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CONSTANT
CONSTANT

CONSTANT CONSTANT ANTON NIEUWENHUYS (1920- )

Peintre et sculpteur néerlandais. C’est à Constant que revient historiquement l’initiative de la fondation à Amsterdam, en 1948, du premier noyau d’artistes «expérimentaux». Il rédige et publie un manifeste où il affirme: «Une liberté nouvelle va naître qui permettra aux hommes de satisfaire leur désir de créer [...]. L’art sera populaire, c’est-à-dire expression directe, vitale, collective.» Un an plus tard, il est un des cofondateurs du groupe Cobra. Après la dissolution du mouvement, Constant contribue avec Asger Jorn et Guy Debord à l’Internationale situationniste et, aujourd’hui encore, alors qu’il est le seul membre du groupe à être resté aux Pays-Bas, il est le représentant d’un non-conformisme humaniste et politique qui dénonce la routine, les règles établies et les coutumes canonisées. Fidèle à Cobra, il prône les seules valeurs ludiques et les conduit dans leurs conséquences extrêmes, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les activités intellectuelles. Pour Constant, les composantes primordiales de la peinture sont l’élan spontané («une peinture n’est pas une construction faite de couleurs et de lignes, écrit-il, mais un animal, une nuit, un cri, un homme, ou tout cela ensemble»), l’acte de peindre et la matière. Cela lui permet d’unir, dans un monde imaginaire ironique, agressif ou angoissé, les signes d’un élan de forces explosives brutales et colorées (L’Animal sorcier , 1949, musée national d’Art moderne, Paris; La Guerre , 1950, Neue Nationalgalerie, Berlin, et La Rencontre d’Ubu et de Justine , 1975, Stedelijk Museum, Amsterdam). Dans l’époque Cobra de Constant, l’animal occupe une place primordiale.

Après un séjour à Paris et à Londres de 1949 à 1953, Constant, de retour à Amsterdam, délaisse la peinture pour réaliser une série de constructions en aluminium, fil de fer et plexiglas, qui mettent en œuvre les rapports existant entre l’espace et le mouvement (Espace et mouvement , 1956, Stedelijk Museum, Amsterdam; Départ pour l’espace , 1958, Kaiser Wilhelm Museum, Krefeld). En 1956, il a fait la connaissance à Alba de Guy Debord, qui a joué un rôle important dans l’élaboration de New Babylon. Peinture et sculpture ne sont pour l’artiste que des moyens appelés à participer à la création d’une cité globale, qu’il appelle New Babylon, 1956-1970 (objet d’une grande exposition au Gemeentemuseum de La Haye en 1974), où l’homme de l’avenir trouvera son épanouissement. Dès lors, créateur, théoricien (Constant a réuni en 1969 ses textes théoriques concernant New Babylon dans un volume intitulé La Révolte d’Homo ludens , référence à l’ouvrage de J. Huizinga Homo ludens ), propagandiste de cette cité, Constant, partant du monde imaginaire des formes et des associations d’idées de la peinture expérimentale, réalise un monde fait de tous les matériaux artificiels mis à sa disposition par la technique. Dans cette cité destinée à une société postrévolutionnaire encore à naître, le travail productif sera remplacé par le seul comportement ludique. «L’espace de New Babylon, note Constant, a toutes les caractéristiques d’un espace labyrinthique à l’intérieur duquel les mouvements ne subissent plus la contrainte de quelque organisation spatiale ou temporelle.» Mais, après l’exposition consacrée à New Babylon en 1974, Constant, par une volonté de «retour à l’atelier», se consacre exclusivement à la peinture. Peinture abordant des thèmes tragiques, née d’un travail de plus en plus solitaire, en des toiles qui sont autant de dénonciations des violences et des guerres de notre temps.

constant, ante [ kɔ̃stɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1355; constans XIIIe; lat. constans, de constare « s'arrêter »
1Vx Qui fait preuve de fermeté d'âme. courageux, inébranlable. « Suzanne offrit une âme constante à la plus noire calomnie » (Massillon).
2Littér. (Personnes) Qui est persévérant. assidu, obstiné, opiniâtre, persévérant. Être constant dans ses affections. Être constant dans la poursuite d'un but. (Choses) « Un travail constant, soutenu » (Balzac).
3(XVIIe) Qui persiste dans l'état où il se trouve; qui ne s'interrompt pas. continu, durable, immuable, permanent, persistant. C'est un souci constant. Manifester un intérêt constant. soutenu. « La forêt vibre toute d'un constant crissement aigu » (A. Gide).
Math. Quantité constante. invariable. Fonction constante. Subst. constante. Valeur, vitesse constante. Loc. En francs constants : d'après la valeur monétaire calculée en éliminant l'effet de l'érosion monétaire (opposé à en francs courants).
4Rare Il est constant que..., c'est un fait constant, assuré, avéré. ⇒ certain.
⊗ CONTR. Inconstant; changeant, instable, variable.

