retentir [ r(ə)tɑ̃tir ] v. intr. <conjug. : 2> I ♦
1 ♦ RETENTIR DE. Être ébranlé, rempli par (un bruit, un son fort). ⇒ résonner. La salle retentissait d'applaudissements. « Je fis longtemps retentir l'air de mes cris » (Rousseau).
2 ♦ Se faire entendre avec force. ⇒ bruire, résonner. « Les chants joyeux, le bruit des ateliers, et les cris lourds ou aigus des outils retentissaient agréablement à mes oreilles » (Balzac). « Le timbre de l'entrée retentit » (Martin du Gard). ⇒ tinter.
II ♦ Exercer une action, avoir des répercussions, un retentissement sur. ⇒ se répercuter. Maladie qui retentit sur l'état psychique.
● retentir verbe intransitif (ancien français tentir, du latin populaire tinnitire, du latin classique tinnire, tinter) En parlant d'un son, se manifester avec force ; résonner : Une voix sonore retentit comme un clairon. Littéraire. Être rempli par un son puissant, éclatant, qui résonne : Des voûtes qui retentissent du bruit des voix. Avoir des effets, des répercussions sur quelque chose d'autre : Une douleur articulaire qui retentit dans tout le membre. ● retentir (synonymes) verbe intransitif (ancien français tentir, du latin populaire tinnitire, du latin classique tinnire, tinter) Littéraire. Être rempli par un son puissant, éclatant, qui résonne
Synonymes :
- éclater
- résonner
- sonner
- tonner
Avoir des effets, des répercussions sur quelque chose d'autre
Synonymes :
- se répercuter
retentir
v. intr.
rI./r
d1./d Faire entendre un son puissant, éclatant. Les trompettes retentirent.
|| (En parlant du son lui-même.) Le coup de tonnerre a retenti dans toute la vallée.
d2./d Retentir de: être rempli par (un son, un bruit). La maison retentissait de coups de marteaux.
rII./r Retentir sur: avoir un retentissement, des répercussions sur. La fatigue retentit sur le caractère.
⇒RETENTIR, verbe intrans.
A. — 1. [Le suj. désigne la cause, l'origine du bruit] Produire un son qui résonne fortement. Le canon, les cloches, le cor retentissent; la sonnette retentit. La canne du suisse retentissait seule au milieu du silence, et le bedeau désappointé tendait dans le désert une bourse au fond de laquelle gisait un gros sou (MUSSET ds Le Temps, 1831, p. 84). Son pas lourd retentissait dans l'escalier. Elle alla jusqu'à ma porte, j'entendis son essoufflement (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 182).
— Au fig. Produire des effets, des sensations aux prolongements, aux répercussions remarquables. La palette de Rubens y retentit déjà [dans l'Assomption] dans les quelques notes dominantes, le rouge, le jaune, le noir et le gris, avec éclat, mais avec crudité (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p. 40). Un jasmin fit soudain retentir son parfum à deux temps (MORAND, Lewis, 1924, p. 83).
2. [Le suj. désigne un bruit, un son] Se faire entendre avec éclat. Les appels, les bruits, les chants, les cris, les coups (de feu, de fusil, de marteau, de sifflet), les détonations, les éclats (de colère, de rire), les voix retentissent. On dort peu et mal, dans le fracas des camions allemands, des motocyclettes. Et pire encore, quand, dans la nuit un instant silencieuse, retentit le bruit des bottes... Ce bruit de bottes, qu'écoutent, d'un bout à l'autre de l'Europe, tant d'insomnieux apeurés! (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1943, p. CXXI).
— Au fig. Avoir une forte audience. M. Prunelle (...) maire de Lyon, vers 1833 (...) dit de moi:C'était un fier fat. Ce jugement retentit parmi mes connaissances. Peut-être au reste avait-il raison (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 30). Aussi (...) retentit soudain dans les Allemagnes et par toute la France le bruit que la Pucelle était vivante (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 415).
B. — Retentir de + subst. spécifiant la nature du bruit. Être rempli d'un bruit puissant. Du sein de ce choc tumultueux s'élève un épais tourbillon de poussière qui couvre les combattans, obscurcit les airs et monte jusqu'au ciel, et les paisibles collines retentissent du bruit des armes, des éclats de la victoire et des gémissemens de la mort (COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 321):
• On y avait, en divers points, déployé le drapeau tricolore, chanté La Marseillaise, défilé au cri de: « Vive De Gaulle! » À la Santé, ce jour-là, les détenus politiques, se donnant le mot de cellule en cellule et bravant la pire répression, avaient pavoisé toutes les fenêtres, chassé les gardiens, fait retentir le quartier de leurs hymnes patriotiques.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 291.
— Au fig. Vibrer, résonner, se faire l'écho de. Une douleur légère, bizarre, dont tout son corps retentit comme une harpe, l'éveille sans rémission (COLETTE, Ingénue libert., 1909, p. 315). En bien ou en mal, ils avaient fait des choses extraordinaires, dont l'Europe retentissait encore (LARBAUD, Enfantines, 1918, p. 146).
