éparpiller [ eparpije ] v. tr. <conjug. : 1>
• esparpeiller 1120; probablt du lat. pop. disparpaliare, du crois. du lat. class. palea « paille » et de la loc. dispare palare « répandre çà et là »
1 ♦ Jeter, laisser tomber çà et là (plusieurs choses légères ou plusieurs parties d'une chose légère). ⇒ disperser, disséminer, répandre, semer. Éparpiller de la paille, du foin sur le sol. ⇒ étendre. « Un coup de vent avait éparpillé des lettres sur le petit bureau, renversé un vase » (Martin du Gard). Pronom. La cendre s'est éparpillée. — P. p. adj. Papiers éparpillés. ⇒ épars.
2 ♦ Disposer, distribuer, répartir irrégulièrement, en plusieurs endroits relativement éloignés. Éparpiller des troupes le long de la frontière. Pronom. La foule s'éparpilla en petits groupes. ⇒ s'égailler. Les maisons « s'éparpillent joyeusement dans la plaine, sans ordre et tout de travers, comme des échappés » (Hugo).
3 ♦ Fig. Éparpiller ses forces, ses efforts, son attention, son talent, les diriger sur plusieurs objets à la fois, les disperser inefficacement. ⇒ disperser.
♢ S'ÉPARPILLER v. pron. Passer d'une idée à l'autre, d'une occupation à l'autre. ⇒ se disperser, papillonner. « Un artiste doit capter son génie; il ne lui permet pas de s'éparpiller, au hasard. Canalise ta force » (R. Rolland). « elles s'éparpillaient encore en politesses » (Céline). ⇒ se répandre .
⊗ CONTR. Rassembler, recueillir. Grouper, 1. masser, réunir. Concentrer, conjuguer.
● éparpiller verbe transitif (latin populaire disparpaliare, peut-être de spargere, éparpiller, avec l'influence de palea, paille) Répandre des objets çà et là, les disperser au hasard ; disséminer : Éparpiller des papiers. Disposer des personnes en divers endroits : Éparpiller des policiers. Partager ses forces, ses efforts, etc., entre des activités trop diverses, les disperser. ● éparpiller (difficultés) verbe transitif (latin populaire disparpaliare, peut-être de spargere, éparpiller, avec l'influence de palea, paille) Conjugaison Attention au groupe -illi- aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous éparpillions, (que) vous éparpilliez. ● éparpiller (synonymes) verbe transitif (latin populaire disparpaliare, peut-être de spargere, éparpiller, avec l'influence de palea, paille) Répandre des objets çà et là, les disperser au hasard ;...
Synonymes :
- disséminer
- répandre
- répartir
- semer
Contraires :
- agglomérer
- amasser
- empiler
- entasser
Disposer des personnes en divers endroits
Synonymes :
Contraires :
- grouper
- masser
- réunir
Partager ses forces, ses efforts, etc., entre des activités trop...
Synonymes :
- dissiper
- émietter
éparpiller
v. tr. Disperser, disséminer. éparpiller de la cendre.
— Fig. éparpiller ses idées.
|| v. Pron. Avoir trop d'occupations différentes, passer sans cesse de l'une à l'autre.
⇒ÉPARPILLER, verbe trans.
A.— [L'idée dominante est celle de fractionner, de disperser au hasard]
1. [L'obj. désigne un inanimé concr. au sing. à valeur collective ou au plur.] Jeter, répandre çà et là. Synon. disperser. Le morceau de pain (...) était éparpillé en miettes (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 79). Une poignée de monnaie, qu'elle éparpilla (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 43). Un courant d'air traversa la salle, éparpilla les détritus (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 1049) :
• 1. Une poule ne flaire pas son grain; mais s'il lui est étranger, elle l'éparpille avec son bec et ses pattes, et le considère de tous côtés avant de l'avaler : c'est peut-être par cette raison qu'elle ne mange pas pendant la nuit.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 89.
