cote [ kɔt ] n. f.
• 1390; lat. médiév. quota, de quota pars « part qui revient à chacun »
1 ♦ Montant d'une cotisation, d'un impôt demandé à chaque contribuable. ⇒ contribution. Cote mobilière, foncière.
♢ Loc. fig. Cote mal taillée : compromis qui ne satisfait personne. Accepter une cote mal taillée.
2 ♦ (v. 1600) Marque servant à un classement. Pièce sous la cote A, B, 3, 4.
3 ♦ (1784) Constatation officielle des cours (d'une valeur, d'une monnaie) qui se négocient par l'intermédiaire d'agents qualifiés (spécialt en Bourse). ⇒ change, cotation, cours. La cote de l'Argus, pour le marché des voitures. — Par ext. Cote officielle ou cote : tableau indicateur des cours officiels. Valeurs admises à la cote de la Bourse. Actions inscrites à la cote. Marché hors cote; subst. le hors-cote.
4 ♦ (1877) Estimation. Cote d'un cheval : estimation de la valeur de l'animal, de ses chances de victoire. — La cote d'un devoir. ⇒ note. Loc. vieilli Cote d'amour : appréciation d'un candidat, basée sur une estimation de sa valeur morale, sociale. Cote de popularité : résultat d'un sondage d'opinion sur la popularité d'une personne. ⇒ indice. Loc. Avoir la cote : être apprécié, estimé. Avoir la cote auprès de qqn. Fam. Avoir une cote d'enfer : être très apprécié.
5 ♦ Troisième coordonnée d'un repère cartésien; chiffre indiquant une dimension (en géométrie descriptive), un niveau (en topographie). Pièce usinée aux cotes requises. La cote 206 : le point qui, sur la carte, est coté 206. ⇒ altitude. « S'efforcer de parvenir à la cote moins huit cents » (Camus).
♢ Cote d'alerte : niveau d'un cours d'eau au-delà duquel commence l'inondation; fig. point critique.
⊗ HOM. Cotte.
● cote nom féminin (latin médiéval quota pars, part qui revient à chacun) Montant de la cotisation imposée à chaque contribuable. Constatation officielle ou officieuse des cours d'une marchandise, d'une monnaie ou d'une valeur mobilière négociée par un intermédiaire qualifié. Publication périodique reproduisant ces cours. Chiffre porté sur un dessin industriel ou d'architecture et donnant une dimension de l'objet représenté. Appréciation portée sur la réputation, la valeur de quelqu'un ; degré d'estime, de popularité : Un homme politique dont la cote est en baisse. Estimation de la valeur de quelque chose permettant un classement : La cote des films de l'année. En Belgique, note scolaire. Rapport entre les chances de perdre et celles de gagner qu'offre un cheval dans une course. (La cote d'un cheval est à 10 contre 1 quand il est présumé avoir dix chances de perdre contre une seule de gagner.) Documentation Symbole servant à l'identification et au classement de documents dans une bibliothèque ; document portant ce symbole. Droit Premier symbole de classification donné à un navire par une société de classification et qui caractérise l'état du navire. Géodésie Altitude d'un point par rapport à une surface de référence. Géométrie Troisième coordonnée d'un point de l'espace affine E3, rapporté à un repère cartésien. Nombre réel qui situe un point M de l'espace par rapport au plan horizontal de projection, en géométrie descriptive et en géométrie cotée. ● cote (difficultés) nom féminin (latin médiéval quota pars, part qui revient à chacun) Orthographe et prononciation Ne pas confondre ces deux mots. 1. Cote, sans accent (prononcé avec o ouvert comme dans flotte) = marque distinctive (la cote d'un livre, dans une bibliothèque) ; indication chiffrée (la tolérance pour ces cotes est de l'ordre du dixième de millimètre). 2. Côte, avec un accent circonflexe (prononcé avec o fermé comme dans flot) = pente (monter une côte) ; rivage de la mer (une côte inhospitalière) rocheuse et ; chacun des os du thorax (se casser une côte). ● cote (expressions) nom féminin (latin médiéval quota pars, part qui revient à chacun) Familier. Avoir la cote, une grosse cote, être très apprécié de quelqu'un. Cote d'alerte, niveau d'un cours d'eau à partir duquel l'inondation est à craindre ; point critique. Cote d'amour, appréciation d'un candidat fondée sur sa valeur morale, sociale. Cote mal taillée, arrangement où chacun fait des concessions. Certificat de maintien de cote, synonyme de certificat de navigabilité. ● cote (homonymes) nom féminin (latin médiéval quota pars, part qui revient à chacun) cote verbe côte nom féminin cotent forme conjuguée du verbe coter cotes forme conjuguée du verbe coter cotte nom féminin cotte nom masculin ● cote (synonymes) nom féminin (latin médiéval quota pars, part qui revient à chacun) Montant de la cotisation imposée à chaque contribuable.
