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adoration

adoration [ adɔrasjɔ̃ ] n. f.
XIVe; lat. adoratio
1Relig. Action d'adorer. culte, latrie. L'Adoration des Mages ( épiphanie) . « Les Bénédictines de l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement » (Hugo).
2Amour fervent, culte passionné. « Son respect pour elle allait jusqu'à l'adoration » (Balzac). Il est en adoration devant elle, il lui voue une véritable adoration.
⊗ CONTR. Haine, mépris.

adoration nom féminin (latin adoratio) Action d'adorer un être divin. Sentiment d'amour passionné, de très grande affection : Amour qui confine à l'adoration.adoration (expressions) nom féminin (latin adoratio) Adoration perpétuelle, dévotion qui consiste à rendre au saint sacrement solennellement exposé sur l'autel un hommage ininterrompu. ● adoration (synonymes) nom féminin (latin adoratio) Action d' adorer un être divin.
Synonymes :
- culte
- dévotion
- piété
- vénération
Contraires :
- blasphème
- malédiction
Sentiment d'amour passionné, de très grande affection
Synonymes :
- admiration
- dévotion
- idolâtrie
- passion
- vénération
Contraires :
- animosité
- antipathie
- aversion
- dédain
- exécration
- haine
- hostilité
- inimitié
- mépris
- répulsion

adoration
n. f.
d1./d Culte rendu à une divinité.
THEOL CHRET Glorification de la souveraineté de Dieu par le culte de latrie.
d2./d Passion, attachement extrême. Il est en adoration devant elle.

⇒ADORATION, subst. fém.
I.— RELIG. Culte rendu à Dieu, à une divinité, à des objets sacrés en relation avec la divinité. Adoration de la Croix (Ac. 1798-1932).
A.— Emploi gén.
1. Action d'adorer; attitude adoratrice :
1. Il le baisa avec onction et amour, comme on baise la main d'une vierge, et le déposa, non sur la vilaine table; oh non! mais sur un petit coussinet de velours noir, tout brodé d'argent et de perles... Il tira aussi du coffret une petite coupe d'or et un assez grand flacon de même métal. Mais pendant toute cette cérémonie il y avait sur les traits de Brulart autant de recueillement et d'adoration que sur le visage d'un prêtre qui retire le calice du tabernacle...
E. SUE, Atar-Gull, 1831, p. 18.
2. [Cathédrale de Tolède] cinq nefs partagent l'église : celle du milieu est d'une hauteur démesurée, les autres semblent à côté d'elle incliner la tête et s'agenouiller en signe d'adoration et de respect.
T. GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843, p. 149.
3. La nature personnelle est tout. Tout devient médiocre, vulgaire, plat, mesquin dans une âme mesquine, puisque forcément elle fait tout passer à sa filière. Et qu'est-ce qui élargit l'âme? La soif du divin, qui se traduit en humilité, désintéressement, adoration.
H.-F. AMIEL, Journal intime, 26 févr. 1866, p. 161.
4. Il s'échauffa en parlant, il oublia peu à peu le serrement de cœur qu'il avait éprouvé au refus net de sa maîtresse, il se répandit en paroles douces et caressantes, faisant le tableau de la belle vie calme qu'ils mèneraient, quand ils seraient mariés. Pendant longtemps, il laissa ainsi couler son cœur de ses lèvres, demi-courbé, dans une attitude de prière et d'adoration.
É. ZOLA, Madeleine Férat, 1868, p. 103.
5. Ces sonorités, ce sont des nuées qui viennent se former dans notre conscience, ce sont des paysages de l'âme. Des instincts religieux (respect des morts, croyance aux mânes, adoration et conjuration des puissances mystérieuses, sacrifice, prière, magie, etc...)
Au milieu des épaisses ténèbres...
Ces belles formules abréviatives, ces rêves, ces visions apaisent, rassérènent. Le plaisir de les comprendre, de s'accorder avec eux et avec leur musique.