— P. métaph. [Spencer] prend la réalité sous sa forme actuelle; il la brise, il l'éparpille en fragments qu'il jette au vent (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 364).
— Emploi pronom. Se répandre de tous côtés. La poussière soulevée par la mêlée s'éparpillait dans l'air (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 347). Les feuilles jaunissantes s'éparpillaient au souffle du vent (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 99). Un cône de papier, fort, résistant, qui empêche le lin de s'éparpiller (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 254).
♦ P. métaph. Elle [la pensée] se fait troupe d'oiseaux, s'éparpille aux quatre vents, et occupe à la fois tous les points de l'air et de l'espace (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 218).
— En partic. [L'obj. désigne des cheveux] Faire tomber, faire flotter librement. Elle ouvrait sa fenêtre, (...) éparpillait au vent sa chevelure (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 140). Ses cheveux blonds tombaient en boucles sur son cou, et le vent les éparpillait (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 159).
♦ Emploi pronom. Les cheveux qui avaient tendance à s'éparpiller (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 62).
♦ [Avec un compl. d'obj. à valeur d'obj. interne] Ses cheveux roulés en torsades éparpillaient leurs boucles dorées (PONSON DU TERR., Rocambole, 1859, p. 236).
2. P. ext. [L'obj. désigne un son] Faire retenir çà et là dans l'air. De ravissants carillons qu'elle [une horloge] éparpillait dans l'air (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 614). Le vent éparpille le bruit des clochettes comme des gouttes d'eau (GIONO, Regain, 1930, p. 21).
— P. métaph. Elle éparpilla dans l'ombre son rire joyeux (BARRÈS, Barbares, 1888, p. 98).
— Emploi pronom. :
• 2. Le premier coup de la messe sonna. Le carillon tombait gaiement dans le soleil, s'éparpillait en volées frémissantes dans les rues claires, courait dans les jardins plantés de groseillers épineux.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 187.
♦ P. métaph. Un rire strident qui s'éparpille dans le jardin, comme un vol de moineaux piaillants (MIRBEAU, Journal femme, 1900, p. 269).
3. Au fig. Éparpiller son argent, sa fortune. Les gaspiller. Druel-Dethieux avait fini par mourir, après avoir éparpillé, en diverses affaires magnifiques, la totalité de sa fortune, et une fraction notable de son honorabilité (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 134). Gros joueur, il éparpillait sa fortune comme babioles de cotillon (MORAND, Fin de s., 1957, p. 143).
B.— P. anal. [L'idée dominante est celle de répartir, de distribuer en plusieurs lieux; l'obj. désigne des pers. ou des inanimés concr.] Disposer irrégulièrement en plusieurs lieux. Sichem éparpille les cubes clairs de ses maisons (ROSTAND, Samaritaine, 1897, p. 11).
— Avec une valeur factitive. C'est cet amour du globe qui éparpille nos enfants sur chaque continent (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 149).
— Emploi pronom. réfl. Les blessés se lèvent, s'éparpillent, cherchent à fuir (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 320).
— PEINT., souvent péj. Gâter l'intérêt d'un tableau en dispersant les personnages, les lumières. Il est malheureux que l'idée baroque d'assigner à chaque peuple sa place géographique ait nui à l'ensemble de la composition [un tableau de Robert], au charme des groupes, et ait éparpillé les figures comme un tableau de Claude Lorrain, dont les bonshommes s'en vont à la débandade (BAUDEL., Salon, 1845, p. 31).
C.— Au fig. [Le suj. désigne une pers.]
1. [L'obj. désigne gén. une faculté intellectuelle ou une qualité physique] Diriger (ses possibilités) sur plusieurs objets à la fois, disperser inefficacement dans plusieurs directions. Éparpiller son esprit. Il n'éparpille point les forces de son âme, il les concentre sur une seule idée (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 27). Daumier a éparpillé son talent en mille endroits différents (BAUDEL., Curios. esthét., 1867, p. 193) :
• 3. Au lieu de disperser l'intérêt sur plusieurs personnages, de l'éparpiller en mille aventures, il [le roman moderne] le resserre au contraire, le concentre parfois dans un seul fait, une seule figure...