Synonymes :
- impôt
- taxe
Constatation officielle ou officieuse des cours d'une marchandise, d'une monnaie...
Synonymes :
- cours
- valeur
Appréciation portée sur la réputation, la valeur de quelqu'un ; degré...
Synonymes :
- popularité
- renommée
- réputation
Estimation de la valeur de quelque chose permettant un classement
Synonymes :
- notation
- note
Cote d'alerte
Synonymes :
- niveau
Droit. Certificat de maintien de cote
Synonymes :
- certificat de navigabilité
cote
n. f.
d1./d Marque numérale dont on se sert pour classer les pièces d'un procès, d'un inventaire, les livres d'une bibliothèque, etc. La cote d'un document à la Bibliothèque nationale.
d2./d FIN Indication du cours de valeurs mobilières. Admission de valeurs à la cote.
d3./d Par ext. évaluation, estimation de la valeur de diverses marchandises. La cote d'une voiture à l'argus.
d4./d (Belgique) Note (sens 5). Avoir une bonne cote.
d5./d Loc. Fam. Avoir la cote auprès de qqn, être prisé, estimé de cette personne.
d6./d TECH Chiffre qui indique une dimension (sur un schéma, sur un plan).
|| GEOM Nombre qui indique, dans un système de coordonnées cartésiennes, la distance d'un point au plan horizontal.
— Par ext. Désignation de ce point sur une carte.
— Indications sur une courbe de niveaux. Cote de niveau, d'altitude.
|| Cote d'alerte: niveau d'un fleuve au-delà duquel il y a risque d'inondation; fig. seuil à partir duquel une situation devient critique.
d7./d Part de chacun dans une dépense commune (partic., un impôt, une contribution, etc.). La cote mobilière.
|| Fig. Cote mal taillée: compromis bancal.
⇒COTE, subst. fém.
I.— [Avec une idée de valeur quantitative ou qualitative]
A.— FINANCES
1. DR. FISCAL. Part que doit payer chaque contribuable, dans le cadre de la répartition d'un impôt. Cote foncière, mobilière, personnelle; cote d'impôt; payer sa cote. Synon. quote-part :
• 1. Le conseil de préfecture prononcera, sur les demandes de particuliers, tendant à obtenir la décharge ou la réduction de leur cote de contributions directes...
Doc. d'hist. contemp., 1785-1850, p. 97.
— P. méton., littér. Contribuable :
• 2. Supposez par cote un franc ou deux de droits de sel (...) l'agriculture est soulagée, l'État reçoit tout autant, et nulle cote ne se plaint.
BALZAC, Les Employés, 1837, p. 25.
— Cote mal taillée (vx). Compte arrêté approximativement.
♦ Fig. Compromis. Faire une cote mal taillée. C'est [le Palais de Justice] le pays de la cote mal taillée, du « Monsieur a raison, mais vous n'avez pas tort », des accommodements entre le vrai et le faux (L. DAUDET, Vers le roi, 1920, p. 246).
— P. ext., ASSURANCES. ,,Part cédée en réassurance`` (BARR. 1974).
2. BOURSE Constatation par les agents de change du cours des valeurs, du change des monnaies, à l'issue de chaque séance de la Bourse. Marché, titre hors-cote; admission à la cote.
— P. méton.
♦ Cours d'une valeur (cf. MORAND, Extrav., 1936, p. 162).
♦ Tableau ou publication donnant ces cours. Cote boursière, officielle; consulter la cote. La Cote Financière, ce vieux journal solide (ZOLA, Argent, 1891, p. 270).
