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ramper

ramper [ rɑ̃pe ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1156 « grimper »; du frq. °(h)rampon « grimper avec des griffes »; rad. germ. °(h)ramp « chose crochue »
1(1487) Progresser par un mouvement de reptation (en parlant des reptiles, des vers, des gastéropodes et de certains batraciens). Serpent qui rampe. Des mousses « sur lesquelles rampaient des limaces rouges » (P. Benoit).
Par ext. Progresser lentement le ventre au sol, les membres repliés (en parlant d'animaux, de l'homme). se traîner. Fauve qui rampe en approchant de sa proie. L'enfant rampe avant de marcher. « on est sorti de la tranchée, on a rampé sur la descente » (Barbusse).
2(XVIe; par anal.) Se dit de plantes dont les rameaux se couchent, dont les tiges se développent au sol, ou qui s'étendent sur une surface, sur un support, en s'accrochant par des crampons ou des vrilles. Vigne, lierre qui rampe le long d'un mur.
Par métaph. « un feu sournois qui rampe sous la brande » (F. Mauriac). Fig. Se glisser. « il germe [le mal], il rampe, il chemine » (Beaumarchais). « les inquiétudes noires commencèrent de ramper au fond de son être » (Barrès).
3(1680) (Personnes) S'abaisser, être rampant (cf. S'aplatir comme une carpette). Ramper devant des supérieurs. « ce sont les mêmes âmes qu'on voit ramper devant les forts et humilier les faibles » (Caillois). (1569) Manquer d'élévation, être incapable de s'élever. Ceux « qui croient que l'homme ne peut que ramper, si la religion ne le soulève » (A. Gide).

ramper verbe intransitif (germanique hrampon, grimper, de hrampa, courbure) En parlant de certains animaux (reptiles, vers, gastropodes, etc.), progresser par reptation, c'est-à-dire par des mouvements divers du corps qui prend appui par sa face ventrale ou inférieure. Avancer lentement, le ventre au contact du sol et en s'aidant des quatre membres : Fantassins qui rampent vers les lignes ennemies. Progresser lentement et sans être vu : Le feu rampe dans le sous-bois. Se montrer soumis, servile devant les puissants, les flatter par intérêt. ● ramper (citations) verbe intransitif (germanique hrampon, grimper, de hrampa, courbure) Alekseï Maksimovitch Pechkov, dit Maksim Gorki Nijni Novgorod 1868-Moscou 1936 Celui qui est né pour ramper ne saurait voler. Le Chant du faucon ramper (homonymes) verbe intransitif (germanique hrampon, grimper, de hrampa, courbure)

ramper
v. intr.
d1./d Progresser par ondulations ou par contractions et décontractions successives du corps ou de certaines de ses parties, en parlant des animaux dépourvus de membres. Limace, couleuvre qui rampe.
d2./d (Personnes) Progresser en s'aplatissant à terre, ventre contre le sol.
d3./d Croître en s'étalant, sur un support ou à terre, en parlant d'une plante. Les lianes rampent.
d4./d Fig. (Choses) Se déplacer lentement au ras du sol. Un épais brouillard rampait près de la rivière.
|| (Personnes) S'abaisser, s'humilier. Ramper devant les puissants.

⇒RAMPER, verbe intrans.
I. A. — 1. [Le suj. désigne certains animaux (vers, reptiles, gastéropodes, certains mammifères amphibies)] Progresser par des mouvements d'ondulation en prenant appui sur la face ventrale du corps. Ramper à terre, sur la terre; ramper sur le sol, au ras du sol. [Les talus littoraux] y sont connus sous le nom d'échoueries. C'est là que rampent les veaux marins, les morses, les phoques, les chevaux marins, pour regagner la terre (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 233). Le dragon montra sur les rochers du rivage sa forme indistincte et portenteuse. Il rampait comme un serpent et son corps tortueux semblait long de quinze pieds (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 121):
1. Plume, sans lever la tête, mangeait patiemment. Un serpent tombé d'un régime de bananes rampa vers lui; il l'avala par politesse, puis il se replongea dans son assiette.
