Akademik

ministre

ministre [ ministr ] n. m.
XIIe; lat. minister « serviteur »
IVx ou spécialt Celui qui est chargé d'une fonction, d'un office.
1(XVIe) Relig. Celui qui a la charge (du culte divin), agit au nom de Dieu. ecclésiastique, prêtre. L'aumônier, ministre du culte dans une communauté.
Spécialt (XVIe) Pasteur protestant.
2Vx Personne qui est chargée d'une fonction, d'un office, personne qu'on utilise pour l'accomplissement de qqch. serviteur.
II(XVIIe) Ministre d'État, et absolt ministre. REM. Le féminin la ministre, grammaticalement correct, commence à être employé.
1Anciennt Chef d'un grand service public permanent. Louvois, ce grand ministre.
2 N. m. et f. Mod. Agent supérieur du pouvoir exécutif; homme ou femme d'État placé(e) à la tête d'un département ministériel ou ministère. Nomination d'un ministre. Fonction de ministre. ministère, portefeuille. Madame la ministre ou Madame le ministre. « Député demain, après-demain je puis être ministre et alors je te prends à mon cabinet » (Aragon). Ensemble des ministres. cabinet, gouvernement, ministère. Décret pris en Conseil des ministres. Ministre de l'Éducation nationale (grand maître de l'Université), des Finances, de l'Intérieur. Un ancien ministre. Premier ministre : chef du gouvernement (en régime parlementaire), nommé par le président de la République. « les opposants politiques dont la première ministre » (Le Monde, 1998). Ministre sans portefeuille : membre du cabinet qui n'est pas à la tête d'un département ministériel. Ministre d'État : ministre sans portefeuille. Ministre de tutelle. Ministres et secrétaires d'État. Au Canada, Chef du gouvernement et chef du Conseil des ministres (chef du parti politique majoritaire à l'Assemblée nationale, ou d'une coalition).
Par appos. Bureau ministre : bureau plat de grande taille, à tiroirs latéraux. Papier ministre, de format officiel.
Loc. fam. Un courrier de ministre, très abondant.
3Dr. internat. Agent diplomatique de rang immédiatement inférieur à celui d'ambassadeur et chargé de représenter son gouvernement à l'étranger. Ministre plénipotentiaire. Ministre conseiller dans une ambassade. Ministre résident : agent de la troisième classe (après les ministres plénipotentiaires et avant les chargés d'affaires).

ministre nom (latin minister, -tri, serviteur) Membre du gouvernement d'un État à la tête d'un département ministériel. Petit passereau d'Amérique du Nord, au mâle bleu, à la femelle terne, souvent élevé en volière. ● ministre (citations) nom (latin minister, -tri, serviteur) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Bon appétit, Messieurs ! Ô ministres intègres ! Conseillers vertueux ! Voilà votre façon De servir, serviteurs qui pillez la maison. Ruy Blas, III, 2, Ruy Blas Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz Montmirail 1613-Paris 1679 Il n'y a rien de si fâcheux que d'être le ministre d'un prince dont l'on n'est pas le favori. Mémoires Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz Montmirail 1613-Paris 1679 […] Il sied encore plus mal à un ministre de dire des sottises que d'en faire. Mémoiresministre (difficultés) nom (latin minister, -tri, serviteur) Genre L'emploi du mot au féminin est désormais admis en France, même dans l'usage protocolaire : Mme la ministre de la Défense. La ministre du Budget. Remarque Dans les autres pays francophones, notamment en Belgique, au Canada et en Suisse, l'emploi de ministre au féminin est admis depuis longtemps. Orthographe 1. On écrit : le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Santé, etc., avec la majuscule au complément, comme pour ministère. - On écrit : le Premier ministre avec une majuscule à premier et une minuscule à ministre. 2. Ministre reste toujours au singulier dans les quelques locutions où il est employé en apposition : des bureaux ministre, des papiers ministre.ministre (expressions) nom (latin minister, -tri, serviteur) Bureau ministre, qui a une série de tiroirs superposés de chaque côté, de la table au sol. Ministre d'État, ministre sans portefeuille nommé pour des raisons d'équilibre politique ; titre honorifique attribué à certains ministres en raison de leur personnalité ou de l'importance que l'on veut donner à leur domaine ; sous l'Ancien Régime, membre du Conseil d'en haut. Ministre délégué, chargé d'exercer pour le compte du Premier ministre certaines des missions de ce dernier. Ministre général, supérieur général des Frères mineurs. Ministre des sacrements, dans l'Église catholique, personne habilitée à administrer un sacrement. Papier ministre, synonyme de papier tellière. Père ministre, religieux chargé, dans certains ordres (jésuites), de l'administration temporelle. Premier ministre, le chef du gouvernement, dans certains régimes parlementaires. ● ministre (synonymes) nom (latin minister, -tri, serviteur) Papier ministre
Synonymes :
- papier tellière
ministre nom masculin Vieux. Pasteur de l'Église réformée. ● ministre (expressions) nom masculin Ministre du culte, en droit français, personne reconnue comme représentant officiel d'une Église.

