onomatopée [ ɔnɔmatɔpe ] n. f. ♦ Ling. Création de mot suggérant ou prétendant suggérer par imitation phonétique la chose dénommée; le mot imitatif lui-même. Motivation de l'onomatopée. Onomatopées désignant des sons naturels (ex. atchoum, cocorico, miam-miam, toc-toc) ou artificiels (broum, pin-pon). Les onomatopées servent à former des noms (gazouillis, roucoulement) et des verbes (chuchoter, ronronner, vrombir) dérivés.
● onomatopée nom féminin (bas latin onomatopœia, du grec onomatopoiia, création de mots) Processus permettant la création de mots dont le signifiant est étroitement lié à la perception acoustique des sons émis par des êtres animés ou des objets. Unité lexicale formée par ce processus. (Des mots tels que coucou, froufrou, craquer, miaou, clac, etc., ont une origine onomatopéique.) ● onomatopée (difficultés) nom féminin (bas latin onomatopœia, du grec onomatopoiia, création de mots) Orthographe Aucune consonne n'est doublée. Finale en -ée.
onomatopée
n. f. LING Mot dont le son suggère celui de la chose qu'il dénomme. Cliquetis, glouglou, crac, boum sont des onomatopées.
⇒ONOMATOPÉE, subst. fém.
A. —Création de mots par imitation de sons évoquant l'être ou la chose que l'on veut nommer. Le génie que je suppose pénètre par l'onomatopée dans la nuit de la formation des langues (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p.216):
• 1. ... si l'on remonte à l'état primitif de toutes les langues, que trouvera-t-on à leur origine? Quelques cris plus ou moins articulés, que nous avons appellé interjections, quelques mots la plupart monosyllabes, formés le plus souvent par onomatopée et servant de noms, voilà ce que nous y voyons.
DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p.117.
B. —P. méton. Mot ainsi formé. L'idée de rouge se fi.a sur la crête de coq, puis sur le coq et enfin sur le chant du coq que rendait l'onomatopée coquelicot ou coquericot (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p.192):
• 2. Quant aux onomatopées authentiques (celles du type glou-glou, tic-tac, etc.), non seulement elles sont peu nombreuses, mais leur choix est déjà en quelque mesure arbitraire, puisqu'elles ne sont que l'imitation approximative et déjà à demi conventionnelle de certains bruits...
SAUSS. 1916, p.102.
— P. ext. Cri, son, groupement de sons, accompagnant habituellement certains gestes ou exprimant une sensation, certains sentiments, et grammaticalement proches de l'interjection. Le roi jouait avec son fils, (...), il lui disait de ces folles et vagues paroles, jolies onomatopées que savent créer les mères et les nourrices (BALZAC, Confid. Ruggieri, 1837, p.312). Impossible de rapporter même de loin, le texte de ces propos hachés, sans fil juxtaposés, entrelardés, imbriqués, farcis de monosyllabes, d'onomatopées, de sifflements de la respiration (ARNOUX, Algorithme, 1948, p.127).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1585 «formation de mots imitant un son ou un bruit» (P. THEVENIN ds G. DU BARTAS, La Sepmaine, 87 cité par H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t.32, p.115: mot inventé par onomatopee); 2. 1665 onomatopeie «le mot imitatif lui-même» (E. PASQUIER, Recherches de la France, p.671: des mots [...] que les Grecs appellent Onomatopeies); 1768 onomatopée (DIDEROT, Salon de 1767, p.258). Empr. au b. lat. onomatopoeia, et celui-ci au gr. «création de mots; en partic.: création de mots par imitation de sons», comp. des élém. - , tiré de , - «nom», et -» (-pée). Fréq. abs. littér.:40.
DÉR. Onomatopéique, adj. Qui est relatif à l'onomatopée; qui en présente les caractères. Exclamation onomatopéique; mot d'origine, de formation onomatopéique. C'est-à-dire (...) des imitations ou des reproductions plus ou moins exactes de bruits, de cris existant dans la nature (...) ces imitations, tout onomatopéiques qu'elles soient, ne sont qu'approximatives (GRAMMONT, Vers fr., 1937, p.203). — []. — 1res attest. 1785 onomatopique (P. A. DE PIIS, Harmonie imitative de la lang. fr., p.73 ds Fonds BARBIER: mots onomatopiques), 1826 onomatopéique (A. BALBI, Introd. à l'Atlas ethnographique du globe, p.15); de onomatopée, suff. -ique.