— Arg. Frère de la cote. ,,Commis d'agent de change`` (LARCH. Suppl. 1880).
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. d'emploi de cote avec le sens de « cotation » : autoriser la cote des fonds (cf. BOYARD, Bourse et spécul., 1853, p. 159).
3. P. anal., COMM. [En parlant de marchandises gén. d'occasion] Cours officieux. La cote des voitures d'occasion, des timbres-poste.
B.— Indication numérique d'une mesure dans un système convenu.
1. ARCHIT., DESSIN INDUSTR. Indication de dimension inscrite sur un plan, un croquis, une coupe, permettant d'exécuter un ouvrage à partir de ce plan. Nous faisons figurer ici l'appareil d'Engler A.S.T.M. que nous établissons aux cotes exactes des standards américains et anglais (Catal. instruments lab. [Prolabo], 1932, p. 281).
2. CARTOGR., TOPOGR. Chiffre, porté sur une carte, un plan, indiquant l'altitude d'un point par rapport à un plan de référence, généralement le niveau de la mer. Cote d'altitude, de niveau. La représentation du relief par estompage est (...) peu précise. Il faut la compléter par de nombreuses cotes altimétriques (DUVAL, HEBRARD, Nav. aér., 1928, p. 9).
a) P. méton. Point qui porte ce chiffre. La 1re armée britannique avait pris Loos et atteint la cote 70 et Hulluch (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 91).
b) P. anal. Chiffre, généralement précédé de moins ou du signe —, indiquant la profondeur d'un point par rapport au niveau de la mer ou du sol :
• 3. Les soutes, les cales, les souterrains, les grottes, les gouffres me faisaient horreur. J'avais même voué une haine spéciale aux spéléologues, qui avaient le front d'occuper la première page des journaux, et dont les performances m'écœuraient. S'efforcer de parvenir à la cote moins huit cent, au risque de se trouver la tête coincée dans un goulet rocheux (un siphon, comme disent ces inconscients!) me paraissait l'exploit de caractères pervertis ou traumatisés.
CAMUS, La Chute, 1956, p. 1486.
c) Spéc. Niveau atteint par un cours d'eau au cours d'une crue.
— P. métaph. Il [Alain] pouvait librement (...) froncer le sourcil lorsque le niveau du café au lait, dans sa tasse, dépassait une cote de crue (COLETTE, Chatte, 1933, p. 30).
— Cote d'alerte. Niveau à partir duquel une inondation est à redouter.
♦ Fig. [En parlant de phénomènes soumis à des fluctuations] Point critique atteint lors d'une hausse :
• 4. La population atmosphérique (...) atteint la cote d'alerte, ce qui se manifeste par la présence de gaz toxiques réduisant l'ensoleillement...
G. BELORGEY, Le Gouvernement et l'admin. de la France, 1967, p. 383.
3. GÉOM. ,,Troisième coordonnée cartésienne qui s'ajoute à l'abscisse et à l'ordonnée pour la géométrie à trois dimensions`` (Sc. 1962). Si n = 3, (x1 x2 x3) sont l'abscisse, l'ordonnée et la cote (WAR. 1966, s.v. coordonnées).
♦ Cote ronde. Cote dont la valeur est un nombre entier.
C.— Indication, généralement numérique, d'un niveau, permettant, le cas échéant, un classement d'après la valeur.
1. ENSEIGN. Note ou appréciation attribuée à un élève, à un candidat, pour un travail ou un ensemble de travaux.
— P. métaph., iron. :
• 5. Le dimanche à la promenade, nous examinions les jeunes dames et les jeunes filles que notre division croisait, et nous les estimions en leur appliquant une cote de 0 à 20, comme nos professeurs faisaient pour nos thèses et nos versions.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 10, 1913, p. 152.
— Argot
♦ Cote (d')amour. [À l'École spéciale militaire de Saint-Cyr] ,,Note donnée à un officier ou à un élève officier manquant d'éducation première`` (FRANCE 1907). Cote d'amour. Note bienveillante ou appréciation flatteuse attribuée à un élève, à un candidat, en fonction de sa valeur morale ou sociale. Avoir la cote. [P. ell. de d'amour; en parlant d'un élève] Être bien vu de ses professeurs.