ministre
n.
d1./d n. m. Membre du gouvernement qui dirige un ensemble de services publics. Ministre des Finances. Les délibérations du Conseil des ministres. Madame le ministre de l'Industrie.
n. (Québec) Madame la ministre.
Ministre d'état: titre honorifique attribué à certains ministres qui entrent au gouvernement en fonction de leur personnalité ou de leur représentativité.
Ministre sans portefeuille, qui fait partie du gouvernement sans être à la tête d'un ministère.
|| Premier ministre: chef du gouvernement.
d2./d n. m. Agent diplomatique de rang inférieur à celui d'ambassadeur. Ministre plénipotentiaire.
d3./d n. m. (En appos.) Papier ministre, de grand format.
Bureau ministre, de grande taille.
d4./d n. m. RELIG Ecclésiastique. Ministre du culte.
|| Pasteur protestant.
d5./d n. m. (France rég.) Syn. de chat (sens 1).

⇒MINISTRE, subst. masc.
A.Vieilli. Celui qui est chargé de remplir une fonction, un office, d'exécuter une tâche pour le service de quelqu'un, d'accomplir le dessein d'autrui. S'il [le pouvoir] néglige de légitimer sa puissance, en l'employant à faire régner les lois naturelles ou divines des sociétés, il cesse d'être le ministre de la bonté de Dieu sur les hommes, et il n'est plus que l'instrument de sa justice (BONALD, Législ. primit., t.1, 1802, p.147). Ma visite fut un trait de lumière pour la comtesse qui voulut voir en moi le ministre des vengeances du comte (BALZAC, Gobseck, 1830, p.427). Un officier accourut élevant un papier au-dessus de sa tête: Arrête! cria-t-il au bourreau. L'officier s'approcha, monta sur l'échafaud, et remit une cédule impériale aux ministres de la justice (MÉRIMÉE, Faux Démétrius, 1853, p.196):
1. ... ces mots [Chirurgie, Chirurgiens] sonnent bien différemment aux oreilles selon les heures (...). Tantôt c'est une science, un art, une profession qu'ils signifient à l'esprit. Mais tantôt c'est le pathétique le plus intense qui s'y attache. Vous êtes les ministres les plus entreprenants de la volonté de vivre. Mais aussi vous faites trembler.
VALÉRY, Variété V, 1944, p.44.
RELIG. Prêtre d'une religion, considéré comme intermédiaire entre la divinité et les croyants et chargé de célébrer le culte divin. Ministre du culte. Dieu a établi Mahomet son ministre sur la terre; il lui a livré le monde pour soumettre par le sabre celui qui refuse de croire à sa loi (VOLNEY, Ruines, 1791, p.167). Les prêtres sont, à proprement parler, les ministres de la Providence, interprètes tour à tour de ses volontés vis-à-vis de nous et de ses désirs auprès d'elle (J. SIMON, Relig. natur., 1856, p.353). Dans chaque commune, les établissements sont placés sous le contrôle du maire, mais aussi des ministres du culte (curé, pasteur ou rabbin) (Encyclop. éduc., 1960, p.21).