constant, constante adjectif (latin constans) Qui est persévérant, stable, qui ne varie pas : Être constant dans ses amitiés. Qui ne s'interrompt pas, qui est continuel ; durable : Bonheur constant.constant, constante (expressions) adjectif (latin constans) Fonction constante, fonction mathématique qui donne de tous les éléments de l'ensemble de définition la même image. Monnaie constante, monnaie calculée en tenant compte de l'érosion monétaire (c'est-à-dire l'inflation, par opposition à monnaie courante). ● constant, constante (synonymes) adjectif (latin constans) Qui est persévérant, stable, qui ne varie pas
Synonymes :
- assidu
- fidèle
- opiniâtre
- persévérant
- régulier
Contraires :
- changeant
- inconstant
- infidèle
- instable
- léger
- versatile
Qui ne s'interrompt pas, qui est continuel ; durable
Synonymes :
- continuel
- fixe
- immuable
- invariable
- permanent
- perpétuel
- régulier
- soutenu
Contraires :
- intermittent
- irrégulier
- passager

Constant, ante
adj. et n. f.
rI./r adj.
d1./d Qui ne change pas. Température constante.
L'évolution du niveau de vie en francs constants.
|| Persévérant. Constant en amour.
d2./d Qui dure; non interrompu. Une tradition constante.
rII./r n. f.
d1./d ASTRO Constante solaire: quantité d'énergie de rayonnement solaire parvenant aux confins de l'atmosphère.
d2./d MATH et PHYS Coefficient ou quantité dont la valeur ne change pas (par oppos. à variable).
d3./d BIOL Constante biologique: élément dont le nombre ou la concentration ne varie pas dans l'organisme et sert de base de normalité.
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Constant
(Benjamin Constant de Rebecque, dit Benjamin) (1767 - 1830) homme politique et écrivain français. Ses écrits polit. (empreints de libéralisme) sont auj. oubliés, non pas Adolphe (roman psychologique écrit vers 1806-1807; éd. 1816), le Cahier rouge (autobiographie écrite v. 1811; éd. posth. 1907) et ses Journaux intimes (posth., 1952).
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Constant
(Marius) (né en 1925) compositeur français d'origine roumaine, élève de Messiaen, fondateur en 1963 de l'ensemble Ars Nova; il a effectué des recherches de musique aléatoire. Auteur notamment de: le Joueur de flûte (1952), Turner (1961).

⇒CONSTANT, ANTE, adj.
A.— Vx. Qui demeure ferme, inébranlable au milieu des épreuves :
1. Fils aînés de l'Antiquité, les François, Romains par le génie, sont grecs par le caractère. Inquiets et volages dans le bonheur; constans et invincibles dans l'adversité; ...
CHATEAUBRIAND, Génie du christianisme, t. 2, 1803, p. 92.
P. ext., usuel. Qui garde une ligne de conduite suivie.
1. Persévérant dans l'accomplissement d'une action :
2. ... c'était un homme passionnément raisonnable, plus éclairé qu'éloquent, mais constant et ferme dans sa route tant qu'il lui fut possible d'en choisir une.
Mme DE STAËL, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr., t. 1, 1817, p. 162.
2. Qui ne change pas dans ses idées, ses sentiments. Faute d'être fidèle à l'autre, je tente de rester constant, de demeurer en accord avec moi-même (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 126) :
3. ... Auguste, quoiqu'il fût en général grand et constant ennemi des religions étrangères, ordonna qu'on sacrifieroit chaque jour à ses frais sur l'autel de Jérusalem.
J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 195.
3. Fidèle en amour. Anton. inconstant :
4. ... lancez-vous sans crainte dans le torrent du monde; ayez des courtisanes, des danseuses, des bourgeoises et des marquises. Soyez constant et infidèle, triste et joyeux, trompé ou respecté; ...
MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, p. 56.
B.— Qui présente un caractère de permanence, de continuité ou de stabilité.
1. [En parlant d'une action, d'un sentiment, d'une manifestation de l'esprit] Mon père avait fait une constante opposition à ce que je me destinasse à la carrière des lettres (PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 439). Nous assistons, à l'endroit du lieu commun, à une tentative constante, obstinée, pour créer des mots (PAULHAN, Les Fleurs de Tarbes, 1941, p. 97) :
5. Martin du Gard incarne à mes yeux une des plus hautes et nobles formes de l'ambition : celle qu'accompagne un constant effort de se perfectionner soi-même et d'obtenir, d'exiger de soi, le plus possible.
GIDE, Journal, 1922, p. 726.
2. [En parlant d'un élément de la nature ou d'un phénomène scientifique] Durable, qui ne varie ni ne s'interrompt. Le port dormait sous les fenêtres ouvertes : pas de sirènes, rien que le constant ressac de l'eau contre les berges et les pilotis (MALRAUX, La Condition humaine, 1933, p. 291) :
6. ... les deux théories s'accordent à affirmer la constante accumulation ou la perte constante d'une certaine espèce de matière, ...
BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, p. 18.
Spéc., MAR., vx. Vents constants. Vents dont la direction est invariable (cf. Voyage de La Pérouse, t. 2, 1797, p. 58).
3. Expr. Il est constant que..., c'est un fait constant que... Il est bien établi, assuré que..., on ne peut douter que... La tradition ne cache point que Tatius fut vainqueur, qu'il pénétra dans la ville; et (...), il n'est pas moins constant que le second roi de Rome, Numa, fut un Sabin (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 88).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Enq. :/, -t/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1265 constans [en parlant d'un homme] (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 80, § 7); ca 1393 [en parlant d'un inanimé] (Ménagier de Paris, éd. Sté Bibliophiles fr., t. 1, p. 113) : constant courage); 2. 1660 il passe pour constant que « il passe pour établi, certain que » (CORNEILLE, Examen d'Horace, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 276). Empr. au lat. class. constans « ferme, qui ne se laisse pas ébranler; inaltérable (d'une pers. ou d'une chose) » part. prés. de constare, v. conster. Fréq. abs. littér. :2 862. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 387, b) 2 222; XXe s. : a) 3 152, b) 4 488. Bbg. BALDINGER (K.). Der Begriff während. Z. rom. Philol. 1954, t. 70, pp. 305-340.

