attache [ ataʃ ] n. f. I ♦ (mil. XVIe) Vx Action d'attacher, de retenir par un lien quelconque. Mod. (dans des expr.) Système d'attache. Point d'attache d'un muscle, d'un ligament. ⇒ insertion. Chien à l'attache, attaché. Une corde « le retient à la portée de sa mère, à l'attache » (A. Gide). — Par ext. Port d'attache : port où un navire est immatriculé. ⇒ 1. port. II ♦ Ce qui attache, sert à attacher.
1 ♦ Objet servant à attacher. ⇒ agrafe, boucle, bouton, câble, chaîne, collier, corde, cordon, courroie, crampon, crochet, épingle, fermeture, fermoir, ficelle, lacet, lien, ligature, nœud, pression, ruban, sangle, trombone, velcro. L'attache d'un bracelet. Réunir deux lettres par une attache. Attaches de sécurité (sur des skis). ⇒ fixation. — Bot. Les attaches d'une plante grimpante. ⇒ crampon, vrille.
2 ♦ Partie qui joint un membre au corps, un membre au pied ou à la main. « On accentuait plus robustement les attaches des bras et des cuisses » (Gautier) .
♢ Plur. Les attaches : le poignet et la cheville. Avoir des attaches fines.
3 ♦ Fig. (Vx) Ce qui nous attache aux choses. ⇒ attachement. « Le peu d'attache et de goût qu'il avait pour les choses de la terre » (Massillon).
♢ Au plur. Rapports affectifs, relations d'habitude qui lient à qqn ou à qqch. Conserver des attaches avec son pays natal, son pays d'origine. ⇒ lien. Avoir des attaches dans un milieu, un groupe. ⇒ accointance, relation. « Tu vis en l'air, tu as tranché tes attaches bourgeoises, tu n'as aucun lien avec le prolétariat » (Sartre).
● attache nom féminin Tout ce qui sert à attacher, à retenir, lien, courroie, agrafe, etc. : Une attache de harnais. Sentiment qui unit à quelque chose, à quelqu'un ; lien affectif (surtout pluriel) : N'avoir aucune attache nulle part. Liaison, relation qui fait dépendre quelqu'un d'une autre personne ou d'un milieu (surtout pluriel) : Avoir des attaches avec la police. Articulation des membres, et en particulier le poignet et la cheville : Avoir les attaches fines. Anatomie Endroit où vient se fixer un muscle, un ligament. Bâtiment Ligature des aciers de béton armé, pour maintenir en place les armatures pendant le coulage du béton. Chemin de fer Ensemble des diverses pièces servant à la fixation des rails sur les traverses et au serrage des éclisses de joints. Droit ancien Toute cédule annexée, attachée à un acte authentique, pour en autoriser ou en attester l'exécution. Sigillographie Lanière de parchemin ou cordon de soie ou de chanvre qui rattache le sceau au document écrit. Zootechnie Dispositif permettant d'attacher un animal par le cou, en général devant son auge. ● attache (expressions) nom féminin (Être) à l'attache, être retenu par un lien, en parlant d'un animal. Port, point d'attache, lieu où on revient habituellement au cours d'une série de déplacements. Attache doublement élastique, attache du rail Vignole comportant une semelle de caoutchouc cannelée placée entre le patin du rail et la traverse, et un crapaud élastique en acier. (Elle donne à la voie une élasticité d'ensemble génératrice de confort et diminuant l'usure ainsi que l'entretien.) Droit d'attache, droit d'attacher ou de fixer à la rive opposée, à travers un cours d'eau, l'extrémité d'une digue ou tout autre barrage. Port d'attache d'un navire, port où il est immatriculé ; son point de départ ou d'arrivée. Attache de pont suspendu, appareil par lequel une suspente s'accroche aux câbles porteurs ou soutient le tablier. ● attache (synonymes) nom féminin Tout ce qui sert à attacher, à retenir, lien, courroie...
Synonymes :
- goût
- intérêt
Liaison, relation qui fait dépendre quelqu'un d'une autre personne ou...
Synonymes :
- commerce
- liaison
- lien
- noeud
- racine
Anatomie. Endroit où vient se fixer un muscle, un ligament.
Synonymes :
attache
n. f.
d1./d Ce qui sert à attacher. Attache métallique. Animal à l'attache.