M. BARRÈS, Mes cahiers, 2 nov. 1909-16 mars 1910, p. 10.
6. Nous ne concevons la prière que sous l'idée d'une demande; mais n'est-elle donc pas aussi (et avant tout) une adoration, et comme une extase d'amour à la vue de la grandeur et des perfections de Dieu? N'est-elle pas une adoration, une louange, une action de grâces, un dévouement, un désir que Dieu soit connu et aimé?...
H. BREMOND, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 4, 1920, p. 394.
7. Ils professeront bien la même doctrine, laquelle, chez l'un et chez l'autre, a eu pour point de départ une facilité merveilleuse à la vertu de religion, un désir, un besoin intense d'exalter la grandeur divine; mais le théocentrisme de Bérulle s'oriente spontanément vers l'adoration-cantique, celui de Condren, vers le sacrifice d'adoration. Simple nuance, à la vérité, mais caractéristique, et que je prie le lecteur de ne pas perdre de vue.
H. BREMOND, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 3, 1921, p. 346.
2. Office liturgique ou acte privé des fidèles adorant le Saint Sacrement ou la Croix :
8. Ce matin, méditations à six heures, puis la passion par M. le Curé qui a parlé divinement; à neuf heures, l'office, l'adoration de la Croix par deux à trois mille âmes; à midi, les paroles de l'agonie jusqu'à trois heures, alternativement avec la musique, fort analogue cette fois; enfin, les ténèbres et le stabat à sept heures.
E. DE GUÉRIN, Lettres, 1841, p. 420.
9. En outre, il y a toujours une religieuse à genoux devant le saint-sacrement. Cette station dure une heure. Elles se relèvent comme des soldats en faction. C'est là l'adoration perpétuelle.
V. HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 580.
10. Noémi reçut un métayer, aida Cadette à plier la lessive. À six heures, elle alla faire son adoration puis, comme chaque jour, s'arrêta chez ses parents. Mais après le dîner, elle se plaignit de migraine et gagna sa chambre.
F. MAURIAC, Le Baiser au lépreux, 1922, p. 191.
Rem. Dans ce sens le mot peut s'employer au plur.
3. P. méton. Œuvre d'art représentant des adorateurs :
11. Le second retable renfermait une adoration des mages, un calvaire et une mise au tombeau; une adoration, avec une madone au teint fleuri, une grande dame, râblée, solide, une Flamande moins vulgaire que les autres, d'aspect avenant et de sourire aimable; ...
J.-K. HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 300.
Rem. 1. L'étude des cont. montre que l'adoration est souvent un acte cultuel publique, plus rarement un culte privé (ex. 7). Elle est une forme partic. de la prière (ex. 6), implique recueillement (ex. 1), inclinaison de tête et agenouillement (ex : 2); elle suppose également certaines dispositions morales : humilité, désintéressement (ex. 3); elle peut aller jusqu'à l'extase (ex. 6). Adoration entre dans toute une constellation de mots du même champ. 2. Assoc. fréq. : adoration perpétuelle (ex. 9), adoration de la Croix (ex. 8), - des mages (ex. 11). 3. Adoration s'est dit aussi en parlant des images et des reliques de saints; il est alors synon. de vénération.
B.— Spéc. Cérémonie au cours de laquelle les cardinaux vont rendre honneur au pape nouvellement élu. Aller à l'adoration du pape (Ac. 1798-1932); un pape est fait par voie d'adoration lorsque ,,tous les cardinaux sont allés le reconnaître pour pape, sans avoir fait de scrutin auparavant`` (Ac. 1835-1932) :
12. « ... N'ai-je pas vécu en France? (me dit le Cardinal secrétaire d'État). Vous serez content de votre maître aussi. Comment se porte le Roi? Bonjour! Allons à Saint-Pierre. » Il était huit heures du matin; j'avais déjà vu Sa Sainteté et tout Rome courait à la cérémonie de l'adoration.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, pp. 515-516.
II.— Par hyperbole. Affection passionnée pour quelqu'un ou quelque chose.