A. DAUDET, Pages inéd. de crit. dram., 1897, p. 202.
— Emploi pronom. réfl. Cf. capter ex. 1 :
• 4. Toutes mes lectures, mes heures de travail, mes volontés s'émiettent, s'éparpillent, s'égrènent, sans réussir à faire une pyramide ou même un collier. Les bagatelles me dévorent. Je ne vis qu'au jour le jour, comme on fait en voyage, dans l'intérim entre deux situations réglées, ou dans une courte vacance d'écolier.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 89.
2. Emploi pronom. Se disperser sans efficacité, sans résultat positif. Je m'éparpille en vaines réflexions (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 241) :
• 5. Le P. Lacordaire n'a pas lu assez. Il ignorait trop. Il ne s'est pas fortifié par autrui, par l'histoire. Mais il méditait, réfléchissait, toujours puissant esprit, par sa fécondité personnelle. Il ne s'éparpillait pas, ne se dispersait pas comme je l'ai fait. Il écrivait à peu de personnes, mais des lettres où il mettait son esprit, son âme, son cœur.
DUPANLOUP, Journal intime, 1869, p. 317.
Prononc. et Orth. :[], (j')éparpille []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. « jeter, répandre çà et là des choses au hasard » nubele si cume cendre esparpeilled (Psautier Oxford, 147, 5 ds T.-L.); 2. av. 1719 « diriger ses forces, ses efforts, son attention dans diverses directions; les disperser inefficacement » ici pronom. (MAINTENON, Lett. à d'Aubigné, t. 1, p. 171 ds LITTRÉ). Orig. discutée. L'étymon le plus probable semble être un lat. vulg. disparpaliare « éparpiller » qui aurait pour point de départ le syntagme [etiamsi hoc anno tempestas] dispare pallavit (PÉTRONE, 46, 2 ds TLL s.v.) que STEFENELLI, Die Volkssprache im Werk des Petron, p. 97 traduit « [bien que cette année la tempête] ait tout dispersé çà et là » et explique par le b. lat. dispalare trans. « répandre, disperser » (TLL s.v.) devenu dispallare par gemination expressive, disparpallare soit par altération expressive de dis- en dispar(e), adv., d'apr. l'adj. dispar, soit par croisement avec spargere « répandre, éparpiller », une infl. de palea (paille) pouvant expliquer disparpaleare, source des formes romanes. Fréq. abs. littér. :407. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 253, b) 555; XXe s. : a) 911, b) 667. Bbg. CATACH (N.), METTAS (O.). Encore qq. trouvailles ds Nicot. R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 366. — KOHLM. 1901, p. 41. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 315. — REGULA (M.). Disparpellare, ein Substrat : romanische Formen? Z. fr. Spr. Lit. 1960, t. 70, pp. 199-204. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 277.
éparpiller [epaʀpije] v. tr.
ÉTYM. V. 1120, esparpeiller; probablt du lat. pop. disparpaliare, croisement du lat. class. palea « paille », et de la loc. du lat. impérial dispare palare « répandre çà et là », de dispare « inégalement », et palare « répartir ».
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1 Jeter, laisser tomber çà et là (plusieurs choses légères ou plusieurs parties d'une chose légère). ⇒ Disperser, disséminer, épandre, répandre, semer. || Il tira tous ces petits objets de sa poche et les éparpilla sur la table. ⇒ Étaler. || Éparpiller des papiers, des feuilles, des graines. || Éparpiller de la paille, du foin sur le sol. ⇒ Étendre. || Le vent a éparpillé ces graines sur une vaste étendue. ⇒ Emporter; entraîner. || Un courant d'air (cit. 16) éparpilla les détritus. || La brise éparpille ses cheveux sur mon épaule.
