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quinte

1. quinte [ kɛ̃t ] n. f.
• 1372; subst. fém. de l' a. fr. quint « cinquième » (1080), cf. Charles-Quint; lat. quintus
1Mus. Cinquième degré de la gamme diatonique. Intervalle de quinte, ou ellipt une quinte : intervalle de cinq degrés (ex. do-sol). Quinte juste : intervalle de trois tons et un demi-ton diatonique. Quinte augmentée, de trois tons, un demi-ton diatonique et un demi-ton chromatique. Quinte diminuée, de deux tons et deux demi-tons diatoniques.
2(av. 1622) Suite de cinq cartes de même couleur. Avoir, annoncer une quinte. Quinte flush.
3(1690) Escr. Cinquième garde, un des engagements ou parades en ligne haute et en dedans.
quinte 2. quinte [ kɛ̃t ] n. f.
• 1560; o. i.; rattaché à 3. quinte (de toux)
Vx Caprice; brusque accès de mauvaise humeur ( quinteux). quinte 3. quinte [ kɛ̃t ] n. f.
• 1644; de 1. quinte « toux revenant toutes les cinq heures »
Accès de toux, et spécialt Accès de toux caractéristique de la coqueluche. « Ce fut une quinte terrible qui lui déchirait la gorge » (Maupassant). Quinte de toux.

quinte nom féminin (de quint) À certains jeux de cartes, réunion dans la même main de cinq cartes de même couleur qui se suivent sans interruption. Type de toux survenant en particulier au cours de la coqueluche. Intervalle de cinq degrés dans l'échelle diatonique. (La quinte peut être juste [3 tons et 1 demi-ton diatonique], diminuée [2 tons et 2 demi-tons diatoniques], augmentée [3 tons, 1 demi-ton diatonique et 1 demi-ton chromatique].) ● quint, quinte adjectif (latin quintus, cinquième) Cinquième (seulement dans les noms propres) : Charles Quint.quint, quinte (expressions) adjectif (latin quintus, cinquième) Fièvre quinte, fièvre dont les accès reviennent tous les cinq jours.

quinte
n. f.
d1./d MUS Cinquième degré de la gamme diatonique (ex.: sol dans la gamme d'ut).
|| Intervalle de quinte ou, absol., quinte: intervalle de cinq degrés.
d2./d JEU Série de cinq cartes qui se suivent dans la même couleur.
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quinte
n. f. Accès (de toux).

⇒QUINTE, subst. fém.
Synon. de accès2, crise (v. ce mot I).
A. — Quinte (de toux). Avoir une quinte (de toux); être pris d'une quinte (de toux); être en proie à une quinte (de toux); être secoué par une/des quinte(s) (de toux); tousser par quintes. Le malade se mit à tousser. Ce ne fut rien d'abord, une petite crise; mais elle grandit, devint une quinte ininterrompue, puis une sorte de hoquet, un râle (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 183). La bronchite vermineuse (...) provoque des quintes d'une toux grasse et forte (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 245). Une quinte le prend à la gorge, lacère ses poumons, l'étouffe (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 556). V. accès2 ex. 5, coqueluche ex. 1.
B. — P. anal., littér.
1. [Le compl. du nom, explicité ou non, désigne une réaction émotionnelle] Quinte de pleurs, de rire. Mimi était prise d'une quinte d'hilarité et sautait comme une chèvre (MURGER, Scène vie boh., 1851, p. 201). La quinte de son rire gras n'en finissait plus (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 134). Elle pleure par quintes, comme elle riait (MORAND, Magie noire, 1930, p. 64).
[Sans compl. du nom] Accès de mauvaise humeur. Je ne sais quelle quinte lui a pris (Ac. 1935).
P. anal. ,,Mouvement désordonné que fait le cheval sous le cavalier, et dans lequel il s'arrête tout court`` (Ac. 1835, 1878).
2. Vieilli. [Le compl. du nom, explicité ou non, désigne une chose abstr., une manifestation de l'esprit hum.] Je finis par m'habituer à ne plus être poli que par quintes (NERVAL, Corresp., 1854, p. 233). Scarron put bien être pris d'une quinte de piété (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p. 57).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1555 « accès d'humeur, caprice » (TAHUREAU, 1er Dialogue, éd. F. Conscience, p. 44); 2. 1644 « accès de toux » (GUI PATIN, Lettre à Charles Spon, 18 janv., éd. J.-H. Reveille-Parise, t. 1, p. 314: M. de Baillou a fort parlé, en ses epidémies, d'une certaine toux à laquelle sont sujets les petits enfants, que les Parisiens appelent une quinte, quod quinta quaque hora fere videatur recurrere). Fém. subst. de l'adj. quint; par une évol. sém. mal élucidée 1 peut-être p. transpos. de sens du terme d'escr. v. quint, quinte (cf. FEW t. 2, p. 1484, note 6) malgré l'écart chronol., 2 — soit parce que dans la coqueluche les accès de toux se reproduiraient toutes les cinq heures, cf. l'ex. de Gui Patin — soit p. ext. de 1, cf. FEW t. 2, p. 1484b, note 5. Fréq. abs. littér.:144.

