tourmenter [ turmɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1380; tormenter 1120; de tourment
I ♦
1 ♦ Vx Supplicier, torturer.
2 ♦ Vieilli ou littér. Affliger de souffrances physiques ou morales; faire vivre dans l'angoisse, être un objet de vives préoccupations pour (qqn). « Ces maîtresses emportées et difficiles [...] qui tourmentent leurs domestiques » (Lesage). ⇒ maltraiter, martyriser, tarabuster. « Je le tourmentais de questions et de reproches » (Maurois). ⇒ assaillir, harceler, importuner.
♢ (Sujet chose) plus cour. Faire souffrir. « Il n'y a que la faim qui me tourmente un peu » (Sand). Être tourmenté par la jalousie, les remords, les scrupules. ⇒ déchirer, ronger, torturer. « le plus lancinant des soucis qui tourmentaient sa femme » (F. Mauriac). ⇒ obséder, préoccuper, tracasser, fam. turlupiner.
3 ♦ Littér. Exciter vivement (en parlant d'un besoin, d'un désir). « L'ambition littéraire est, de toutes celles qui tourmentent le cœur des hommes [...] » (Duhamel). ⇒ agiter, dévorer, travailler.
II ♦ SE TOURMENTER v. pron. Se faire des soucis, éprouver de l'inquiétude, de l'angoisse, des scrupules. ⇒ s'inquiéter, se tracasser (cf. fam. Se biler, s'en faire). « Que c'est donc bête, vieux, de vous tourmenter comme ça ! » (Zola). Ne vous tourmentez pas pour si peu.
● tourmenter verbe transitif Infliger à quelqu'un, un animal une souffrance physique : Cessez de tourmenter cette pauvre bête ! Ses rhumatismes le tourmentent. Causer à quelqu'un une souffrance morale : Un homme que le remords tourmente. ● tourmenter (synonymes) verbe transitif Causer à quelqu'un une souffrance morale
Synonymes :
- hanter
- harceler
- miner
- obséder
- ronger
tourmenter
v.
rI./r v. tr.
d1./d Importuner, ennuyer sans cesse. Cessez de tourmenter ce pauvre chien!
d2./d Préoccuper vivement, obséder. Le remords le tourmente. La jalousie ne cesse de la tourmenter.
rII./r v. Pron. S'inquiéter vivement. Vous vous tourmentez inutilement. Syn. se tracasser.
⇒TOURMENTER, verbe trans.
A. — Empl. trans.
1. Vieilli ou littér.
a) Soumettre à des tourments. Synon. supplicier, torturer. On l'a si horriblement tourmenté, qu'il en est mort (Ac.).
b) ) Maltraiter physiquement. Synon. brutaliser, martyriser. Des enfants qui tourmentaient un chat mouillé s'arrêtèrent pour voir passer une voiture (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 295).
— Au part. passé. Un silence de dimanche. Pourtant, Toby-Chien ne dort pas, tourmenté par les mouches et par un déjeuner pesant (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 7).
) Faire souffrir. La faim, la maladie, la soif le tourmente; être tourmenté d'une migraine perpétuelle. J'ai mal dormi... J'ai fait des rêves atroces... C'est la bile qui me tourmente (LABICHE, Misanthr. et Auv., 1852, 2, p. 137). Il a été l'année dernière aux eaux d'Aix, en Savoie, et en quinze jours il s'est guéri de douleurs qui le tourmentaient depuis six ans (FLAUB., Corresp., 1874, p. 172).
c) Au fig. Faire endurer des souffrances morales.
) Donner de la peine, du tracas, inquiéter vivement. Tourmenter l'âme, le cœur de qqn; être tourmenté de remords, par les remords. Ta lettre me tourmente bien cruellement (HUGO, Lettres fiancée, 1820, p. 23). Son mince visage se crispa sous une étreinte subite à l'idée de revoir le craintif Ensénat qui allait encore le tourmenter avec ses alarmes et ses avertissements (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 230).