MICHAUX, Plume, 1930, p. 171.
P. métaph. Il sembla qu'une femme seule pouvait écrire ce dialogue de haine élégante et perfide où le vers rampe, siffle, se redresse, avec une goutte de venin tremblant à la pointe de chacune de ses rimes (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 235).
Au fig. S'insinuer, se développer insidieusement, sournoisement. Fasse Dieu qu'il [l'auteur] ne se repente jamais (...) d'être entré dans cette atmosphère [du théâtre] (...) où rampent les cabales (HUGO, Préf. Cromw., 1827, p. 42). Pourquoi certains instincts plus élevés, aussi incontestables que ceux qui rampent tout au bas de nos sens, n'auraient-ils pas les mêmes prérogatives? (MAETERL., Intellig. fleurs, 1907, p. 167).
2. P. anal. [En parlant de l'homme et de certains quadrupèdes] Progresser lentement avec l'aide des membres, le corps appuyé au sol ou maintenu près du sol. Synon. se traîner. Ramper à plat ventre; ramper sur le dos; ramper sur les genoux. [Toby-Chien] rampe sur le ventre, le train de derrière aplati en grenouille, jusqu'à Kiki-la-Doucette, fourrure tigrée immobile (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 7). Il faut, à un endroit, se baisser très bas pour passer au-dessous du pont massif et gluant qui franchit le boyau, et ce n'est pas sans peine qu'on y arrive. On est forcé de s'agenouiller dans la boue, de s'écraser par terre et de ramper à quatre pattes pendant quelques pas (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 183):
2. L'ANGE GARDIEN: Regardez-la qui se démène au milieu des épines et des lianes entremêlées, glissant, rampant, se rattrapant, des ongles et des genoux essayant de gravir cette pente abrupte! Et ce qu'il y a dans ce cœur désespéré!
CLAUDEL, Soulier, 1929, 1re journée, 12, p. 700.
Empl. subst. masc., SPORTS. On pratiquera, par la force des choses, (...) bien des sports divers: le grimper s'il y a des arbres; le ramper s'il y a des broussailles (L'Œuvre, 19 avr. 1941). Le crawl est une sorte de ramper à la surface de l'eau (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p. 157).
B. — P. anal.
1. [Le suj. désigne une plante ou une partie de plante] Pousser, se développer en prenant appui sur le sol ou sur un autre support (horizontal ou vertical). Le reste de vos herbes est misérable; ce sont des gueuses de champ; elles seront étranglées d'ailleurs par le melon et surtout par le cornichon qui les enlacera et les étouffera avec ses tiges qui rampent et ses vrilles (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 105). Dans le Midi on laisse courir les vignes sur le sol, car les sarments, en rampant sur la terre la préservent du desséchement pendant l'été, et en se coudant favorisent la fructification (BRUNET, Matér. vitic., 1909, p. 87). V. liseron ex. de Karr.
2. [Le suj. désigne gén. une chose matérielle, parfois un être animé]
a) ) Se déplacer (lentement) à la surface ou le long de quelque chose. La lumière lugubre des lampes, rampant sur les parois des voûtes, et se mouvant avec lenteur le long des sépulcres, répandoit une mobilité effrayante sur ces objets éternellement immobiles (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 265). Le bruit cadencé D'un lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames (HUGO, Orient., 1829, p. 84). Et partout cette épaisseur de poussière noire, sa douceur floconneuse qui stagnait, rampait, flottait (GENEVOIX, Assassin, 1948, p. 52).
) Se déplacer avec une lenteur excessive. Ce train omnibus (...) n'en finissait pas de ramper d'une station dénuée de génie à une gare sans originalité (BLOY, Désesp., 1886, p. 155). Le fiacre s'ébranle; mais le cheval, savamment contenu, rampe sur l'asphalte comme une limace (COURTELINE, Client sér., Mauv. cocher, 1893, p. 211). Quelques maigres ruisseaux rampent péniblement dans les bas-fonds dénudés [en Sicile] (MAETERL., Araignée de verre, 1932, p. 114).
