pasteur [ pastɶr ] n. m.
• 1238; pastur 1050; lat. pastor, oris, cas régime de pastre → pâtre
1 ♦ Vx ou poét. Celui qui garde, fait paître le bétail. ⇒ berger, pâtre. Qui se rapporte à la vie des pasteurs. ⇒ bucolique, pastoral.
♢ Didact. Celui qui vit surtout de l'élevage. Le nomade est un pasteur. Appos. « Les peuples pasteurs ne peuvent se séparer de leurs troupeaux, qui sont leur subsistance » (Montesquieu).
2 ♦ Par métaph. ⇒ chef, conducteur. « Pasteurs des peuples, conducteurs d'hommes, guides et maîtres, c'est là ce qu'étaient mes pères » (Hugo).
♢ (1534) LE BON PASTEUR, qui, dans l'Évangile, retrouve et sauve la brebis égarée; le Christ; chef spirituel.
3 ♦ ( pastur XIIe) Vx Prêtre.
♢ (1541) Mod. Ministre d'un culte protestant. Le pasteur est au temple. La femme du pasteur. Un prêtre catholique et un pasteur protestant. Femme pasteur. Pasteur anglais (⇒ révérend) . REM. Le féminin serait une pasteur.
● pasteur nom masculin (latin pastor, -oris) Éleveur, gardien de troupeaux, dans les sociétés pratiquant le pastoralisme. Vieux. Prêtre ayant charge d'âmes. Ministre de la religion protestante. Littéraire. Chef, guide d'une communauté spirituelle. Poétique. Berger. ● pasteur (citations) nom masculin (latin pastor, -oris) Jean-Pierre Claris de Florian Sauve, Gard, 1755-Sceaux 1794 Académie française, 1788 […] Les loups ne craignent guère Les pasteurs amoureux qui chantent leur bergère. Fables, le Roi et les Deux Bergers Bible Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Évangile selon saint Jean, X, 11 ● pasteur (expressions) nom masculin (latin pastor, -oris) Le Bon Pasteur, le Christ, parce qu'il veille sur les hommes.
Pasteur
(Institut) institut privé de recherches biologiques et médicales, fondé en 1888 (directeur: Pasteur). Il assure aussi la mise au point et la diffusion de vaccins et sérums divers. Situé à Paris, ce centre a des filiales en France et à l'étranger.
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Pasteur
(Louis) (1822 - 1895) biologiste français; créateur de la microbiologie. Il découvrit que la fermentation était due à des organismes vivants, les microbes, et que ceux-ci pouvaient provoquer des maladies infectieuses, notam. la maladie du charbon. Il créa l'asepsie et mit au point la vaccination contre la rage (1885). Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, membre de l'Acad. fr. (1881).
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Pasteur
n. m.
d1./d Vx, poét. Celui qui garde les troupeaux; berger.
|| ETHNOL Celui qui vit essentiellement d'élevage.
— (En appos.) Peuple pasteur.
d2./d Par métaph. Conducteur, chef exerçant sur une communauté humaine une autorité paternelle, spirituelle.
|| Le bon pasteur: le berger symbolique de l'évangile, qui ramène les brebis égarées.
— (Avec majuscules.) Jésus-Christ.
d3./d Ministre du culte protestant.
⇒PASTEUR, subst. masc.
I. —Littér. Celui qui fait paître les troupeaux et en prend soin. Synon. berger (v. ce mot rem. 4), gardien, pâtre. Doux, vénérable, vieux pasteur; pasteur de troupeaux; pasteur du désert. Des pasteurs féroces, ennemis des laboureurs de la plaine, adversaires opiniâtres de la grande cité (MICHELET, Hist. romaine, t.1, 1831, p.143). Les cailles traversent en effet les Pyrénées. C'est le signal de la descente pour les pasteurs (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p.239):
• 1. ... quand vient le temps où l'essaim des jeunes vierges fleurit parmi les femmes, les poursuivants ne manquent ni dans la Crau, ni dans les manoirs des châtelains (...). Il en vint trois: un gardien de cavales, un pasteur de génisses, un berger de brebis, tous les trois jeunes et beaux.
LAMART., Cours litt., 1859, p.282.
♦Le pasteur de Mantoue. Virgile. (Ds LITTRÉ, DG, ROB., Lar. Lang. fr.).
— ETHNOL. Personne qui vit de l'élevage du bétail. Agriculteurs, chasseurs, pêcheurs et pasteurs; nomades et pasteurs. De l'autre côté se trouvent les pasteurs nomades de l'Asie (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.58). On sait que le nomade, s'il est un pasteur, est aussi un adroit commerçant (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p.174).
♦En empl. adj. Peuples pasteurs. C'était une horde de nomades pasteurs (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p.214).
II. —P. anal.
A. —Celui qui, possédant une autorité reconnue sur un groupe de personnes, a la charge de les diriger. Nous sommes Les dynastes d'Argos et les pasteurs des hommes (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p.231). Les grands hommes d'état, les véritables «pasteurs de peuples», qu'ils s'appellent Périclès ou Churchill (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p.201).
