tenue dans la main fermée. Poignée d'une valise.
|| Pièce de tissu ou ustensile permettant de saisir un objet chaud.

⇒POIGNÉE, subst. fém.
A. —Quantité.
1. a) Quantité (d'une chose) contenue dans une main fermée. De rage, Mouchette a lancé (...) une poignée de boue qui s'est écrasée sans bruit sur la route (BERNANOS, Mouchette, 1937, p.1268). Elle tomba à genoux, racla la terre de sa main nue et jeta une poignée de graviers qui alla crépiter sur le bois du cercueil (DRUON, Gdes fam., t.1, 1948, p.107).
SYNT. Poignée de blé, de bonbons, de cailloux, de cendre, de confetti, de dragées, de grains, de monnaie, de neige, de poussière, de riz, de sable, de sel.
b) Quantité (d'une chose) empoignée. Elle cueillit une poignée de fleurs naturelles dans une jardinière (ZOLA, Page amour, 1878, p.891). Je lui arrachai même une poignée de cheveux et un côté de la moustache (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Enragée? 1883, p.883):
1. Il prit une grosse poignée de branches qu'il jeta sur le feu, puis une deuxième, faisant naître une grande flamme claire qui est montée à un bon mètre du foyer...
RAMUZ, Gde peur mont., 1926, p.137.
c) À/par poignée(s). À pleine(s) main(s). Il avait saisi le drap à poignée, il s'y cramponnait, comme pour y trouver un point d'appui et soulever l'effroyable masse qui lui écrasait la poitrine (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p.298). Les larges pains à cacheter blancs que je mangeais à poignées (COLETTE, Sido, 1929, p.76).
Au fig. [En parlant d'argent] Avec prodigalité. Elle ne jetait pas l'argent à poignées, mais ne marchandait pas (ARLAND, Ordre, 1929, p.326).
2. P. anal.
a) Petit nombre de personnes. Une poignée de factieux, de gens. La volonté générale trahie par une poignée de privilégiés, de courtisans et de félons (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.46).
b) Faible quantité. Une constitution sur l'Espagne, c'est une poignée de plâtre sur du granit (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.20). Il vaut mieux laisser les fées dans leur vague et leur mystère (...). Si l'on ose saisir un pan de leur robe d'or, on n'a dans la main qu'une poignée de feuilles sèches (A. FRANCE, Livre ami, 1885, p.324).
B. Poignée de main. Geste par lequel on salue quelqu'un en lui serrant la main. Synon. shake-hand. Poignée de main molle, solide, vigoureuse; donner, esquisser une poignée de main; distribuer les poignées de main. Nous avons échangé une rapide poignée de main en signe d'entente cordiale (DU CAMP, Nil, 1854, p.69). La poignée de main d'Anne fut nette, chaude, cordiale, l'invitant à ne rien chercher derrière elle, dans la direction de profondeurs absentes (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.141).
C. —Objet (ou partie d'objet) conçu(e) pour être saisi(e) et tenu(e) par la main fermée.
1. Partie d'un objet (arme, instrument, outil) qui permet de le tenir, de le porter. Poignée de canne, de couvercle, d'épée, de pistolet, de sabre; manche à poignée. Il avait passé son bâton dans la poignée de sa valise et il la portait sur l'épaule (RAMUZ, A. Pache, 1911, p.222):
2. A-t-elle subi la torture, l'abominable torture du miroir, du petit miroir à poignée d'argent qu'on ne peut se décider à reposer sur la table, puis qu'on rejette avec rage et qu'on reprend aussitôt, pour revoir, de tout près, de plus près, l'odieux et tranquille ravage de la vieillesse qui s'approche?
MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Mme Hermet, 1887, p.1127.
2. Partie d'un objet qui permet de le manoeuvrer, de le faire fonctionner. Poignée articulée, mobile; poignée de fenêtre, de porte, de tiroir; poignée de frein, de manivelle, de signal d'alarme. Il tira la poignée et l'autobus s'ébranla (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.271):
3. En jetant avec dextérité, dans le même temps qu'elle tournait la poignée de la croisée et prenait l'air, un coup d'oeil désintéressé sur le fond de la cour, elle y dérobait furtivement la certitude que la duchesse n'était pas encore prête...
PROUST, Guermantes 1, 1920, p.17.