quint, quinte [kɛ̃, kɛ̃t] adj. et n.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; à peu près disparu après le XIVe; du lat. quintus.
Vx. Cinquième (ordinal). || Charles-Quint. || Le pape Sixte-Quint. || La Quinte Essence (Rabelais, V, 19 à 32). Quintessence (cit. 1).Fièvre quinte, qui revient tous les cinq jours. Quintane.
N. m. (XIIIe). || Le quint : la cinquième partie, le cinquième (a subsisté jusqu'à la Révolution comme terme de droit féodal).
DÉR. 1. Quinte.
COMP. Quintefeuille.
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1. quinte [kɛ̃t] n. f.
ÉTYM. 1372, note quinte, mus., de l'anc. franç. quint (1080); lat. quintus « cinquième ».
1 (1611). Mus. Cinquième degré de la gamme diatonique. || Intervalle de quinte, ou, ellipt., quinte, intervalle de cinq degrés (ex. : do-sol). → Contrebasse, cit.; 1. cor, cit. 7; échelle, cit. 15; 1. mineur, cit. 1; médiante, cit. || Quinte juste : intervalle de trois tons et un demi-ton diatoniques. || Quinte augmentée : intervalle de trois tons, un demi-ton diatonique et un demi-ton chromatique. || Quinte diminuée : intervalle de deux tons et deux demi-tons diatoniques. || Accord de quinte et sixte : accord formé par l'émission simultanée d'un ton fondamental avec sa tierce, sa quinte et sa sixte. Consonance.
2 (1654). Cartes (spécialt, au piquet). Cinq cartes de même couleur qui se suivent. || Abattre une quinte (→ Pleuvoir, cit. 6). || Quinte majeure (var. XVIIe, quinte major), quinte à l'as. || Avoir, annoncer quinte et quatorze. — ☑ Au fig., vx. Avoir quinte et quatorze : avoir de sérieux atouts en mains.(Poker). || Quinte flush.
3 (1670, La Touche). Escrime. Cinquième garde (1. Garde, I., 4.), un des engagements ou parades en ligne haute dedans (ligne haute à gauche, main en pronation). || Commencer de prime et achever de quinte. || Parade de quinte.
4 Loc. fam. (Probablt du poker). En valoir une quinte : en valoir cinq, beaucoup.
0 Le « Gorille » avait beau en valoir une quinte, il ne pouvait pas se permettre de résister à une foule pareille.
A.-L. Dominique, le Gorille sans cravate, p. 141.
DÉR. 3. Quinte.
HOM. 2. Quinte, 3. quinte.
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2. quinte [kɛ̃t] n. f.
ÉTYM. 1560 (le texte du XIIIe cité par Littré, in Suppl., n'est pas clair); étym. incert., un rapport avec 3. quinte semble exclu, à cause des dates, p.-ê. allus. aux accès de la fièvre quinte (1557). → Quint, quintane.
Vieux.
1 « Caprice, humeur fantasque » (Furetière), « accès de mauvaise humeur qui prend tout d'un coup » (Académie). || « Je ne sais quelle quinte m'a pris » (Académie).
2 Mouvement désordonné (d'un cheval rétif).
DÉR. 1. Quinteux.
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3. quinte [kɛ̃t] n. f.
ÉTYM. 1644; de 1. quinte; G. Patin : « M. de Baillon a fort parlé, en ses Épidémies, d'une certaine toux à laquelle sont sujets les petits enfants, que les Parisiens appellent une quinte, quod quinta quaque hora fere videatur recurrere », c'est-à-dire « parce qu'elle paraît revenir à peu près toutes les cinq heures ».
Accès de toux.Spécialt. Accès de toux caractéristique de la coqueluche (→ Immobiliser, cit. 3). || Quinte de toux. || Avoir des quintes, être pris de quintes.
1 (…) il s'échappait de son larynx un sifflement produit par chaque inspiration, de plus en plus courte, sèche, et comme métallique. Sa toux ressemblait au bruit de ces mécaniques barbares qui font japper les chiens de carton.
(…) Bientôt les horribles quintes recommencèrent. Quelquefois, l'enfant se dressait tout à coup. Des mouvements convulsifs lui secouaient les muscles de la poitrine, et, dans ses aspirations, son ventre se creusait comme s'il eût suffoqué d'avoir couru. Puis il retombait la tête en arrière et la bouche grande ouverte.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, p. 411.
2 Ce fut une quinte terrible qui lui déchirait la gorge; et, la face rouge, le front en sueur, il étouffait dans sa serviette. Lorsque la crise fut calmée, il grogna (…)
Maupassant, Bel-Ami, I, V.
DÉR. 2. Quinteux.

Encyclopédie Universelle. 2012.