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camus

camus, use [ kamy, yz ] adj.
• 1243; p.-ê. de museau et préf. péj. ca-
Qui a le nez court et plat. camard. Face camuse. Un nez camus. aplati, écrasé, épaté.

camus, camuse adjectif (peut-être ancien provençal camus, du gaulois kamusio) Qui a un nez court et plat ; se dit du nez lui-même. Se dit, chez les herbivores domestiques, d'un profil de la tête concave. ● camus, camuse (synonymes) adjectif (peut-être ancien provençal camus, du gaulois kamusio) Qui a un nez court et plat ; se dit du...
Synonymes :
- aplati
- camard
- écrasé
- épaté
Contraires :
- aquilin
- bourbonien
- long
- pointu
Se dit, chez les herbivores domestiques, d'un profil de la...
Contraires :
- busqué

Camus, use
adj. et n. Se dit d'un nez court et plat.
|| Subst. Personne dont le nez est court et plat.
————————
Camus
(Albert) (1913 - 1960) écrivain français, né en Algérie. Son humanisme repose sur le sentiment d'absurdité de l'Univers. Essais: le Mythe de Sisyphe (1942), l'Homme révolté (1951), l'été (1954); théâtre: Caligula (1938, remanié en 1958), le Malentendu (1942-1943), les Justes (1949); romans et nouvelles: l'étranger (1942), la Peste (1947), la Chute (1956). P. Nobel 1957.

⇒CAMUS, USE, adj. et subst.
I.— Adj. cf. camard I)
A.— [En parlant d'une pers., de son visage; d'un animal] Qui a le nez (le museau) court et aplati. Quand on dit : Achille est blond; Socrate est camus; César est chauve; blond, camus, chauve désignent des accidents individuels (COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 339). Brebis camuses. Cheval camus. Cheval ,,dont le chanfrein est déprimé`` (DG) :
1. ... le thon aime les flots salés,
L'air plaît à l'hirondelle, et le cytise aux chèvres,
Et l'abeille camuse aime la fleur des blés.
LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Péristèris, 1874, p. 231.
2. La figure bienveillante, camuse et douce, le dos voûté, ils [les Apôtres] semblaient s'avancer d'un air de bienvenue en chantant l'Alleluia d'un beau jour.
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 659.
P. métaph. Tant de fumée avait été vomie par la petite pièce camuse (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 436).
Au fig., fam. Désappointé, penaud. Le Dragon vole à la poêle. Mais, lorsqu'il veut casser les œufs, le voilà camus : ils étaient cuits durs (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 183).
Rendre un homme camus. ,,Le réduire à ne savoir que dire.`` (Ac. 1835, 1878). ,,Il voulait faire le capable, on l'a rendu bien camus`` (Ac. 1835, 1878).
B.— [En parlant du nez d'une pers., du museau d'un animal] Aplati, écrasé. Nez camus de nègres (FLAUBERT, Correspondance, 1849, p. 119); des narines camuses. Une protubérance camuse avec deux trous qui étaient les narines (HUGO, L'Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 58); le bouvreuil (...) a le bec camus (BESCH. 1845).
II.— Subst. (cf. camard II)
A.— Camus, camuse. Personne qui a le nez court et aplati. Un vilain camus, une petite camuse (Ac. 1835-1932) :
3. ... la camuse de Rops, c'est presque la Camarde, et souvent, la décharnant tout-à-fait, il a planté la tête de mort sur la stature de la courtisane.
C. MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, p. 123.
Arg., subst. fém. La Camuse, La Mort personnifiée, dépourvue de nez (cf. A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, p. 324).
B.— Par dénomination vulg. d'animaux.
1. Camus, subst. masc. ,,Dauphin ordinaire`` (BESCH. 1845); ,,poisson du genre polynème`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
2. Camuse, subst. fém., arg. Carpe (qui a un rudiment de museau) (cf. ESN. 1966).
Prononc. et Orth. :[kamy], fém. [-y:z]. Ds Ac. 1694-1932. Ortho-vert 1966, p. 128 : ,,Les adjectifs en [y] s'écrivent tous avec u, sauf : abstrus, cabus, camus, confus, contus, diffus, inclus, infus, intrus, obtus, perclus et reclus.`` Étymol. et Hist. 1221 Camus surnom (Actes S.S. Autun, 92 ds HUBSCHMID fasc. 2, p. 32); 1243-47 camus (PH. DE NOVARE, Mém. 2, 10 ds QUEM.); fin XIIe-début XIIIe s. camuse (R. DE HOD., Meraugis, ms. Vienne, f° 9d ds GDF. Compl.); d'où 1410 « qui reste penaud » (Geste des ducs de Bourgogne, 8256, ibid.). Orig. obsc. L'hyp. la plus vraisemblable semble être une dérivation à travers l'a. prov. camus, au fig. « niais » (XIIe s. ds HUBSCHMID, p. 32) du gaul. kamusio- composé du rad. celt. kam- « courbe » et du suff. gaul. -usio, fréquent dans les anthroponymes (HUBSCHMID, pp. 32-33; v. aussi COR., s.v. Camuesa); cette hyp., qui suppose, pour expliquer le [k] initial un intermédiaire prov., permet de rendre compte de l'antériorité de celui-ci. Le rattachement à un prototype gaul. kommûssos (EWFS2) ayant pour base le b. lat. musus « museau » supposerait pour ce mot une orig. gaul., ce que rien ne permet d'affirmer (COR., s.v. camuesa; REW3, n° 1555; v. museau). L'hyp. d'une formation fr. par préf. péj. ca- et a. fr. mus (v. museau) (FEW t. 6, 3, p. 282b; BL.-W.5; DAUZAT 1972) ne rend pas compte de l'antériorité de l'a. prov., ca- n'existant pas dans cette lang. en tant qu'élément formateur de mots nouveaux. Fréq. abs. littér. :66. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 75. — LAMMENS 1890, p. 72. — RAUVILLE (C. de). La Réunion et son langage. Vie Lang. 1970, p. 332. — SIGURS 1963/64, p. 99, 968. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 71. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 91; t. 2 1972 [1925], p. 320; t. 3 1972 [1930], p. 400.

