coudée [ kude ] n. f.
1 ♦ Anciennt Mesure de longueur de 50 cm. « un rouleau de parchemin long de vingt coudées » (Claudel). — Loc. fig. Dépasser qqn de cent coudées, lui être bien supérieur.
2 ♦ (1580) Avoir les coudées franches, la liberté d'agir.
● coudée nom féminin (de coude) Ancienne mesure de longueur, définie comme la distance du coude à l'extrémité du grand doigt, lorsque le bras et l'avant-bras sont pliés en équerre et que la main est ouverte. (Dans l'Antiquité, la coudée valait un pied et demi, soit un peu plus de 0,443 m.) ● coudée (expressions) nom féminin (de coude) Avoir les coudées franches, avoir la possibilité d'agir librement. De cent coudées, d'une façon considérable, de beaucoup. ● coudée (homonymes) nom féminin (de coude) couder verbe
coudée
n. f.
d1./d Anc. Mesure de longueur (env. 0,50 m).
d2./d Loc. mod. Avoir les coudées franches: pouvoir agir librement, sans contrainte.
⇒COUDÉE, subst. fém.
A.— Anc. Mesure de longueur approximative en usage chez les Anciens, représentant la distance du coude à l'extrémité des doigts, soit 50 cm environ. Elles [les palmes] ont une coudée de longueur et deux pouces de largeur (BERN. S.-P., Harm. nat., 1814, p. 66). La forteresse [de Machaerous], dont les murailles étaient hautes de cent vingt coudées (FLAUB., Trois contes, Hérodias, 1877, p. 139). Ils [les saints] sont ravis en extase à deux coudées du sol (ZOLA, Rêve, 1888, p. 26).
— Au fig., littér. Cent, mille coudées. Valeur considérable. Dépasser qqn de cent coudées, être à cent coudées au-dessus de qqn, de qqc. Palestrina, Pergolèse, Bach, Haydn, ces noms de cent coudées (FEUILLET, Sc. et coméd., 1854, p. 93). Il plaçait Alphonse Daudet à mille coudées au-dessus de Dickens (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 172).
B.— P. méton. Espace nécessaire pour remuer les coudes en prenant ces mesures. [Seulement dans la loc. fam. fig.] Avoir les coudées franches. Avoir toute liberté d'action, n'être gêné par rien ni par personne. M. Brisson s'est débarrassé de ses « impedimenta » de programmes pour avoir ses coudées franches dans la noble entreprise de rendre ce pays à lui-même (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 441) :
• Les petites tyrannies qui ne peuvent s'exercer à l'aise, les abus qui n'ont pas les coudées franches (...) jettent les hauts cris contre cette maudite liberté de la presse.
CHATEAUBRIAND, La Liberté de la presse, 1822, p. 194.
Prononc. et Orth. :[kude]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 cotee métrol. (B. DE STE-MAURE, Troie, 24133 ds T.-L.); mil. XIIIe s. [ms. début XIVe s.] codee (Joufroi de Poitiers, éd. P.-B. Fayet et J.-L. Grisby, 574); 1530 couldée (PALSGR., p. 211); 2. 1580 [avoir les] coudées franches « avoir l'espace nécessaire pour remuer les coudes » ici au fig. « avoir la possibilité d'agir librement » (MONTAIGNE, Essais, éd. Thibaudet, I, chap. 39); 1611 au propre (COTGR.). Dér. de coude; suff. -ée; a supplanté l'a. fr., cute (coude) au sens 1. Fréq. abs. littér. :155. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 161. — ROG. 1965, p. 28, 132.
coudée [kude] n. f.
ÉTYM. 1850; couldée, 1530; codee, mil. XIIIe; cotee, v. 1165; de coude.
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1 Anciennt. Mesure de longueur représentant la distance du coude à l'extrémité du majeur, évaluée à 50 centimètres.
1 Alors Dieu dit à Noé : « Fais-toi une arche de bois résineux (…) la longueur de l'arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante coudées et sa hauteur de trente ».
Bible (Crampon), Genèse, VI, 13, 14.
1.1 Le prophète Zacharie voit voler dans les airs un rouleau de parchemin long de vingt coudées et large de dix qui semait la malédiction sur la face de toute la terre.
Claudel, Journal, janv.-févr. 1908.
♦ Fig. || Cent coudées : valeur relativement considérable. — ☑ Loc. Dépasser (qqn) de cent coudées. ☑ Être de cent coudées, à cent coudées au-dessus de quelque chose.
2 (…) Crevel croyait avoir dépassé son bonhomme Birotteau de cent coudées.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 230.
♦ On trouve dans le même sens : mille coudées.
2 ☑ (1580). Loc. Coudées franches : liberté de mouvement, d'action. || Avoir ses coudées franches : être libre. || Donnez-moi mes coudées franches (→ Donner carte blanche).
3 Entrée dans la Sainte-Alliance, la France ne s'en était jamais considérée comme la prisonnière, et après avoir, par ce geste, désarmé les hostilités des « Cours du Nord », elle avait repris ses coudées franches.
Louis Madelin, Talleyrand, XXXVII, p. 397.
Encyclopédie Universelle. 2012.