résonner [ rezɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• résoner v. 1150; lat. resonare
1 ♦ Produire un son accompagné de résonances. « Tous les jours, à cinq heures du matin, la cloche résonnait faiblement » (Musset). ⇒ sonner, tinter. Des pas résonnaient sur la chaussée.
2 ♦ Retentir en s'accompagnant de résonances (son). « Au pied de la montagne, le matin, les voix résonnent comme dans un corridor » (M. Jacob). « Résonnait de Schubert la plaintive musique » (Musset).
3 ♦ S'emplir de bruit, d'échos, de résonances (lieu). ⇒ retentir. Faire insonoriser une salle qui résonne trop. — « La rue Raynouard à six heures, après la pluie, résonnait de cris d'oiseaux et d'appels d'enfants » (Colette).
⊗ HOM. poss. Raisonner.
● résonner verbe intransitif (latin resonare) Renvoyer le son en augmentant son intensité ou sa durée : Une voûte qui résonne bien. Produire du son, être sonore : Des pas résonnaient sur le trottoir. Retentir : La sonnerie du téléphone résonne dans l'appartement. ● résonner (difficultés) verbe intransitif (latin resonare) Orthographe Résonner et raisonner s'écrivent avec deux n. Remarque Résonner s'écrit avec deux n alors qu'on écrit avec un seul n assoner, consoner, dissoner, moins usuels. Sens La similitude de prononciation entre résonner (= produire un son, retentir) et raisonner (= tenir un raisonnement) donne lieu à des jeux de mots comme raisonner comme une pantoufle, mal raisonner, raisonner de travers (une pantoufle ne résonne pas, ne fait pas de bruit quand on marche), ou raisonner comme un tambour (tenir des raisonnements creux, comme le tambour qui résonne, qui rend un son creux). ● résonner (homonymes) verbe intransitif (latin resonare) raisonner verbe résonnant raisonnant participe présent réson(n)ant adjectif ● résonner (synonymes) verbe intransitif (latin resonare) Renvoyer le son en augmentant son intensité ou sa durée
Synonymes :
- retentir
- vibrer
Retentir
Synonymes :
- sonner
resonner
v. intr. (Belgique) Rappeler (qqn) au téléphone. Vous pouvez resonner d'ici dix minutes. (Parfois employé transitivement.)
⇒RÉSONNER, verbe intrans.
A. — 1. Produire un son amplifié, ou une vibration qui engendre un son. Résonner lugubrement, sourdement; résonner comme l'ouragan, comme un tambour; faire résonner des accords, des cordes, un diapason, un tambour; des coups résonnent; projectile qui résonne en tombant. Il gravissait le perron arrondi, ses pas résonnaient sur les dalles (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 23). Bientôt, le premier marteau résonna contre le coin de bois ferré qui enfonçait un cercle sur la partie renflée d'un tonneau (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1600).
— En partic. Synon. de sonner, tinter. Je courus à la demeure suivante, et vingt fois de suite, je fis résonner la sonnerie (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Nuit, 1887, p. 1142). Cependant, un après-midi d'automne, nous entendîmes résonner son coup de sonnette impérieux et bref (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 538).
2. a) [Le suj. désigne le son lui-même] Retentir en s'accompagnant d'échos, de vibrations sonores. Le bruit, l'écho, des cris résonne(nt). Son rire résonna dans le silence de la nuit (ROLLAND, J.-Chr., Aube, 1904, p. 109). Sa voix résonnait dans le salon vide (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 242).
b) Au fig.
— [En parlant d'un souvenir, d'un son émis ou d'une parole prononcée dans le passé] Les dernières phrases du père résonnaient en écho à ses oreilles (JOUVE, Paulina, 1925, p. 125). J'étais un enfant. Sa voix [de mon père] résonne encore dans mon oreille (ARNOUX, Seigneur, 1955, p. 138).
♦ Résonner à qqn dans l'oreille. La proclamation qu'on a faite du haut de ce balcon me résonne encore dans l'oreille (HUGO, M. Tudor, 1833, 3e journée, 2e part., 1, p. 191).
♦ P. métaph. Tous les chants, toutes les voix, tous les parfums, toutes ces choses qui forment la vaste harmonie qu'on nomme nature, poésie, Dieu, résonnaient dans son âme, y vibraient en longs chants intérieurs (FLAUB., Smarh, 1839, p. 109).
— [Avec un adv. de qualité] Synon. de sonner. Je suis vicomtesse. Vicomtesse résonne fort bien quand on vous annonce: madame la vicomtesse de K. (FONGERAY, Soir. Neuilly, t. 2, 1827, p. 330). J'étais député!!! Voilà un titre qui remplit bien la bouche et résonne agréablement à l'oreille (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 334).
— Rare, poét., empl. trans. [Avec compl. d'obj. interne] Faire retentir. Et maintenant, triomphe! Il n'est plus dans mon cœur Une fibre qui n'ait résonné sa douleur (LAMART., Harm., 1830, p. 360).