camus, use [kamy, yz] adj.
ÉTYM. 1243; Camus, surnom, 1221; orig. discutée, p.-ê. de museau, et préf. péj. ca-, ou du gaul. kamusio, du rad. celtique kam- « courbe », et suff. -usio, par l'anc. provençal camus « niais »; P. Guiraud propose l'étymon lat. camus « muselière », d'où camensis « muselé » et le doublet roman camoceus, camuseus, le premier avec infl. possible de camur « courbe ».
1 Littér. Qui a le nez court et plat. Camard. || Un visage camus. || Une face camuse. || Une personne camuse.N. || Un camus, une camuse.
1 Pour toi, Socrate, tu n'étais qu'un pauvre homme, laid, camus, chauve (…)
Fénelon, XIX, 187, in Littré.
2 (…) des lueurs fauves tremblaient aux angles de sa face camuse et sur les bosses de son crâne tourmenté.
France, le Lys rouge, XXII, p. 170.
2.1 J'allai droit (…) vers ce serviteur dans lequel je crus reconnaître un personnage qui est de tradition dans ces sujets sacrés et dont il reproduisait scrupuleusement la figure camuse, naïve et mal dessinée (…)
Proust, le Côté de Guermantes, Folio, p. 118.
2.2 Sa face était camuse, naturellement je crois, le nez ne paraissant pas avoir été abîmé par un coup de poing. Sa mâchoire était forte, solide. Son crâne était très rond et presque toujours rasé.
Jean Genet, Journal du voleur, p. 140.
Chien camus, qui a le nez écrasé. || Cheval camus : cheval dont le chanfrein est enfoncé.
2 Un nez camus, aplati, écrasé. Camard.
3 Il (mon nez) n'est ni camus ni aquilin, ni gros ni pointu, au moins à ce que je crois.
La Rochefoucauld, Portrait par lui-même, in Littré.
3 (1410). Fam. et vx. Qui reste désappointé, confus, penaud. Ébahi, embarrassé, interdit. || Demeurer camus.
4 Je veux que Monsieur vous rende un peu camuse.
Molière, Dom Juan, II, 4.
CONTR. Aquilin, pointu.

Encyclopédie Universelle. 2012.