constant, ante [kɔ̃stɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1355; constans, XIIIe; lat. constans, de constare « s'arrêter ».
1 Vx. Qui fait preuve de constance (1. constance, 1.), de fermeté d'âme. Courageux, ferme, fort, inaltérable, inébranlable, inflexible, résolu. || Montrer une âme constante dans l'adversité. || Ferme et constante résolution.
1 Suzanne offrit une âme constante à la plus noire calomnie.
Massillon, Sermon pour le 2e dim. de l'Avent, Sur les afflictions, in Littré.
2 Littér. (Personnes). Qui est persévérant. Assidu, fidèle, obstiné, opiniâtre, persévérant, régulier. || Être constant dans ses affections. || Être constant dans la poursuite d'un but.
2 L'infidélité est un goût né avec nous. L'homme n'a pas plus le pouvoir d'être constant que celui d'écarter les maladies.
Chamfort, Maximes et Pensées, p. 146.
Un cœur constant, une âme constante.Un travail, un effort constant (compris aujourd'hui au sens 3).
3 La solution de ce terrible problème ne se trouve que dans un travail constant, soutenu, car les difficultés matérielles doivent être tellement vaincues (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 322.
3 Qui persiste dans l'état où il se trouve; qui ne s'interrompt jamais. Continuel, durable, fixe, immuable, invariable, permanent, persistant, régulier, stable. || Bonheur constant. || Traditions constantes. || Préoccupation constante. || Voilà son souci constant et unique. || Manifester un intérêt constant pour qqch. Soutenu.Très fréquent. || L'emploi constant de certains mots (→ Abusif, cit. 1).
4 (…) la prière, véritable aspiration de l'âme entièrement séparée du corps, emporte toutes les forces et les applique à la constante et persévérante union du Visible et de l'Invisible.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 577.
5 (…) nous montrer l'allure, la démarche, les comportements, les frissons de cette humanité si constante dans sa nature et si variable dans ses apparences.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, XV, p. 223.
5.1 La forêt vibre toute d'un constant crissement aigu.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 713.
Math. || Quantité constante. Invariable; constante.(En parlant d'une grandeur). || Valeur, vitesse constante.Francs constants : unité abstraite de compte, ramenée à une valeur annulant les effets de l'érosion monétaire. || En francs constants, je gagne moins qu'il y a dix ans.
4 (1660). Rare. || Il est constant que…, c'est un fait constant, assuré, avéré. Authentique, certain, établi, évident, formel, incontestable, indubitable, patent, positif, sûr. || Il demeure constant que… || Délit constant.
6 Il est constant (…) que je me trouve infiniment mieux.
Racine, Lettres.
7 Personne ne put lui expliquer le fait; mais il était constant qu'après avoir causé avec le fermier la jeune fille était partie sans rien dire (…)
G. Sand, la Mare au diable, XIII, p. 113.
8 Ayrton raconta alors toute sa vie, et il fut constant qu'il ne savait rien depuis le jour où le capitaine Grant l'avait débarqué sur la côte australienne.
J. Verne, les Enfants du capitaine Grant, t. II, p. 550 (1874).
CONTR. Inconstant; changeant (cf. Changer, cit. 63), inconsistant, infidèle, instable, léger, variable.
DÉR. Constamment, 1. constance, constante.

Encyclopédie Universelle. 2012.