— Loc. fig. être, tenir à l'attache: être, tenir dans une étroite dépendance.
|| (Plur.) Fig. Liens affectifs avec qqn ou qqch. Je n'ai pas d'attaches dans ce pays.
d2./d MAR Port d'attache: port d'immatriculation d'un navire.
d3./d ANAT Endroit où s'insère un muscle, un ligament.
|| (Plur.) Poignets et chevilles. Avoir des attaches fines.
⇒ATTACHE, subst. fém.
A.— Vieilli. Action d'attacher, fait d'être attaché :
• 1. Les prières de l'aumônier, l'attache du nœud fatal, le bonnet dont l'idée m'inspirait tant d'horreur, enfin mon exécution et ma mort ne m'ont laissé aucun souvenir; ...
JANIN, L'Âne mort et la femme guillotinée, 1829, p. 185.
— D'attache :
1. Qui réalise l'action d'attacher, selon quoi s'opère ou peut s'opérer l'action d'attacher. Mode, système d'attache :
• 2. À la lueur du foyer, il [Cyrus Smith] tailla deux petites règles plates qu'il réunit l'une à l'autre par une de leurs extrémités, de manière à former une sorte de compas dont les branches pouvaient s'écarter ou se rapprocher. Le point d'attache était fixé au moyen d'une forte épine d'acacia, que fournit le bois mort du bûcher.
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 123.
♦ MAR. Port d'attache (cf. LE CLÈRE, 1960).
♦ COMM. Port possédant une recette de douanes où s'inscrivent les navires de commerce français, chaque bâtiment étant obligé d'avoir un port d'attache.
♦ MILIT. Port de stationnement.
♦ PÊCHE. Port d'immatriculation.
♦ Au fig. Lieu où l'on séjourne pour ses occupations professionnelles.
2. Qui permet d'attacher.
— DR. Droit d'attache. Droit accordé à un particulier d'amarrer une embarcation contre une redevance. Droit donné au propriétaire d'une rive d'un cours d'eau, de fixer à la rive opposée ne lui appartenant pas, l'extrémité d'un barrage.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
3. Qui est attaché par un lien.
a) ÉLEV. Chien d'attache. Chien que l'on tient enchaîné dans la journée et qu'on lâche la nuit.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
b) HABILL. ANC. Bas d'attache. Grand bas de soie qui se fixait autrefois au haut-de-chausse à l'aide de rubans ou d'aiguillettes.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
c) HIST. (Lettre d')attache. Document écrit, émanant d'un juge, d'un gouverneur de province, d'un chef militaire, du roi, le plus souvent joint par lien scellé à un acte du roi, du pape, par exemple, pour confirmer une décision, en assurer l'exécution.
Rem. Attesté ds tous les dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
B.— P. méton.1
1. Objet réuni par un système d'attache.
— BIJOUT. Attache (de diamants). Bijou fabriqué à partir d'un assemblage de diamants.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
2. Usuel, fréq. au plur. Objet servant à attacher :
• 3. Quasimodo, impassible, ne sourcillait pas. Toute résistance lui était rendue impossible par ce qu'on appelait alors, en style de chancellerie criminelle, la véhémence et la fermeté des attaches, ce qui veut dire que les lanières et les chaînettes lui entraient probablement dans la chair.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 265.
a) Spécialement :
— ARCHÉOL. Pièce d'orfèvrerie utilisée comme parure ou comme fermeture de vêtements, au Moyen Âge et au début de la Renaissance. Attaches pour chapeaux de feutre (FARAL, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 198).
— BÂT. et TRAV. PUBL. Sorte de ligature des aciers de béton armé pour fixer les armatures pendant le coulage du béton (cf. BARB.-CAD. 1963, Lar. encyclop.). ,,Appareil fixant une suspente de pont suspendu soit en haut au câble (attache supérieure), soit en bas à la poutre de rigidité (attache inférieure)`` (BARB.-CAD. 1963); également cité ds Lar. encyclop.).
— BOT. Élément végétal qui unit une partie de plante au reste de la plante, à une autre plante ou à un inanimé concret :
• 4. Aux branches les dernières feuilles convulsées ne suivaient le vent que de la longueur de leur attache, mais quelquefois, celle-ci se rompant, elles tombaient à terre et le rattrapaient en courant.
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 389.
