tinter [ tɛ̃te ] v. <conjug. : 1>
• 1190 « résonner »; ne tinter mot 1080; bas lat. tinnitare, fréquent. de tinnire
I ♦ V. intr.
1 ♦ Produire des sons aigus qui se succèdent lentement (en parlant d'une cloche dont le battant ne frappe qu'un côté). ⇒ résonner, sonner. « j'entendis le son lointain d'une cloche qui tintait : elle appelait les fidèles à la prière » (Chateaubriand). Timbre d'ambulance qui tinte.
2 ♦ Produire des sons clairs, aux harmonies aiguës. « Le trousseau de clefs qu'il avait tiré de sa poche tinta gaiement » (Martin du Gard). — Les oreilles me tintent (⇒ tintement) . Fig. Les oreilles ont dû vous tinter.
II ♦ V. tr. (XVe) Faire tinter. « Vous tintez le glas pour le traître Et pour le brave, le tocsin » (Hugo). — Tinter la messe : sonner les cloches pour annoncer l'office.
⊗ HOM. Teinter; tinte :tîntes (tenir).
● tinter verbe intransitif (bas latin tinnitare, du latin classique tinnire, tinter) Produire un tintement, un son métallique, vibrant, généralement aigu. ● tinter (homonymes) verbe intransitif (bas latin tinnitare, du latin classique tinnire, tinter) teinter verbe ● tinter verbe transitif Littéraire. Faire tinter une cloche. ● tinter (homonymes) verbe transitif teinter verbe
tinter
v. intr.
d1./d Sonner lentement par coups espacés (en parlant d'une cloche dont le battant ne frappe que d'un côté).
d2./d Faire entendre un tintement.
I.
⇒TINTER1, verbe
A. — Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne une cloche, une sonnette ou un timbre] Produire un son métallique vibrant. Synon. résonner, sonner. Voici que je retrouve l'Orient, l'Orient véritable, non point malheureusement tel que je l'ai vu, mais tel que je l'ai rêvé, au sein de Paris; tout à l'heure j'entendais rouler les omnibus et tinter les sonnettes des marchands de limonade (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 256). Tout à coup, comme ils arrivaient devant Saint-Louis-d'Antin, un vacarme assourdissant remplit l'espace: la grosse cloche de l'église tintait, par grands coups d'une seule note, distincts, bourdonnants, solennels (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 580).
2. Produire des sons semblables à ceux émis par une cloche ou une sonnette qui résonne. Dans la salle à manger, des retardataires achevaient de dîner. On entendait tinter la vaisselle dans l'office. Des garçons allaient et venaient avec des plateaux (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 174). Elle tendit à Henri un grand verre où la glace tintait gaiement (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 276).
— P. métaph. Il y a dans notre langue des mots dont le pouvoir de résonnance est extraordinaire et divers selon qu'ils font tinter un féminin cristal ou l'airain mâle (COLETTE, Pays connu, 1949, p. 220).
3. Se faire entendre par un tintement de cloches ou par un bruit qui s'y apparente. Sous l'onde lourde et amère, cette parole était venue tinter aux oreilles de Dantès; il avait eu hâte de remonter alors et de fendre les lames pour voir si effectivement il n'avait pas perdu de ses forces (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1 1846, 1846, p. 253). Douze coups sonnèrent à une pendule qui avait sans doute tinté pour la Saint-Barthélemy, que ne troublaient pas les massacres échus ou à venir (ARNOUX, Paris, 1939, p. 61).
— P. métaph. L'opulence ne brille plus ni ne tinte (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 183).
4. [Le suj. désigne des oreilles] Ressentir un bourdonnement. Les oreilles (...) lui tintèrent à croire qu'il allait tomber d'un coup de sang (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 99).
— Loc. fig. Les oreilles ont dû vous tinter. On a beaucoup parlé de vous en votre absence. Les oreilles ont dû vous tinter, monsieur, lui dit-elle, pendant le voyage que nous avons fait avec Mme Verdurin (PROUST, Swann, 1913, p. 375).
B. — Empl. trans.
1. [Le compl. d'obj. désigne une cloche] Faire résonner. Au moindre bruissement de l'immense courte-pointe en moire verte sous laquelle elle avait très-peu dormi depuis son mariage, elle s'arrêtait comme si elle eût tinté une cloche (BALZAC, Enf. maudit, 1831, p. 334).
— P. anal. Les guzlas nasillent sur trois cordes (...) pendant que le jet d'eau tinte sa note fraîche sur les faïences du patio (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p. 144).
2. Faire entendre des tintements selon un rythme donné pour annoncer un événement. Synon. sonner. Tinter le tocsin. On eût dit que la cloche qu'on n'avait jamais pu monter à cause de son énorme poids eût été magiquement suspendue au haut d'un clocher brûlant pour tinter les glas (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 439). Pour ne pas rogner la journée (...) il tintait l'Angelus selon sa commodité (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 127).
— P. anal. Si quelqu'un veut parler à madame ou lui apporte quelque chose, tu tinteras deux coups (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 98).
REM. 1. Tintenelle, subst. fém. Clochette. Et les cloches de l'église, au loin tintant, répondaient au bruit des tintenelles que le bedeau agitait (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 266). 2. Tintillement, subst. masc. Léger, faible tintement. Pleurs de joie, amoureux baptême, Tintillement preste et joyeux [de la pluie] ! La nue, active et fraîche, sème Un blé transparent et frileux (NOAILLES, Forces étern., 1920, p. 154). 3. Tintiller, verbe intrans. Tinter comme le fait une clochette. Mon ouïe, mon flair (...) oublient de percevoir le présent, le roulement d'un camion lourd qui fait tintiller la vitre (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 24).
