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villageois

villageois, oise [ vilaʒwa, waz ] adj. et n.
• v. 1500; de village
1Vieilli D'un village, de ses habitants. campagnard, paysan, rural. Des habitudes villageoises, un air villageois. Coutumes, fêtes villageoises.
2 N. (v. 1520) Habitant de la campagne. paysan. Un jeune villageois.
⊗ CONTR. Citadin, urbain.

villageois, villageoise nom Personne qui habite un village. ● villageois, villageoise adjectif Relatif au village et aux villageois.

villageois, oise
n. et adj.
d1./d n. Habitant d'un village.
d2./d adj. De village. Fête villageoise.

⇒VILLAGEOIS, -OISE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — Vieilli ou littér. Personne qui habite ou est originaire d'un village ou de la campagne. Anton. citadin, urbain. Pauvre villageois; grosse, jolie villageoise. La force générale du corps, la grosseur des membres, la carrure du dos, la largeur des pieds, tout dénotait d'ailleurs le villageois transplanté dans Paris (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 65). Je crois voir des villageois se rendant à la messe un dimanche matin d'été ou bien à quelque fête patronale de juin par le sentier à travers la luzerne (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907, p. 182).
— Le plus souvent péj. [Avec valeur caractérisante; l'accent est mis sur la simplicité, la vigueur physique ou le naturel manquant parfois d'éducation] Synon. campagnard, paysan. Simple villageois. Les citadins, qui se mettent en dépense de popularité, ont facilement l'air moqueur, et manquent le coche. Toute plaisanterie est même regardée comme mauvaise plaisanterie par les villageois (AMIEL, Journal, 1866, p. 359). Lui n'avait quitté la campagne que pour faire ses études de médecine à Québec, parmi d'autres garçons semblables à lui (...) fils de cultivateurs, qui avaient tous gardé des manières frustes de villageois et le lent parler héréditaire (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 210).
B. — Mod. Habitant d'un village dont parle le locuteur. Le bal s'ouvrit dans les salons [du château], tandis qu'au dehors villageois et villageoises sautaient sous la ramée au son de la cornemuse (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 103).
II. — Adj., vieilli ou littér.
A. — [En parlant d'un inanimé] Qui appartient au(x) village(s), aux villageois. Synon. campagnard, paysan, rural, rustique; anton. citadin, urbain. Chanson, danse, fête, foire, maison, noce, population villageoise ; mœurs, traditions villageoises. L'habitude villageoise qu'elle avait conservée de se coucher et de se lever avec le soleil, ce qui procure aux gens de la campagne de notables économies sur l'éclairage et le chauffage (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 49). [Le progrès social] tend à faire bénéficier l'ouvrier des villes des avantages de la vie rurale, (...) de lui faire un cadre qui rappelle les meilleurs côtés de l'habitation villageoise (BECQUET, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 72).
B. — [En parlant d'une pers.; corresp. à supra A 1] Qui habite ou qui est originaire d'un village. Synon. campagnard, paysan, rural; anton. citadin, urbain. Nourrice villageoise. Le provincial — paysan ou villageoisest méfiant: il croira plus volontiers le petit journal de son arrondissement, dont il connaît le rédacteur, que l'organe de Paris (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 80).
— Le plus souvent péj. [Avec valeur caractérisante; en parlant de l'aspect physique d'une pers., de son comportement] Propre aux villageois. Air villageois; incrédulité, méfiance, modestie villageoise; manières villageoises. Les mains croisées derrière le dos avec une dignité villageoise, le maître d'école et M. Haye se promenaient en causant (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 136). Une sorte de sagesse résignée, une terreur villageoise de l'aventure et de l'étranger retiennent d'avance la petite horlogère, la fille de l'épicier (...) captives dans la boutique maternelle (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 37).
En partic.
Simple, naturel, sans façon. Voici le poète Marot et sa jeune femme champêtre, villageoise (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1906, p. 201).
♦ Lourd, d'une grande force, robustesse ou vigueur. Anton. délicat, fragile. Force villageoise. C'était une personne taillée en force, un buste vigoureux, des contours robustes et un peu villageois (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 78).
♦ Synon. fruste, grossier, mal élevé (v. élevé2), rustre, sans façon; anton. fin (v. fin2), raffiné. Les dialogues en style villageois, avec des jurons et des fautes de français (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 39).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1. a) Adj. ca 1500 [date d'apr. H. LEWICKA ds Kwart. neofilol. t. 1, p. 78] fille villageoise « qui habite un village » (Monologue de la Chambrière dépourvue ds Anc. Poés. fr., t. 2, p. 248); b) 1536 « relatif au village » (L. LABÉ, Debat de folie et d'amour, p. 68, Ch. Bois ds GDF. Compl.: amours villageoises); 2. 1520 subst. « celui qui habite un village » (Monologue des Sotz joyeulx ds Anc. Poés. fr., t. 3, p. 15). Dér. de village; suff. -ois. Fréq. abs. littér.:323. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 473, b) 484; XXe s.: a) 452, b) 438.

villageois, oise [vilaʒwa, waz] adj. et n.
ÉTYM. V. 1500; de village.
1 Adj. Vieilli ou littér. D'un village, de ses habitants. Campagnard, paysan, rural. || Des habitudes villageoises, un air villageois. || Coutumes, danses, fêtes villageoises. || Maison villageoise.
2 N. (V. 1520). Vieilli ou littér. (notamment dans les évocations du passé). Habitant d'un village, de la campagne. Paysan (→ Aloi, cit. 2; califourchon, cit. 1; laisser, cit. 12; sel, cit. 3). || « Ce vil état de pauvre villageoise » (→ Honorable, cit. 4, Molière).
0 De nos jours paysan (…) sonne mal, en général, à l'oreille des intéressés : il faut appeler cultivateurs les paysans d'Auvergne (ailleurs : agriculteurs) sous peine de les froisser. Si l'on songe que laboureur est devenu exclusivement littéraire et que villageois est singulièrement vieillot, on voit combien devient délicat le maniement de certains termes.
A. Dauzat, Études de linguistique franç., p. 10.
Mod. Habitant d'un village (dont on parle). || Les villageois ont élu leur maire.
CONTR. Citadin, urbain.

Encyclopédie Universelle. 2012.