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tiède

tiède [ tjɛd ] adj.
• v. 1380; tieve v. 1172; du lat. tepidum
1Qui procure une sensation thermique modérée, entre le chaud et le froid. Spécialt Légèrement chaud. Devenir, rendre tiède, moins chaud ou moins froid. ⇒ attiédir, tiédir. Eau tiède. Café tiède, refroidi. Vent tiède. Température tiède et agréable. doux. Fam. Il fait tiède. « On était aux beaux jours de la tiède saison » (Hugo). « de petites mains frémissantes et tièdes comme des oiseaux » (Giono). Adv. Boire tiède.
2(XIVe) Fig. Qui a peu d'ardeur, de zèle; sans ferveur. indifférent, nonchalant. « Son devoir était de réchauffer le zèle de ce chrétien si tiède » (Larbaud). Des militants un peu tièdes. « S'ils n'étaient que joueurs et libertins, mais ils sont tièdes, ils sont indolents » (Huysmans). Sentiment tiède.
Subst. « Les saintes effusions des mystiques dont les tièdes se scandalisent » (F. Mauriac).
3Littér. Doux et agréable, comme une légère chaleur. « Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques » (Musset).
⊗ CONTR. Brûlant; 1. frais, 1. froid. Ardent, chaleureux, fanatique, fervent.

tiède adjectif (latin tepidus) Qui est à une température entre le chaud et le froid : Une poudre à délayer dans l'eau tiède. Qui fait preuve d'un manque d'enthousiasme, de ferveur : Votre accueil est un peu tiède.tiède (difficultés) adjectif (latin tepidus) Orthographe Attention, tiède ainsi que tièdement s'écrivent avec un accent grave, alors que tiédeur et tiédir s'écrivent avec un accent aigu. ● tiède (synonymes) adjectif (latin tepidus) Qui est à une température entre le chaud et le...
Synonymes :
- doux
Contraires :
- brûlant
- chaud
Qui fait preuve d'un manque d'enthousiasme, de ferveur
Contraires :
- chaleureux
- fervent
- frais
- froid
- glacial
tiède nom Personne qui manque d'ardeur, de conviction dans ses engagements. ● tiède adverbe Boire, manger tiède, prendre une boisson, un aliment tièdes. ● tiède nom féminin En Suisse, forte chaleur. ● tiède (synonymes) nom Personne qui manque d'ardeur, de conviction dans ses engagements.
Synonymes :
- indifférent
- mou
Contraires :
- acharné
- ardent
- enragé (familier)
- fanatique
- fervent
- passionné
tiède (expressions) adverbe Boire, manger tiède, prendre une boisson, un aliment tièdes.

tiède
adj., adv. (et n.)
d1./d Qui est entre le chaud et le froid; légèrement chaud. Une eau, un air tiède.
|| adv. Boire tiède.
d2./d Fig. Qui manque d'ardeur, de ferveur ou de conviction. Partisan tiède. Foi tiède.
|| Subst. C'est un tiède.

⇒TIÈDE, adj.
A. — 1. Qui est à une température modérée, qui procure une sensation thermique modérée, entre le chaud et le froid. Eau tiède; prendre un bain tiède; air, souffle, vent, pluie tiède; température tiède; chair, corps tiède; mains tièdes; odeur, parfum tiède; devenir, rendre tiède. C'est vraiment le doux automne; d'après-midi muettes et ensoleillées, de journées pluvieuses aux lentes averses tièdes (LA VARENDE, Homme aux gants, 1943, p. 80). Le lendemain, 30 avril, une brise déjà tiède soufflait dans un ciel bleu et humide (CAMUS, Peste, 1947, p. 1232). V. air1 ex. 1.
— [En parlant du climat, de la température d'un lieu] Où il fait une température modérée. Climat, hiver tiède; tiède journée; maintenir une pièce tiède; serre tiède. Les jacinthes fleurissent sur la cheminée à la tiède atmosphère du salon (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 189). Le printemps fut précoce; une tiède fin de mars désengourdissait le monde (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 190).
