encoignure [ ɑ̃kɔɲyr; ɑ̃kwaɲyr ] n. f.
1 ♦ Angle intérieur formé par la rencontre de deux pans de mur. ⇒ coin. « Le lit était placé dans l'encoignure » (Bosco).
2 ♦ (1787) Petit meuble servant d'armoire, d'étagère, conçu pour être placé dans l'angle d'une pièce.
● encoignure nom féminin (de coin) Angle intérieur formé par deux murs qui se touchent. Petit meuble triangulaire destiné à garnir l'angle d'une pièce. (Très à la mode, par paires, au XVIIIe s.) ● encoignure (difficultés) nom féminin (de coin) Prononciation En principe, [̃ ;&ph95; ;ɔ ;&ph109; ;ʀ], avec -oi- prononcé o, comme dans rognon. Remarque L'usage contemporain tend à aligner la prononciation sur la graphie et le -oi- est souvent articulé aujourd'hui comme dans poignet. ● encoignure (synonymes) nom féminin (de coin) Angle intérieur formé par deux murs qui se touchent.
Synonymes :
- coin
encoignure
n. f. Angle rentrant formé par la jonction de deux pans de mur.
⇒ENCOIGNURE, ENCOGNURE, subst. fém.
Angle rentrant ou saillant formé par deux murs; coin. Mur d'encoignure, encoignure de la fenêtre. Je me représentais un château du temps de Henri IV avec ses toits pointus couverts d'ardoises et sa face rougeâtre aux encoignures dentelées de pierres jaunies (NERVAL, Fille, Sylvie, 1854, p. 594).
♦ En partic. Angle saillant formé par une ou plusieurs maisons à l'intersection de deux rues. Il vit une jeune fille debout sur la porte d'une boutique située à l'encoignure du quai d'Anjou (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 37). Un petit café tout en vitres, à l'encognure d'une place (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 145).
— P. méton. Mobilier de petite taille (armoire, buffet, chaise, commode, étagère, etc.) de forme triangulaire destiné à être placé dans un coin :
• Une variété de la commode est l'encoignure. C'est en somme une petite commode destinée à être placée dans l'angle d'une pièce. Elle est donc de plan triangulaire et close par un vantail cintré. Les encoignures se fabriquaient par deux.
VIAUX, Le Meuble en France, 1962, p. 101.
Prononc. et Orth. :[] ou sous l'influence de la graph. oi []. La prononc. région. [-] est donnée seule ds FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, NOD. 1844, LITTRÉ, DG, PASSY 1914, DUB., Lar. Lang. fr. On admet aussi [--] ds BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB. et WARN. 1968. S'il peut y avoir l'influence de la graph. sur la prononc. il y a également influence de la prononc. sur l'orth. et de nombreux dict. notent encoignure ou encognure (cf. FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, BESCH. 1845, Lar. 19e-Lar. 20e et Lar. Lang. fr., LITTRÉ, DG et QUILLET 1965). Le mot est ds Ac. 1694-1932 uniquement s.v. encoignure, les éd. de 1798 et de 1878 soulignant cependant que ,,plusieurs écrivent encognure parce qu'on ne prononce plus l'i``. Pour ce mot cf. empoigne(r). Étymol. et Hist. 1. 1504 « coin formé par la jonction de deux murs » encongneure (Pièces sur l'hotel de Clisson ds Bibliothèque de l'École des Chartes, t. 21, p. 451); 2. 1750 « meuble d'angle » (Affiches de Paris, n° du lundy 22 juin 1750, vente après décès du Sieur Gersaint ds HAVARD, s.v.). Dér. de encoigner; suff. -ure. Fréq. abs. littér. :165. Bbg. ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 127. — CAGNON (M.), SMITH (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, n° 18, p. 107.
encoignure [ɑ̃kwaɲyʀ] n. f.
ÉTYM. 1504; de encoigner.
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1 Angle intérieur formé par la rencontre de deux pans de mur. ⇒ Coin. || Pierre d'encoignure ou pierre d'angle. || Lit placé dans l'encoignure (→ Démolisseur, cit. 2). || Se dissimuler dans une encoignure. || Encoignure d'un comble. ⇒ Arêtier.
1 (…) une maison de pierre de taille, raffermie dans les encoignures par des mains de fer (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 124.
2 (…) un château du temps de Henri IV avec ses toits pointus couverts d'ardoises et sa face rougeâtre aux encoignures dentelées de pierres jaunies (…)
Nerval, les Filles du feu, « Sylvie », II.
3 Elle (la chambre) était sombre, à cause des rideaux tirés et d'un papier peint à ramages couleur de bois. Le lit était placé dans l'encoignure.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 250.
4 Au bout de cinq ou six marches, l'escalier semble tourner, vers la droite. Le soldat distingue à présent le mur du fond. Là, collée le plus qu'elle peut dans l'encoignure (…) il y a une femme (…)
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 55.
♦ Spécialt. Angle formé par les maisons à l'intersection de deux rues.
5 À l'encoignure d'une de ces rues, ils arrivèrent à ce petit bar, où les garçons et le patron reçurent amicalement l'inconnu (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 881.
2 (1750). Petit meuble servant d'armoire, d'étagère, fait de manière à être placé dans un coin, dans un angle d'appartement. || Une encoignure de bois de cerisier (Académie). ⇒ Écoinçon (meuble en écoinçon).
6 Aux quatre angles de cette salle, se trouvaient des encoignures, espèces de buffets terminés par de crasseuses étagères.
Balzac, Eugénie Grandet, éd. 1838, p. 51.
REM. L'Académie préconise désormais l'orthographe encognure [ɑ̃kɔɲyʀ].
Encyclopédie Universelle. 2012.