— CÉRAM. Fil de fer permettant de maintenir les morceaux d'un objet en faïence qui a été cassé. Attaches d'une assiette (Ac. 1932).
— CH. DE FER.
♦ [Concernant les locomotives] Attache de support de ferme (A. HERDNER, Constr. et conduite des locomotives à vapeur, p. 102); attache de sûreté (A. HERDNER, Constr. et conduite des locomotives à vapeur, p. 286).
♦ [Concernant les rails] Objet de différentes sortes servant à fixer les rails entre eux et sur les traverses. La fatigue des attaches due au passage des trains (Ch. BRICKA Cours de ch. de fer, t. 2, 1894, p. 385-386).
— COUT. Cordonnet, ruban que l'on coud sur le bord d'un habit pour le fermer ou d'un linge pour le suspendre :
• 5. Elle [Julia] est droite comme un bel arbre ou comme un pot de terre fine avec cette rainure que fait dans sa chair l'attache du jupon.
GIONO, Le Grand troupeau, 1931, p. 143.
— ÉLEV. Garder, mettre, tenir un animal à l'attache :
• 6. La fabrique vend aussi les attaches qui ont servi à conduire les victimes à l'autel; et c'est une croyance que les bestiaux mis à l'attache avec ces cordes ne périssent point de maladie.
A. FRANCE, Pierre Nozière, 1899, p. 305.
♦ Expr. fig. et proverbiale :
• 7. Ainsi mes obligations purement littéraires seront remplies envers vous le plus tôt possible, car il ne me convient en aucune manière d'être, comme un chien à l'attache, et je suis fâché pour vous et pour l'avenir de nos relations que vous ayez fait une chaîne de ces obligations...
BALZAC, Correspondance, 1832, p. 138.
— MUS. Attache-cordes (L. GRILLET, Les Ancêtres du violon, 1901, p. 171).
— PAPET. Morceau de métal de formes diverses servant à réunir et maintenir des feuilles de papier :
• 8. Chaque feuille étrangère est alors adoptée, confiée à une petite colombe de chez nous, qui la guide à des destinations successives jusqu'à son classement. Certains bijoux servent à ces attelages momentanés : coins dorés, attaches parisiennes, trombones attendent dans des sébiles leur utilisation.
PONGE, Le Parti pris des choses, 1942, p. 48.
— SP. (ski). Attache de sécurité. Lanière de chanvre, de cuir, de nylon s'accrochant au câble de fixation et autour de la chaussure du skieur qui, ainsi, ne risque pas de perdre ses skis (cf. GAUTRAT Ski 1969).
— TECHNOL. (vitrerie). Petit morceau de plomb servant à maintenir des panneaux plus ou moins importants de verre (cf. A. LENOIR, Archit. monastique, t. 1, 1852, p. 141).
b) Au fig. :
— Ce qui lie une personne à une autre, à un lieu, à une fonction, à une collectivité par des liens de dépendance (service, dévouement, parenté, intérêt, opinion, similitude). Attaches terrestres; avoir des attaches dans, avec; rompre des attaches; garder des attaches avec son passé :
• 9. Car la jeune fille ne pourrait pas aller, tout à l'heure, adorer le foyer de l'époux, si son père ne l'avait pas préalablement détachée du foyer paternel. Pour qu'elle entre dans sa nouvelle religion, elle doit être dégagée de tout lien et de toute attache avec sa religion première.
FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, p. 47.
♦ Spéc. Ordre et plus largement consentement, avis, appui d'une autorité supérieure, personne physique ou morale. Je ne veux rien faire sans votre attache, sans prendre votre attache (Ac. 1798-1878).
— Ce qui lie affectivement une personne à une autre ou à un inanimé concret. Se prendre d'attache pour qqn :
• 10. Quand on a tant d'attache pour une personne, qu'il n'y a qu'elle! Et qu'on la voit liée à un autre, comprends-tu ce que c'est, Jeuselou?
POURRAT, La Tour du Levant, 1931, p. 237.
— Ce qui unit intellectuellement, moralement.
♦ [Deux inanimés abstr.] :
• 11. Beaucoup de gens aiment mieux nier les dénouements, que de mesurer la force des liens, des nœuds, des attaches qui soudent secrètement un fait à un autre dans l'ordre moral.
BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 122.
♦ [Une pers. ou une de ses facultés à un inanimé abstr. par le goût, l'intérêt, l'application] Avoir de l'attache à l'étude, pour l'étude (Ac. 1798-1878).