RELIG. CATH. Prêtre, religieux chargé des fonctions sacerdotales, de célébrer le culte, de propager la foi, d'administrer les sacrements, de remplir une fonction à titre de serviteur du Christ et de l'Église. Ministres des autels. L'Église dont je suis le ministre (DUPANLOUP, Journal, 1876, p.45). Il [le curé de Lourdes] se prit à croire aveuglément en elle [Bernadette] (...). Pourquoi écarter le miracle... ? Ce n'était pas à un ministre de la religion, si prudent fût-il, qu'il appartenait de faire l'esprit fort, lorsque des populations entières s'agenouillaient (ZOLA, Lourdes, 1894, p.35):
2. Le ministre de Dieu, qui t'attend au confessionnal, ne te demande, lui, que quelques larmes pour laver toutes les souillures de ton âme; car il tient son pouvoir du Maître de la bonté infinie, qui, sur le Calvaire, pardonnait au larron repenti et lui ouvrait, par surcroît, le splendide chemin du Paradis et de la vie éternelle.
COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p.189.
SYNT. Ministre de Jésus-Christ, de l'Évangile, de la parole de Dieu; ministre de la religion; ministre de l'Église.
Absol. L'héritier d'un petit patrimoine, un ministre de campagne, un rentier tranquille peuvent calculer ce qu'ils ont (SENANCOUR, Obermann, t.2, 1840, p.107):
3. ... je tenais les curés pour des bêtes curieuses; bien qu'ils fussent les ministres de ma confession, ils m'étaient plus étrangers que les pasteurs, à cause de leur robe et du célibat.
SARTRE, Mots, 1964, p.82.
RELIG. RÉFORMÉE et PROTESTANTE. Ministre (du Saint Évangile), (de la parole de Dieu). Celui qui fait le prêche et est chargé des fonctions relatives au culte. Ministre calviniste, anglican. [Le] docteur Young, ministre de l'Église anglicane, dont la fille mourut à Montpellier (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.281). L'un de ces hommes (...) portait l'habit noir et la chevelure ronde des ministres luthériens (HUGO, Han d'Isl., 1823, p.147):
4. Cela seulement, et les allées et venues de trois ministres protestants, reconnaissables à la longue redingote noire, au petit collet blanc (...) valait-il la peine d'avoir quitté le délicieux Paris d'été...?
BOURGET, Ét. angl., 1888, p.114.
B. —Homme d'État chargé d'administrer les affaires publiques. Les ministres sont toujours Sully et Colbert (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.285). V. ministériel ex. 3.
1. HIST. Sous l'Ancien Régime, délégué de l'autorité royale chargé par le roi du gouvernement du pays. Synon. principal ministre:
5. Les inimitiés de collége sont les plus durables et les plus envenimées. Richelieu, devenu cardinal et ministre, fit brûler vif, comme sorcier, Urbain Grandier, pour lui avoir disputé une thèse dans sa licence de Sorbonne.
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.309.
2. Mod. Personnalité choisie par le chef du gouvernement pour être membre du gouvernement, administrer les affaires de l'État à la tête d'un ministère en étant responsable ou non devant le Parlement selon que le régime est parlementaire, présidentiel ou conventionnel. Ministre de l'Éducation Nationale, de la Marine, de la Guerre, des Affaires Étrangères, des Finances. V. ministère ex. 10, ministériel ex. 3:
6. Il se peut que (...) la bourgeoisie d'Italie, d'Allemagne, de Belgique, soit conduite à étendre les droits constitutionnels du peuple, à revendiquer la plénitude du suffrage universel, la vérité du régime parlementaire, la responsabilité des ministres devant le Parlement.
JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.XXXII.
Rem. On dit Madame le Ministre à une femme ministre, et Monsieur le Ministre à un secrétaire d'État.
Conseil des ministres. Séance périodiquement tenue par l'ensemble des ministres se réunissant sous la présidence du chef du gouvernement sous les IIIe et IVe Républiques, et du chef de l'État depuis 1958. (Ds Ac. 1935, Lar. Lang. fr.).
Ministre d'État, ministre sans portefeuille. Avant 1958, ministre sans portefeuille appelé à siéger au gouvernement en raison de sa personnalité propre ou d'un dosage politique au sein de l'exécutif, mais qui n'est pas placé à la tête d'un département ministériel et qui, sous la Restauration, l'Empire et la IIIe République, était plus particulièrement chargé des rapports du gouvernement avec les Chambres. Tout était pris, même la présidence de la Cour des comptes, et les ministres d'État n'étaient point encore imaginés (REYBAUD, J.Paturot, 1842, p.387). Le titre de «ministre d'État» revêt un caractère honorifique; il peut s'appliquer en particulier aux ministres détenant leurs attributions de délégations du chef du gouvernement (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.86):
7. Madame de Montcalm m'avait dit de la part de son frère qu'il n'y avait plus de ministère vacant; mais que si mes deux amis voulaient entrer au conseil comme ministres d'État sans portefeuille, le Roi en serait charmé, promettant mieux pour la suite.
CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.43.
Premier ministre. Chef de gouvernement; sous la Constitution de 1958, celui qui, nommé par le Président de la République, est chargé de constituer le gouvernement dont il est le chef et qui à ce titre possède la direction générale des affaires de l'État. Synon. (sous les IIIe et IVe Républiques) Président du Conseil:
8. Un premier ministre n'a pas des collègues; il a des commis. Toutes les affaires importantes il les évoque, les accapare, les décide sans les ministres spéciaux, quelquefois contre les ministres spéciaux. On voudrait se révolter; on ne le peut pas: la vie du cabinet dépend de la parole, du talent, de l'influence de ce chef de file...
REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.385.
P. métaph. Nanon, laquelle en sa qualité de premier ministre de Grandet prenait parfois une importance énorme aux yeux d'Eugénie et de sa mère (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.85).
Région. (Canada). Sous-ministre.
Vice-ministre.
C. DR. INTERNAT. Agent diplomatique de haut rang. Vous avez assurément de belles connaissances à Athènes? — Je connais le ministre d'Angleterre (ABOUT, Roi mont., 1857, p.100). Le 5 juin, j'ai remis au ministre des États-Unis au Caire une note destinée à son gouvernement (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p.421).
Ministre plénipotentiaire. Agent diplomatique de rang immédiatement inférieur à celui d'ambassadeur, qui représente, muni des pleins pouvoirs, son gouvernement auprès d'un gouvernement étranger et dirige la légation dans les pays où n'existe pas d'ambassade. Alfred: (...) je suis nommé, à compter d'aujourd'hui, je crois, ministre plénipotentiaire à Bade (DUMAS père, Angèle, 1834, III, 1, p.158):
9. ... le marquis de Norpois (...) avait été ministre plénipotentiaire avant la guerre et ambassadeur au seize mai, et, malgré cela, au grand étonnement de beaucoup, chargé plusieurs fois, depuis, de représenter la France dans des missions extraordinaires...
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.434.
Ministre résident. Agent diplomatique de rang inférieur à celui de ministre plénipotentiaire. Entre catégories d'agents, selon un classement descendant des ambassadeurs ou légats pontificaux aux ministres plénipotentiaires, puis aux ministres résidents et enfin aux chargés d'affaires (CHAZELLE, Diplom., 1962, 25).
REM. 1. Ministraille, subst. fém., péj. Ensemble des ministres. Jean-Jacques (...) croyait triompher: la «ministraille» allait faire naufrage, Voltaire aussi, qui, bien entendu, était, à ses yeux, le responsable de toutes ces misères (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p.171). 2. -ministre, 2e élém. de compos. a) Bureau(-)ministre, (Bureau ministre, Bureau-ministre)subst. masc. Bureau de grande taille à deux séries de tiroirs latéraux. Elle commença ainsi son histoire: Ma première habitation fut sous un bureau ministre, entre les tiroirs qui descendaient jusqu'à terre (BARRÈS, Enn. Lois, 1893, p.140). Un grand bureau-ministre surchargé de paperasses (COURTELINE, Gend. sans pitié, 1899, 1, p.143). Par une fantaisie subite, elle s'étendit sur le parquet, (...). Elle voyait ainsi le dessous d'un bureau ministre, les pieds contournés de ce meuble élégant (GREEN, Malfaiteur, 1955, p.230). b) Papier(-)ministre, (Papier ministre, Papier-ministre)subst. masc. Papier de format spécial, mesurant quarante-quatre centimètres de long sur trente-trois centimètres de large, de très belle qualité. Envoyez-moi deux ou trois feuilles de papier ministre, à pétition, avec enveloppe ad hoc (SAND, Corresp., t.4, 1861, p.248). [Le sous-préfet] ouvre sur ses genoux sa grande serviette de chagrin gaufré et en tire une large feuille de papier ministre (A. DAUDET, Lettres moulin, 1869, p.133). Il écrivit quelques lignes sur du papier ministre, mit sa lettre dans une enveloppe ministre et suscrivit (VERLAINE, Œuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.359). Le papier tellière ou papier ministre est ainsi nommé parce qu'il fut fabriqué la première fois pour les bureaux de Letellier, ministre de Louis XIV, et employé pour l'impression des circulaires et autres imprimés des grands bureaux (E. LECLERC, Nouv. manuel typogr., 1932, p.550). 