Prononc. et Orth.:[], (il) tinte []. Homon. et homogr. tinter2, teinter. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. ca 1100 ne tinter mot « ne pas dire un mot » (Roland, éd. J. Bédier, 411); 2. XIIe s. « produire des sons qui se succèdent lentement (d'une cloche dont le battant ne frappe que d'un côté) » (Comment. sur Job., B.N. Hébr. 162, fol. 14a, 2 ds A. Darmesteter, Reliq. scientif., I, 178 ds GDF. Compl.); 3. 1180-90 « résonner, retentir en étant frappé » (HUE DE ROTELANDE, Ipomedon, éd. A. J. Holden, 3891); 4. 1584 « résonner en parlant de l'organe de l'ouïe » (RONSARD, Elégies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 18, 1re part., p. 126); 1677 si les oreilles vous tintent (c'est que nous parlons fort de vous) (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 21 août, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 531). B. Verbe trans. 1. 1496 tinter une cloche (Compt. de S. Médard de Creil, Mém. soc. acad. de l'Oise, IV, 645 ds GDF. Compl.); 2. 1671 « en parlant de la cloche, faire entendre des sons à coups plus ou moins espacés » (POMEY); 3. 1680 tinter la messe, tinter le sermon, tinter le catéchisme (RICH.). Du b. lat. tinnitare, fréquent. de tinnire « tinter, rendre un son clair », « faire entendre des sons », « faire tinter l'argent ». Fréq. abs. littér.:559. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 347, b) 898; XXe s.: a) 1 116, b) 927. Bbg. TILANDER (G.). Ne sonner mot, ne tinter mot... Romania. 1938, t. 65, pp. 346-394; 1939, t. 65, p. 539-543.
II.
⇒TINTER2, verbe trans.
MAR. Placer sur des tins; soutenir par des tins (d'apr. BONN.-PARIS 1859). Tinter la quille d'un bâtiment.
Prononc. et Orth.:[], (il) tinte []. Homon. et homogr. tinter1, teinter. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1831 (WILLAUMEZ, Dic., 546 ds Fr. mod. t. 26, p. 58). Dér. de tin (t); dés. -er.
1. tinter [tɛ̃te] v.
ÉTYM. XIIIe; ne tinter mot, 1080, Chanson de Roland; « résonner », 1190; du bas lat. tinnitare, fréquentatif de tinnire.
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I V. intr.
1 Produire des sons (et surtout des sons aigus) qui se succèdent lentement (se dit d'une cloche dont le battant ne frappe qu'un côté). ⇒ Résonner, sonner (→ Évoquer, cit. 17). || On entend tinter les clarines (cit. 2) des troupeaux. || Timbre d'ambulance (cit. 3) qui tinte. ⇒ Retentir. — Par ext. || On entend tinter l'heure (→ Horloge, cit. 5), l'angélus (cit. 1). || Elle écoutait tinter les coups de la cloche (→ Hébétement, cit. 2).
1 (…) j'entendis le son lointain d'une cloche qui tintait : elle appelait les fidèles à la prière.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 10.
1.1 — Et pourquoi ne dirais-je pas ma messe ? demanda le curé. Expliquez-vous ! Le troisième son a tinté…
— Qu'il ait tinté ou non, répliqua Jean Cornbutte, il en tintera bien d'autres aujourd'hui, monsieur le curé, car vous m'avez promis de bénir de vos propres mains le mariage de mon fils Louis et de ma nièce Marie !
J. Verne, Un hivernage dans les glaces, p. 217.
2 Les vêpres tintaient dans les brûlantes après-midi de dimanche (…)
F. Mauriac, l'Enfant chargé de chaînes, XV.
2 Produire des sons clairs aux harmonies aiguës. || Les couteaux font tinter les coupes (→ Conseiller, n., cit. 7). || Pièces qui tintent dans les poches (→ Hypothéquer, cit. 2). || Trousseau de clefs (cit. 1) qui tintent gaiement. || Les laitiers (1. Laitier, cit. 1) font tinter leurs bidons dans les rues. Par ext. || Sons qui tintent (→ Éteindre, cit. 34).
3 Résonner, en parlant de l'organe de l'ouïe. || Les oreilles me tintent. ⇒ Tintement. ☑ (1718). Fig. Les oreilles ont dû vous tinter, se dit à une personne dont on a beaucoup parlé en son absence (→ 1. Parler, cit. 31). ⇒ Corner, siffler, sonner.
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II V. tr. (XVe). Faire tinter. || Tinter la cloche. ⇒ Copter, piquer (mar.). — Par métonymie. || Tinter le tocsin, l'angélus. || Tinter la messe : sonner les cloches pour annoncer l'office. Absolt. || On tinte à l'église.
3 Vous tintez le glas pour le traître
Et pour le brave le tocsin (…)
Hugo, l'Année terrible, mars, I.
4 Le dernier coup de vêpres a sonné : l'on tinte.
Entrons donc dans l'Église et couvrons-nous d'eau sainte.
Verlaine, Liturgies intimes, XIX.
♦ Rare. Produire un bruit de…
4.1 (…) elle accrocha d'une main errante son flacon de lait de beauté qui tinta le cristal.
Thyde Monnier, Fleuve, p. 244.
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DÉR. Tintant, tintement, tintouin.
HOM. Teinter, 2. tinter.
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2. tinter [tɛ̃te] v. tr.
ÉTYM. 1835; de tin.
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♦ Techn. (mar.). Anciennt. Soutenir par des tins. || Tinter la quille d'un bateau.
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HOM. Teinter, 1. tinter.
Encyclopédie Universelle. 2012.