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mouchette

mouchette [ muʃɛt ] n. f.
mouhetes 1394; de moucher
IAu plur. Anciennt Ciseaux qui servaient à moucher les chandelles. « Ayant pris les mouchettes pour moucher la chandelle » ( Zola). IIArchit.
1Rebord saillant du larmier d'une corniche.
2Motif en ellipse des fenêtrages du gothique flamboyant.

mouchette nom féminin (de moucher) Dans une fenêtre de style gothique flamboyant, soufflet aux contours en courbe et contre-courbe. Partie saillante du larmier d'une corniche. Rabot avec lequel le menuisier fait et arrondit les baguettes. Moulure ou profil ornemental obtenu avec cet outil.

⇒MOUCHETTE, subst. fém.
Gén. au plur.
A. — Petit ustensile qui sert à moucher les chandelles. Synon. arg. tranche ardent. Palmyre, ayant pris les mouchettes pour moucher la chandelle, la moucha si bas, qu'elle l'éteignit (ZOLA, Terre, 1887, p.76):
1. Elles [les bougies] n'offraient pas, sans doute, cet avantage que les mèches, imprégnées d'acide borique, ont de se vitrifier au fur et à mesure de leur combustion, et de se consumer entièrement, mais Cyrus Smith ayant fabriqué une belle paire de mouchettes, ces bougies furent grandement appréciées pendant les veillées de Granite-House...
VERNE, Île myst., 1874, p.182.
En compos. Porte-mouchette. Le grand cabinet de l'empereur, réaménagé aux Tuileries en 1810-1811, contenait précisément un porte-mouchette complet, en vermeil, fourni par Odiot (ainsi qu'un bougeoir à cuvette) (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p.56).
P. anal.
MENUIS. Rabot pour former et arrondir les baguettes. (Dict. XIXe et XXe s.). En appos. Si l'on voulait une garniture plus ornée qu'un simple boudin, on se servirait pour dresser les bandelettes, au lieu d'un simple rabot mouchette, d'un rond entre deux carrés, d'une doucine et autre moulure (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p.229).
♦Pince que l'on fixe dans la cloison nasale d'un animal afin de le maîtriser. L'inoculation se fait sur l'animal debout; un aide tient la tête et applique des mouchettes s'il est nécessaire; un autre immobilise avec une plate-longe le membre postérieur (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p.379).
B.Spécialement
1. ARCHIT. ,,Partie saillante du larmier d'une corniche en forme de petit rebord qui prend au devant du coupe-larme taillé en sous-face pour obliger la goutte d'eau à tomber`` (NOËL 1968). Il est vrai que la corniche encadrant le plafond était nervée et profilée en bandeau et à gorge (...); il est vrai qu'elle était sans saillie, larmier, coupe-larme et mouchette chassant et rejetant la pluie qui ne pleut pas (BOREL, Champavert, 1833, p.9).
2. ARTS APPLIQUÉS
,,Moulure à fond convexe délimitée par deux grains d'orge`` (AUD.-THIV. Ameubl. 1974).
,,Chez les lapidaires faussetiers, nom donné à la partie la plus grossière d'un mélange de terre de Normandie et de ciment de terre cuite pilé à la grosseur de la graine de navet`` (LITTRÉ Suppl. 1877).
3. CONSTR. Gravois ou résidus qui restent dans le crible ou le tamis après qu'on a passé le plâtre. Les grains restant du plâtre au panier quand il est passé au tamis se nomment les mouchettes (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1929, p.128).
C.Fam. Des mouchettes! Locution exclamative à valeur de refus. Synon. des clous, des nèfles!:
2. — Voulez-vous du mariage? Oui. — Allons-y, bel homme; vous n'en voulez pas? — des mouchettes alors; vous faites de la poussière dans la chambre, je vais vous épousseter. — Ça te va-t-il? Mais réponds donc, tu es là comme une empotée qui n'entendrait rien!
HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.157.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694 (au plur.). Étymol. et Hist. 1. Subst. fém. plur. a) 1399, 20 févr. «instrument en forme de ciseaux avec lequel on mouche les bougies» moichotes (Inv. de meubles de la mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or ds GDF.); 1523 mouchettes (Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens ds GDF. Compl.); b) 1676 «espèce de rabot» (FÉLIBIEN); 1690 subst. fém. sing. (FUR.); c) 1896 «instrument en forme de pinces servant à saisir le nez des animaux qu'on veut maîtriser» (NOCARD, LECLAINCHE, loc. cit.); 2. subst. fém. sing. a) 1676 «partie saillante du larmier d'une corniche» (FÉLIBIEN); b) 1868 «résidu du plâtre passé au sas» (LITTRÉ). Dér. de moucher; suff. -ette. Fréq. abs. littér.:10. Bbg. GILLIÉRON (J.). Pathol. et thérapeutique verbales. Genève-Paris, 1977, p.29, 44, 48, 59. — QUEM. DDL t. 3. — THOMAS (A.) Nouv. Essais 1904, p.352.

mouchette [muʃɛt] n. f.
ÉTYM. 1394, mouhetes; moichote, 1399, dans un texte bourguignon, Hatzfeld; de moucher.
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I N. f. pl. || Mouchettes.
1 Anciennt. Ciseaux qui servaient à moucher les chandelles. || Une paire de mouchettes.
0 (…) Palmyre, ayant pris les mouchettes pour moucher la chandelle, la moucha si bas, qu'elle s'éteignit.
Zola, la Terre, I, V.
2 (XXe). Instrument qui sert à pincer la cloison nasale des taureaux et permet ainsi de les maîtriser et de les conduire. Anneau. || Mettre les mouchettes à un taureau.
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II
1 (1676). Archit. Rebord saillant du larmier d'une corniche qui empêche que l'eau ne coule en dessous.
2 (XXe). Archit. Motif en ellipse des fenêtrages du gothique flamboyant.
3 (1676). Techn. Rabot qui sert à former et arrondir les baguettes.

Encyclopédie Universelle. 2012.