En partic., dans l'arg. des cyclistes. ,,Rouler lentement, traîner`` (RIV.-CAR. 1969). Ruffier veut totaliser des kilomètres. Je préfère « ramper » (La Pédale, 13 mai 1924 ds PETIOT 1982).
b) Rare ou vieilli. S'étendre, se développer, être étendu à la surface ou le long de quelque chose. Encore un peu de temps, et la seule voix qui retentit dans ces ruines s'éteindra aussi; encore un peu de temps, et ce corps misérable retournera en poudre comme ces colonnes qui rampent sur la terre, après avoir touché jusqu'aux cieux (COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 323). Les vaisseaux qui rampent à la superficie du corps et des bronches pulmonaires (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 24). [Les] vaisseaux qui rampent principalement au fond des sillons des lobes pariétaux (CALMETTE, Infection. bacill. et tubercul., 1920, p. 185).
C. — Au fig. [Le suj. désigne une pers. ou qqc. de relatif à la pers.]
1. a) Mener une vie humble, obscure ou médiocre (du point de vue matériel, social ou moral). Synon. croupir, végéter, vivoter. Je suis née comme toi dans la vallée des larmes et tous les malheureux qui rampent sur la terre sont mes frères (SAND, Lélia, 1833, p. 13). Nombreux sont encore ceux qui confondent mysticisme et spiritualité, et qui croient que l'homme ne peut que ramper, si la religion ne le soulève; qui croient que seule la religion peut empêcher l'homme de ramper (GIDE, Journal, 1933, p. 1153):
3. Quand j'y réfléchis, je rougis de ma vie dont j'ai tant abusé. J'ai flétri mon humanité. Heureusement j'avais deux parts dans mon âme: je n'ai plongé qu'à demi dans le mal. Tandis qu'une moitié de moi-même rampait à terre, l'autre, inaccessible à toute souillure, haute et sereine, amassait goutte à goutte cette poésie qui jaillira, si Dieu me laisse le temps.
M. DE GUÉRIN, Journal, 1832, p. 145.
b) [Le suj. désigne un style, une composition et p. méton., celui qui en est l'auteur] Manquer d'élévation, d'inspiration. Il se trouve qu'une mélodie d'une simplicité extrême s'élève d'un coup d'aile aux plus grandes hauteurs, tandis que des œuvres prétentieusement travaillées rampent péniblement sur la terre. Il n'y a pas de recette pour faire les chefs-d'œuvre (SAINT-SAËNS, Harm. et mélod., 1885, p. 13). L'Aiglon. Lu ces six actes. Rostand est bien le seul à qui je reconnaisse une supériorité rayonnante. Il a des ailes, et nous rampons (RENARD, Journal, 1900, p. 615):
4. Saint François fut sans doute un des plus grands de tous les poètes, à ce point qu'on se demande si la sainteté n'est pas la poésie dans sa forme absolue et si la poésie humaine, même lorsqu'elle rampe au niveau du sol, n'est pas le reflet d'une splendeur spirituelle que nous sommes incapables d'imaginer.
GREEN, Journal, 1943, p. 60.
2. Avoir un comportement servile; s'abaisser, s'avilir par intérêt, par lâche complaisance. Synon. fam. faire des courbettes, s'aplatir. Ramper devant qqn, aux pieds de qqn. Le lâche peut ramper sous le pied qui le dompte, Glorifier l'opprobre, adorer le tourment, Et payer le repos par l'avilissement (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1872, p. 15). Tu veux saper la morale bourgeoise? Eh bien, les Allemands sont là pour t'aider. Ha! Tu verras ce coup de balai; tu verras ramper les pères de famille, tu les verras lécher les bottes et tendre leurs gros culs aux coups de pieds; tu verras ton beau-père à plat ventre (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 141).
