Akademik

marchandage

marchandage [ marʃɑ̃daʒ ] n. m.
• 1848; de marchander
1Dr. Contrat par lequel un sous-entrepreneur ( marchandeur) s'engage à faire effectuer un travail par une main-d'œuvre recrutée par ses soins, sans fournir aucun des matériaux. Marchandage illégal.
2(1867) Action de marchander; discussion pour obtenir qqch. au meilleur prix. « Personne, dans les marchandages, ne montrait plus d'entêtement » (Flaubert).
Fig. Tractation pour obtenir quelque avantage. Marchandage électoral. « Un système politique libéral, réglé par le marchandage et le chantage » (Barrès).

marchandage nom masculin Action de marchander pour obtenir quelque chose à meilleur prix. Tractations laborieuses pour obtenir des avantages plus ou moins honorables : Marchandages électoraux. Contrat par lequel un sous-entrepreneur fournit à une entreprise de la main-d'œuvre qu'il rétribue lui-même. (Si l'opération a un but lucratif et qu'elle a pour effet de causer un préjudice au salarié concerné ou d'éluder l'application du droit du travail, le marchandage, ou trafic de main-d'œuvre, constitue un délit, à l'exception des entreprises de travail temporaire.)

marchandage
n. m.
d1./d Action de marchander.
|| Par ext. Péjor. Tractation peu scrupuleuse. Marchandage électoral.
d2./d DR Forme illégale de louage d'ouvrage dans laquelle un sous-entrepreneur traite à forfait avec un entrepreneur et fait exécuter le travail par des ouvriers employés à l'heure ou à la journée et payés à un tarif très bas.

⇒MARCHANDAGE, subst. masc.
Action de marchander.
A. Vieilli, TRAV. PUBL., DR. DU TRAV. Acte par lequel un sous-entrepreneur acceptait, après discussion sur le prix, de fournir de la main d'oeuvre à une entreprise chargée de l'exécution de certains travaux, recevant en échange une commission prélevée sur le salaire des ouvriers:
1. Un instant, Maheu eut peur de ne pouvoir obtenir un des quarante marchandages offerts par la compagnie. Tous les concurrents baissaient, inquiets des bruits de crise, pris de la panique du chômage. L'ingénieur Négrel ne se pressait pas devant cet acharnement, laissait tomber les enchères aux plus bas chiffres possibles, tandis que Dansaert, désireux de hâter encore les choses, mentait sur l'excellence des marchés.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1258.
Rem. Pratique abrogée par le décret du 2 mars 1848: L'exploitation des ouvriers par des sous-entrepreneurs ou marchandage est interdite, texte repris par le Code du Travail, loi du 25 mars 1919, art. 306 (cf. Code du Travail, t. 1, p. 14).
B. —Souvent au plur. Discussion engagée avec un marchand pour tenter de lui faire baisser le prix de sa marchandise. Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et lente, agitée par les interminables marchandages (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Fic., 1883, p. 124):
2. ... elle s'entendait mal avec ses professeurs, préférait de beaucoup la boutique maternelle, les bavardages avec fournisseurs et clients, les manipulations, les discussions, les marchandages, tout ce trafic vivant...
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 75.
P. ext., péj. Discussion âpre et laborieuse avec un interlocuteur pour tenter d'obtenir de lui un avantage. Au fig. Ergoter avec sa conscience, chicaner sur ses plaisirs; ces marchandages m'écoeuraient (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.138).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1848 «contrat par lequel un sous-entrepreneur s'engage à faire effectuer un travail par une main-d'oeuvre recrutée par ses soins, sans fournir aucun des matériaux» (Décret du 2 mars 1848, repris par le Code du Trav., I, art. 30b ds ROB.); av. 1872 «action de marchander» (Th. GAUTIER ds Lar. 19e). Dér. de marchander; suff. -age. Fréq. abs. littér.: 105.

marchandage [maʀʃɑ̃daʒ] n. m.
ÉTYM. 1845; de marchander, et -age.
1 (1867). Action de marchander; discussion pour obtenir ou vendre quelque chose au meilleur prix. Barguignage (vx). || Long, laborieux marchandage. || Les marchandages des souks orientaux (→ Marchander, cit. 2). || Marchandages de maquignons ( Maquignonnage).
1 Personne, dans les marchandages, ne montrait plus d'entêtement.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », I.
2 — Eh bien, prenez-les à ce prix-là, monsieur, dit la mère, pressée à présent d'en finir avec un marchandage commencé.
Loti, Matelot, XIV.
Fig. Péj. Tractation dans laquelle on discute sans s'embarrasser de scrupules pour obtenir quelque avantage, pour parvenir à ses fins. || Honteux marchandage. || Marchandage électoral. || Marchandages de couloirs (dans les assemblées politiques).
3 (…) dans un système politique libéral, réglé par le marchandage et le chantage, tout appartient aux trafiquants (…)
M. Barrès, Leurs figures, p. 77.
2 Spécialt. Dr. du trav. Contrat illégal par lequel un sous-entrepreneur ( Marchandeur) « s'engage à faire effectuer un travail par une main-d'œuvre recrutée par ses soins, sans fournir aucun des matériaux » (Capitant). || Exploitation de l'ouvrier par voie de marchandage.
4 L'exploitation des ouvriers par des sous-entrepreneurs ou marchandage est interdite.
Décret du 2 mars 1848, repris par le Code du travail, I, art. 30 b.

Encyclopédie Universelle. 2012.