C.— P. méton2. Endroit où viennent se fixer différents objets.
1. ANATOMIE
a) Endroit où vient se fixer l'extrémité d'un ligament, d'un muscle, d'un tendon. Avoir, prendre son attache à; donner attache à. L'attache d'un muscle, d'un ligament (Ac. 1835, 1878).
b) Dans un sens plus large (domaine artistique et lang. cour.). Endroit où une partie du corps (en particulier un membre) est reliée à une autre partie ou au reste du corps. Attache du cou, de l'épaule, de la main, du pied, du poignet :
• 12. ... Il y avait de voluptueuses mollesses dans l'attache des joues, aux deux coins de la bouche, où se creusaient de légères fossettes; ...
ZOLA, Madeleine Férat, 1868, p. 9.
c) Absol. Jointure d'un membre. Avoir les attaches fines (DG).
2. BOT. Endroit où vient se fixer l'extrémité d'un élément végétal :
• 13. Un afflux vert partait de l'attache des feuilles de bananiers et poussait la sève jaune vers le haut de la feuille, ...
GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, p. 96.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1155 « ruban d'étoffe, tout ce qui sert à attacher, à fixer qqc. » (WACE, Rou, éd. H. Andresen III, 9230 : Quant li boens reis auant sailli, Par les ataches le saisi, Auant le traist tot fors del renc); spéc. 1765 anat. « endroit où est fixé un muscle » (Encyclop., s.v. os); 1836 p. ext. id. attaches « articulations (cheville, poignet) » (GAUTIER, Mlle de Maupin, 4 ds ROB.); 2. XIIIe s. fig. ataiche « ce qui unit moralement à qqn ou qqc. » (De la male Honte ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 4, 46 ds GDF. Compl. : Par mauvais seignor et par lasche Les a honte mis en s'ataiche) seule occurrence de cette graphie; spéc. 1552 id. littér. « rapports affectifs qui attachent fortement à qqn » (RONSARD, Amours, 1925, 40); plus fréq. au plur. (av. 1704, BOURDALOUE, Panégyriques ds Dict. hist. Ac. fr. t. 4, p. 216a); 1656, nov. id. class. « intérêt passionné pour qqc. » (RACAN, Lettres à Monsieur Chapelain, ibid., p. 214b); plus fréq. au plur. (av. 1704 BOSSUET, Habit. 1 ds LITTRÉ); 3. mil. XVIe s. « action d'attacher, de retenir par un lien quelconque » princ. ds les expr. a) levrier d'attache « chien de cour qu'on tient attaché tout le jour » (AMYOT, Pelop. 53 ds GDF. Compl. : Il faisoit ... lascher des levriers d'attache sur eulx, qui les deschiroient en pieces), d'où expr. fig. et proverbiale être là comme un chien à l'attache, d'attache « se livrer à un travail assujettissant » dep. Ac. 1694; b) 1866 mar. port d'attache (Lar. 19e).
Déverbal de attacher.
STAT. — Fréq. abs. littér. :592. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 161, b) 643; XXe s. : a) 720, b) 753.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BARB.-CAD. 1963. — BLANCHE 1857. — CHABAT 1881. — CHESN. 1857. — DUCH. 1967, §44. — Éd. 1913. — Encyclop. méthod. Mécan. t. 1 1782; t. 2 1783; t. 8 1791. — FÉN. 1970. — GAUDIN (M.). Parasitisme. Vie Lang. 1969, p. 700. — GAUTRAT Ski 1969. — GAY t. 1 1967 [1887]. — KUHN 1931, p. 71. — LABORDE 1872. — Lar. comm. 1930. — Lar. mén. 1926. — LE CLÈRE 1960. — LELOIR 1961. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MICHEL 1856. — NYSTEN 1824. — PIERREH. 1926. — POIGNON 1967. — SIZ. 1968.
attache [ataʃ] n. f.
ÉTYM. 1155, au sens II; déverbal de attacher.
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I Mil. XVIe.
1 Vieilli. Action d'attacher, de garder attaché, de retenir par un lien quelconque. || Donner un pourboire pour l'attache de son cheval.
♦ À l'attache. || Devant l'auberge, un garçon d'écurie prend les chevaux à l'attache.