Expr. fam. Il fait tiède. La température est douce, agréable. Il fait tiède et doux dans Paris! (GÉRALDY, Toi et moi, 1913, p. 49). — Je vais me mettre nu, ça sera mieux (...). Vous n'aurez pas froid? Oh, j'ai l'habitude; il fait bon tiède et puis, l'herbe est bonne, et l'air est bon, et puis, je fais vite du chaud moi (GIONO, Regain, 1930, p. 129).
2. Qui est encore légèrement chaud. Cendres tièdes, moteur tiède. Les enfants qui s'en vont faire bénir de tièdes brioches (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 90). Après la compresse de bouse de vache, Adoum a posé sur ses plaies la bouillie d'herbes tièdes extraites de l'estomac d'un cabri qu'on vient de tuer (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 897).
3. Qui réchauffe modérément. Soleil tiède. Madère, l'île caressée par de tièdes courants, est, en 1874, le point d'émigration très aristocratique (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 844). Ces effets touchants et tendres que produisent de jeunes et tièdes rayons de soleil qui tombent à travers de la brume (BARRÈS, Cahiers, t. 8, 1910, p. 216).
4. [En parlant d'un aliment ou d'une boisson] Qu'on a laissé refroidir ou se réchauffer; qui n'est pas suffisamment chaud ou frais. Café tiède, bière tiède. Un soir, à dîner, Laurent (...) trouva que l'eau de la carafe était tiède; il déclara que l'eau tiède lui donnait des nausées, et qu'il en voulait de la fraîche (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 192). Le maître d'hôtel (...) apporta d'autorité le champagne « maison », un affreux breuvage, tiède et sucré (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 63).
Empl. adv. Boire, manger tiède. Boire des boissons ou manger des aliments tièdes. Ah! le vin! comme il fait déjà chaud, nous le mettrons rafraîchir dans un baquet sous la pompe, excepté le bordeaux, qui doit se boire tiède (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 24).
5. Au fig. [En parlant d'une sensation, d'un sentiment] Qui s'accompagne d'une impression de douceur agréable. Des Esseintes était incapable de remuer les jambes; un doux et tiède anéantissement se glissait par tous ses membres, l'empêchait même d'étendre la main pour allumer un cigare (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 183).
B. — Au fig.
1. [En parlant d'une pers.] Qui manque d'ardeur, de ferveur, de zèle; qui répugne à s'engager vraiment. Synon. indifférent, mou; anton. ardent, convaincu. Chrétien, communiste, militant tiède; candidat trop tiède. J'ai deux sortes d'amis. Des amis tièdes et des amis hostiles. Mais les ennemis sont ardents, cela fait compensation (VIGNY, Journal poète, 1844, p. 1214). Ce serait un geste qui ne compromettrait personne; une petite chose si tu veux, mais qui serait quand même un pas vers les cléricaux; et pour les plus tièdes des républicains, c'est un signe que le vent tourne (AYMÉ, Jument, 1933, p. 119). V. chaud ex. 3.
Empl. subst., souvent au plur. Personne peu ardente à manifester ses sentiments, à défendre ses convictions. [Supiat] orateur à la face de renard, aux yeux fureteurs, et qui dénonçait les tièdes à la Confédération générale du Travail (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 104).
♦ [P. réf. à l'Apocalypse 3/15-16] Oh! je sais, vous allez me répondre que le Seigneur vomit les tièdes. Quels tièdes au juste? Nous l'ignorons. Sommes-nous sûrs de définir comme lui cette sorte de gens? Pas du tout (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1083).
2. [P. méton.; en parlant d'un comportement, d'une manière de sentir ou de penser] Où se manifeste peu d'ardeur, d'enthousiasme. Anton. ardent, chaleureux. Accueil un peu tiède; applaudissements, encouragements tièdes; tiède compromis; sentiments tièdes; dévotion, foi tiède. La police (...) montrait un empressement assez tiède à rechercher le fugitif (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1083). Mais quoi, la paix n'aurait-elle pas ses démons aussi bien que le trouble: les démons de la régularité, du confort, des tièdes habitudes? (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 264).
