permanent, ente [ pɛrmanɑ̃, ɑ̃t ] adj. et n.
• 1370; permegnant « stable » 1120; lat. permanens, p. prés. de permanere « demeurer jusqu'au bout »
1 ♦ Qui dure, demeure sans discontinuer ni changer. ⇒ constant, stable. L'essence permanente des choses. — Spécialt Spectacle permanent. Cinéma permanent de 14 h à 24 h, où le même film est projeté plusieurs fois de suite.
2 ♦ (Opposé à provisoire) Qui ne cesse pas, qui ne se relâche pas. ⇒ continu . Établir une liaison permanente entre des services. « il faut distinguer les erreurs transitoires et passagères des erreurs permanentes » (d'Alembert). — Phys. Aimantation permanente. ⇒ rémanence.
3 ♦ (1949) Ondulation permanente, et n. f. UNE PERMANENTE : traitement appliqué aux cheveux pour les friser de manière plus ou moins durable. ⇒ indéfrisable, minivague. « mes tristes cheveux alternativement trop raides ou trop frisés par de mauvaises permanentes » (Anouilh).
4 ♦ Qui exerce une activité permanente. « Un comité permanent est nommé pour veiller, nuit et jour, à l'ordre public » (Michelet). — (Opposé à spécial, extraordinaire) Le représentant permanent de la France à l'O. N. U. — N. Les permanents d'un syndicat, d'un parti : les membres rémunérés pour se consacrer à l'administration de cette organisation. Les permanents et les bénévoles.
⊗ CONTR. Éphémère, fugace, fugitif, passager, transitoire. Intermittent.
● permanent, permanente adjectif (latin permanens, -entis) Qui dure sans intermittence ni changement, qui ne cesse pas : Tension permanente. Qui exerce telle activité de manière continue, non exceptionnelle : Le représentant permanent de la France à l'O.N.U. Dont les séances se succèdent au cours de la journée : Cinéma permanent. Se dit d'un train régulier circulant tous les jours. Se dit d'un pli ou d'un plissé durable obtenu à partir de l'action d'un produit chimique combinée à celle de la chaleur et de l'humidité et qui, pour certains tissus (polyester, polyamide, etc.), résiste au lavage. Se disait, avant la connaissance de l'existence du point critique, des gaz qu'on n'était pas parvenu à liquéfier. ● permanent, permanente (expressions) adjectif (latin permanens, -entis) Aimant permanent, aimant qui n'exige pas de champ magnétique extérieur pour entretenir celui qu'il produit. Armée permanente, armée constituée et entretenue par l'État en tout temps, y compris en temps de paix. Capitaux permanents, ensemble formé par le capital social, les réserves et les emprunts à long et à moyen terme, figurant au passif du bilan. ● permanent, permanente (synonymes) adjectif (latin permanens, -entis) Qui dure sans intermittence ni changement, qui ne cesse pas
Synonymes :
- constant
- continu
- durable
- fixe
- immuable
- inébranlable
Contraires :
- instable
- momentané
- précaire
● permanent, permanente
nom
Toute personne qui exerce son activité de manière régulière, par opposition aux personnes qui l'exercent de manière épisodique, extérieure : Un permanent de la télévision.
Membre d'un parti, d'un syndicat, etc., rémunéré pour se consacrer entièrement à son organisation.
Agent de la S.N.C.F. responsable d'une permanence.
permanent, ente
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Qui dure sans s'interrompre, ni changer. Assurer une veille permanente. Syn. constant, continu. Ant. passager.
|| Cinéma, spectacle permanent, dont les séances se succèdent sans interruption.
d2./d Qui est établi à demeure; qui existe quelle que soit la situation. Comité permanent. Ant. provisoire, extraordinaire.
rII./r n. m. Membre d'une organisation (par ex., parti, syndicat) rémunéré pour pouvoir s'occuper à plein temps des tâches administratives.
⇒PERMANENT, -ENTE, adj. et subst.
I. —Adj. Qui demeure ou qui fonctionne sans interruption pendant une période de temps longue et indéterminée. Anton. passager, discontinu.