II. — ARCHIT. ,,Se développer sur une pente, s'incliner suivant une pente donnée`` (JOSSIER 1881). On parvient à la croix [à Saint-Pierre de Rome] par un escalier qui rampe entre les deux calottes de la coupole (STENDHAL, Prom. ds Rome, t. 1, 1829, p. 41). Aussitôt un pas lourd ébranla l'escalier de bois rampant le long de la muraille (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 309). Vis-à-vis des maisons s'élevait un mur au long duquel rampait un vieil escalier de bois, couvert d'une charpente moyenâgeuse, peinte en un rouge vineux (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1198).
Prononc. et Orth.:[], (il) rampe []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1re moitié du XIIe s. choses rampantes « reptiles » (Psautier Oxford, 68, 38 ds T.-L.); b) ca 1170 ramper « ramper (pour grimper) » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 25); c) mil. du XIVe s. « (en parlant des reptiles, de l'homme) progresser par un mouvement de reptation; progresser lentement, le ventre au sol, les membres repliés » (ROQUES t. 1, IV, 7346); 1918 rampant aviat. (d'apr. ESN. Poilu 1919); 2. 1580 « vivre dans une condition abjecte, obscure, malheureuse » (MONTAIGNE, Essais, I, 37, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 229); 1683 rampant « misérable, pauvre, obscur » (BOSSUET, Marie-Thérèse ds LITTRÉ); 3. 1608 « manquer d'élévation et de distinction (en parlant d'un auteur, d'une œuvre) » (M. RÉGNIER, Satires, IX, 63 ds Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 96); 1690 stile rampant (FUR.); 4. 1666 rampant « qui s'abaisse devant les personnes influentes, riches » (BOILEAU, Satires, I, 95, éd. A. Cahen, p. 31, var.); 1680 intrans. (RICH.). B. 1. Ca 1150 « grimper » (Thèbes, 10077 ds T.-L.); 2. ca 1200 hérald. « se dresser sur les pattes de derrière » (Bueve de Hanstone, I, 977, ibid.); ca 1200 hérald. rampant (ibid., I, 7607); 3. 1314 anat. « s'étaler en se ramifiant sur une surface » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, 1578); 4. a) archit. ) 1547 rampant subst. « limon d'un escalier tournant » (J. MARTIN, trad. de VITRUVE, f ° 123 r °); 1640 « partie, surface d'un édifice qui n'est pas horizontale » (Mémoires de la Sté de l'hist. de Paris et de l'Île-de-France, t. 12, 1886, p. 318); ) 1568 adj. « qui va en pente, qui n'est pas de niveau » (PH. DELORME, Architecture, p. 92 ds IGLF); ) 1701 ramper « se développer sur une pente » (FUR.); b) 1671 rampant subst. « penchant d'une montagne, d'une colline » (POMEY); 5. bot. a) 1584 « s'étaler sur une surface, un support, en s'y accrochant au moyen de vrilles ou de crampons, ou se développer sur le sol » (DU BARTAS, La Seconde semaine, Artifices, 95 ds Œuvres, éd. U. T. Holmes, J. C. Lyons, R. W. Linker, t. 3, p. 77: la courge rampe-loin); b) 1690 rampant « qui se développe en étant étalé sur le sol » (FUR.). De l'a. b. frq. (h)rampon, dér. de (h)rampa « crochet, griffe », qui fait partie d'une famille germ. hramp- désignant un objet crochu, cf. l'a. h. all. rimpfan « courber, rider », le m. néerl. ramp « crampe » et également l'ital. rampa « griffe », rampo « crochet », le cat. et l'esp. rampa « crampe », le prov. et le fr.-prov. rampa, rampo « id. » (FEW t. 16, pp. 658-661). Fréq. abs. littér.:990. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 369, b) 1 976; XXe s.: a) 1 349, b) 1 169.

ramper [ʀɑ̃pe] v. intr.