3. Ministre(-), (Ministre , Ministre-)(-)ministre, (ministre, -ministre)élém. de compos. Élément entrant dans la constr. de subst. masc., l'autre élém. étant un subst. évoquant une autre fonction institutionnelle et le composé signifiant que la personne considérée est à la fois ministre et ce que l'autre élém. signifie. Député-ministre. Quels furent les derniers sénateurs ministres pendant cette sombre Ve? Pisani, Faure. Ah, ce cher Edgar! (Le Nouvel Observateur, 19 mai 1969, p.19, col.1). Les immeubles collectifs réalisés sous l'impulsion de Jean Royer, le ministre-maire de la ville (Le Point, 22 oct. 1973, p.97, col. 2). 4. Ministre, subst. masc., ornith. Synon. de passerine bleue (v. passerine B).Le Ministre (...) Cet oiseau, appelé Veuve bleue ou Linotte bleue, vit en Amérique du Nord (...). Le Ministre mâle a un plumage brillant, bleu clair, nuancé de vert. Le cou et la tête sont plus sombres, les ailes brunes également bordées de bleu; les pattes brun clair (Ph. DE WAILLY, L'Amateur des oiseaux de cage et de volière, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1964, p.213).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. «celui qui accomplit une tâche au service de quelqu'un» (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 103, 5); 2.1174-76 «celui qui est au service du roi, en détient quelque chose» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 2432); d'où a) 1509 «conseiller d'un souverain» (LEMAIRE DE BELGES, Légende des Vénitiens, éd. J. Stecher, t.3, p.400); 1611 ministres du Roy (COTGR.); 1671 ministre d'État (POMEY); 1861 papier ministre (SAND, loc. cit.); b) 1683 «envoyé d'un gouvernement auprès d'un gouvernement étranger» (BOSSUET, Marie-Thérèse d'Autriche, éd. J. Truchet, p.216); 1834 ministre plénipotentiaire (DUMAS père, loc. cit.). 3. 1174-76 «celui qui est au service de Dieu» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, op. cit., 5483); ca 1250 menistre «celui qui a la charge du culte divin» (Règle cistercienne, 416 ds T.-L.); spéc. dans la relig. protestante 1527 ministre de l'Évangile (HERMINJARD, II, p.59 d'apr. W. RICHARD ds Romanica Helvetica t.57, p.118); 1536 ministre (PIAGET, p.288, ibid.). Empr. au lat. minister, -tri, formé d'apr. magister auquel il s'oppose, «serviteur/maître» (v. ERN.-MEILLET), «serviteur, domestique», «serviteur (d'un dieu)», «instrument, agent», «intermédiaire», lat. chrét. au plur. «serviteurs de Dieu (des anges)» (début IVes. ds BLAISE Lat. chrét.), «serviteurs de Dieu, de la religion» (fin IVes., ibid.), également att. en lat. tardif «dignitaire du palais royal» (663 ds NIERM.), «officier public» (VIIIe-IXe s. ds ST. SCOONES, Les Noms de quelques officiers féodaux, p.132, note 8). Fréq. abs. littér.: 8959. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 20137, b) 8375; XXe s.: a) 11266, b)9653.
DÉR. Ministresse, subst. fém., fam. Épouse de ministre. Il répond quelquefois aux épigrammes de son ministre, et la ministresse l'admire (STENDHAL, L. Leuwen, t.2, 1836, p.303). Pas plus tard qu'il y a huit jours je mets sur Lohengrin la ministresse de l'Instruction Publique. Elle me répond: «Lohengrin? Ah! oui, la dernière revue des Folies-Bergères, il paraît que c'est tordant» (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.605). []. 1res attest. a) ca 1380 «servante» (JEHAN DES PREIS, Geste de Liege, 20424 d'apr. A. SCHELER, Glossaire philologique ds Mém. de l'Ac. royale des sciences, t.44, p.201), 1660 (OUDIN Fr.-Esp.), b)1619 «femme d'un ministre protestant» ([F. GARASSE], Le Rabelais reformé par les ministres, 205 ds QUEM. DDL t.20), att. chez cet aut., puis 1782 «femme de ministre» ([B. DE GUEMADEUC], L'Espion dévalisé, 62-63 ds QUEM. DDL t.26); de ministre, suff. -esse.
