prodiguer [ prɔdige ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1552; de prodigue
1 ♦ Dépenser avec prodigalité (ses biens ou ceux d'autrui). ⇒ dilapider, dissiper.
♢ (Abstrait) Accorder trop facilement. ⇒ gaspiller. Prodiguer son estime. « La providence est ménagère de ses grands hommes. Elle ne les prodigue pas » (Hugo).
2 ♦ Accorder, distribuer généreusement, employer sans parcimonie. Prodiguer les millions. — Prodiguer son énergie, son talent (⇒ dépenser, déployer) . Prodiguer des conseils. « Les soins que vous m'avez prodigués avec tant d'amitié » (Renan ).
3 ♦ SE PRODIGUER v. pron. Se dépenser sans compter. ⇒ se dévouer. « S'il faut agir, prodigue-toi; s'il faut parler, ménage-toi » (Joubert). — Spécialt Se montrer trop, chercher à paraître. « La considération de l'homme le plus célèbre tient au soin qu'il a de ne pas se prodiguer » (Chamfort).
⊗ CONTR. Accumuler, économiser, 1. ménager, mesurer.
● prodiguer verbe transitif (latin prodigere) Dépenser de l'argent sans compter. Dépenser quelque chose ou l'accorder sans parcimonie, sans compter : Prodiguer son talent. Faire montre de quelque chose, l'accorder à quelqu'un d'une manière très démonstrative ou avec excès : Prodiguer des marques de sympathie à ses hôtes. ● prodiguer (synonymes) verbe transitif (latin prodigere) Dépenser de l'argent sans compter.
Synonymes :
- dissiper
- manger (familier)
Contraires :
- amasser
- économiser
- entasser
- épargner
- lésiner sur
- ménager
- plaindre
- thésauriser
Dépenser quelque chose ou l'accorder sans parcimonie, sans compter
Synonymes :
- répandre
Faire montre de quelque chose, l'accorder à quelqu'un d'une manière très...
Synonymes :
- affecter
- afficher
- déployer
- marquer
- porter
- témoigner
prodiguer
v. tr.
d1./d Dépenser sans mesure. Prodiguer sa fortune.
d2./d Donner à profusion.
⇒PRODIGUER, verbe trans.
A. —Dépenser, distribuer, employer sans compter; péj., dilapider, accorder trop facilement, gaspiller. Prodiguer son argent, son bien, sa fortune, sa richesse. Vous, les nobles, vous vous faites en général honneur de votre fortune; on vous accuse même chez nous de la prodiguer (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p.118):
• 1. Où est le temps quand, (...) tous ou presque tous les gosses de la rue, riches de mes sous prodigués, incendiaient le trottoir et la chaussée de pétards et de fusées...
VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Mes hôp., 1891, p.350.
— Au fig. Donner en abondance, généreusement, sans parcimonie; péj., avec excès. Prodiguer des attentions, des bienfaits, des conseils, des recommandations, des soins. Le Préfet, reconnoissant envers Argow, malgré le haut rang qu'il occupoit, lui prodigua ces marques d'affection qui prouvent une grande intimité entre deux hommes (BALZAC, Annette, t.3, 1824, p.57). Des comédiens (...) comme le naissant Barrault (...) méritent qu'à tout essai (...) on leur prodigue une affectueuse et rude attention (COLETTE, Jumelle, 1938, p.68). La population, massée sur le parcours, prodiguait ses applaudissements (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p.170).
B. —Empl. pronom. réfl.
1. Se dévouer sans ménagement, offrir son aide, son concours sans compter. Il se prodigue pour le succès de cette entreprise, pour l'intérêt public (Ac. 1935). Mme Récamier se prodiguait [auprès de Lamartine] d'autant plus pour couvrir son silence [de Chateaubriand] (SAINTE-BEUVE, Chateaubr., t.2, 1860, p.390).