) Harceler, persécuter. Tourmenter qqn par des taquineries. Quelquefois je désirais qu'il fût heureux et me promettais de ne pas troubler sa tranquillité mais, le plus souvent, je le tourmentais de questions et de reproches. J'étais aigre, insistante, odieuse (MAUROIS, Climats, 1928, p. 225). Il le tourmentait sans arrêt... Il lui faisait remonter tout exprès, les cinq étages sur la cour pour lui répéter une fois de plus, combien il le trouvait imbécile (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 467).
— Absol. Il suffit de guetter (...) la minute (...) où, dans l'âme de chaque spectateur, point l'envie de honnir et de tourmenter, de couvrir de boue ce qu'il a juché au pinacle (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 40).
) Harceler, importuner par une insistance excessive. Tourmenter qqn pour obtenir qqc. Ton petit frère vient de me tourmenter pour aller avec lui à cette exposition de tableaux (HUGO, Lettres fiancée, 1822, p. 160). Quand j'étais enfant, je tourmentais ma mère pour savoir si toutes les planètes étaient habitées (GREEN, Journal, 1939, p. 165).
2. a) Agiter violemment. Mer qui tourmente la barque; bateau tourmenté par le roulis. Autour de Bosserville les grands vents tourmentent le ciel et balayent la Lorraine (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 106).
b) Tordre en tous sens, manier, manipuler sans cesse. Tourmenter un bouton de son vêtement, une mèche de cheveux, son mouchoir, un livre, un papier. Du bout des doigts, je tourmentais mes chaussettes, ce qui est une manie grotesque dont je ne peux me défaire (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 41).
3. Vieux
a) Travailler. Tourmenter le bois. J'aimerais mieux coucher au bruit du marteau de mon père, dans l'atelier où il tourmente le cuivre, que parmi les terreurs nocturnes de ton palais (NODIER, Smarra, 1821, p. 95). Les souvenirs se levaient sous ses pas (...) ceux de son adolescence, quand il tint l'aiguillon devant les bœufs, mania la charrue, apprit à « tourmenter la terre » (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 154).
b) Déjeter, déformer. Synon. gauchir. L'humidité tourmente le bois. La sécheresse tourmente les tonneaux et fait évaporer le vin (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 541).
4. LITT., BEAUX-ARTS
a) ) Rendre affecté, alambiqué, par un travail excessif ou une recherche exagérée. Synon. surcharger, tarabiscoter (fam.). Tourmenter son style, ses phrases, son graphisme. Ce peintre tourmente ses tableaux, son dessin (Lar. 19e).
) Tourmenter la couleur. Frotter la couleur après l'avoir posée sur le tableau; lui faire perdre de sa fraîcheur. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Interpréter d'une manière forcée, tendancieuse. Synon. torturer. Tourmenter un auteur, un texte (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Empl. pronom.
1. Vx. S'agiter, se remuer. Tenez-vous en repos, ne vous tourmentez pas tant; il n'a fait que se tourmenter toute la nuit (Ac. 1798-1878). Dominique écoutait impatiemment, et son cheval se tourmentait sous lui comme s'il eût été piqué par les mouches (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 25).
2. Se faire du/des souci(s), éprouver de l'inquiétude, de l'angoisse, des scrupules. Synon. s'alarmer, se chagriner, s'inquiéter, se soucier, se tracasser, se faire de la bile/des cheveux/du mouron (fam.). Ne vous tourmentez pas pour si peu. Ne te tourmente pas, pauvre chérie, tu te rendras malade! (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 133):
• Madame de Maintenon, en effet, qui, avec son bon esprit, se tourmentait et se lamentait toujours, lui faisait un perpétuel éloge de cette tranquillité naturelle qu'elle enviait, de ce courage mêlé d'aimable humeur...
SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 5, 1852, p. 420.
— Se tourmenter de/pour. Se tourmenter pour l'avenir. Tu n'as plus à te tourmenter de moi. Aie l'esprit en repos, et pense à ta santé (BALZAC, Corresp., 1834, p. 576). Il n'y a que les fous ou les impuissants qui se tourmentent pour l'impossible. L'homme supérieur sait s'arrêter: il sait qu'il a fait ce qu'il est possible de faire (DELACROIX, Journal, 1857, p. 40).