ÉTYM. 1156, « grimper »; (h)rampon « grimper avec des griffes »; rad. germ. (h)ramp « chose crochue ».
———
I Vx. Grimper.Blason. Se dresser ( Rampant).
———
II
1 (1487; en parlant des reptiles, des vers, des gastéropodes et de certains batraciens). Progresser par un mouvement de reptation. || Serpent qui rampe (→ Couleuvre, cit. 2; homme, cit. 62). || Mousses sur lesquelles rampent des limaces (→ Lande, cit. 3).
1 Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes de la terre; tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras la terre tous les jours de ta vie.
Bible (Sacy), Genèse, III, 14.
Par ext. (En parlant d'animaux, de l'homme). Progresser lentement le ventre au sol, les membres repliés. Traîner (se). || Fauve qui rampe en approchant de sa proie. || L'enfant rampe avant de marcher (→ Homme, cit. 147; mioche, cit. 2). || Fantassin qui sort de la tranchée en rampant (→ Patrouille, cit. 5), à plat (cit. 8) ventre. || Ramper vers un trou (→ Abattre, cit. 18).
2 C'était un beau sujet de guerre
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant !
La Fontaine, Fables, VII, 16.
3 Elle (Cosette) sortit de dessous la table en rampant sur ses genoux et sur ses mains (…)
Hugo, les Misérables, II, III, VIII.
4 La panthère aux aguets rampe en arquant le dos (…)
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Les Jungles ».
2 (Fin XVIe). Ce sens conserve la valeur ancienne de « grimper » (→ ci-dessus, sens 1) mais ce rapport n'est plus ressenti. Se dit de plantes dont les rameaux se couchent, dont les tiges se développent au sol, ou qui s'étendent sur une surface, sur un support, en s'accrochant par des crampons ou des vrilles. || Vigne rampant le long d'un faîtage (cit. 1). || Le lierre rampe contre les murs.
3 Par métaphore. || Le brouillard, les brumes rampent sur la terre (→ Coller, cit. 11; crête, cit. 5). || Le feu, la flamme rampe sous la brande (cit. 2). || Lumière rampant sur les parois (→ Catacombe, cit. 1). || La paralysie (cit. 2) rampait le long de ses membres.
Fig. Glisser (se). || La calomnie (cit. 5), bruit qui rampe, chemine… (→ aussi Glisser, cit. 47).
4.1 Mais nous, Thérèse, nous que cette Providence barbare, dont tu as la folie de faire ton idole, a condamnés à ramper dans l'herbe (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 37.
5 La conscience, ainsi qu'un voleur qui s'évade,
Retient son souffle, rampe et tremble (…)
Hugo, les Années funestes, XL.
6 (…) les inquiétudes noires commencèrent de ramper au fond de son être (…)
M. Barrès, Un jardin sur l'Oronte, X.
4 (1680; avec une acception morale). Sujet n. de personne. Être dans une situation humble, basse, obscure (→ Héroïque, cit. 10). S'abaisser, être rampant. Courbette (faire des), flatter. || Ramper vilement devant des supérieurs (→ Élever, cit. 65; et aussi se mettre à plat (cit. 7) ventre).(1569). Manquer d'élévation, être incapable de s'élever. || L'homme ne peut que ramper, si la religion ne le soulève (→ Mysticisme, cit. 3).
7 Quel style épistolaire ! qu'il est guindé ! que d'exclamations ! que d'apprêts ! quelle emphase pour ne dire que des choses communes ! quels grands mots pour de petits raisonnements ! Rarement du sens, de la justesse; jamais ni finesse, ni force, ni profondeur. Une diction toujours dans les nues, et des pensées qui rampent toujours.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Avertissement (2e édition).
8 Toutes les nations rampent sous son talon.
Hugo, la Légende des siècles, VI. « Les trois cents », I.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
CONTR. Culminer. — (Du sens fig.) Braver.
DÉR. Rampe. — Rampant, rampement.

Encyclopédie Universelle. 2012.