courbette [ kurbɛt ] n. f.
• 1558; de courber
1 ♦ Manège Figure dans laquelle le cheval lève et fléchit les deux membres antérieurs sous le ventre. Les croupades et les courbettes.
2 ♦ Action de s'incliner exagérément, avec une politesse obséquieuse. ⇒ révérence, salut. « les courbettes forcenées de la politesse chinoise » (Bodard). — Loc. Faire des courbettes à, devant qqn : donner des marques serviles de déférence, de soumission. ⇒ bassesse, platitude.
● courbette nom féminin (de courber) Familier Révérence obséquieuse, salut exagéré et répété. ● courbette (expressions) nom féminin (de courber) Familier Faire des courbettes à, devant quelqu'un, l'accabler de politesses obséquieuses, manifester servilement sa soumission.
courbette
n. f.
d1./d EQUIT Mouvement du cheval levant les deux membres antérieurs fléchis.
d2./d Fig. Politesse exagérée et obséquieuse. Faire des courbettes. Syn. platitude.
⇒COURBETTE, subst. fém.
A.— HIPPISME (man.). Air relevé au cours duquel le cheval, sur l'injonction du cavalier, se cabre puis bondit sur les postérieurs (d'apr. ST-RIQUIER-DELP. 1975). Demi-courbette; faire la courbette; faire faire des courbettes à un cheval :
• 1. Le cheval moreau (...) comme il sentait l'éperon et le combat, se rassembla, piaffa, risqua une courbette anguleuse, cracha des naseaux.
ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 152.
B.— Usuel, p. anal. [En parlant du geste d'un animé hum.] Salut, fréquemment réitéré, exprimant la soumission, la déférence — réelle ou feinte — et consistant en une révérence ou une inclination profonde. De petites courbettes; avec force courbettes; faire une courbette :
• 2. L'affaire ainsi conclue, le vieillard se retira avec force salutations qu'Hérode lui rendait, et qu'après la courbette du comédien il réitérait en s'inclinant plus bas. Ils avaient l'air de deux parenthèses prises de la danse de Saint-Guy, et se trémoussant l'une vis-à-vis l'autre.
GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 358.
— P. ext., au fig., ordinairement au plur. Marque servile et obséquieuse de déférence. Faire des courbettes à qqn, devant qqn. Académie?... Oui, peut-être, accepter d'y entrer, si sans sollicitations, courbettes, visites, etc. (GIDE, Journal, 1946, p. 287).
— P. métaph. Simon Giguet, qui venait d'achever ses courbettes en paroles à tous les gens influents d'Arcis (BALZAC, Député d'Arcis, 1847, p. 372).
Prononc. et Orth. :[]; ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1558-59 équitation (P. DE RONSARD, Hymne de Charles Cardinal de Lorraine, éd. Laumonier, IX, p. 46, 307); 2. av. 1585 [en parlant d'une pers.] s'en aler a courbetes (P. DE RONSARD, éd. Laumonier, XVIII, p. 366); 1704 courbettes « action de s'incliner devant quelqu'un, avec obséquiosité » (J.-F. REGNARD, Les folies amoureuses, II, 3 ds LITTRÉ). Dér. de courber; suff. -ette. L'ital. corvetta (XVIe s. ds DEI) est prob. empr. au fr.; cf. dès 1351 corbete « sorte d'ornement, guirlande » (Compt. de Robert de Sevres ds DU CANGE t. 2, s.v. corba3), dér. de courbe subst. Fréq. abs. littér. :60.
DÉR. Courbetter, verbe intrans., hippisme (man.). [En parlant d'un cheval] Faire une courbette. Rem. On rencontre ds la docum. un emploi du part. prés. courbettant, trans. correspondant au sens B de courbette et signifiant « faire qu'une partie du corps manifeste une déférence exagérée ». Henri, courbettant sa figure de blaireau (...) supplie son beau-père de le précéder (BUTOR, Pass. Milan, 1954, p. 48). — Dernière transcr. ds DG : kour-bè-té. — 1re attest. apr. 1500 « faire faire des courbettes (à un cheval) » (J. MALLET, Histoire des choses faites en ce royaume, Mon. inéd., p. 383 ds GDF.); de courbette, dés. -er, peut-être d'apr. l'ital. corvettare (XIVe s. ds BATT.).
BBG. — HOPE 1971, p. 184.
courbette [kuʀbɛt] n. f.
ÉTYM. 1558; de courber, et -ette; l'ital. corvetta est probablt empr. au franç. corbete « guirlande ».
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1 (1558). Techn. (t. de manège). Saut dans lequel le cheval lève et fléchit les deux membres antérieurs sous le ventre. || Faire aller le cheval à courbettes (Littré). || Faire la courbette, faire faire une courbette à un cheval.
1 (Ce cheval) se maniait très bien, et faisait de très belles courbettes.
Brantôme, les Dames galantes, t. II, p. 298.
2 (Av. 1585). Cour. Action de s'incliner exagérément, avec une politesse obséquieuse. ⇒ Révérence, salut. || Faire une courbette.
2 Voilà de mes réponses, que j'accompagnais civilement de courbettes de corps courtes et fréquentes.
2.1 Le maître d'hôtel Baldozzo les accueillit avec une courbette à chaque pas et du sourire incessant.
Pierre Hamp, la Peine des hommes (Moteurs), p. 97.
♦ ☑ (1704). Fig. Faire des courbettes à qqn, devant qqn : donner des marques serviles de déférence, de soumission. ⇒ Aplatir (s'), bassesse (faire des), flatter, platitude (faire des), ramper.
3 Ce qui n'empêchera pas que, traité comme Sancho, je ne reçoive partout cent courbettes moqueuses avec autant de compliments de respect et d'admiration.
4 Nous voulons vivre en ermites, en solitaires, ce qui est tout à fait de mon goût, et nous allons d'abord faire des risettes et des courbettes aux gens que nous voulons fuir justement parce qu'ils nous dégoûtent.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, p. 27.
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DÉR. Courbetter.
Encyclopédie Universelle. 2012.