C. — Retentir en qqn. Produire une forte impression, une vive émotion. Toute grande œuvre exige qu'on se penche sur elle, en une attente recueillie, qu'on laisse monter et retentir en soi l'écho étouffé qu'elle nous transmet d'un être (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 325).
D. — Retentir sur. Avoir des répercussions dans, sur. Synon. se répercuter sur. Chez elle, la castration retentissait sur le cerveau, dans le ravage destructeur du désir qu'elle ne contentait plus (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 693). Toute action causale, une fois engagée, retentit sur toute autre (HAMELIN, Élém. princ. représ., 1907, p. 326).
Prononc. et Orth.:[], (il) retentit [-ti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1155 « renvoyer un son, résonner d'un son éclatant » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 892); 1546 part. prés. adj. « qui résonne en renvoyant les sons » (R. ESTIENNE, Dict. Latinogallicum, 1109b d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 153); 2. ca 1210 « produire un son éclatant » (Dolopathos, 291 ds T.-L.); 1654 part. prés. adj. « qui fait un bruit éclatant » (SCUDERY, Alaric ou Rome vaincue, p. 356). B. 1. 1654 « se faire l'écho (de), répéter, répandre » (G. DE BALZAC, Dissertations chrestiennes et morales ds Œuvres, t. 2, 1665, p. 351); 2. 1775 « parvenir (comme un son qui résonne), aboutir à » (Abbé GÉRARD, Le Comte de Valmont, lettre 39, p. 490); 3. 1779 retentir sur (LOAISEL DE TREGOATE, Lucile et Milcourt, p. 69); 4. 1824 part. prés. adj. « qui a des répercussions, qui exerce une influence » (JOUBERT, Pensées, t. 2, p. 112). Dér. de l'a. fr. tentir (ca 1165 trans. « faire entendre » Troie, 3987 ds T.-L.); ca 1180 intrans. « faire entendre un son » (JORDAN FANTOME, Guerre Henri II, 649, ibid.), issu d'un type (à côté de , v. tinter) formé sur le part. passé tinnitus du lat. « tinter, faire entendre un son » (FEW t. 13, p. 345b). Fréq. abs. littér.:2 237. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 903, b) 2 635; XXe s.: a) 2 473, b) 2 428.
retentir [ʀ(ə)tɑ̃tiʀ] v. intr.
ÉTYM. V. 1175; de re-, et anc. franç. tentir, du lat. pop. tinnitire, class. tinnire « résonner » (→ Tinter).
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I Vx ou littér. (Lieu, espace). Être ébranlé, rempli par un bruit, un son fort. || Mes seuls gémissements font retentir les bois (cit. 3).
♦ Retentir de… ⇒ Résonner (3.). || Tout le temple retentissait d'applaudissements (cit. 1). || Faire retentir l'air de ses cris. ⇒ Frapper (supra cit. 7), remplir.
1 Quand elle partit, je voulais me jeter dans l'eau après elle, et je fis longtemps retentir l'air de mes cris.
Rousseau, les Confessions, I.
2 Rancé retira le couvent de la désolation humaine et l'épura par la désolation chrétienne. Ces lieux que les Anglais avaient fait retentir de leurs pas armés ne répétèrent que le susurrement de la sandale.
Chateaubriand, Vie de Rancé, II, p. 128.
3 Et pourquoi ? Pour entendre un peuple injurieux
Qui fait de mon malheur retentir tous ces lieux ?
Racine, Bérénice, V, 5.
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II
1 (Fin XIVe). Cour. Se faire entendre avec force. ⇒ aussi Bondir, bruire (vx), crier. || Un coup de tonnerre retentit. ⇒ Éclater. || Le galop des chevaux retentissait sur le pavé. ⇒ Résonner (2.); → Fusillade, cit. 2. || Un son de cloche retentit. ⇒ Tinter (→ Bougon, cit. 1). || Ces mots retentissaient encore à ses oreilles. ⇒ Vibrer (→ 1. Mort, cit. 35). — Faire retentir sa voix.
4 Les chants joyeux, le bruit des ateliers, et les cris sourds ou aigus des outils retentissaient agréablement à mes oreilles.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 353.
5 (Le vestibule) était pavé de dalles en marbre, très haut, et le bruit des pas avec celui des voix y retentissait comme dans une église.
Flaubert, Mme Bovary, I, VIII.
6 (…) le timbre de l'entrée retentit, si strident que les deux hommes sursautèrent (…)
Martin du Gard, Les Thibault, t. II, p. 134.
2 Fig. et littér. (En parlant d'un son, d'une parole). Produire une vive impression, une profonde émotion (→ Mobilisation, cit. 3). || « Ses paroles ont retenti en moi » (Académie).
3 (XVIe). Didact. (En parlant d'un événement, d'un fait). || Retentir sur : exercer une action, avoir des répercussions, un retentissement (2.) sur. ⇒ Répercuter (se). || Toute lésion d'un organe peut retentir sur les lymphatiques correspondants et les ganglions voisins.
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DÉR. Retentissant, retentissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.