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paf

1. paf [ paf ] interj.
• 1718; onomat.
Interjection qui exprime un bruit de chute, de coup. Pif, paf ! « Le bouchon de champagne fit paf ! et la bouteille bava » (Aragon). paf 2. paf [ paf ] adj.
• 1806; de paffé, p. p. de se paffer « se gaver »
Pop. Ivre. « Vous avez été joliment paf, hier [...] moi je n'aime pas les gens qui boivent » (Balzac). Elle est paf. Des mecs pafs.

paf (homonymes) adjectif invariable (argot s'empaffer, se gaver de vin) PAF nom masculin paf ! interjectionpaf nom masculin invariable (abréviation de paysage audiovisuel français) Ensemble des chaînes de télévision et de radiodiffusion sonore autorisées à émettre sur le territoire national. ● paf (homonymes) nom masculin invariable (abréviation de paysage audiovisuel français) paf adjectif invariable paf ! interjection

I.
⇒PAF1, PAFF, interj.
A. —[Onomatopée servant à suggérer un accident, un événement soudain ou un bruit de chute, de coup] J'ai connu une femme qui avait une fille dont elle crut être la mère jusqu'à l'âge de quarante ans... et puis, un beau jour, paff! elle découvrit que c'était une autre (FEUILLET, Scènes et prov., 1851, p.137). Je palpe cent francs, je remonte au jeu. Je vois des numéros... Paff! mes cinq louis sur le neuf... Enfoncé! Je sors du jeu. Mes jambes flageolent (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p.102). Si un gosse a seulement manqué l'Évangile, pif! paf! deux paires de claques (BERNANOS, Crime, 1935, p.850).
Rem. Cette interj. est souvent associée à pif1 pour évoquer deux ou plusieurs coups.
B.Empl. adj. inv., région. (Île de France). Grès paf. ,,Grès qui rend sous le choc un son ni trop clair, ni trop étouffé, et qui convient pour le pavage`` (PLAIS.-CAILL. 1958). Pif, le grès résistant; paf, le grès poreux, qui se fendra sous le marteau; pouf, celui qui se dissipera en poussière. Mots rapportés par Morin et confirmés au rocher Fourceau, mais comme langage de bourgeois et d'entrepreneurs, non d'ouvriers (MICHELET, Journal, 1857, p.346).
Prononc.:[paf]. Étymol. et Hist. 1751 paffe! (J.-J. VADÉ, La Pipe cassée, p.9); 1755 paff! (ID., Jérosme et Fanchonnette, p.39). Onomat. évoquant le bruit d'un coup, d'une chute.
II.
⇒PAF2, adj. inv.
Pop. Ivre. Au bout de trois verres, elle cria: je suis paf! Et elle partit d'un éclat de rire (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p.127). Pardi! murmura Augustine, dont la tête roulait sur les épaules, ils [les enfants] sont paf; ils ont chanté comme les grandes personnes (ZOLA, Assommoir, 1877, p.593).
Rem. On relève toutefois qq. rares ex. où cet adj. est accordé: Gervaise en vit deux autres devant le comptoir en train de se gargariser, si pafs, qu'ils se jetaient leur petit verre sous le menton, et imbibaient leur chemise, en croyant se rincer la dalle (ZOLA, Assomoir, 1877, p.704).
Prononc. et Orth.:[paf]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1806 être paff (FRÉDÉRIC et ROSET, M. Rikiki, p.14 ds QUEM. DDL t.19). De paffé, part. passé de se paffer «se gaver» (1827-1948 d'apr. ESN.), synon. de s'empaffer «se gaver d'aliments et de vin» (1790, ibid.), l'un et l'autre étant des apophonies de se piffrer (v. piffre) et s'empiffrer (v. ESN.). Bbg. QUEM. DDL t.19.
III.
⇒PAF3, subst. masc.
Arg. Membre viril. Les tapineuses de la rue Blondel disaient que c'était l'Aristo qu'avait le plus beau paf du secteur (LE BRETON 1960). Ah! je peux dire que j'étais retourné, j'en voyais les trente-six chandelles... et puis aussi des vues salopes, des imaginations cochonnes... qu'étaient à hurler... à rugir... tellement ça me prenait soudain, ça m'empoignait le paf... Ah! le feu du cul! (CÉLINE, Le Pont de Londres, 1961, p.151 ds CELLARD-REY 1980).
Prononc.:[paf]. Étymol. et Hist. 1890 «membre viril» (d'apr. ESN.); 1894 (VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., p.202). Orig. incertaine. Peut-être ext. de paf1 onomat., p. allus. à la métaph. du «coup» (cf. arg. tirer un coup, v. coup) et p.anal. avec les termes offensifs désignant le membre viril: braquemart, dard, pointe, sabre (v. CELLARD-REY). D'apr. ESN. paf serait à rattacher à un comp. du lat. palus «pieu, pal, poteau» (cf. paufer [palus + ferrus] «gros levier de fer», XVe s., v. FEW t.7, p.528).

1. paf [paf] interj.
ÉTYM. 1718; onomatopée.
Interjection qui exprime un bruit de chute, de coup, etc., un accident soudain. || Paf ! Il est tombé par terre (Académie). || Pif ! paf !
0 Le bouchon de champagne fit paf ! et la bouteille bava (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XX.
tableau Principales interjections.
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2. paf [paf] adj. invar. en genre
ÉTYM. 1806 in D. D. L.; abrév. de paffé, p. p. de se paffer, syncope de s'empaffer « se gaver d'aliments et de vin », 1790; onomat. véhiculant l'idée du gonflement. → Pouf.
Pop. Ivre. || Il est déjà complètement paf. || Ils sont pafs. || Elles étaient à moitié pafs.
1 Vous avez été joliment paf, hier. Ah ! papa Camusot, d'abord, moi je n'aime pas les hommes qui boivent (…)
Balzac, les Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 745.
2 Gervaise en vit deux autres devant le comptoir en train de se gargariser, si pafs, qu'ils se jetaient leur petit verre sous le menton, et imbibaient leur chemise, en croyant se rincer la dalle.
Zola, l'Assommoir, t. II, X, p. 148.
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3. paf [paf] n. m.
ÉTYM. Fin XIXe; orig. incert., le rad. paff- peut correspondre à l'idée de « coup ».
Pop., vulg. Sexe de l'homme, pénis.
1 … et puis aussi des vues salopes, des imaginations cochonnes… qu'étaient à hurler… à rugir… tellement ça me prenait soudain, ça m'empoignait le paf… Ah ! le feu du cul !…
Céline, le Pont de Londres, p. 151.
2 L'aube pointait, quelle aube que ce paf auréolé pointant hors du froc du voyou, quelle aube attristante !
Jean Genet, Pompes funèbres, p. 106.
COMP. Saute-au-paf.

Encyclopédie Universelle. 2012.