♦ Séance des cotes. [À l'École polytechnique] Cérémonie comique, qui clôt le temps des brimades infligées aux nouveaux par les anciens, au cours de laquelle sont attribuées des mentions telles que cote major, cote bébé, cote binette.
2. P. ext.
a) [En parlant d'un animé hum.] Appréciation portée sur sa réputation, sa valeur morale ou intellectuelle :
• 6. En revanche, Tricart indique que les salaires des candidats achevant une thèse de IIIe cycle sont compris entre 850 et 1 100 NF, tandis que les chercheurs ayant cinq ou six ans de pratique arrivent à 1 750 NF. (...) L'on voit donc que, même s'agissant de débutants, les traitements indiqués varient du simple au triple. Tout dépend évidemment de la valeur des candidats, de la notoriété de l'institut et de la cote personnelle de son directeur...
Colloque nat. de géogr. appliquée (Strasbourg, 20-22 avr. 1961), 1962, p. 147.
— [Mélioratif] Appréciation flatteuse :
• 7. Ses diplômes, sa licence, lui assuraient [à Annette] une supériorité. Et elle n'ignorait pas qu'elle en avait une autre : sa cote personnelle, ses yeux, sa voix, sa mise, l'art de dompter les clients.
R. ROLLAND, L'Âme enchantée, 1925, p. 153.
— Avoir une bonne cote, une grosse cote auprès de qqn.
♦ P. ell. du déterminant, fam. Avoir la cote. Être estimé, apprécié. Il [le Dr Lendolt] avait, comme on dit, la cote, dans tous les milieux où il fréquentait et il a su la conserver (L. DAUDET, Salons, 1917, p. 99).
♦ Ne pas avoir la cote.
— Spéc., STAT. [En parlant du résultat d'un sondage d'opinion à propos d'une personnalité] La cote de M. Untel; variations de la cote de M. Untel.
b) [En parlant d'un inanimé concr.] :
• 8. Il est (...) possible de classer des bois et de réserver pour chaque usage des bois répondant à des exigences déterminées. On exigera une cote supérieure à 8 par exemple pour les bois à utiliser dans la construction mécanique. À côté de la cote de qualité statique, on définit une cote de qualité spécifique (...) à peu près fixe pour chaque essence et permettant de la caractériser.
J. CAMPREDON, Le Bois, 1948, p. 31.
— Spécialement
♦ [En parlant d'un film] Cote morale. Indication de la valeur morale du film, et du public auquel il est destiné.
♦ DR. MAR. ,,Jugement exprimé par des chiffres, lettres et signes sur la valeur d'un navire, par les sociétés de classification (Bureau Veritas ou Lloyd's Register)`` (BARR. 1974).
D.— HIPPISME. Estimation des chances qu'a un cheval donné de gagner une course. Cheval à grosse cote :
• 9. Et, à cette dernière minute, une surprise effarait les parieurs, la hausse continue de la cote de Nana, l'outsider de l'écurie Vandeuvres. Des messieurs revenaient à chaque instant avec une cote nouvelle : Nana était à trente, Nana était à vingt-cinq, puis à vingt, puis à quinze. Personne ne comprenait. Une pouliche battue sur tous les hippodromes, une pouliche dont le matin pas un parieur ne voulait à cinquante!
ZOLA, Nana, 1880, p. 1391.
— P. ext. Taux des paris établi par un bookmaker. Faire la cote.
♦ Pari à la cote. ,,Mode de pari, au turf, où les gains sont annoncés à l'avance`` (ST-RIQUIER-DELP. 1975).
II.— [Sans idée de valeur] ARCHIVES, BIBLIOTHÉCONOMIE, DOCUMENTOLOGIE. Marque, composée de chiffres et/ou de lettres, portée de façon apparente sur un document, afin de l'identifier, de le distinguer d'autres documents et en vue de faciliter son classement matériel. Cote topographique; cote de placement :
• 10. Le système de classement qui est adopté en Amérique et en Allemagne pour les bibliothèques de ce genre [bibliothèques municipales] est celui qui réunit sur les rayons les diverses éditions d'une même œuvre, avec une seule cote modifiée par des sous-cotes; de cette façon, si l'édition demandée par un emprunteur est absente, on lui communique une autre édition sans l'obliger à de nouvelles recherches.