BBG. —BUHLER (K.). L'Onomat. et la fonction représentative du lang. J. de psychol. normale et pathol. 1933, t.30, pp.101-119. — FRESNAULT-DERUELLE (P.). Aux frontières de la lang.: qq. réflexions sur les onomat. ds la bande dessinée. Cah. Lexicol. 1971, n°18, pp.79-88. — MIOT (B.). Dict. des onomat. Paris, 1968, 130 p. — POHL (J.). Six Esquisses. Fr. mod. 1967, t.35, pp.13-15. — REYNVOET (J.-P.). Contribution à l'ét. de l'onomat. brute. Trav. Ling. Gand. 1969, n°1, pp.99-128.
onomatopée [ɔnɔmatɔpe] n. f.
ÉTYM. 1585; bas lat. onomatopoeia, grec onomatopoiia « création (poiein : “faire”) de mots (onoma) ».
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♦ Ling. Création de mot suggérant ou prétendant suggérer par imitation phonétique la chose dénommée; le mot imitatif lui-même. || Onomatopées désignant des sons naturels ou artificiels (cris d'animaux, etc.). || Onomatopées du langage enfantin. || Onomatopée consistant en une véritable création, en un arrangement d'une forme antérieure… || Onomatopées simples, doubles (pan pan !), polysyllabes… — Principales onomatopées employées en français : ahou, aïe, a-reu a-reu, atchoum, bé, berk, beu, bim, bing, blablabla, bof, boum, bredi-breda, broum, brrr, bzitt, bzz, cahin-caha, chut, clic-clac, cloc, cocorico, coin-coin, coquerico, cot cot codac, coucou, couic, crac, cric, cricri, crincrin, croc, cui-cui, dig, ding, drelin, fla, fla-fla, flic flac, floc, flonflon, frou-frou, glouglou, gnan-gnan, gouzi-gouzi, guili-guili, guilleri, han, hi-han, miam-miam, miaou, mimi, ouah, ouille, paf, pan, patapouf, patati-patata, patatras, pif, plaf, ploc, plof, pouêt, pouf, prout, psit, rataplan, ronron, tac, tam-tam, taratata, teuf-teuf, tic-tac, tire-lire, toc-toc, tsoin-tsoin, vlan, vroum, zest, zim boum boum, zzz. || La bande dessinée use volontiers d'onomatopées empruntées à l'anglais (par ex. : sniff, splash…) mais rarement des onomatopées françaises traditionnelles.
♦ Les onomatopées servent à former des noms (crincrin, gazouillis, roucoulement), des interjections (boum, floc), des adverbes (cahin-caha), des verbes (carcailler, chuchoter, chuinter, cliqueter, coasser, crisser, croasser, gazouiller, papoter, piailler, piauler, ronronner, roucouler, susurrer, vrombir, zozoter, etc.); on peut y rattacher certains mots enfantins formés par redoublement de syllabes (maman, papa, toutou, pipi…) et des refrains de chansons (tra la la…). || Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises, de Ch. Nodier (1808). REM. Cet ouvrage donne à onomatopée un sens très large, englobant tous les mots supposés avoir une origine expressive, au nom d'une théorie « imitative » de l'origine du langage.
1 (…) elle parlait à son fils, âgé de vingt mois, ce langage tout en onomatopées qui fait sourire les enfants (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 342.
2 (…) palpitations furieuses du cœur et des sens, ordres impérieux de la chair, tout le dictionnaire des onomatopées de l'amour se fait entendre ici (dans l'ouverture de Tannhäuser).
Baudelaire, l'Art romantique, « R. Wagner », III.
3 Comme elles n'imitent les bruits que d'une façon plus ou moins exacte, en général, les onomatopées diffèrent sensiblement d'une langue à l'autre. Ainsi le cri du canard, comme le note Nyrop (Gramm. hist., t. III, p. 18), est rendue en français par couin couin (…) en danois par rap rap, en allemand par gack gack (…) en roumain par mac mac (…) en russe par kriak, en anglais par quack (…)
M. Grevisse, le Bon Usage, 151.
4 À ces réserves de son colonel favori, Tokor, contré dans son désir, opposait des arguments très personnels : « Ah !… » — toutes les répliques de Tokor commençaient par cette onomatopée exclamative qui exprimait dans sa bouche tous les sentiments possibles s'étendant de la haine à l'adoration (…) l'onomatopée enracinait chaque parole du roi dans cette espèce de bruitage informe et chaotique précédant toute rationalisation du discours (…)
P. Grainville, les Flamboyants, p. 242.
➪ tableau Principales interjections.
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DÉR. Onomatopéique.
Encyclopédie Universelle. 2012.