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superlatif

superlatif, ive [ sypɛrlatif, iv ] adj. et n. m.
• v. 1280 « supérieur, suprême »; bas lat. superlativus, de superlatum, supin de superferre « porter (ferre) au-dessus »
I Adj.
1(1550) Gramm. Qui exprime le degré supérieur d'une qualité, défini absolument ou par rapport à un ensemble. Préfixes superlatifs (archi-, extra-, super-, sur-, ultra-). Adverbes superlatifs.
2Fig. et vieilli Extrême. « Un ennui superlatif » ( ACADÉMIE ).
Exagéré, excessif, hyperbolique. Des compliments superlatifs.
II N. m.
1Terme qui exprime le degré supérieur d'une qualité. Superlatifs italiens en -issime.
Terme exagéré, hyperbolique. Abuser des superlatifs. Les « superlatifs qui chargeaient sa conversation où les moindres choses prenaient des proportions gigantesques » (Balzac).
2Le superlatif : l'ensemble des procédés grammaticaux qui expriment la qualité au degré le plus élevé. Le positif, le comparatif et le superlatif. En français, le superlatif relatif est formé du comparatif précédé de l'article défini (le plus, le moindre, le meilleur, le pire, le premier, le dernier). Le superlatif absolu (très).
(1694) Fig. Le maximum. « Le superlatif de ses espérances » (Balzac). Au superlatif : extrêmement, au plus haut degré. Il m'ennuie au superlatif.

superlatif nom masculin Degré de comparaison de l'adjectif ou de l'adverbe exprimant la qualité ou la modalité à un degré très élevé, supérieure ou inférieure à d'autres (superlatif relatif), ou indépendamment de toute référence (superlatif absolu). Terme de sens trop fort, exagéré : Abuser des superlatifs.superlatif, superlative adjectif (bas latin superlativus, de superferre, porter au-dessus) Littéraire. Se dit de propos qui revêtent un caractère excessif : Des éloges superlatifs.

superlatif, ive
n. m. et adj.
rI./r n. m.
d1./d Degré de signification, expression d'une qualité à un très haut degré, à son plus haut degré.
Superlatif absolu, qui n'implique pas de comparaison. (Ex. un très bon élève.)
Superlatif relatif, qui implique une comparaison avec les autres éléments du même ensemble. (Ex. le meilleur élève de la classe.)
d2./d Mot qui exprime le superlatif. "Ultime", "suprême", "richissime" sont des superlatifs.
|| Terme emphatique, hyperbolique.
rII./r adj. Qui exprime le superlatif (sens I, 1). Adjectif, adverbe superlatif.

⇒SUPERLATIF, -IVE, adj. et subst. masc.
I. — Adjectif
A. — GRAMM. Qui exprime la qualité portée à son degré extrême. Préfixes, suffixes superlatifs. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Au fig. Porté au plus haut degré ou à un trop haut degré; p. méton., exagéré, outré, hyperbolique. Ce front couleur beurre frais, ces joues monastiques et fleuries semblaient n'être pas assez larges pour contenir l'épanouissement d'une jubilation superlative (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 332). La galerie de Paris montrait, comme il fallait s'y attendre, d'agréables et talentueuses allusions décoratives d'une part et, de l'autre, d'épaisses et superlatives accumulations de détails réalistes (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 114).
II. — Subst. masc.
A. — GRAMMAIRE
1. Ensemble des moyens grammaticaux qui permettent d'exprimer une qualité portée à son degré extrême. Adjectif, adverbe au superlatif; superlatif absolu, relatif; superlatif d'infériorité. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Terme qui exprime le plus haut degré d'une qualité; p. ext., terme exagéré, hyperbolique. Abuser de superlatifs. Tout fut sensations exquises et poignantes de bonheur dans ce voyage, sur lequel je pourrais écrire vingt pages de superlatifs (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 154). Mais avec les saints, on ne sait jamais: avec lui surtout, qui gardera longtemps le goût des superlatifs (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 429).
B. — Ce qu'il y a d'extrême, le maximum, le sommet. Le superlatif de la poste, c'est l'extra-post; l'extra-post est tenu de faire un mille allemand à l'heure, et il les fait recta (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1847, p. 660). C'était le thème du chauvinisme; et le fameux mot: « Tout homme a deux patries: la sienne et la France », nous paraissait le superlatif de la gloire nationale (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 78).
Loc. adv. Au superlatif. Au plus haut degré. Paresseux au superlatif, il n'a rien fait que piqué par les hallebardes de la nécessité (BALZAC, Fille Eve, 1839, p. 105).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1230 « qui a un caractère d'excellence » vin superlatif (PEAN GATINEAU, St Martin, 7940 ds T.-L.); déb. XIVe s. [ms.] « qui est au-dessus de tout [en parlant de Dieu] » (Aimeri de Narbonne, éd. L. Demaison, 740, var. ms. B: Deu [...] le roy suppellatis); 2. 1550 gramm. « qui exprime le degré supérieur d'une qualité » sinificaçion superlative (L. MEIGRET, Tretté de grammere, éd. W. Foerster, p. 39); 3. 1566 « excessif, exagéré » (H. ESTIENNE, Apol. p. Herod., p. 103 ds GDF.). B. Subst. 1. a) 2e moit. XIIIe s. [ms. déb. XIVe s.] « degré de comparaison qui exprime la qualité portée au plus haut degré » (trad. de l'Ars minor de Donat, ms. BN lat. 14095, 7 ds STÄDTLER Gramm., p. 288); 1765 superlatif absolu; superlatif relatif (Encyclop. t. 15, p. 664b); b) 1550 « terme qui exprime le degré supérieur d'une qualité » [des] superlatifs latins (L. MEIGRET, op. cit., p. 39); 1579 Adverbes ayans forme de superlatifs (H. ESTIENNE, Precellence du lang. fr., Paris, Mamert Patisson, p. 57); 2. 1694 p. ext. au superlatif; au degré superlatif « extrêmement » (Ac.). Empr. à l'adj. lat. superlativus à basse époque « superlatif » terme de gramm. (IVe s., CHARISIUS), « hyperbolique, exagéré » (VIe s., ISIDORE); au Moy. Âge « excellent, remarquable » (2e moit. XIIe s. Gesta consulum Andegavensium ds DU CANGE: vinum superlativum). Fréq. abs. littér.:50.
DÉR. Superlativement, adv. a) Avec valeur de superlatif. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Extrêmement; au plus haut degré possible. Chez Molière, que la décence chrétienne prive des plaisanteries sur les parties génitales, le fin sourire de la France s'amuse superlativement de la perspective d'un trou de cul dans lequel un apothicaire introduit une canule de seringue (GONCOURT, Journal, 1871, p. 753). []. Att. ds Ac. dep. 1694. 1res attest. a) 1508-17 « extrêmement » suppellativement bon (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Bruxelles, 10510, fol. 184 v° ds GDF. Compl.), 1549 superlativement (EST.), b) 1964 gramm. (ROB.); de superlatif, suff. -ment2. Fréq. abs. littér.: 11.
BBG. — BARBAUD (Ph.). Constr. superlatives et struct. apparentées. Linguistics Analysis. 1976, t. 2, pp. 125-174. — LE FLEM (D. C.). Syst. des degrés de comparaison en fr. contemp. et statut du morphème le ds l'expr. du superlatif. Vox rom. 1975, t. 34, pp. 140-159. — STÄDTLER Gramm. 1988, p. 288.