La Civilisation écrite, 1939, p. 5002.
— P. méton. Document portant une cote :
• 11. En tête des ouvrages historiques du genre sérieux, l'auteur place généralement une liste des cotes d'archives qu'il a compulsées, des recueils dont il a fait usage.
M. BLOCH, Apologie pour l'hist., 1944, p. 30.
— P. ext. Section d'un cadre de classement matériel, subdivision d'une classification documentaire. Cote décimale, systématique.
— Spéc., TYPOGR. Indications portées sur la fraction de copie que traite chaque compositeur et qui sont nécessaires lors de la mise en pages.
Prononc. et Orth. :[] Ds Ac. 1894-1932. Enq. : /kot/. Homon. cotte, quote. Var. cotte ds FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787. Étymol. et Hist. 1. 1390 « part imposée à chaque contribuable » (Comptes de l'évacuation anglaise, Arch. KK 322 f° 44 v° ds GDF., s.v. quote : quotes et porcions); XIVe s. quote partie (cité ds CAFFIAUX, Commencements de la Regence d'Aubert de Baviere, Valenciennes, 1868, p. 83); 1490 quote-part d'apr. BL.-W.3-5; 1580 quotte part (MONTAIGNE, III, 9); 2. av. 1615 « lettre qui sert de marque » (PASQUIER, Recherches, p. 844 ds IGLF Techn. : dans les archives de l'Université de Thoulouze, cotte B); 1755 cartographie (A.-Ch. D'AVILER, Dict. d'archit., s.v. cotter); 3. 1784 « notation du prix des cours » (Necker ds BRUNOT t. 6, p. 166); 4. 1799 géom. (MONGE, ibid., p. 660). Empr. au lat. médiéval quota (pars) « part qui revient à chacun » (XIIIe s. ds NIERM.), du lat. class. quotus « en quel nombre »; le sens 2 peut-être à partir de « chiffre exprimant la part due par chaque contribuable (porté sur les registres en face de chaque nom) ». Fréq. abs. littér. :174. Bbg. AUDRAS (R. P.). Ce que parler veut dire pour un philatéliste. Vie Lang. 1972, p. 689. — ROG. 1965, p. 138.
cote [kɔt] n. f.
ÉTYM. 1390, quote; lat. médiéval quota, du lat. class. quotus « en quel nombre », quota pars « part qui revient à chacun ».
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1 (1600). Marque alphabétique ou numérale servant au classement d'un inventaire, des pages d'un registre d'état civil, etc. || Pièce sous la cote A, B, 3, 4. || Cote de placement. — Par métonymie. Document portant une cote.
2 (1784). Constatation officielle des cours (d'une valeur, d'une monnaie, d'une marchandise) qui se négocient par l'intermédiaire d'agents qualifiés.
♦ Spécialt. Bourse. Cours constatés par les agents de change sur les valeurs qui se négocient au parquet. ⇒ Cotation, cours. || Valeur ayant une cote exceptionnelle.
1 On peut voir, dans cette cote qui est inscrite en toutes les pages des journaux, comment elle vient en concurrence ici et là avec d'autres valeurs.
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 228.
1.1 Bientôt ils lurent à haute voix une foule de bulletins qui, remis entre leurs mains par les joueurs groupés autour d'eux, contenaient des ordres d'achat et de vente écrits en piètres vers de douze pieds pleins de chevilles et d'hiatus. Une cote s'établit suivant l'importance de l'offre ou de la demande, et les actions, aussitôt payées et livrées, passèrent de main en main.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 323.
1.2 Tout à l'heure, bientôt, avant de m'endormir, je ferai comme chaque soir, les cotes du jour en main, le compte de ma fortune.
Claude Mauriac, le Dîner en ville, p. 239, 1959.
♦ Tableau indicateur des cours officiels, publié chaque jour par le syndicat des agents de change. || Cote officielle. || Valeurs admises à la cote de la Bourse. || Actions inscrites à la cote. || Cote des valeurs en banque. || Cote des changes. || Cote à terme. || Cote au comptant (→ Cause, cit. 5).