♦ Pron. (XIIIe). || Fils, bribes, bouts d'étoffe qui s'éparpillent autour d'une couturière. || Poussière, cendre qui s'éparpille sur une surface.
1 Éparpillez de toutes parts,
Belle, ces beaux cheveux épars.
2 (…) la tresse blonde
Du grand Soleil s'éparpilla sur l'onde (…)
Ronsard, Élégie, XX.
3 (Vos cheveux) Dont la brise lascive éparpille une tresse (…)
Baudelaire, Premiers poèmes, XXI, « Sonnet cavalier ».
4 En quelques minutes la fosse fut comblée. Le Tyran éparpilla de la neige dessus pour dissimuler l'endroit (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, VI, p. 210.
5 (…) un tas de fleurs de toute race et de toute nuance jetaient leurs odeurs dans la brise, tandis qu'un faux-ébénier, vêtu de grappes jaunes, éparpillait au vent sa fine poussière, une fumée d'or qui sentait le miel et qui portait, pareille aux poudres caressantes des parfumeurs, sa semence embaumée à travers l'espace.
Maupassant, Un fils, p. 94.
6 Graines ailées, aigrettées, duvetées, enveloppées de gourmandise et en appelant à l'oiseau ! de quelle ingéniosité fait preuve chaque plante pour éparpiller le plus loin possible d'elle sa descendance !
Gide, Journal, 17 juin 1910.
7 (…) un coup de vent avait éparpillé des lettres sur le petit bureau, renversé un vase, effeuillé des fleurs.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 78.
♦ Par ext. || Bruits, sons qui s'éparpillent dans l'air.
8 Le vent éparpille le bruit des clochettes comme des gouttes d'eau.
J. Giono, Regain, p. 21.
♦ (1694, Sévigné). Fig. et vx. || Éparpiller son argent, le dépenser de-ci de-là. ⇒ Distribuer, gaspiller. || Éparpiller son argent en mille babioles.
9 (…) Scudéry, qui avait la tête assez légère, éparpillait le peu qu'il possédait en badineries de cette espèce, et gouvernait son bien assez mal, malgré les efforts de sa sœur pour lui donner l'esprit de ménage et d'économie.
Th. Gautier, les Grotesques, p. 302.
2 (XIIIe). Répartir, disposer, distribuer irrégulièrement, en plusieurs endroits considérés comme éloignés. || Éparpiller des troupes le long de la frontière. || Des amis que les hasards de l'existence ont éparpillés aux quatre coins du monde. ⇒ Disperser, séparer. — Pron. (V. 1170). || La foule s'éparpilla en petits groupes. ⇒ Égailler (s'), morceler (se). || Les arrivants s'éparpillaient dans l'avenue (→ Arrivant, cit. 2).
10 (…) il vit des hussards qui voltigeaient : le voilà à les vouloir courre (…) il s'échappa sans être suivi que de deux officiers. Ces coquins caracolèrent, s'enfuirent, s'éparpillèrent, se rapprochèrent, et, l'ardeur poussant le duc de Montfort sur eux, il s'en trouva tout à coup enveloppé (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. II, XXII.
11 Les maisons enfin sautent par-dessus le mur de Philippe-Auguste, et s'éparpillent joyeusement dans la plaine, sans ordre et tout de travers, comme des échappés.
Hugo, Notre-Dame de Paris, III, II.
♦ (Sans idée de mouvement). || S'éparpiller : être dispersé, disposé dans le désordre. || Les maisons, les fermes s'éparpillaient dans la plaine.
♦ Peint. || Éparpiller les lumières, les disperser, éviter de les masser.
3 (Av. 1719; pron.). Disperser inefficacement, ne pas concentrer.
a Par métaphore du sens 1. :
12 (…) ma fureur sans ordre se suivant
Éparpille ses vers comme feuilles au vent.