2 Mod., dans des expressions. || À l'attache (⇒ Attachage), d'attache. || Mode, système d'attache. || Point d'attache. — Vieilli. || Chien d'attache, qu'on tient attaché, enchaîné pendant le jour. — Fig. || Tenir qqn comme un chien d'attache, comme un chien à l'attache. ⇒ Assujettissement, chaîne, laisse. — Tenir qqn à l'attache (même sens).
1 Philis tient mon cœur à l'attache.
Molière, la Princesse d'Élide, 1er intermède.
2 (…) une corde autour de son cou le retient à la portée de sa mère à l'attache (…)
Gide, Journal, août 1910.
♦ Anciennt. || Bas d'attache : grand bas de soie qui s'attachait au haut de chausses.
♦ Droit d'attache : droit d'attacher une embarcation. ⇒ Amarrage, ancrage. || Borne d'attache d'un chaland. — Fig. et cour. || Port d'attache : port d'armement d'un navire, port où il est immatriculé. ⇒ Port.
♦ Dr. anc. || Lettre d'attache : lettre jointe à l'expédition de pièces de chancellerie, des arrêts, etc., auxquels elle donnait force exécutoire. || Lettre d'attache du roi, du gouverneur, du connétable.
3 Dr., admin. Vx. Agrément, autorisation, consentement (d'une autorité).
3 Il ne suffit pas d'avoir des provisions d'une charge de finance pour être payé de ses gages, il faut prendre l'attache des trésoreries de France.
Furetière, Dict.
4 Pensions, honneurs, tout leur convient et ne convient qu'à eux(…) ils ne comprennent point que sans leur attache (leur agrément, leur assentiment) on ait l'impudence de les espérer.
La Bruyère, les Caractères, XVI, 26.
5 J'ai suspendu cette édition qui se faisait à Amsterdam pour avoir l'attache du ministère de France.
Voltaire, Lettres, janv. 1738.
♦ Mod. (Admin.). || Prendre l'attache du ministère (en parlant d'un chargé de mission) : prendre contact et solliciter l'assentiment (d'une administration).
———
II (1155). || Une, des attaches : ce qui attache, sert à attacher.
1 Objet servant à attacher. || Attache métallique. || Attache de soulier, de vêtement, de harnais… || Mots désignant des attaches. ⇒ Agrafe, aiguillette, amarre, anneau, ansette, bandage, boucle, bouton (de boutonnière ou de ganse), bride, câble, chaîne, chaînette, collier, corde, cordon, courroie, crampon, crochet, épingle, fermeture, fibule, ficelle, fil, jarretelle, jarretière, joug, jugulaire, lacet, laisse, lanière, licol (ou licou), lien, ligature, longe, menottes, mentonnière, nœud, ruban, sangle, tresse, trombone (pour papier)…
♦ Spécialt. Bijou qui sert d'attache. ⇒ Agrafe, broche, clip. || Une attache de diamants.
6 J'admire votre attache; les diamants en sont fort nets (…)
7 On remarque néanmoins sur elle une riche attache (…)
La Bruyère, les Caractères, III, 73.
♦ Archéol. Pièce d'orfèvrerie utilisée jusqu'au XVIe siècle pour orner ou fermer certains vêtements.
♦ Techn. Fil de fer utilisé pour maintenir ensemble des morceaux de faïence cassée. || Les attaches d'une assiette. || Attaches et agrafes.
♦ Attaches de voie ferrée, utilisées pour fixer les rails entre eux ou sur les traverses.
♦ Cordonnet ou ruban cousu sur le bord d'un vêtement pour le fermer ou le suspendre.
♦ Morceau de métal utilisé pour réunir des feuilles de papier.
♦ Sports (ski). || Attache de sécurité : lanière s'accrochant à la chaussure et au câble de fixation, et permettant de retenir les skis en cas de chute.
♦ Bot. || Les attaches d'une plante grimpante. ⇒ Crampon, vrille.
2 (1765). Endroit où est fixée l'extrémité d'un muscle, d'un tendon, d'un ligament. || Les attaches (ou points d'attache, sens I.) des muscles. ⇒ Insertion.
8 Libres à leur partie moyenne, les muscles se fixent par leurs extrémités sur des surfaces qui sont appelées leurs points d'attache, ou leurs points d'insertion.