BBG. —MACK. t.1 1939, p.68. — QUEM. DDL t.1, 5 (s.v. ministresse); 11. — RICHARD (W.) 1959, p.92, 111; pp.116-119; p.123, 126, 248.

ministre [ministʀ] n. m. et f.
ÉTYM. V. 1175; lat. minister « serviteur ».
———
I N. m. Vx ou spécialt. Celui qui est chargé d'une fonction, d'un office.
1 Relig. Celui qui a la charge (du culte divin), qui agit au nom de Dieu (dans le christianisme, au nom du Christ). || Ministre du Seigneur, de Jésus-Christ, de l'Évangile, de la religion, du culte, des autels… Ecclésiastique, prêtre (→ Honneur, cit. 107; imprécation, cit. 2). || L'aumônier, ministre du culte dans une communauté.Spécialt. Liturgie rom. || Ministre d'un sacrement. || Le prêtre est ministre ordinaire du Baptême, de la Pénitence…, le diacre, ministre extraordinaire du Baptême… || L'évêque (cit. 5), ministre du sacrement de l'Ordre.
1 (…) un théologien enseigné de Dieu, un prédicateur apostolique, ministre non de la lettre, mais de l'esprit de l'Évangile (…)
Bossuet, Oraison funèbre de R. P. Bourgoing.
(XVIe). || Ministre protestant. Pasteur (→ 1. Grave, cit. 12). || Ministre luthérien, calviniste (cit. 1). Absolt. || Le ministre de tel temple (cf. Ronsard : Réponse aux injures et calomnies de je ne sais quels prédicants et ministres de Genève…).
2 (…) madame Cramer engagea un jeune Genevois, qui étudiait pour être ministre protestant, à venir chaque soir, expliquer la Bible à elle et à Aniken (…)
Stendhal, Mina de Vanghel.
2 (V. 1120). Vx. Celui qui est chargé d'une fonction, d'un office, celui qu'on utilise pour l'accomplissement de quelque chose. Instrument, serviteur. || « Les officiers sont les ministres des rois, qui rendent la justice pour eux » (Furetière). || Ministre d'une vengeance infaillible (→ Expiation, cit. 5).
3 Depuis six mois entiers j'ai cru que nuit et jour
Ardente elle veillait au soin de mon amour;
Et c'est moi qui du sien ministre trop fidèle,
Semble depuis six mois ne veiller que pour elle (…)
Racine, Bajazet, IV, 4.
Fig., vx. || « Les foudres, les pestes (…) sont les ministres de la vengeance de Dieu » (Furetière).Polit. || « Le gouvernement n'est que le ministre du souverain » (→ Exécutif, cit. 1, Rousseau).
REM. Dans ce sens, on rencontre ministre au fém., chez Bossuet : « Ses principales ministres (de la justice), la constance, la prudence et la vertu », et chez Racine (Bajazet, IV, 4).
———
II (XVIIe). || Ministre d'État, et, absolt, ministre.
1 N. m. Anciennt (et hist.). « Chef d'un grand service public permanent » (Olivier-Martin). || Louvois, ce grand ministre (→ Centre, cit. 21). || Le premier ministre Fleury (→ Hypocrisie, cit. 4). || Le roi et son ministre (→ Lit, cit. 11), et ses ministres (→ Force, cit. 30). || Ministre favori (→ Autorité, cit. 11). || Ministre dans l'ancien empire ottoman. Vizir.
4 Que d'amis, que de parents naissent en une nuit au nouveau ministre !
La Bruyère, les Caractères, VIII, 57.
5 Le roi avait perdu son premier ministre. Il choisit Zadig pour remplir cette place… (Zadig) se mit à exercer son ministère de son mieux. Il fit sentir à tout le monde le pouvoir sacré des lois, et ne fit sentir à personne le poids de sa dignité. Il ne gêna point les voix du divan, et chaque vizir pouvait avoir un avis sans lui déplaire.
Voltaire, Zadig, VI.
6 (…) la place de Ministre fait d'un homme un tout autre homme (…)
Mirabeau, in Barthou, Mirabeau, XIV.
