refroidir [ r(ə)frwadir ] v. <conjug. : 2> I ♦ V. tr.
1 ♦ Rendre plus froid ou moins chaud; faire baisser la température de (qqch.). Refroidir légèrement (⇒ rafraîchir, tiédir) , beaucoup (⇒ congeler, glacer, réfrigérer) .
♢ SE REFROIDIR v. pron. Devenir plus froid. Le temps se refroidit. « La pièce se refroidissait, on grelottait » (Zola). — Fam. Prendre froid. N'attends pas dehors, tu vas te refroidir (⇒ refroidissement) .
2 ♦ (XVIe) Fig. Refroidir qqn, diminuer son ardeur, sa bonne volonté. ⇒ décourager, fam. doucher. Son accueil nous a refroidis. ⇒ glacer, réfrigérer. — Par ext. Diminuer l'intensité, la force de (un sentiment). Refroidir l'ardeur, l'enthousiasme, le zèle de qqn. Pronom. « Le zèle de ces messieurs risquait de se refroidir » (Romains). — P. p. adj. « mon imagination refroidie ne me fournit rien qui vaille » (P.-L. Courier).
3 ♦ (1828) Fam. Assassiner. ⇒ rectifier. « il a refroidi un ménage » (Balzac).
II ♦ V. intr. Devenir plus froid, moins chaud. Mange, ça va refroidir. Un « pot d'eau chaude qui a eu le temps de refroidir » (Colette). — Fig. et fam. Laisser refroidir qqch. : attendre que les sentiments, les tensions se soient apaisés.
⊗ CONTR. Chauffer, réchauffer; enthousiasmer, exalter.
● refroidir verbe transitif Amener quelque chose à une température plus basse : Une circulation d'eau refroidit le moteur. Diminuer la force des dispositions de quelqu'un à l'endroit de quelqu'un d'autre ou de quelque chose : Cette rivalité a refroidi leur amitié. Priver quelqu'un de son enthousiasme, de sa capacité d'action ou d'entreprise : Ce discours a refroidi l'auditoire. Populaire. Tuer, assassiner quelqu'un. ● refroidir (synonymes) verbe transitif Amener quelque chose à une température plus basse
Synonymes :
- congeler
- geler
- glacer
- rafraîchir
- réfrigérer
Contraires :
- chauffer
- réchauffer
Diminuer la force des dispositions de quelqu'un à l'endroit de...
Synonymes :
- entamer
- éteindre
- étouffer
Contraires :
- aviver
Priver quelqu'un de son enthousiasme, de sa capacité d'action ou...
Synonymes :
- décourager
- doucher (familier)
- freiner
- rebuter
Contraires :
- allumer
- animer
- émoustiller
- enhardir
- exalter
- fouetter
- rassurer
- stimuler
● refroidir
verbe intransitif
se refroidir
verbe pronominal
Devenir froid ou plus froid : Vous parlez trop, votre café va refroidir.
● refroidir (expressions)
verbe intransitif
se refroidir
verbe pronominal
Familier. Laisser refroidir quelque chose, le laisser en attente.
refroidir
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre froid, plus froid; abaisser la température de (qqch).
d2./d Fig. Refroidir qqn, diminuer son ardeur, le décourager.
— Par ext. Refroidir l'enthousiasme de qqn.
rII./r v. intr. Devenir froid ou moins chaud. Laisser refroidir sa soupe.
rIII/r v. Pron.
d1./d Devenir plus frais, plus froid. Le temps s'est refroidi.
d2./d (Personnes) Attraper froid.
d3./d Fig. Leurs relations se sont refroidies.
⇒REFROIDIR, verbe
A. — Empl. trans.
1. Qqc. refroidit qqc. ou qqn
a) SC. ou TECHNOL. [Le suj. désigne un élément extérieur (mécanique, chimique, physique); le compl. désigne soit un corps solide ou liquide, soit un être vivant] Rendre froid, abaisser la température de. Synon. vx froidir. Lorsqu'on chauffe le verre jusqu'à la température de fusion et qu'on le refroidit brusquement, il devient excessivement cassant (A. MEYER, Art émail Limoges, 1895, p. 81):
• De[s] techniques très précises (...) permettaient d'enregistrer la température de l'insecte [un papillon] à mesure qu'on le refroidissait...
J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 103.
b) En partic.
— [Le suj. désigne un facteur climatique] Faire ressentir (à quelqu'un) une sensation de froid. Synon. geler, glacer. Tout cela n'empêchait pas la brume de vous refroidir jusqu'à la moelle des os (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 14).
— [Le compl. désigne un facteur climatique] Faire baisser la température atmosphérique de. Le paléolithique moyen est caractérisé par une nouvelle avancée des glaciers qui refroidit le climat et oblige l'homme à vivre en bordure de la ligne glaciaire et à se réfugier dans des abris naturels (Hist. sc., 1957, p. 1484).