L. Testut, Traité d'anatomie, t. I, p. 756.
♦ (1836). Partie qui joint un membre au corps, un membre au pied ou à la main. || Les attaches des membres. || L'attache du cou. ⇒ Articulation, emmanchement, jointure.
9 (Dans l'art antique) on ne féminisait pas les dieux ou les héros (…) on accentuait plus robustement les attaches des bras et des cuisses.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, 4.
♦ Plur. (Cour.). || Les attaches : le poignet et la cheville. || Avoir les attaches fines. ⇒ Cheville, poignet.
10 D'habitude, la femme possède une ossature grêle (…) Les articulations, en particulier celles du poignet et de la cheville, sont minces et délicates. La femme a « les attaches fines ».
A. Binet, les Formes de la femme, p. 30.
♦ Bot. Endroit où est fixée l'extrémité d'un élément végétal. || L'attache des feuilles.
———
III (Abstrait).
1 (XIIIe). a Vx. Ce qui attache une personne, la lie à qqn ou à qqch. ⇒ Attachement. || « L'attache qu'il a pour son pays » (Académie).
♦ ☑ Loc. Prendre de l'attache, avoir de l'attache à (ou pour) qqch., un intérêt passionné pour qqch. ⇒ Attachement, goût, intérêt, passion.
11 Ces misérables égarés, ayant regardé autour d'eux, et ayant vu quelques objets plaisants, s'y sont donnés et s'y sont attachés. Pour moi, je n'ai pu y prendre d'attache (…)
Pascal, Pensées, XI, 693.
12 Je n'ai d'attache sur la terre qu'à la seule Église catholique, apostolique et romaine, dans laquelle je veux vivre et mourir.
Pascal, les Provinciales, 17.
13 Puisqu'enfin de son bien il s'est laissé priver
Par son trop peu de soin des choses temporelles,
Et sa puissante attache aux choses éternelles.
Molière, Tartuffe, II, 2.
14 Se peut-il, mes frères, que nous ayons tant d'attache à cette vie et à ses plaisirs, si nous considérons attentivement combien est dure la condition avec laquelle on nous l'a prêtée ?
Bossuet, Oraison funèbre du P. Bourgoing.
15 Une des plus grandes preuves de sa pitié (de saint Thomas) et du peu d'attache et de goût qu'il avait pour les choses de la terre (…)
16 Je voudrais bien connaître cette femme-là, pour être à même de lui rendre service dans l'occasion, parce que vous lui avez conservé tant d'attache; il faut qu'elle soit une femme de bien.
G. Sand, François le Champi, XIII.
b Vieilli ou littér. Lien.
16.1 Beaucoup de gens aiment mieux nier les dénouemens, que de mesurer la force des liens, des nœuds, des attaches qui soudent secrètement un fait à un autre dans l'ordre moral.
Balzac, Eugénie Grandet, éd. 1838, p. 181.
2 Au plur. Mod. Rapports affectifs ou relations d'habitude qui attachent, rattachent qqn à qqn ou à qqch. || Conserver des attaches avec son pays natal, son pays d'origine. ⇒ Lien, nœud, racine. || Avoir des attaches dans un milieu, un groupe. ⇒ Accointance, liaison, relation. || Rompre ses attaches. ⇒ Amarre, chaîne, nœud.
17 Le sacrement libérateur (l'extrême-onction) rompt peu à peu les attaches du fidèle; son âme, à moitié échappée de son corps, devient presque visible sur son visage.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, I, I, 11.
18 Tu vis en l'air, tu as tranché tes attaches bourgeoises, tu n'as aucun lien avec le prolétariat, tu flottes, tu es un abstrait, un absent.
Sartre, l'Âge de raison, VIII.
18.1 Sans avoir rompu ses attaches provinciales, il avait conscience de s'être bien acclimaté à la capitale : accent, habillement, manières; rien en lui, estimait-il, ne le distinguait d'un Parisien des beaux quartiers.
Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 14-15.
♦ Au sing., vieux :
19 Homme fort ami de la joie,
Sans nulle attache, et sans souci (…)
La Fontaine, Contes, II, XIV.
♦ Mod. (Par métaphore du sens concret, II.).
20 Libre enfin et sans plus d'attache, semblable au cerf volant dont on aurait soudain coupé la corde, je culbutais, piquant de l'âme vers le sol où je m'écrasais.
Gide, Journal, 5 sept. 1938.
Encyclopédie Universelle. 2012.