2 N. (1611). Mod. Agent supérieur du pouvoir exécutif; homme d'État placé à la tête d'un département ministériel ou ministère. Secrétaire (secrétaire ou sous-secrétaire d'État). || Fonction de ministre. Ministère (II., 4.), portefeuille. || Ensemble des ministres. Cabinet, gouvernement (cit. 34), ministère (II., 2.). || Réunion des ministres en Conseil de cabinet. Conseil. || Décret pris en Conseil des ministres. || Le président du Conseil et les ministres (→ Investir, cit. 5). || Le banc des ministres, dans une assemblée parlementaire. || Interpeller un ministre. Interpellation. || Contre-seing des ministres.Les ministres administrent et gouvernent (cit. 42). || Cabinet, secrétariat du ministre. || Circulaire, décision émanant du ministre. || Sous le couvert, la responsabilité du ministre. || Monsieur le ministre.Être, devenir, redevenir ministre (→ Échelon, cit. 2; éclore, cit. 2; filière, cit. 2). || Monsieur X…, ancien ministre. || Nomination, démission, révocation d'un ministre. || Mise en accusation d'un ministre devant la Haute (cit. 39) Cour.Spécialt. || Ministre des Affaires étrangères, de l'Éducation (grand maître de l'Université), des Finances (cit. 2; → fam. Grand argentier), de l'Intérieur (cit. 12) || Son Excellence le ministre…
(1747, Voltaire). || Premier ministre : en régime parlementaire, Chef du gouvernement, nommé par le président de la République.
Au Canada, Chef du gouvernement et chef du Conseil des ministres (chef du parti politique majoritaire à l'Assemblée nationale, ou d'une coalition). Premier (anglicisme).
(1835). Ministre sans portefeuille : membre du cabinet qui n'est pas à la tête d'un département ministériel.(Fin XVIIe). || Ministre d'État : ministre sans portefeuille faisant partie d'un gouvernement pour des raisons d'ordre politique. || Ministre anglais des Finances (cf. Chancelier de l'Échiquier).
7 Les ministres (…) 1o (…) préparent et contresignent les décrets; 2o (…) assurent la direction des services généraux relevant de leur département (…) C'est donc (…) le ministre qui ordonnance les dépenses, gère les biens faisant partie du domaine de l'État, passe les contrats et les marchés (…) 3o Ils ont (…) le pouvoir hiérarchique et le pouvoir disciplinaire (…) 4o Ils exercent la tutelle administrative (…) sur les autorités départementales et communales; 5o Ils jugent dans certains cas peu nombreux.
Louis Rolland, Précis de droit administratif, §192, éd. Dalloz, 1951.
8 Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur la proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.
Le Premier Ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la Défense Nationale. Il assure l'exécution des lois (…) Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres (…)
Les actes du Premier Ministre sont contresignés, le cas échéant, par les ministres chargés de leur exécution.
Constitution de 1958, art. 8, 21 et 22.
Ministre, n. m., s'emploie aussi en parlant d'une femme. Mme X est ministre, est le ministre de… Ministresse (2.). — Au Québec, l'O. L. F. recommandait le féminin une ministre dès le 6 juil. 1979. En France, la, une ministre est devenu usuel en 1997-1998, avec le gouvernement Jospin.
(1931). Par appos. || Bureau ministre : bureau de grande taille, à tiroirs latéraux. || Des bureaux ministres.Papier ministre, de format officiel (0,22 m×0,34 m).
3 N. Dr. internat. Agent diplomatique de rang immédiatement inférieur à celui d'ambassadeur et chargé de représenter son gouvernement à l'étranger. || Le ministre est à la tête d'une légation. || Ministre plénipotentiaire (→ Archive, cit. 4).Ministre résident : agent de la troisième classe (après les ministres plénipotentiaires et avant les chargés d'affaires). → Légation, cit.
9 (…) de secrétaire d'ambassade que j'étais à Rome, le premier consul m'avait nommé ministre plénipotentiaire au Valais.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 158.
Vx. Tout envoyé, tout représentant d'un gouvernement étranger, ambassadeur.
10 (…) les sages ministres des Cours étrangères, qui le trouvent (Louis XIV) aussi convaincant dans ses discours que redoutable par ses armes.
Bossuet, Oraison funèbre de Marie-Thérèse d'Autriche.
DÉR. Ministrable, ministresse.
COMP. Sous-ministre.

Encyclopédie Universelle. 2012.