— Se tourmenter avec/par. Le mieux est de n'y plus penser, car l'esprit se tourmente inutilement par mille suppositions, mille prévoyances, mille craintes, peut-être très vaines (LAMENNAIS, Lettres Cottu, 1823, p. 141). Je suis une bonne Italienne, qui n'aime pas qu'on se tourmente avec le passé. Le présent suffit bien (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1475).
3. TECHNOL. [En parlant du bois] Se déjeter, se déformer. Parquet de bois qui se tourmente. Leur bois [des chênes verts] (...) se tourmente et se fend beaucoup en se séchant (BAUDRILLART, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 137). Un bois d'armoire qui se tourmente et qui craque (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 97).
Prononc.:[], (il) tourmente [-]. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. XIIe s. trans. « soumettre à des souffrances, des épreuves morales; opprimer, éprouver » (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, XXXVII, 8: turmentez sui trop [afflictus sum nimis]); 1176-81 (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 6545); ca 1200 (Poème moral, éd. A. Bayot, 224: C'eret temptacïons, qui mut lo tormentoit); id. réfl. (ibid., 1628); 1538 part. prés. adj. (EST., s.v. crux, crucians); 2. a) 1130-40 trans. « faire souffrir une vive peine physique » (WACE, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, ms. A, 269: Ma char voil que soit tormentee Por estre m'ame el ciel salvee); 1530 spéc. en parlant d'une maladie (PALSGR., p. 759a); b) ca 1175 « soumettre à la torture » (BENOÎT DE STE-MAURE, Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 7989: estre vis tormentez, Ars et penduz e desmembrez); 3. a) 1160-74 intrans. « causer, déchaîner les tempêtes » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2784: Dieu qui pleut et qui tormente); b) ca 1165 « affronter une tempête » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 26866); c) 1176-81 trans. « mettre en mouvement, agiter en tempête, livrer à la tourmente » (CHRÉTIEN DE TROYES, op. cit., 6515: Ou il ne finiroit ja mes de la fontainne tormanter, Et de plovoir et de vanter); ca 1200 réfl. (1re Continuation de Perceval, éd. W. Roach, mss TVD, 13115: la mer qui se tormentoit); fin XIIIe s. part. passé adj. (Sone de Nansai, 17243 ds T.-L.: li mers turmentee); 1676 p. ext. technol. « se déjeter (en parlant du bois) » (FÉLIBIEN); 1788 [couches de roches] tourmentées (SAUSSURE, Voy. Alpes, t. 5, p. 10 ds LITTRÉ); d) fin XIVe s. [1468-69 ms. Breslau] intrans. « (du vent) souffler en tempête » (JEAN FROISSART, Chron., IV, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 15, p. 296: les vens qui fort tourmentoient); 4. 1559 réfl. « s'agiter, remuer » (AMYOT, trad. PLUTARQUE, Hommes illustres, V, éd. G. Walter, t. 1, 1959, p. 382: [son cheval] se tourmenta tant qu'il jeta le consul la tête devant par terre); 5. notion d'altération a) 1600 « (en parlant de vin) faire travailler, altérer » (OLIVIER DE SERRES, Théâtre d'Agriculture, Paris, Jamet Métayer, III, 10, p. 228: Les vins nouveaux tourmentent fort les vieux); b) ) 1676 peint. tourmenter les couleurs (FÉLIBIEN: c'est lorsqu'en peignant on les manie trop avec le pinceau ou la brosse); 1699 part. passé adj. (R. DE PILES, Idée du peintre parfait, p. 53 ds BRUNOT t. 5, p. 738, note 2); ) 1762, juin architecture bizarre et tourmentée (Lett. de Mariette ds J. DUMESNIL, Hist. des amat. franç., I, 205 ds LITTRÉ); c) 1748 « vouloir faire dire à un auteur, un texte autre chose que ce qu'ils disent » (DIDEROT, Essai sur les règnes de Claude et de Néron, I, 52 ds Œuvres, éd. Dieckmann-Varloot, t. 25, 1986, p. 110: tourmenter Tacite pour trouver des torts à Sénèque). Dér. de tourment; dés. -er. Fréq. abs. littér.:1 885. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 189, b) 2 881; XXe s.: a) 2 664, b) 2 148. Bbg. DUMONCEAUX (P.). Lang. et sensibilité au XVIIe siècle... Genève, 1975, pp. 52-56. — GOHIN 1903, p. 348.