B. — [Le suj. désigne le milieu ambiant] Renvoyer un son en le prolongeant ou en l'amplifiant, s'emplir de bruit. Synon. retentir, vibrer. Faire résonner une voûte. Cette salle ne résonne pas, résonne beaucoup (Ac. 1835-1935).
— Résonner de (qqc.). [Mon grand-père] ne parle pas souvent; mais comme il est sourd, il crie si haut que toute la maison en résonne (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p. 192). Toute la ville résonnait des marteaux: les ouvriers travaillaient aux deux églises (LA VARENDE, Heur. humbles, Pèlerins d'Argentan, 1942, p. 25). Au fig. Tout résonnait du bruit de ses louanges, du bruit de ses exploits (Ac.). ,,On le louait de partout, on s'entretenait partout de ses exploits`` (Ac. 1835-1935).
Prononc. et Orth.:[], (il) résonne [-]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « renvoyer le son; produire un son accompagné de résonances » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 2589, 5593); 2. fin XIIe s. (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 104, 8: de totes parz. resonent li dit des apostres). Empr. au lat. resonare « produire un son accompagné de résonances; renvoyer un écho; retentir (du bruit de...) ». Fréq. abs. littér.:951. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 314, b) 1 666; XXe s.: a) 1 137, b) 1 343.
DÉR. Résonnement, subst. masc., vx ou littér. a) Action de résonner, de retentir, de renvoyer le son. Synon. résonance. Le résonnement de cette voûte nuit à la voix (Ac. 1798-1878). Les canons ont chacun leur son, leur timbre, leur résonnement, leur boum ronflant ou strident ou sec ou fracassant (GONCOURT, Journal, 1870, p. 676). b) Au fig. Retentissement. Sa souffrance perdait son résonnement sentimental et toute qualité qui la différenciât de la joie (MONTHERL., Songe, 1922, p. 165). — []. Ac. 1718: resonnement, Ac. 1740-1878: ré-. — 1res attest. a) XIIe s. resonement « bruit » (Texte lorrain, publié par F. Bonnardot ds Romania t. 5, p. 279 [lat. strepitus]), b) 1611 « retentissement » (COTGR.); de résonner, suff. -ment1.
résonner [ʀezɔne] v. intr.
ÉTYM. V. 1130; lat. resonare, de re-, et sonare « rendre un son, retentir ».
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1 Produire un son accompagné de résonances relativement importantes. || Les cymbales (cit.), les tambours, les cordes de piano (cit. 3) résonnent (→ Écho, cit. 5). || La cloche (→ Garde-chasse, cit.), la sonnette (→ Olive, cit. 3) résonne. ⇒ Tinter. || Des pas (cit. 11) résonnaient sur la chaussée… || Faire résonner l'or d'une bourse (cit. 1).
1 (…) celui qui touchait le pandero était un virtuose dans son genre; il faisait résonner la peau d'âne avec ses genoux, ses coudes, ses pieds (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 206.
2 (Le sujet désigne un son). Retentir en s'accompagnant de résonances. ⇒ Bondir (1. Bondir, vx), retentir. || Sons, voix qui résonnent (→ Harmonie, cit. 6). || « … Résonnait de Schubert la plaintive musique » (→ Plaintif, cit. 3, Musset). || Faire résonner des accords (cit. 19), un hymne (cit. 3). || Noms, mots qui résonnent (→ Évangile, cit. 8; peste, cit. 5). || Son rire résonna (→ Là, cit. 5). — Par anal. || La lumière fait résonner de nouveaux tons (→ Éteindre, cit. 5).
2 Au pied de la montagne, le matin, les voix résonnent comme dans un corridor.
Max Jacob, le Cornet à dés, I, « Le coq et la perle ».
3 Les battements de son cœur résonnaient jusque dans ses tempes, l'étourdissaient.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 257.
3 (Le sujet désigne un lieu, un milieu). S'emplir de bruit, d'échos, de résonances; être très (trop) sonore. ⇒ Retentir. || Faire insonoriser une salle qui résonne trop. || Les montagnes résonnaient de bruissements (cit. 2) innombrables. || L'air résonne de cris (→ Angoisse, cit. 8). — (1640). Par métaphore. || « Tout résonne du bruit de ses exploits » (Académie).
4 Il monta sans hâte l'unique étage qui conduisait à l'appartement de Léa. La rue Raynouard à six heures, après la pluie, résonnait de cris d'oiseaux et d'appels d'enfants comme un jardin de pensionnat.
Colette, la Fin de Chéri, p. 77.
4 V. tr. (1553). Vx ou littér. Faire entendre, faire résonner.
5 Et maintenant, triomphe ! Il n'est plus dans mon cœur
Une fibre qui n'ait résonné sa douleur (…)
Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, II, XVII.
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DÉR. Résonant (ou résonnant), résonateur, résonnement.
Encyclopédie Universelle. 2012.