A. —[L'idée d'identité (de traits intrinsèques, fonctionnels ou matériels) à travers le temps est dominante]
1. Synon. de constant, invariable, stable. Éternel, immuable, perpétuel et permanent.
— [En parlant d'une entité envisagée dans ce qui la définit] Anton. accidentel. Disposition, valeur permanente; lois permanentes de la nature; caractère, trait (de qqc.), type permanent. Nulle forme, nulle situation n'est permanente dans la nature, toutes passent et s'altèrent. Comment resterions-nous invariables au sein de l'agitation (...) et toujours semblables dans un monde toujours changé? (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p.64). L'essence permanente et habituellement cachée des choses (PROUST, Temps retr., 1922, p.873):
• 1. ... un fleuve comme le Rhône, un courant marin comme le Gulf-Stream, un vent caractérisé dans son allure comme le mistral, appartiennent à la catégorie des entités dont la notion résulte, soit de la perception d'une forme permanente malgré les changements de matière, ou d'une forme dont les variations sont indépendantes du changement de matière...
COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p.244.
— [En parlant d'une pers.] Rare. Désormais je me sens permanent, universel (MORAND, Champions du monde, 1930, p.140). Tu ne peux demeurer permanent dans un monde qui, autour, change (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p.844). V. âme ex. 91.
2. Spécialement
a) BIOL. Cellules permanentes. Cellules qui ne se multiplient plus (à partir d'un stade précoce du développement de l'organisme) et dont la disparition n'est jamais suivie d'une régénération (d'apr. HUSSON 1970 et THINÈS-LEMP. 1975).
b) INFORMAT. Mémoire permanente. ,,État d'une mémoire définitivement chargée et non effaçable`` (BUREAU 1972). La carte perforée est une mémoire permanente définitive (BUREAU 1972).
c) PHYS. Aimant permanent; magnétisme permanent et magnétisme induit. La molécule possède alors un moment électrique permanent (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.293).
♦Gaz permanent (vx). Gaz qui résistait à tous les procédés de liquéfaction (connus avant 1908). La liquéfaction (...) du dernier «gaz permanent», l'hélium, réalisée par H. Kamerlingh Onnes au laboratoire cryogène de Leyde, en 1908 (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.232).
d) PSYCHOL. Objet permanent. ,,Complexe polysensoriel qui continue à exister en dehors du champ perceptif momentané du sujet`` (THINÈS-LEMP. 1975). Aux mêmes niveaux où se constitue le schème de l'objet permanent (conduites destinées à retrouver l'objet lorsqu'on sort du champ perceptif), on assiste, du point de vue affectif, à ce que les psychanalystes ont appelé le «choix de l'objet» (Traité sociol., 1968, p.232).
3. [En parlant d'un obj. considéré sous l'angle de ses propriétés matérielles] Rare. Synon. de durable.
♦Ondulation permanente. Synon. permanente (v. infra II B). Des femmes, profitant du change, vont se faire faire à bon prix en Belgique une ondulation permanente ou un dentier (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.38).
PEINT. Couleur, pigment permanent(e). Couleur, pigment dont la teinte est réputée résister aux effets de la lumière ou dont la formule chimique résiste aux mélanges avec d'autres couleurs. Blanc permanent. Certaines couleurs sont qualifiées, dans la gamme, de permanentes, par exemple le vert permanent (BÉG. Peinture 1982).
B. —[L'idée d'absence d'interruption est dominante]
1. [En parlant d'un état de chose, d'un état physique ou psychol. ou d'un processus] Synon. constant, incessant, persistant; anton. intermittent, temporaire. Vous trouverez partout la preuve de cette nécessité du mal, dans la permanente misère des nations. L'homme souffre et toujours souffrira (PROUDHON, Propriété, 1840, p.142). Ériger systématiquement en état normal et permanent la situation nécessairement exceptionnelle et transitoire qui devait se développer chez les nations les plus avancées (COMTE, Philos. posit., t.4, 1839-42, p.36):
• 2. Étant donné qu'il y a un échange permanent de carbone entre les végétaux terrestres et l'atmosphère, la proportion de radiocarbone dans le carbone des êtres vivants est constante.
GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p.237.
♦Incapacité permanente de travail.