B. —1. Celui qui a la charge de guider la spiritualité d'un ensemble de personnes. Pasteur d'âmes; pasteurs et fidèles. On commençait déjà à les (...) considérer [les «anciens»] comme des «pasteurs» chargés de conduire l'Église (RENAN, St Paul, 1869, p.239):
• 2. [Le cardinal Boccanera à Pierre]: —(...) Il s'arrêta, puis se prononça, d'une voix nette: —Le cardinal Bergerot est un révolutionnaire. (...) la surprise de Pierre le rendit un instant muet. Un révolutionnaire, grand Dieu! ce pasteur d'âmes si doux, d'une charité inépuisable...
ZOLA, Rome, 1896, p.68.
♦Le Bon Pasteur. [P. allus. à Jean X, 11] Celui qui retrouve et sauve la brebis égarée; le Christ lui-même. L'évangile du Bon Pasteur qui se lisait à la grand'messe (BLOY, Journal, 1902, p.91). Et maintenant le bon pasteur ne quittera-t-il pas le troupeau pour ramener la brebis égarée? (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.254).
2. En partic.
a) RELIG. CATH. Ecclésiastique considéré dans le soin qu'il doit prendre des fidèles confiés à sa charge. La Marquise (à Saqueville) (...) Permettez-moi de vous présenter M. Sévin; M. Sévin est parent de monseigneur d'Alger, votre pasteur (MÉRIMÉE, Deux hérit., 1853, p.56). Le curé, si on sollicitait son avis sur un événement si consolant pour un pasteur, souriait (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p.210):
• 3. Ses peuples cependant, ayant envie d'avoir un évêque qui chantât la messe, le pressaient de se faire prêtre; il le leur promettait et différait toujours. Las enfin d'être sans pasteur, ils se révoltèrent et élurent un chanoine de Liège...
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.2, 1821-24, p.416.
b) RELIG. PROTEST. Ministre du culte protestant. Pasteur anglican; aller voir le pasteur. La famille Stapfer est protestante; M. Monod est pasteur du culte réformé (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p.473). J'ai parlé après avoir écouté avec admiration et émotion un pasteur protestant, un curé de village, un chanoine de cathédrale (BARRÈS, Cahiers, t.9, 1911, p.157).
REM. Pastoresse, subst. fém., rare. Épouse d'un pasteur protestant. Seuls quelques rares intimes avaient accès dans l'exigu salon particulier de la pastoresse; mais, pour éviter l'envahissement, on avait condamné la porte entre le parloir et ce salon (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1011). Au sens de «femme exerçant le ministère du culte protestant», on utilise plus volontiers le masc.: L'Église Réformée de France, qui a décidé en 1966 (...) que les femmes pouvaient être pasteurs (...) en compte actuellement 12 (...). Dans l'ensemble, «Madame le pasteur» a été facilement adoptée (Le Monde, 13 avr. 1973 ds E. BOEL, Le Genre des noms désignant les professions et les situations féminines en français moderne ds R. rom. t.11, 1 1976, p.41).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1re moitié XIIes. pastre «celui qui garde, fait paître le bétail» ici en parlant de Dieu (Psautier Cambridge, 22, 1 ds T.-L.: Li Sire mes pastres [Dominus pastor meus]); ca 1160 pastor (Enéas, 948, ibid.); 1238 pasteur (cité ds G. ESPINAS, Rec. de doc. rel. à l'hist. du dr. municipal en Fr. des orig. à la Révolution, Paris, t.3, p.174); 1534 le Bon Pasteur (LEFÈVRE D'ÉTAPLES, Bible, Jean, 10, 11); 2. ca 1174-76 «prêtre, opposé aux fidèles» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 438); en partic. 1541 «chez les protestants, ministre du culte» (Ordonnances ecclésiastiques de Genève ds FEW t.7, p.760b, note 11); 3. 1678 fig. et littér. «chef et guide d'une collectivité» pasteurs d'humains (LA FONTAINE, Fables, X, 10, 30 ds OEuvres, éd. H. Régnier, t.III, p.58); 4. 1734 adj. et subst. ethnol. «qui s'adonne surtout à l'élevage et qui en vit» peuples pasteurs (MONTESQ., Rom., 17 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. , acc. de «berger, pâtre, pasteur», puis, en lat. chrét. «pasteur d'âmes, chef d'une communauté chrétienne»; pasteur a, très tôt, pris une accept. relig., d'autant plus facilement que pâtre, initialement forme du cas suj. de pasteur, s'est lexicalisé avec le sens de «berger, gardien de troupeaux»; v. pâtre. Fréq. abs. littér.:1348. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2332, b) 1809; XXes.: a) 1604, b) 1808.