2 Toutes les valeurs admises à la Cote officielle, que publie chaque jour la chambre syndicale des agents de change, ne peuvent pas être négociées à terme. Aussi, la cote officielle est-elle divisée en deux parties : dans la première figurent les cours cotés au comptant, et dans la seconde, beaucoup plus courte que l'autre, les cours cotés à terme.
Paul Reboud, Précis d'économie politique, p. 13.
♦ Hors-cote. || Titre hors-cote : titre qui, dans une Bourse de valeurs, se négocie par des intermédiaires autres que les agents de change.
♦ Comm. Cours officieux de marchandises (en général d'occasion). || Cote des voitures d'occasion.
3 (1390). Dr. fisc. Montant d'une cotisation, d'un impôt demandé à chaque contribuable. Anciennt. || Cote mobilière. — Cote foncière. || Payer sa cote (⇒ Quote-part).
♦ ☑ Loc. fig. Cote mal taillée : répartition approximative; compromis, transaction. || Accepter, faire une cote mal taillée. ⇒ Compromis, transaction (→ Couper la poire en deux).
3 Le régent demanda l'avis à Besons, qui barbouilla et qui proposa une cote mal taillée.
4 (1877). Hippisme. || Cote d'un cheval : estimation de la valeur de l'animal, et de ses chances de victoire, et, spécialt, taux des paris aux courses. — ☑ Loc. Pari à la cote : pari où les gains sont annoncés à l'avance.
5 Note attribuée. || La cote d'un devoir. ⇒ Note. — ☑ Loc. Vieilli. Cote d'amour : appréciation d'un candidat, basée sur une estimation de sa valeur morale, sociale. || Soigner sa cote d'amour : être soucieux de se faire apprécier. — Par ext. || La cote d'amour d'un pays à l'étranger. → Image (II., 4.) de marque.
♦ ☑ Loc. Vieilli. Être à la cote : être apprécié par l'opinion.
♦ Cote de popularité : résultat d'un sondage d'opinion sur la popularité d'une personne. || La cote de popularité du Premier ministre a encore baissé. — Absolt. || La cote d'un homme politique, d'un ministre. || Il a une cote fantastique. ⇒ Popularité. || Sa cote a baissé dans les sondages. — ☑ Loc. Avoir la cote : être apprécié, estimé. || Avoir la cote auprès de qqn. || Le pauvre n'a vraiment plus la cote.
4 (…) j'ai toujours redouté l' « emballement » sur le Maroc. Le Maroc, évidemment, en ce moment-ci, « a la cote », si j'ose ainsi parler. On est très bienveillant pour lui.
L. H. Lyautey, Paroles d'action, p. 358.
6 a (1755). Chiffre indiquant un niveau (en topographie). || Cote de niveau, d'altitude : indication sur une carte des niveaux (courbe de niveaux). ⇒ Nivellement. || La cote 206 : le point qui, sur la carte, est coté 206. ⇒ Altitude. || Cote de 300 pieds au-dessus du niveau de la mer. — Les cotes d'une position, les coordonnées de cette position.
5 S'efforcer de parvenir à la cote moins huit cents, au risque de se trouver la tête coincée dans un goulet rocheux (un siphon, comme disent ces inconscients !) me paraissait l'exploit de caractères pervertis ou traumatisés. Il y avait du crime là-dessous.
Camus, la Chute, p. 31.
♦ ☑ Cote d'alerte : niveau d'un cours d'eau au delà duquel commence l'inondation. — Fig. Point critique, niveau au delà duquel une situation devient critique; situation inquiétante. ⇒ Crise. || Atteindre, dépasser la cote d'alerte.
b (1799). Techn. Chiffre indiquant une dimension. || Cotes d'un dessin, d'une machine. ⇒ Dimension. || Indiquer les cotes. || Pièce usinée aux cotes requises. — Cote ronde : cote qui a pour valeur un nombre entier. — Archit. Indication des dimensions sur un plan.
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DÉR. Coter, cotiser.
COMP. Décote.
HOM. 1. Cotte, 2. cotte, quote; formes du v. coter.
Encyclopédie Universelle. 2012.