— [P. méton. du déterminé] Neiges permanentes; feuillage, brouillard permanent. Faire une fistule urinaire permanente au lieu d'avoir les deux uretères à nu (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p.70). Les ornières permanentes de l'hiver avaient disparu (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p.26).
♦Prairie permanente. ,,Le terme de prairie permanente est employé pour désigner la continuité de l'herbage bien que l'origine de l'herbe varie`` (WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p.105).
SYNT. Danger, risque, trouble permanent; besoins permanents et temporaires; crise, évolution, rébellion permanente; état d'anxiété permanent; angoisse, inquiétude, obsession permanente; douleur, inflammation permanente.
2. [En parlant d'une action, d'une activité] Synon. constant, continuel, ininterrompu. Le combat permanent exigeait des excitants perpétuels (CAMUS, Homme rév., 1951, p.224). Les pays développés mais soumis à un régime de gaspillage permanent des ressources (PERROUX, Écon. XXes., 1964, p.543):
• 3. [La panne d'oxygène] se traduit par une euphorie vague qui aboutit, en quelques secondes, à l'évanouissement, et en quelques minutes à la mort. Le contrôle permanent du débit de cet oxygène est donc indispensable...
SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p.284.
♦Éducation permanente. Éducation qui se poursuit à l'âge adulte soit à l'intérieur d'une association à but culturel, soit de façon privée (d'apr. LEIF 1974). V. éducation ex. 2.
♦Formation permanente. Synon. formation continue. La participation à une société évolutive et toujours plus complexe exigera une formation permanente dans tous les secteurs d'activité (DUMAZEDIER, RIPERT, Loisir et cult., 1966, p.40).
♦Inventaire permanent.
♦Révolution permanente.
— [P. méton. du déterminé] Fontan annonce en plein cabaret pour la fin du mois quatre belles guillotines permanentes dans les quatre places principales de Paris (HUGO, Corresp., 1832, p.509). Village important (...). Marché permanent sur la place. Importants étals de bouchers (GIDE, Retour Tchad, 1928, p.994).
♦Cinéma permanent. Cinéma dont les séances se succèdent presque sans interruption au cours de la journée et en soirée. Permanent de 10 h. à 24 h.
3. [En parlant d'un animé] Qui exerce son activité d'une manière continue.
a) [En parlant d'une institution, d'un organisme] Anton. extraordinaire, provisoire, transitoire. Comité permanent; mission permanente. La poursuite et l'achèvement des clauses incomplètement réalisés étaient confiés à la commission permanente d'armistice (FOCH, Mém., t.2, 1929, p.330):
• 4. La session qui est permanente peut être interrompue par l'assemblée elle-même. La réglementation constitutionnelle des sessions est donc assez simple: il existe une session permanente, à l'intérieur de laquelle le parlement organise ses séances comme il l'entend...
VEDEL, Dr. constit., 1949, p.406.
♦ORGAN. MILIT. Armée permanente. Armée qui existe en temps de paix comme en temps de guerre. (Dict. XIXe et XXes.).
b) [En parlant d'une pers. désignée par sa fonction] Délégué permanent. La commission arbitrale (...) sera composée de sept membres permanents nommés (J.O., Loi sur retraites ouvr. et pays., 1910, p.3002):
• 5. ... les idées (...) sur l'organisation de la puissance publique se trouveraient blessées, si la condamnation à une peine émanait directement de juges temporaires, simples citoyens, et non de magistrats permanents, investis d'un caractère public.
COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p.428.
♦Personnel (ou un terme équivalent) permanent (d'une entreprise). Anton. temporaire. L'équipe de production des blocs-moteurs à la régie Renault, dans une première phase d'automation, comprenait (...) 12 professionnels d'entretien non permanents; dans une deuxième phase, elle a (...) 12 ouvriers d'entretien permanents (Traité sociol., 1967, p.456).
♦PRESSE. Correspondantpermanent (d'un journal) p.oppos. à envoyé spécial.
— P. anal., rare. [En parlant d'une pers. désignée par son activité] Elle se reprochait d'avoir trop négligé Dieu jusque-là, de s'être trop rarement approchée du seul efficace et permanent consolateur (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.2, 1834, p.108).