2. Péj. Se mettre en avant, plastronner. Le coq se prodigue: il pose, çà et là, ses virgules d'amour, et triomphe, d'un ton aigu, de petits riens (RENARD, Hist. nat., 1896, p.24):
• 2. Mais Fagerolles venait de paraître; et, au milieu du flux continuel des groupes, il n'y avait plus que lui, la main tendue, se montrant partout à la fois, se prodiguant dans son double rôle de jeune maître et de membre influent du jury.
ZOLA, L'OEuvre, 1886, p.312.
Prononc. et Orth.:[], (il) prodigue []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1552 (RONSARD, Amours, éd. P. Laumonier, t.4, p.10, 7). Empr. au lat. prodigere «pousser devant soi» et «dépenser avec profusion», dér. de agere «pousser devant soi», avec infl. de prodigue. Cf. le m. fr. prodigaliser «user avec excès de» 1605 [éd.] (O. DE SERR., Th. d'Agric., VIII, 1 ds GDF.) —1611, COTGR. Fréq. abs. littér.:1295. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2979, b) 1602; XXe s.: a) 1243, b) 1313. Bbg. LINDSTRÖM (A.). Dispensare. In:[Mél. Wahlund (K.)]. Mâcon, 1896, p.282.
prodiguer [pʀɔdige] v. tr.
ÉTYM. 1552; de prodigue.
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1 Dépenser avec prodigalité (ses biens ou ceux d'autrui). ⇒ Consumer, dilapider, dissiper (→ Dissipation, cit. 1). — (Abstrait). Accorder trop facilement; employer, distribuer à tort et à travers; faire connaître à tout venant. ⇒ Gaspiller (cit. 3), jeter (aux chiens). || Prodiguer son estime (→ aussi Ostentation, cit. 6). || Prodiguer ses secrets. || « À venir prodiguer sa voix sur un théâtre » (Racine, Britannicus, I, 4).
1 La providence est ménagère de ses grands hommes. Elle ne les prodigue pas; elle ne les gaspille pas. Elle les émet et les retire au bon moment, et ne leur donne jamais à gouverner que des événements de leur taille.
Hugo, Littérature et Philosophie mêlées, Journal des idées…, 1830, Derniers feuillets sans date.
2 (Sans idée péjorative). Accorder, distribuer, donner, sacrifier généreusement, employer sans parcimonie. || Prodiguer les millions. ⇒ Jeter (supra cit. 17), verser (l'or à pleines mains). || Prodiguer son énergie, son talent (⇒ Dépenser, déployer; prodigue), sa vie (⇒ Exposer; → Éloignement, cit. 9), son sang (→ Harnais, cit. 5), son temps. || Prodiguer les démonstrations (cit. 12) de joie, les marques de douleur, les larmes. — Prodiguer ses soins à quelqu'un (→ 1. Gens, cit. 24). || Prodiguer ses bienfaits. ⇒ Épancher. || « Dieu prodigue ses biens à ceux qui font vœu d'être siens » (→ Gros, cit. 2, La Fontaine). — (Sujet n. de chose). || Ce sol prodigue des trésors à ceux qui savent le cultiver. ⇒ Abonder (en), donner (à profusion).
2 (…) les soins que vous m'avez prodigués avec tant d'amitié, de zèle et de bienveillance !
Renan, Souvenirs d'enfance…, Œ. compl., t. II, III, p. 793.
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se prodiguer v. pron.
♦ (V. 1600). Se dépenser sans compter, se dévouer (→ Mutuel, cit. 5). || « S'il faut agir, prodigue-toi; s'il faut parler (cit. 6), ménage-toi » (Joubert).
3 La considération de l'homme le plus célèbre tient au soin qu'il a de ne pas se prodiguer.
Chamfort, Maximes, Sur la dignité du caractère, XI.
♦ Spécialt. Se montrer trop, chercher à paraître, se disperser. || Se prodiguer dans le monde : consacrer trop de soin, trop de temps à la vie mondaine (→ Se montrer).
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CONTR. Accumuler, amasser, économiser, entasser, ménager, mesurer.
Encyclopédie Universelle. 2012.