A.— [L'obj. de l'adoration est une pers.]
1. En gén. :
13. Il s'associe naturellement à toutes les idées morales ou religieuses, comme par une suite de l'influence qu'il eut sur nos destinées : objet d'horreur ou d'adoration, les hommes ont pour lui une haine implacable, ou tombent devant son génie; ...
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 113.
14. ... l'enfant avait voué au P.C.A. une admiration frénétique, l'adoration brûlante et silencieuse du cierge qui se consume au pied de l'autel...
A. DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, p. 128.
2. En partic., dans le lang. de l'amour :
15. Quand on reproche au mysticisme de s'exprimer à la manière de la passion amoureuse, on oublie que c'est l'amour qui avait commencé par plagier la mystique, qui lui avait emprunté sa ferveur, ses élans, ses extases; en utilisant le langage d'une passion qu'elle avait transfigurée, la mystique n'a fait que reprendre son bien. Plus, d'ailleurs, l'amour confine à l'adoration, plus grande est la disproportion entre l'émotion et l'objet, plus profonde par conséquent la déception à laquelle l'amoureux s'expose, ...
H. BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, p. 39.
a) [L'obj. de l'adoration est une femme] :
16. ... l'état de négligence et de désordre où elle étoit, blessoit la vénération idolâtre qu'il avoit pour elle; il la portoit avec un respect superstitieux, n'osant ni la presser dans ses bras, ni la regarder; il sembloit qu'il craignît de profaner l'objet de son adoration et de son culte secret.
Mme DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, t. 3, 1795, p. 200.
17. Notre constante froideur est le secret de la constante passion de quelques-uns d'entre vous; à d'autres, il faut un dévouement perpétuel, une adoration de tous les moments; à ceux-ci, la douceur; à ceux-là, le despotisme. Aucune femme n'a encore pu bien déchiffrer vos cœurs. Il y eut une pause, après laquelle elle changea de ton. — Enfin, mon ami, vous ne pouvez pas empêcher une femme de trembler à cette question : serai-je aimée toujours?
H. DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, p. 279.
18. ... mais, quoiqu'elle pensât ne rien devoir à sa générosité, elle s'était prise, dès les premiers jours, à sourire à ce doux vieillard, qui ne se lassait pas de la considérer avec un sentiment de respect et d'adoration, comme s'il eût compris déjà que, de toutes les affections qui l'entouraient, celle de cette belle enfant était la seule qui fût vraie, naïve et sincère.
J. SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, p. 96.
19. La femme dont Léon était épris, cette femme pour laquelle il se mourait d'amour et qui certainement ne l'avait momentanément abandonné que pour se l'attacher par le désespoir, le plus indissoluble des liens, n'était-ce pas Turquoise? Turquoise, cette même femme qui avait ensorcelé Fernand Rocher, et jurait la veille, sur ses grands dieux, qu'elle l'aimait à l'adoration, à la folie, à en mourir?
P.-A. PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 2, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 448.
20. Sans en revenir jusqu'au fade Demoustier en adoration et idolâtrie pour les femmes, sans aller jusqu'à s'écrier avec le dithyrambique Diderot que, pour écrire sur elles, il faut tremper sa plume dans les couleurs de l'arc-en-ciel et jeter sur son papier la poussière des ailes du papillon, on peut dire que la satire des femmes de Boileau est bien l'œuvre d'un célibataire valétudinaire, orphelin en naissant, à qui jamais sa mère n'avait souri et que personne n'avait dédommagé, depuis, de ces tendresses absentes d'une mère.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, pp. 339-340.
b) Plus rare. [L'obj. de l'adoration est un homme] Cette femme est en adoration devant son mari (Ac. 1835) :
21. Il est probable que le vicaire ne s'aperçut de rien, tant nos prêtres vivent à cet égard dans le convenu, dans une sorte de résolution de ne pas voir. Cette chasteté admirable ne faisait qu'exciter l'imagination de la pauvre enfant. L'amour chez elle devint culte, adoration pure, exaltation. Elle trouvait ainsi un repos relatif.
E. RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, pp. 38-39.
22. La créature d'amour, simplement docile autrefois, aimait à cette heure, et se donnait sans réserve, et gardait du plaisir une reconnaissance brûlante. Elle en était arrivée à une violente passion, à de l'adoration pour cet homme qui lui avait révélé ses sens. C'était ce grand bonheur, de le tenir enfin à elle, librement, de le garder contre sa gorge, lié de ses deux bras, qui venait ainsi de serrer ses dents, à ne pas laisser échapper un soupir.
É. ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 169.
B.— [L'obj. de l'adoration est une chose concr. ou abstr.] :
23. De la simplicité dans l'ordre fut d'abord toute sa morale. Ô amour, passion, adoration de l'« ordre », religion douloureuse de la plus désordonnée des créatures, sa religion.
M. JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, p. 50.
24. Quand un être possède « une joie » exquise, rare, quasi divine, tellement imbue de paix et d'enthousiasme, s'il est dans une chambre, tous ceux qui y sont enfermés avec lui participent à son enchantement, à son adoration intérieure de la vie, tous s'orientent vers lui et ne peuvent rien éprouver en dehors de lui.
M. JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926 pp. 164-165.
25. La perfide Albion devient la grande nation amie. En cinq ans, de Fachoda à l'entente cordiale, nous passons à son endroit de la plus noire haine à la plus tendre adoration.
J. GUÉHENNO, Journal d'un homme de quarante ans, 1934, p. 95.
Rem. 1. Comme adorer, adoration fait partie du vocab. affectif et plus particulièrement du vocab. amoureux. Le vocab. de l'adoration amoureuse garde des attaches profondes avec le vocab. relig. : l'adoration est une sorte de culte (ex. 16, 21, 23) qui suppose du respect (ex. 18), du dévouement (ex. 17). L'adoration implique parfois un enchantement (ex. 24). Plus forte que l'amour (ex. 15, 23), l'adoration est associée à la passion (ex. 22, 23), va jusqu'à la ferveur et l'exaltation voire à l'extase (ex. 15, 21) ou à l'idolâtrie (ex. 20); elle est proche de l'admiration (ex. 14). L'expr. aimer à l'adoration ou jusqu'à l'adoration est fréq. Dans l'ex. 19, elle est synon. de à la folie, à en mourir. 2. L'adoration est souvent muette (V. HUGO, Ruy Blas, 1838, p. 367), religieuse (E. et J. DE GONCOURT, Journal, août 1892, p. 304), publique (R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 476), aveugle (O.-V. MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 215). 3. Anton. : déception (ex. 15), haine (ex. 13), horreur (ex. 13), profanation (ex. 16), satire (ex. 20). 4. Adoration peut désigner l'acte concr. par lequel l'affectivité se manifeste; il peut alors s'employer au plur. (cf. supra I A 2, rem.) :
26. Elle s'y révéla complaisante, savante même, indifférente, et reçut les adorations, à la fois comme une reine, et comme une courtisane.
E. BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 249.
Prononc. :[]. Enq. ://.
Étymol. ET HIST. — Ca 1327 (J. DE VIGNAY, Mir. hist., 32, 44 [éd. 1531] ds QUEM. t. 1 1959 : Ilz avoyent esté contumax et rebelles es agenouillemens et adorations qu'ilz luy devoyent faire); 1389 « action d'adorer » (Ph. DE MAIZIÈRES, Songe du viel pelerin, II, § 43 ds GDF. Compl. : Par l'azoracion desquelles (idoles) le peuple de Dieu demouroit en pechié); 1458 « id. » (Myst. du Viel Testament, I, 275 ibid. : Dieu tout puissant, regnant en gloire, Voy la folle adoracion Des Caldiens).