4. ADMIN., FIN. Synon. de fixe. Dépenses permanentes (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p.231). Capitaux permanents (Organ. hospit. Fr., 1957, p.27). P. anal. Collections permanentes d'un musée. L'exposition permanente des peintures inspirées par les floraisons de l'étang et du jardin de Claude Monet (R. COGNIAT, Monet et ses amis, Musée Marmottan, Paris, 1971, p.6).
C. —[Qualifiant un subst. désignant un lieu; avec une idée d'identité du lieu à travers le temps] Synon. de fixe. Domicile permanent. Le conseil devra normalement se réunir à Londres, qui sera le siège permanent du secrétariat commun que le conseil formera (Charte Nations Unies, 1946, p.141):
• 6. Sa culture est plus pauvre, par l'absence ou l'insuffisance de techniques dont on fait remonter l'usage courant, sinon toujours l'invention, à la période néolithique: habitations permanentes, jardinage, élevage, polissage de la pierre, tissage, poterie.
LÉVI-STRAUSS, Anthropol. struct., 1958, p.126.
— [P. méton.] L'agriculture permanente (...) [a] succédé à la culture itinérante (Industr. fr. engrais chim., 1954, p.8).
II. —Substantif
A. —Subst. masc. sing. à valeur de neutre. [Corresp. à supra I A 1] Ce qui est permanent, ce qui demeure identique à travers le temps et les changements. La perception du successif présuppose celle du simultané et du permanent (HAMELIN, Élém. princ. représ., 1907, p.63). C'est bien le rêve des philosophes de concevoir une «éternité de vie», au delà du permanent et du changeant (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.475):
• 7. ... l'homme est le témoin du permanent et de la variation des choses par rapport à un point fixe. L'homme atteste le permanent par la parole. Pour attester les choses en tant que permanentes, il faut être soi-même impérissable, le mot n'étant qu'une modification du sujet.
CLAUDEL, Art poét., 1907, p.192.
B. —Subst. fém. [Corresp. à supra I A 3] Traitement appliqué aux cheveux afin de les faire friser de manière plus ou moins durable. Synon. vieilli indéfrisable. Faire une permanente, se faire faire une permanente; permanente à chaud, à froid. Une visite chez le coiffeur, avec toujours ces permanentes qui ne tenaient pas (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p.1461). Les frisures, les permanentes ont l'inconvénient de fragiliser les cheveux (QUILLET Méd. 1965, p.317).
C. —Subst. [Corresp. à supra I B 3] Membre d'une organisation sans but lucratif (notamment parti politique ou syndicat) rétribué pour s'occuper de la gestion de cette organisation. Le bureau de recherches et d'action économiques dirigé par un ancien permanent de la CFTC (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p.132).
REM. Permanenter, verbe trans. Faire une permanente à quelqu'un. De jeunes femmes se font permanenter «crêpé» (L'Express, 16 déc. 1974 ds GILB. 1980).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1370-72 «qui dure, demeure sans discontinuer ni changer» (N. ORESME, Ethiques, I, 15, éd. A. D. Menut, p.132); b) 1931 permanente subst. fém. (Lar. mens., déc., bulletin mens., 15 oct.-14 nov., p.[1], légende d'un dessin humoristique); 2. 1789 «qui exerce une activité permanente, qui existe constamment» (MIRABEAU ds RANFT, p.55: comité permanent); 1945 subst. «membre rémunéré pour se consacrer à l'administration d'un parti, d'un syndicat» (VAILLAND, Drôle de jeu, p.9). Empr. au lat. permanens «qui dure, demeure sans discontinuer ni changer», part. prés. adj. de «demeurer d'un bout à l'autre», «persister, persévérer». Permanent a remplacé le plus anc. parmanant, permenant (XIIes. ds T.-L.), dér. de parmanoir, parmaindre «rester, persévérer», issus du lat. permanere. Fréq. abs. littér.:1303. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1813, b) 1706; XXes.: a) 1187, b) 2365. Bbg. GALL. 1955, p.356 (s.v. permanenter).
permanent, ente [pɛʀmanɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1370; permegnant « stable », 1120; lat. permanens, p. prés. de permanere « demeurer jusqu'au bout, rester de façon persistante ».