— [En parlant d'une œuvre] Qui est ou qui laisse indifférent. Je cours à vos lettres entre cent mille écritures. Il faudrait me voir quand il m'en arrive quelqu'une au milieu d'une pacotille d'autres! Je laisse la pacotille, et dans un coin je lis, je relis, puis je passe aux indifférentes, aux tièdes (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1833, p. 39). Or, les plus saisissantes de nos résurrections sont souvent les plus significatives; ni les Rois de Chartres, ni le Dévôt Christ, ni celui de Grünewald ne sont des œuvres tièdes (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 615).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Cette nature toute de feu et de glace ne pouvait admettre le tiède (...). Bête de race elle était, bête de race elle voulait Paul (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 69).
3. [En parlant d'un endroit, d'une région, d'un pays] Où les risques, les dangers sont relatifs, moyens. Au début de l'été 1980, on comptait en Afrique cinq zones « chaudes », où se déroulaient des opérations de guerre classique ou de guérilla, et huit zones « tièdes », où divers conflits entre états ou civils pourraient éclater ou reprendre (Réalités, août 1980, p. 42, col. 1).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: tiede, dep. 1740: tiède. Étymol. et Hist. 1. a) 1174-75 adj. eve tieve « qui est entre le chaud et le froid » (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, 3577 ds T.-L., s.v. teve); 1380 tiede (ROQUES t. 2, p. 411, n° 12296); b) 1830 fig. « qui procure une sensation ou une impression de douceur agréable » (LAMART., Harm., p. 487); 2. a) fin XIIe s. adj. « qui manque de ferveur » les teues cuers (Sermons St Grégoire sur Ézéchiel, éd. K. Hofmann, p. 37); 1559 tiede (AMYOT, Lyc., 28 ds LITTRÉ); 1656 subst. « id. » (CORNEILLE, L'Imitation de Jésus-Christ, I, XXV, 2588 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 8, p. 170); b) 1674 « (en parlant d'une manière d'agir, de penser) qui manque d'ardeur, de ferveur » ma joie ... ne peut être tiède (SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 693). Du lat. d'époque impériale tepidus « tiède » au propre et au fig. dér. du lat. class. tepere « être tiède ». L'a. fr. tieve, teve (supra) s'explique par la réduction par apocope, répandue dans l'Est de la France du proparoxyton lat. (v. FEW t. 13, 1, p. 234a et HORNING ds Z. rom. Philol. t. 5, p. 501). Fréq. abs. littér.:1 991. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 430, b) 3 318; XXe s.: a) 4 410, b) 2 816.
DÉR. 1. Tiédasse, adj., péj. D'une tiédeur désagréable. Bière, eau, potage tiédasse. La liqueur sirupeuse et l'eau tiédasse (ARNOUX, Solde, 1958, p. 54). [tjedas], [-]. [--] sous l'infl. de tiède. 1re attest. 1941 une gamelle d'eau tiédasse (L'Œuvre, 9 mars); de tiède, suff. -asse. 2. Tièdement, adv. a) D'une manière douce et agréable. Elle fit un mouvement avec ses deux mains, ses deux bras tièdement parfumés (NOAILLES, Domination, 1905, p. 40). b) Avec tiédeur, sans ardeur, sans conviction. Approuver, remercier tièdement; être tièdement accueilli. M'occuper moins de vous, vous aimer tièdement? C'est quelque chose d'incompréhensible pour moi (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1837, p. 284). L'abbé (...) ne lâchait guère son chevet priant avec ferveur pour le salut de son âme, plus tièdement pour celui de sa guenille périssable (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 147). []. Ac. 1694, 1718: tiedement; dep. 1740: tièdement. 1res attest. ca 1235 tevement (La Règle Cistercienne, éd. R. Jungbluth, 595, 33 et 609, 3 ds Rom. Forsch. t. 10, p. 622), 1294 [ms.] aimer tiedement (LAURENT, Somme, B. N. 938, f° 13 r° ds GDF. Compl.), cf. XIVe s. (Manuscrit cité par LEROQUAIS, Livres d'Heures, II, 339 ds Fr. mod. t. 6, p. 175); de tiède, suff. -ment2.