superlatif, ive [sypɛʀlatif, iv] adj. et n. m.
ÉTYM. XIIIe, « supérieur, suprême »; bas lat. superlativus, de superlatum, supin de superferre « porter (ferre) au-dessus ».
———
I Adj.
1 (V. 1550). Gramm. Qui exprime le degré supérieur d'une qualité, défini absolument ou par rapport à un ensemble déterminé. || Préfixes superlatifs (→ Archi-; 2. extra-, cit.; super-, sur-, ultra-). || Suffixes superlatifs.
2 Fig., vieilli. Extrême. || Un ennui superlatif (Académie).Le meilleur (→ Ficeler, cit. 3 Balzac).Exagéré, excessif, hyperbolique. || Des compliments superlatifs.
1 (…) Tu t'imagines qu'il y a encore des « sciences occultes » ? — Mais c'est d'une candeur tellement superlative qu'elle confine au ridicule, mon pauvre cousin !
Villiers de L'Isle-Adam, Axël, II, §3, 10.
———
II N. m.
1 (1550). Terme qui exprime le degré supérieur d'une qualité. Très important est un superlatif absolu, le plus important un superlatif relatif (→ ci-dessous, 2.). || Superlatifs italiens en -issime.Par ext. Terme exagéré, hyperbolique. || User, abuser des superlatifs.
2 Tout fut sensations exquises et poignantes de bonheur dans ce voyage, sur lequel je pourrais écrire vingt pages de superlatifs.
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 13.
3 Elle prodiguait démesurément des superlatifs qui chargeaient sa conversation où les moindres choses prenaient des proportions gigantesques.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 497.
2 Gramm. || Le superlatif : l'ensemble des procédés grammaticaux qui expriment la qualité au degré le plus élevé. Comparaison (degrés de). || Le positif, le comparatif et le superlatif. || En français, le superlatif relatif est formé du comparatif précédé de l'article défini (le plus…, le moindre). 1. Le (III.); plus (II.); meilleur (II.), mieux (II.), moindre (II.), moins (II.), pire (II.), 2. pis (II.); dernier, premier (→ aussi De, cit. 58; plus, cit. 87 et supra; le plus… possible; un des plus…). || Superlatif construit avec de (cit. 58 et supra), entre (cit. 16). || Adjectif, adverbe au superlatif.Superlatif absolu, ou faux superlatif. Très.
4 Quand vous voulez vous extasier sur un poème ou sur un tableau, vous pouvez employer indifféremment l'un quelconque de ces adjectifs (beau, joli, superbe…). Et si vous le faites précéder de la particule très ou d'un adverbe, le résultat cherché est le même. Vous le savez comme moi, le superlatif absolu ne signifie aujourd'hui à peu près plus rien.
M. Aymé, le Confort intellectuel, V.
3 Fig. (1694). || « Le superlatif de ses espérances », le sommet, le maximum (→ 1. Rosette, cit. 1, Balzac). — ☑ Loc. adv. Au superlatif : extrêmement, au plus haut degré.
5 Paresseux au superlatif, il n'a rien fait que piqué par les hallebardes de la nécessité.
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 90.
DÉR. Superlativement.

Encyclopédie Universelle. 2012.