2. Arg. Qqn refroidit qqn. Assassiner. Si tu fais le méchant, si tu cries, si tu appelles au secours (...) je vais te refroidir d'un coup de mon stylet, et je me sauve (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 312).
3. Au fig.
a) [Le compl. désigne une pers.] Diminuer l'enthousiasme, l'ardeur de. Synon. décourager, glacer. Ces réflexions refroidirent peu à peu Madame de Vaubert à l'endroit du mariage projeté entre son fils et Mademoiselle de La Seiglière (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 38). Empl. pronom. Se refroidir avec qqn, à l'égard de qqn. Se montrer plus froid, moins bien disposé. La chanoinesse semble se méfier de moi, et se refroidir à mon égard (SAND, Consuelo, t. 2, 1842-43, p. 114).
b) [Le compl. désigne un sentiment] Diminuer l'intensité de. Refroidir l'enthousiasme, la joie, la passion (de qqn). Vous ne m'aimez plus, Arthur (...) j'ai cherché en moi tout ce qui pouvait avoir refroidi votre amour (DUMAS père, Teresa, 1832, IV, 7, p. 208). Empl. pronom. Il l'avait beaucoup aimée dans les premiers temps de leur mariage. Cette ardeur s'était peu à peu refroidie, et maintenant il avait souvent des caprices (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Rencontre, 1884, p. 936).
B. — Empl. pronom.
1. Qqc. se refroidit. Devenir froid (sous l'action de l'air ambiant). Dans les carafes, de l'eau bouillie qui achève de se refroidir (RENARD, Journal, 1901, p. 645). La barre de fer que les compagnons, la journée finie, laissent se refroidir et brunir sur l'enclume (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 267).
— En partic.
♦ [Le suj. désigne une planète] Newton a calculé qu'une comète met cent mille ans à se refroidir (HUGO, Actes et par., 1, 1875, p. 531). La terre aurait donc commencé à se refroidir il y a cent millions d'années (H. POINCARÉ, Hyp. cosmogon., 1911, p. 213).
♦ [Le suj. désigne la température atmosphérique ou ambiante d'un lieu] Du 2 au 8 octobre. — La température se refroidit chaque jour, mais demeure sèche (MAINE DE BIRAN, Journal, 1814, p. 21). La chambre s'était refroidie, il fallait du bois (PROUST, Prisonn., 1922, p. 80).
2. Qqn se refroidit
a) Devenir froid (lors de certaines maladies ou à l'approche de la mort). Les blessés hurlaient, les morts se refroidissaient dans des postures cassées (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1511). En même temps la peau se refroidit, le pouls devient de plus en plus misérable, et le malade succombe (TROUSSEAU, Hôtel-Dieu, 1895, p. 164).
b) Être saisi d'une sensation de froid; prendre froid. En sortant, il se refroidit et est pris de rhume (CADET DE GASSICOURT, Mal. enf., t. 1, 1880, p. 52). À cet instant je frissonnai; — je vais me refroidir, pensai-je; — certainement je me refroidis. — Et grelottant, je me levai pour rattraper les couvertures (GIDE, Paludes, 1895, p. 128).
C. — Empl. intrans.
1. Qqc. refroidit. Devenir froid (sous l'action de l'air ambiant). Pendant que tu causes, ton café refroidit, mon pauvre homme (BERNANOS, Crime, 1935, p. 1439).
2. Qqn refroidit. Devenir froid soit à la suite d'un abaissement de la température ou d'une maladie, soit à l'approche de la mort. Un engourdissement général saisit les membres d'Atala, et les extrémités de son corps commencèrent à refroidir; « Touche mes doigts, me disoit-elle, ne les trouves-tu pas bien glacés? » (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 246).
3. Au fig.
a) [Le suj. désigne un sentiment] Diminuer d'intensité. Sa colère refroidit. Sa haine, seulement, que chaque instant aggrave, Ne refroidira pas comme fait une lave (DUMAS père, Christine, 1830, II, 9, p. 239).
b) Fam. Laisser refroidir qqc. Laisser en attente. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth.:[], [--]. V. froid. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. a) ca 1200 « rendre froid » (Aiol, 613 ds T.-L.); b) 1690 « faire baisser la température de » (FUR.); 2. a) ca 1210 part. passé adj. « mort » (Folque de Candie, éd. O. Schultz-Gora, 5427); 1836 part. passé subst. « cadavre » (VIDOCQ, Voleurs, t. 1, p. xvj); b) 1828-29 refroidir qqn « le tuer » (ID., Mém., t. 1, p. 383); 3. a) ca 1355 « faire diminuer l'intensité, l'ardeur (d'un sentiment) » (BERSUIRE, Tite-Live, f ° 112 ds LITTRÉ); b) 1842-43 se refroidir à l'égard de qqn (SAND, loc. cit.). B. Verbe intrans. 1. ca 1160 « devenir moins chaud » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1960); 2. 1580 « devenir froid, de quelque chose qui était chaud » (B. PALISSY, Disc. admir., p. 366); 3. 1676 laisser refroidir (une réponse) (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 4, p. 382). Dér. de froid; préf. re-; dés. -ir; cf. ca 1100 refreidier « se rafraîchir » (Roland, éd. J. Bédier, 2486). Fréq. abs. littér.:418. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 646, b) 785; XXe s.: a) 501, b) 501.
refroidir [ʀ(ə)fʀwadiʀ] v.