Ronsard, Réponse aux injures et aux calomnies.
b Fig. || Éparpiller ses forces, ses efforts, son attention. ⇒ Dissiper, émietter (fig.). || Éparpiller ses initiatives. || Éparpiller son esprit; éparpiller son talent en œuvres de circonstance.
13 (…) il laisse ses idées tomber pêle-mêle sur le papier et s'éparpiller et courir en désordre, comme un arbre ses feuilles dans un grand vent.
Hugo, Littérature et philosophie mêlées, Y. Galloix.
14 (…) une raillerie ou une image dont il eût pu se servir pour de nombreux volumes, mais qu'il préférait éparpiller en quelques courts articles, en quelques pages exquises que trop souvent il égarait ou brûlait.
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 165.
♦ Pron. || S'éparpiller : passer d'une idée à l'autre, d'une occupation à l'autre. ⇒ Papillonner (fam.). || « Il faut s'appliquer bien à une chose et ne pas s'éparpiller sur plusieurs » (Littré). || Un artiste ne doit pas s'éparpiller (→ Canaliser, cit. 2). || Il s'éparpille en mille projets.
15 Deux dames vinrent à entrer (…) Çà et là, elles choisirent, picotèrent petits fours et tartes pour emporter. Au moment de payer, elles s'éparpillaient encore en politesses (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 347.
——————
éparpillé, ée p. p. adj.
♦ || Papiers, grains éparpillés. || Cheveux éparpillés. ⇒ Épars.
16 (…) de tous côtés filtraient de petits ruisseaux éparpillés comme des chevelures de naïades en désordre, et plus clairs que le diamant.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 47.
17 (…) un grand feu éparpillé par le vent en langues de flamme et en spirales de fumée (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 250.
18 Vous savez que les perdreaux vont par bandes et nichent ensemble aux creux des sillons, pour s'enlever à la moindre alerte, éparpillés dans la volée comme une poignée de grains qu'on sème.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Émotion perdreau rouge ».
♦ Troupes éparpillées. || Maisons éparpillées dans la plaine. || Colons (cit. 6) éparpillés sur un vaste territoire. ⇒ Disséminé, isolé. || Plantes éparpillées dans un jardin. ⇒ Clairsemé, espacé. || Faubourgs, quartiers éparpillés. || Ville éparpillée.
19 C'est (Valence) une grande ville, plate, éparpillée, confuse dans son plan, et sans avoir les avantages que donne aux vieilles villes bâties sur des terrains accidentés le désordre de leur construction.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 285.
♦ Fig. || Idées éparpillées; travaux, efforts éparpillés. || Œuvre éparpillée en de nombreux petits ouvrages. || Attention éparpillée sur de trop nombreux objets. || Vie éparpillée en occupations frivoles. ⇒ Dispersé, dissipé.
20 Nous trouvons notre pauvre secret éparpillé partout.
Mme de Sévigné, 1207, 17 août 1689.
21 (…) je reste chaste et vierge comme la froide Diane elle-même, au sein de la dissipation la plus éparpillée et entourée des plus grands débauchés du siècle.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, X, p. 234.
22 Ce préambule, qui peut paraître un peu long, était nécessaire pour bien faire comprendre toute l'originalité de Gavarni et la valeur de cet œuvre éparpillé en livres, en albums, en séries et en planches détachées (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 330.
23 Depuis cinq semaines, plus de liberté d'esprit, plus de goût à rien. Ma vie à la fois éparpillée et bouchée.
Montherlant, le Démon du bien, p. 101.
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CONTR. Accumuler, agglomérer, amasser, amonceler, assembler, condenser (fig.), conglomérer, cueillir, rapprocher, rassembler, recueillir, relier, serrer. — Grouper, masser, réunir. — Concentrer, conjuguer, cristalliser. — Compact, massif, serré; cohérent.
DÉR. Éparpillement.
Encyclopédie Universelle. 2012.