tiède [tjɛd] adj.
ÉTYM. V. 1380; tieve, v. 1190; teide, v. 1230; du lat. tepidum. → Tépide.
1 Qui procure une sensation thermique modérée, entre le chaud et le froid. Spécialt. Légèrement chaud. || Devenir tiède, moins chaud ou moins froid. || Rendre l'eau tiède. Attiédir, tiédir. || Eau tiède (→ Laver, cit. 9), bain tiède (→ Baignoire, cit. 1; plage, cit. 4). || Eau tiède et douceâtre. || Café tiède, refroidi ou insuffisamment chaud. || Air tiède (→ Exhalaison, cit. 4; senteur, cit. 2). || Souffle (→ Baigner, cit. 8), vent tiède. || Température tiède et agréable. Doux. (1876). Fam. || Il fait tiède.Chambre tiède (→ Douceâtre, cit.). || L'atmosphère tiède d'une pièce. Par ext. || La tiède quiétude de la cuisine (→ Fumet, cit. 3; et ci-dessous 3.).Mur (cit. 13) encore tiède (après avoir été chauffé au soleil). || Cendres tièdes (→ Horde, cit. 2).Chair, peau tiède. || Museau (cit. 1) tiède. || Tiède haleine (cit. 4; → Souffle, cit. 9).
1 On était aux beaux jours de la tiède saison (…)
Hugo, la Légende des siècles, XX.
1.1 L'air tiède de la nuit entrant par souffles légers, par souffles de velours, lui passait de temps en temps sur la face d'une façon exquise, imperceptible. C'était une caresse, quelque chose comme un baiser du vent, comme l'haleine lente et rafraîchissante d'un éventail qui aurait été fait de toutes les feuilles des bois et de toutes les ombres de la nuit, de la brume des rivières, et de toutes les fleurs aussi, car les roses jetées d'en bas dans sa chambre et sur son lit, et les roses grimpées au balcon, mêlaient leur senteur languissante à la saveur saine de la brise nocturne.
Maupassant, Yvette, Pl., t. II, p. 306.
2 Franchement tiède, ne donnant à la main aucune sensation de fraîcheur ? Ou seulement un peu moins froide que de l'eau ordinaire ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XIV, p. 103.
3 Louisa avait de petites mains frémissantes et tièdes comme des oiseaux.
J. Giono, Jean le bleu, II.
Adv. || Boire tiède.
2 (XIVe). Par métaphore ou fig. Qui a peu d'ardeur, de zèle; sans ferveur, sans enthousiasme. Indifférent, nonchalant. || « Ces tièdes galants » (→ Amant, cit. 12, Molière). || Les âmes les plus tièdes (Fléchier, in Littré). || Chrétien (→ Réchauffer, cit. 8), communiste tiède.Sentiment tiède. || Caresses « tièdes et modérées » (Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, VI).
4 S'ils n'étaient que joueurs et libertins, mais ils sont tièdes, ils sont indolents, ils sont imbéciles, ils sont médiocres !
Huysmans, Là-bas, XIV.
N. Personne peu zélée (→ Empoté, cit. 1; mystique, cit. 9). || Les mous, les tièdes (→ Gauche, cit. 17).
3 (Mil. XIXe, Musset). Littér. Doux et agréable, comme une légère chaleur (→ Caressant, cit. 13). || Cette tiède sensation de bien-être (cit. 6). || « Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques » (→ 2. Calice, cit. 2). || Tiède amitié (→ Prunelle, cit. 9).
CONTR. Brûlant; frais, froid. — Ardent, chaleureux, enthousiaste, fanatique, fervent.
DÉR. Tiédasse, tièdement, tiédeur, tiédir.
COMP. Attiédir.

Encyclopédie Universelle. 2012.