ÉTYM. XIIe; refreidier « se reposer », 1080; comp. de re-, froid, et suff. -ir.
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I V. tr.
1 Rendre plus froid ou moins chaud; faire baisser la température de (qqch.). ⇒ Froidir (vx). || Refroidir légèrement (⇒ Attiédir, rafraîchir, tiédir), beaucoup qqch. (⇒ Congeler, frigorifier, glacer, réfrigérer). || Refroidir du vin chaud (→ Frigide, cit. 2). || La bise a refroidi l'atmosphère. — Refroidir un moteur.
♦ Pron. || Se refroidir : devenir froid, plus froid. || Le dîner (→ 2. Dîner, cit. 2) se refroidit (→ aussi 1. Fumer, cit. 16). || L'air se refroidit. — Par ext. || Le temps, la température se refroidit (→ Geler, cit. 13).
1 La pièce se refroidissait, on grelottait sans même songer à remettre du bois au feu (…)
Zola, la Bête humaine, VII.
♦ Prendre froid. || N'attends pas dehors, tu vas te refroidir. (⇒ Refroidissement).
2 (V. 1355). Par métaphore ou fig. Diminuer l'intensité, la force de… || Refroidir l'ardeur (cit. 30), l'audace, l'enthousiasme (cit. 21), la passion, le zèle de qqn (→ aussi Désordre, cit. 14). ⇒ Attiédir, décourager. || Refroidir la jeunesse du cœur (→ Affection, cit. 14). || Cette scène refroidit l'intérêt de la pièce. ⇒ Affadir. — Pron. (1640). Perdre de son intensité. || Leur zèle risquait de se refroidir (→ 2. Objectif, cit. 9).
♦ ☑ (Déb. XVIIe). Refroidir qqn, le cœur, l'âme de qqn : diminuer son ardeur, sa bonne volonté, son zèle, le décourager. || Son accueil nous a refroidis. ⇒ Fâcher, geler, glacer.
2 — Je ne sais vraiment pas ce qui peut refroidir le Saint-Père à notre égard; qu'avons-nous fait qui ne fût pour la gloire de notre sainte mère l'Église catholique ?
A. de Vigny, Cinq-Mars, VII.
♦ Pron. || Se refroidir. Devenir plus froid (II.; → Ardent, cit. 39; et aussi jeunesse cit. 24).
3 (1828). Fam. Tuer. || On l'a refroidi. || Il s'est fait refroidir.
3 (…) j'ai vu hier la Pouraille (…) il a refroidi un ménage et il a dix mille thunes de cinq balles … en or !
— On l'arrêtera, dit Jacques Collin (…)
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes (1834), Pl., t. V, p. 768 (cf. aussi p. 1076, où le mot est en italique).
3.1 Tu lui demanderas (…) si la balle qui a refroidi l'encaisseur n'a pas les mêmes rayures que celle de Brignon.
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II V. intr.
1 Devenir plus froid, moins chaud (au propre et au fig.). || Eau chaude qui a eu le temps de refroidir (→ Inconfort, cit. 1). || Faire, laisser refroidir un plat.
2 (V. 1265). Diminuer d'intensité. || Sa colère, son zèle refroidit, a refroidi. — (XVIIe). Fam. || Laisser refroidir qqch. : attendre que les sentiments, les passions, etc. soient apaisés.
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se refroidir v. pron.
♦ → ci-dessus I., 1. et 2.
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refroidi, ie p. p. adj.
1 Adj. || Bouillie, pâtée (cit. 1) refroidie. || Métal refroidi (→ Pailleter, cit. 1). || Cendres (cit. 13) éteintes et refroidies. ⇒ Froid. — Fig. || « Des intérêts émoussés, refroidis par leur répétition et leur multitude » (cit. 4). ⇒ Éteint, usé.
4 (…) mon imagination refroidie ne me fournit rien qui vaille.
P.-L. Courier, Correspondance, XXII, 12 mars 1803.
2 N. (1836). Argot. Mort, cadavre.
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CONTR. Brûler, chauffer, consumer, échauffer, enflammer, réchauffer, tiédir; bouillir, bouillonner, brûler, chauffer (intr.). — Animer, émoustiller, émouvoir, enflammer, enivrer, enthousiasmer, exalter, exciter… — (Du p. p.) Chaud; brûlant, réchauffé.
DÉR. Refroidissant, refroidissement, refroidisseur.
Encyclopédie Universelle. 2012.