DÉR. Pastorat, subst. masc. Charge de pasteur spirituel et en particulier de pasteur protestant; p.méton. durée de cette charge. Tchen venait du collège luthérien, où il avait été élève d'un intellectuel phtisique venu tard au pastorat, qui s'efforçait avec patience, à cinquante ans, de vaincre par la charité une inquiétude religieuse intense (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p.225). Au fig. Il faut un gouvernement, un pastorat quelconque... Lequel? Un gouvernement à l'amiable, de gré à gré (GONCOURT, Ch. Demailly, 1876, p.151). — []. — 1res attest. a) 1611 «dignité, fonction de pasteur spirituel» (COTGR.), en partic. 1883 «ministère d'un pasteur protestant» (A. DAUDET, Évangéliste, p.253), b) 1876 fig. (GONCOURT, loc. cit.); dér. sav. de pasteur, suff. -at.
BBG. —BRINKMANN (Fr.). Metapherstudien... Arch. St. n. Spr. 1876, t.56, pp.361-62. —RICHARD (W.) 1959, pp.122-125.
pasteur [pastœʀ] n. m.
ÉTYM. 1238; pastur, 1050; lat. pastor, -oris, cas régime de pastre. → Pâtre. REM. À la différence de pastour et de pastoureau, pasteur n'a pas de forme féminine; on emploie bergère.
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1 Vx ou poét. Celui qui garde, fait paître le bétail. ⇒ Berger, gardien, pastour, pâtre (→ 1. Flageolet, cit. 1; garder, cit. 19; gardien, cit. 1). || Houlette de pasteur (→ Emblème, cit. 1). || Le pasteur et son troupeau. || Un jeune pasteur. ⇒ Pastoureau. || Qui se rapporte à la vie des pasteurs. ⇒ Bucolique, pastoral. — Le pasteur de Mantoue : Virgile (→ Bétail, cit. 2, La Fontaine). || Le pasteur phrygien : Pâris.
1 Dès la pointe du jour, sortant de son hameau,
Colas, jeune pasteur d'un assez beau troupeau,
Le conduisait au pâturage.
Florian, Fables, II, 5.
2 Pasteur, j'ai vu mes bœufs paître dans les vallées,
Tandis que je lisais aux tentes étoilées (…)
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Massacre de Mona ».
2 Mod. Didact. Personne qui vit surtout de l'élevage (→ Nomadisme, cit. 1). || Peuple, civilisation de pasteurs. || Pasteurs d'Afrique, d'Asie centrale. — Adj. || Peuples pasteurs.
3 Les peuples pasteurs ne peuvent se séparer de leurs troupeaux, qui sont leur subsistance; ils ne sauraient non plus se séparer de leurs femmes, qui en ont soin.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XVIII, XIII (1734).
3 (1678). Par métaphore. || Pasteur de… ⇒ Chef, conducteur. || « Pasteurs des gens » (→ Diligent, cit. 2, La Fontaine). || Pasteur des peuples (→ Fondateur, cit. 1). — Un pasteur des âmes.
4 Ô vous, pasteurs d'humains, et non pas de brebis,
Rois qui croyez gagner par raison les esprits,
D'une multitude étrangère,
Ce n'est jamais par là que l'on en vient à bout (…)
La Fontaine, Fables, X, 10.
5 Pasteurs des peuples, conducteurs d'hommes, guides et maîtres, c'est là ce qu'étaient mes pères; et ce qu'ils étaient, je le suis ! Je suis gentilhomme, et j'ai une épée (…) j'ai un casque (…)
Hugo, l'Homme qui rit, II, V, V.
♦ ☑ (1534). Loc. Le bon pasteur : le pasteur qui, dans l'Évangile, retrouve et sauve la brebis perdue (Saint Jean, X, 11); le Christ (→ Égarer, cit. 24).
♦ Littér. Celui qui dirige spirituellement un certain nombre de personnes; chef spirituel. || Le pasteur et ses ouailles (→ Houlette, cit. 3).
4 (XIIIe; pastur, v. 1190). Vx. Ministre du culte chrétien. ⇒ Ecclésiastique, prêtre (→ Dévot, cit. 10; dixième, cit. 2).
6 Au lieu de suivre l'office, il fut irrésistiblement entraîné à observer le pasteur de qui l'on attendait le miracle de la conversion du criminel.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 614.
♦ (1541). Mod. Ministre protestant. || Le pasteur et ses paroissiens. || Charge de pasteur. ⇒ Pastorat. || Le pasteur Brontë (→ Intransigeant, cit. 2). ⇒ Révérend. || La femme du pasteur. ⇒ Pastoresse. — Pasteur protestant. || « Je suis un enfant qui s'amuse doublé d'un pasteur protestant qui l'ennuie. » (Gide).
7 Lorsque le pasteur Théophile Sabatier fut nommé au temple de l'Oratoire, il désira habiter sa nouvelle paroisse.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 463.
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DÉR. (Des formes anc.) V. Pastour, pastoureau.
Encyclopédie Universelle. 2012.