3. Sangle, anneau servant à se tenir (en particulier dans certains véhicules). Tenez-vous aux barres et aux poignées! Une barre horizontale placée au-dessus du milieu du lit suivant toute sa longueur. Il en pend une corde avec une poignée, que saisit le malade (Lar. mén. 1926, p.768). Son wagon s'est changé en un wagon de nègres! Suspendus aux poignées de cuir par une longue main noire et crochue, mâchant leur gomme, ils font penser aux grands singes du Gabon (MORAND, New-York, 1930, p.234).
4. Pièce de protection permettant de tenir un objet chaud. Tiens! voilà notre gros fer à repasser que nous réclamons depuis si longtemps! Regardez comme la poignée en est bien regarnie (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 2e tabl., 6, p.1592). Les poignées permettent de soulever un couvercle ou de saisir un manche de casserole brûlant (MATHIOT, Éduc. mén., 1957, p.87).
Prononc. et Orth.:[]. Dans la famille de poing (poignant, poignard, empoigner, etc.) [wa] résulte d'un découpage erroné de graphèmes: sous l'influence de la graph. on rattache i à la voyelle précédente o d'où oi = [wa] alors que -ign- servait à noter []: [], [] etc.; [wa] déjà ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t.3 1788, GATTEL 1841, NOD. 1844; [] encore ds LITTRÉ (mais: ,,Quelques-uns disent [wa])`` et ds DG; selon MART. Comment prononce 1913 p.49 le peuple dirait pogne, empogner, considérés comme fam. alors que poignet, poignée, poignard d'usage littér. autant que pop. et surtout poignant plutôt littér. seraient définitivement altérés; [] et [wa] ds PASSY 1914 et ds BARBEAU-RODHE 1930 qui ajoute: ,,moins bien`` pour [wa]; uniquement [wa] ds Pt ROB. et Lar. Lang. fr. De la série seul pognon d'usage pop. conserve [] bien que la var. poignon existe aussi. Même évolution que poignée etc. pour moignon; 2 exceptions: encoignure (aussi encognure): [], [wa] ds Pt ROB. et oignon toujours []. (Voir G. STRAKA, Formation de la prononc. fr., 1981, pp.228-229). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1170 «quantité de qqc. contenue dans une main fermée» puinnie (Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, III, XVII, 12, p.156); b) fin XIVes. fig. «petit nombre (de personnes)» (FROISSART, Chronique, éd. Luce, t.3, p.190); 2. 1370 puignee «partie d'un objet par où on le saisit» (Compt. de Valenc., A. Valenciennes ds GDF. Compl.). Dér. de poing; suff. -ée. Fréq. abs. littér.:1966. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1390, b) 4659; XXes.: a) 3717, b) 2441.

poignée [pwaɲe] anciennt [pɔɲe] n. f.
ÉTYM. V. 1180; puinnie, v. 1170; poigniee, v. 1175; de puing « poing ».
1 Quantité (d'une chose) que peut contenir une main fermée, un poing; contenu de la main fermée, et, par ext., faible contenu. || Une poignée de clous (cit. 2), de blé (→ Couffin, cit.), de grains (→ Enlever, cit. 34). || Jeter une poignée de sel dans le fricot (cit. 2). || Une poignée de persil (→ Hacher, cit. 3). || Poignée d'épis (glane), de plâtre gâché (pigeon)… || Jeter (cit. 12) des poignées de dragées. || Poignées de pièces de monnaie (→ Exhibition, cit. 1; messager, cit. 1). || Arracher une poignée de cheveux à quelqu'un.
1 Les serments, les larmes, les désespoirs, tout cela coule comme une poignée de sable dans la main.
Flaubert, Correspondance, 278, 9 févr. 1851.
2 (…) il y a deux choses qui embarrassent le petit garçon : combien faut-il de riz à peu près, chaque jour, ou deux fois par jour, pour écarter, pour tenir en respect la faim véritable ? Une poignée ? Mais qu'est-ce qu'une poignée ? Pour empêcher un petit garçon de trop souffrir de la faim, est-ce une poignée de petit garçon qu'il faut, ou une poignée de grande personne ? Et puis combien y a-t-il de poignées dans une livre ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VI, IX, p. 74.
(V. 1190, a puignies). À poignées, par poignées : à pleines mains, et, fig., en abondance. || Jeter l'or à poignées.(Fin XIIIe). Fig. Avec prodigalité.
3 (…) il jette l'or à poignées comme un semeur le grain.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XVI.
4 Madame, vous pouvez recueillir le grain des calomnies semées par monsieur Paul Vence et me le jeter à poignées.
France, le Lys rouge, XVII.