Empr. au lat. adoratio (dér. de adorare) attesté dep. Pline (Naturalis historia, 28, 22 ds TLL, 812, 45 : cur effascinationibus adoratione peculiari occurimus, alii Graecam Nemesin invocantes...?). Cf. lat. chrét. post 392 (ST JÉRÔME, Comment. in Isaiam, 12, 44, 6 ds TLL, 812, 53 : nec sufficit eis error proprius, nisi simplices quosque eorum (idolorum) adoratione deceperint) et lat. médiév., 742-842 (Concilia aevi Karolini, 44 E, 2 p. 537, 12 ds Mittellat. W. : Dei cultus et adoratio.)
STAT. — Fréq. abs. litt. :1087. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 1 405, b) 1 976; XXe s. : a) 1 922, b) 1 208.
BBG. — ALLMEN 1956. — BAILLY (R.) 1969. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — Bible 1912. — BOUYER 1963. — DAIRE 1759. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — LACR. 1963. — LAF. Suppl. 1878. — LAVEDAN 1964. — MARCEL 1938. — NELLI 1968. — PRÉV. 1755. — Théol. bibl. 1970. — Théol. cath. Table 1929.

adoration [adɔʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe; lat. adoratio, de adorare. → Adorer.
1 Culte rendu à Dieu, à une divinité, à des saints, à des choses sacrées. || L'adoration de Dieu par les fidèles. || L'adoration des Mages, par les Mages (→ Adorer, cit. 4). || Adoration de Dieu, d'un dieu, de la déesse Raison. || Adoration des idoles ( Idolâtrie), des images ( Iconolâtrie). -lâtrie; culte. || L'adoration des reliques des saints. Vénération.
Absolt. Culte rendu à Dieu, à une divinité. || Gestes, marques d'adoration. Agenouillement, baisement, extase, génuflexion, prière, prosternation ou prosternement, révérence; et aussi dévotion. || Attitude d'adoration.
1 L'adoration religieuse, c'est une reconnaissance en Dieu de la plus haute souveraineté, et en nous de la profonde dépendance.
(…) la pureté d'intention, le recueillement en soi-même et la ferveur : trois qualités principales de l'adoration spirituelle.
Bossuet, Sermon sur le culte dû à Dieu.
1.1 (…) l'adoration est à la fois un acte intellectuel par lequel l'homme reconnaît une puissance supérieure, et un acte d'amour par lequel il s'adresse à sa bonté.
Émile Burnouf, la Science des religions, p. 191.
(Motif iconographique chrétien). || Adoration des bergers, des Mages.
Office liturgique, acte des fidèles adorant la Croix ou le Saint-Sacrement.
2 L'adoration qu'ils (les catholiques) rendent à l'Eucharistie (…)
Pascal, les Provinciales, 16.
2 Spécialt. Cérémonie de l'Église catholique au cours de laquelle les cardinaux vont rendre honneur au pape nouvellement élu.
3 Il (le pape) reçut l'adoration du sacré collège.
Retz, Mémoires, année 1655.
3 Par hyperb. Culte passionné qu'on a pour qqn ou pour qqch.; admiration très vive et sans réserve. Admiration, dévotion, idolâtrie, passion, vénération. || Il voue à sa femme une adoration presque mystique. || Un sentiment d'adoration respectueuse. || Passion muée (cit. 7) en adoration.Aimer qqn jusqu'à l'adoration, (vx) à l'adoration.
4 Son respect pour elle allait d'ailleurs jusqu'à l'adoration.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 527.
5 La petitesse d'un esprit se mesure à la petitesse de son adoration ou de son blasphème.
Gide, Journal, 1er févr. 1902.
En adoration. || Il est en adoration devant elle.
4 (Vx). Au plur. Acte d'adoration, hommage. Adulation, encens, flatterie.
6 Ne jamais recevoir que des hommages et des adorations de tout le monde.
Molière, la Princesse d'Élide, II, 4.
CONTR. Blasphème, malédiction. — Dédain, exécration, haine, mépris, répugnance, répulsion.

Encyclopédie Universelle. 2012.