tourmenter [tuʀmɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. V. 1380; tormenter, 1120; de tourment.
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2 Vieilli ou littér. Affliger de souffrances physiques ou morales; faire vivre dans l'angoisse; être un objet de soucis, de vives préoccupations pour qqn. || Des parents indignes qui tourmentent un enfant. ⇒ Brutaliser, maltraiter, martyriser, persécuter. || Ces maîtresses emportées et difficiles (cit. 25) qui tourmentent leurs domestiques. ⇒ Ennuyer, houspiller, juguler (vx), mécaniser (vx), talonner, tanner (fam.), tarabuster; → aussi Être après qqn; rendre la vie dure à qqn; faire valser(fam.). || Tourmenter qqn par des taquineries. ⇒ Agacer, entreprendre (infra cit. 15); cf. aussi S'amuser de qqn; faire tourner en bourrique (fam.). || Tourmenter qqn et le mettre en colère. ⇒ Énerver, excéder, impatienter, irriter; → Faire endêver, enrager qqn. || Tourmenter qqn de questions et de reproches. ⇒ Assaillir (infra cit. 4), harceler, importuner, molester (vieilli), poursuivre (→ Insistant, cit. 1). || Cessez de le tourmenter : laissez-le. — (Sujet n. de chose). Plus cour. Faire souffrir. || La maladie le tourmente. || Les scrupules le tourmentent. || Il est tourmenté par la jalousie, les soucis, les remords, les scrupules. ⇒ Assaillir (supra cit. 7), bourreler, déchirer (supra cit. 15), gêner (vx), oppresser, préoccuper, ronger (supra cit. 7), tenailler, torturer; → Apaiser, cit. 13. || Pensée qui tourmente qqn. ⇒ Angoisser, assiéger (supra cit. 11), désespérer (I., 2.), effrayer, obséder (cit. 2), tracasser, troubler, turlupiner (fam.). — Absolt. || C'est moins le coup (cit. 2) que la crainte qui tourmente quand on s'est blessé.
1 Une toux me tourmente à mourir (…)
Molière, le Dépit amoureux, V, 2.
2 — Le fait est qu'on n'est pas mal ici, dit Germain en s'asseyant tout auprès d'elle. Il n'y a que la faim qui me tourmente un peu.
G. Sand, la Mare au diable, VIII.
3 Il avait donc cru pouvoir apaiser le plus lancinant des soucis qui tourmentaient sa femme, en la trompant sur l'origine de la petite somme qu'il apportait chaque quinzaine.
F. Mauriac, la Pharisienne, XI.
3 Littér. (en parlant d'un besoin, d'un désir). Exciter vivement. ⇒ Aiguillonner. || L'ambition (cit. 16) qui tourmente le cœur des hommes. ⇒ Agiter, dévorer, presser, travailler. || Besoin (cit. 18) de nouveauté qui tourmente les esprits. — (Souvent au passif et au p. p.). || Être tourmenté par la soif. || Tourmenté par la soif insatiable (cit. 3) des richesses.
4 Ainsi les poètes, impuissants décrocheurs d'étoiles, ont toujours été tourmentés par la soif de l'amour mystique.
Maupassant, la Vie errante, La Sicile.
5 L'idée me tourmentait de composer une comédie.
G. Duhamel, le Temps de la recherche, XV.
4 Vieilli. Agiter avec violence. || Vent qui tourmente les arbres. — || « Les orages tourmentent les vaisseaux » (Molière, Dom Juan, V, 2).