2 (V. 1180). Petit nombre (de personnes). || Une poignée de drôles (→ Dominer, cit. 10), de factieux (→ Énergumène, cit. 4). Quarteron. || Une poignée d'hommes raisonnables (→ Endiguer, cit. 2), d'intellectuels (cit. 10). || Une poignée de gens (→ Nature, cit. 42).Absolt. || Une poignée (→ Élite, cit. 3). || Nous n'étions qu'une poignée (Contr. : foule).
5 Le maréchal, qui n'avait qu'une poignée d'hommes, conçut un plan pour l'exécution duquel il lui aurait fallu trente mille soldats.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 194.
3 (Puignie, XIIIe; poignée, XVIe). Partie d'un objet (arme, instrument, outil, ustensile) ou élément adaptable à un objet, et spécialement disposé pour être saisi, tenu avec la main serrée. REM. À la différence du manche, la poignée est spécialement adaptée à la main; elle peut être de diverses formes : droite (comme le manche), coudée, en anneau, en anse, ronde ou ovoïde (bouton).Poignée d'épée (→ Espada, cit.; muleta, cit. 1), de sabre, munie d'une garde, d'un pommeau. || Poignée droite de dague, de fleuret (en parlant d'un couteau, d'un poignard, on dit manche). || Poignée d'un pistolet, d'une mitraillette… || Poignées de mitrailleuse.Manche à poignée (d'une pelle…; d'un parapluie).Canne à poignée argentée et orfévrée (→ Paletot, cit.). || Poignée de bois d'une manivelle. || Poignée d'une anse de seau. || Poignée de couvercle, de tiroir… || Poignée d'une valise, d'une malle, d'un sac.Poignée (en boucle, en étrier) d'une sonnette, d'un signal d'alarme. aussi Pied-de-biche.Spécialt. || Poignée de porte. Bec (de cane), béquille. || Ferrure à poignée tournante. Crémone, espagnolette. || Tourner la poignée (→ 1. geste, cit. 16). || Poignée de portière (d'automobile).Poignée de frein, de guidon (de bicyclette). || Poignée mobile, articulée, servant à commander un mécanisme. Manette. || Poignées d'outils. Manicle.
6 À côté d'une jolie plaque de serrure gothique il y a sur cette porte une poignée de fer à trèfles, posée de biais.
Hugo, les Misérables, II, I, II.
7 (…) sa paume se colla sur la poignée de la grille, appuya doucement (…) Elle se mordit les lèvres et tira la poignée à elle; quelque chose résistait. Alors elle saisit la poignée à pleine main et tira violemment (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, I, VII.
7.1 (Les portes) étroites et hautes, avec leur poignée de porcelaine blanche, brillante, qui se détache sur la peinture mate et sombre, masse arrondie en forme d'œuf (…)
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 102.
(1765). Pièce de protection pour saisir un objet chaud (par le manche, l'anse, le bord, la poignée…). || Poignée en feutre, en rotin… || Poignée pour fer à repasser.
Techn. || Poignée d'acier utilisée pour tenir la lime. Arbalète.Poignée de graveur sur pierre : manche auquel la pierre est fixée.(1875). Traverse du battant d'un métier à tisser à main, qui maintient le peigne verticalement.(XXe). Ciseau à froid utilisé par les tailleurs de pierre.
4 Poignée de main (1845) : action de serrer avec la main, geste par lequel on saisit la main de qqn pour la serrer. Shake-hand. || Saluer, dire bonjour, au revoir à qqn en lui donnant une poignée de main. || Vigoureuse, brutale poignée de main. || Poignée de main molle, chaleureuse, cordiale… || Échanger (cit. 8) une rapide poignée de main (→ aussi Échange, cit. 12). || Flagorneur (cit.) qui distribue les poignées de main.
8 Il lui prit la main et la serra, avec la raideur qu'on met dans ce geste quand on veut montrer que c'est une poignée de mains (sic) pleine d'intentions, qui n'a rien de commun avec les poignées de mains banales.
Montherlant, les Célibataires, II, VI.
9 « Si vous voulez, mettez votre main sur mon avant-bras, sur la manche. Pas sur la peau ». Ils se tinrent ainsi dans le geste de la « poignée de main » des Romains de l'antiquité, qui était une « poignée d'avant-bras ».
Montherlant, les Lépreuses, II, XXI.
5 Loc. fam. Poignées d'amour : amas adipeux autour des hanches de qqn.

Encyclopédie Universelle. 2012.