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1 Qui dure, demeure sans discontinuer ni changer, soit éternellement, soit dans un certain espace de temps. ⇒ Constant, stable. || Un état permanent (→ Bonheur, cit. 12). || L'essence (cit. 5) permanente des choses. || Édifier (cit. 2) quelque chose de permanent. || Éléments permanents de la famille (cit. 19). ⇒ Fixe. || La morale (cit. 7, Chateaubriand) est permanente. ⇒ Inaltérable.
1 Félicité est l'état permanent, du moins pour quelque temps, d'une âme contente; et cet état est bien rare.
Voltaire, Dict. philosophique, Félicité.
2 Quand nous concevons tel homme vivant, Pierre, Paul, ou nous-mêmes (…) nous affirmons (…) qu'il est un être permanent; il y a en lui quelque chose qui dure et demeure le même. Je suis aujourd'hui, mais j'étais déjà hier et avant-hier; de même pour Pierre et pour Paul. Si, à certains égards, eux et moi, nous avons changé, à d'autres égards, eux et moi, nous n'avons pas changé, et je conçois en eux comme en moi quelque chose qui est resté fixe. Mais, en disant cela, je ne fais qu'affirmer la permanence de quelque chose en eux et en moi (…) je pose sa durée, non sa qualité (…)
Taine, De l'intelligence, II, III, I.
3 (…) ce n'est point une habileté d'artiste, mais bien une vérité psychologique, que de montrer la trame permanente de ce caractère (…)
A. Maurois, Études littéraires, J. de Lacretelle, II.
♦ (Déb. XXe). || Spectacle permanent et, par métonymie, cinéma (cit. 6) permanent, où le même film est projeté chaque jour plusieurs fois de suite et presque sans interruption. || Permanent de 14 h à 24 h.
♦ Par métaphore :
3.1 L'histoire de la Russie soviétique et celle des Républiques populaires constituent un film permanent que l'électeur regarde se dérouler avec répulsion et qui lui dicte son vote.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 56.
♦ (1835). Phys. Vx. || Gaz permanent, que l'on croyait impossible à liquéfier.
2 (Par oppos. à passager, provisoire, transitoire…). Qui ne cesse pas, qui ne se relâche pas. ⇒ Continu. || Assiduité (cit. 3) permanente. || Établir une liaison (cit. 16) permanente entre des services. || Contrôle permanent. || Collaboration (cit. 2) permanente. — Révolution permanente. — Phys. || Aimantation permanente : propriétés magnétiques que conservent certaines substances (aimants permanents) soustraites à toute influence d'un champ magnétique extérieur (⇒ Rémanence, rémanent).
4 (…) il faut distinguer les erreurs transitoires et passagères des erreurs permanentes (…)
d'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 27 nov. 1777.
5 Une anxiété permanente agitait les collèges des pontifes. Ceux de la Rabbetna surtout avaient peur (…)
Flaubert, Salammbô, XIII.
3 Adj. et n. f. (1949, nom déposé). || Ondulation permanente, et n. f., une permanente : traitement appliqué aux cheveux pour les friser de manière plus ou moins durable. ⇒ Indéfrisable. || Coiffeur qui fait une permanente. ⇒ Permanenter. || Permanente à chaud, à froid. || Permanente qui tient trois mois, six mois. || Se faire faire une permanente (→ fam. Se faire permanenter) et une mise en plis.
6 (…) mes tristes cheveux alternativement trop raides ou trop frisés par de mauvaises permanentes.
J. Anouilh, Ornifle, IV.
4 Qui fonctionne en permanence (cit. Duguit), qui exerce une activité permanente. || Assemblée permanente. || Entretenir une armée permanente. — (Par oppos. à spécial, extraordinaire…). || De notre correspondant, notre envoyé permanent à Washington. || Le représentant permanent de la France à l'O. N. U. — Agent politique, syndical permanent.
7 Un comité permanent est nommé pour veiller, nuit et jour, à l'ordre public.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., I, VI.
♦ N. || Les permanents d'un syndicat, d'un parti : les membres rémunérés pour se consacrer à l'administration de cette organisation. || Les permanents et les bénévoles, les permanents et la base.
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CONTR. Éphémère, évanescent, fugace, fugitif (cit. 10), passager, transitoire. — Intermittent.
DÉR. Permanenter, permanentiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.