5 (1778). Interpréter tendancieusement. ⇒ Torturer. || Tourmenter Tacite pour trouver des torts à Sénèque (→ Infatigable, cit. 4).
6 (1676). Techn. (peinture). || Tourmenter ses couleurs, altérer leur fraîcheur par des retouches trop poussées. — Tourmenter son style.
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se tourmenter v. pron.
1 (V. 1175). Se faire des soucis, éprouver de l'inquiétude, de l'angoisse, des scrupules… ⇒ Chagriner (se), désespérer (se), inquiéter (s'), soucier (vieilli : se soucier), tracasser (se); → Philosophe, cit. 9; sacrifier, cit. 19. || Ne vous tourmentez pas pour si peu (cf. fam. Se faire de la bile, des cheveux). — Se tourmenter de…
6 — Germain, dit la mère Maurice, vous allez me promettre de vous tenir tranquille pendant toute la semaine, de ne vous point tourmenter, de manger, de dormir et d'être gai comme autrefois.
G. Sand, la Mare au diable, XVI.
7 Il se tourmentait de mille scrupules, qu'une nature plus énergique eût rejetés.
R. Rolland, Vie de Michel-Ange, p. 26.
2 Se donner du mal (pour obtenir, pour faire qqch.). || Il est bon de se tourmenter un peu pour avoir des places (→ Nommer, cit. 16). — (1559). Vx. || Se tourmenter de…, à…, suivi de l'inf. : s'occuper activement de…, se donner de la peine pour… (→ Balbutier, cit. 2).
3 Vx ou littér. S'agiter dans tous les sens, se remuer avec une sorte d'impatience. || Cheval qui se tourmente (→ aussi Gondole, cit. 2, par métaphore). — Remous (cit. 1) qui se tourmentent. || À la lueur de ma bougie qui se tourmente (→ aussi Courir, cit. 29).
8 Au bout de ses bras un peu grêles se tourmentaient deux mains déliées, mais rouges (…)
France, le Crime de S. Bonnard, III, Œ., t. II, p. 366.
4 Techn. Se gauchir, se déformer (d'une pièce de bois).
B Récipr. || Se tourmenter l'un l'autre (→ Quereller, cit. 7).
——————
tourmenté, ée p. p. adj.
1 (1273). Qui est en proie aux tourments, aux soucis, qui est déchiré par les scrupules, l'angoisse, etc. || « … enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon (cit. 11) de mon cœur ». || Un être tourmenté. ⇒ Inquiet. → Perplexe, cit. 4. || Conscience (cit. 17), âme tourmentée (⇒ Anxieux, 1.; → Pénitence, cit. 3). — (XIXe). Par ext. || Visage tourmenté (→ Groupe, cit. 3; illuminer, cit. 25).
2 Qui est en proie à une violente agitation. — (1559). || Mer tourmentée : mer très grosse, où les vagues se heurtent violemment.
♦ Qui s'accomplit dans l'agitation, le tumulte, l'incertitude. || Vie tourmentée. ⇒ Agité. || La gestation tourmentée du monde moderne. ⇒ Fiévreux. → Apparaître, cit. 20. || Une époque tourmentée. ⇒ Troublé.
3 (1779). De forme très irrégulière; qui a un relief accidenté, déchiqueté… ⇒ Montueux. || Branches aux formes tourmentées (⇒ Tordu). || Côtes tourmentées (→ Angle, cit. 2). || Sol tourmenté (→ Gratte-ciel, cit. 2).
4 (1762). Qui est trop chargé d'ornements, qui sent trop la recherche ou l'effort, qui manque de simplicité. || Façade rocaille tourmentée (→ Rococo, cit. 2). || Villa prétentieuse aux balcons tourmentés. ⇒ Tarabiscoté (→ Meneau, cit. 2). — (Abstrait). || Point d'attitudes tourmentées ni recherchées (cit. 2). || Style tourmenté. ⇒ Compliqué, contourné, recherché, torturé.
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DÉR. Tourmentant, tourmenteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.