poker [ pɔkɛr ] n. m.
• 1855; mot angl., p.-ê. de poquer
I ♦
1 ♦ Jeu de cartes dans lequel chaque joueur, disposant de cinq cartes, peut gagner l'argent misé s'il possède la combinaison de cartes la plus forte ou s'il parvient à le faire croire à ses adversaires. Jouer au poker, au poker menteur. « Les séances de poker et de baccara durent de deux à six heures du soir » (A. Gide). Avoir cinq cartes de même couleur au poker. ⇒ flush. — Partie de poker. Faire un poker.
2 ♦ À ce jeu, Carré, ou quatre cartes de même valeur. Poker de dames, poker d'as. ⇒ full.
3 ♦ Fig. Partie de poker : affrontement serré entre adversaires qui bluffent. — Coup de poker : tentative audacieuse et hasardeuse, basée sur le bluff.
II ♦ POKER D'AS [ pɔkɛrdas ] (corrupt. de l'angl. poker dice, plur. de die « dé à jouer ») Jeu de dés rappelant le jeu de poker. Le poker d'as se joue avec cinq dés.
● poker nom masculin (anglais poker) Jeu de cartes d'origine américaine où le vainqueur est celui qui possède la combinaison la plus forte ou qui réussit à le faire croire à ses adversaires. (Les combinaisons sont : une paire, deux paires, un brelan, une séquence ou quinte, une couleur ou flush, un full ou main pleine, un poker ou carré et une quinte royale ou straight flush.) Partie jouée à ce jeu. À ce jeu, réunion de quatre cartes de même valeur, dite aussi carré. ● poker (expressions) nom masculin (anglais poker) Coup de poker, opération, en particulier politique ou commerciale, dans laquelle pour l'emporter on recourt au bluff, à l'influence. Jeu de poker, jeu de 52 cartes. Poker d'as (de l'anglais poker dice), jeu de dés dont les combinaisons sont semblables à celles du poker.
poker
n. m.
d1./d Jeu de cartes d'origine américaine.
|| Réunion de quatre cartes de même valeur, à ce jeu. Poker de rois. Syn. carré.
|| Loc. fig. Coup de poker: action audacieuse où entre une large part de bluff.
d2./d Poker d'as: jeu de dés inspiré du poker.
⇒POKER, subst. masc.
JEUX
A. —Jeu de cartes où l'on mise de l'argent, fondé sur le bluff, dans lequel chaque joueur disposant de cinq cartes peut gagner s'il possède la combinaison la plus forte ou s'il amène ses adversaires à renoncer au coup de cartes par sa force de conviction, l'importance de sa mise ou de sa relance. Partie de poker; table de poker; gagner, perdre au poker. Quand elle avait chez elle de ces célébrités de la littérature et de la politique elle se contentait, comme la duchesse de Guermantes, de les faire jouer au poker (PROUST, Guermantes 1, 1920, p.195). V. bluff ex. 1, 2:
• 1. ... le rôle de l'argent est d'autant plus considérable que la part du hasard est plus grande et par conséquent la défense du joueur plus faible. On le vérifie aisément par la différence des jeux de cartes où toutes les lames sont distribuées, ce qui permet en principe d'en conjecturer la place (ainsi dans le bridge) et qui sont alors jeux de combinaison, où le gain ne constitue qu'un intérêt accessoire, et les jeux à talon (tel le poker) qui sont, souvent à juste titre, les seuls à être catalogués par la législation comme jeux d'argent et de hasard.
Jeux et sports, 1967, p.163.
— En partic. Ensemble de quatre cartes ayant chacune la même valeur. Synon. full. Poker d'as, de dames, de rois. Le carré, encore appelé poker, réunion des quatre cartes de la même valeur dans les quatre couleurs (ALLEAU 1964).
— Poker menteur. Variante du poker où les cinq cartes passent de main en main, chaque joueur devant annoncer une combinaison plus forte que la précédente à son voisin immédiat, qui accepte ou refuse la déclaration. Pendant un certain temps, le poker menteur, moins savant et plus simple que le poker, est divertissant et varié (ALLEAU 1964).
— P. anal. Poker d'as ou poker dice. Jeu qui se joue avec cinq dés dont les faces représentent l'as, le roi, la dame, le valet, le dix et le neuf. Comment ne pas admettre que le destin qui avait joué avec nous tous au poker dice n'était un barman ivre qui nous avait fait boire des satanés cocktails, plus nombreux et d'une mixture moins avouable que les sorbets (...)? (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.125):
• 2. Il reste encore une vingtaine de clients, des célibataires, de petits ingénieurs, des employés. Ils déjeunent en vitesse dans des pensions de famille qu'ils appellent leurs popotes et, comme ils ont besoin d'un peu de luxe, ils viennent ici, après leur repas, ils prennent un café et jouent au poker d'as...
SARTRE, Nausée, 1938, p.20.
B. —Au fig. S'il fallait en arriver à des attaques stratégiques contre-cités, ce stade ne serait abordé que progressivement par des actions partielles très limitées. On imagine que, devant ces menaces croissantes, l'un des deux partenaires se lassera le premier de ce poker infernal, et que l'on aura quand même fait l'économie des destructions massives (BEAUFRE, Dissuasion et strat., 1964, p.43).
♦Coup de poker. Choix audacieux dans lequel entre une grande part de bluff. —J'ai un peu tout connu au niveau métier, dit-il. Les folles expériences, les espérances déçues et les véritables coups de poker (L'Est Républicain, Magazine dimanche, 21 oct. 1983, p.17, col. 3-4).
♦Partie de poker. Opération délicate ou situation conflictuelle au cours de laquelle hommes politiques, diplomates ou hommes d'affaires usent d'influence, de bluff ou d'intimidation pour l'emporter. En ce moment, ce qui se passe en Europe, ce n'est peut-être pas autre chose qu'une monumentale partie de poker, où chacun cherche à gagner par intimidation (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.359). En bref, il m'expliqua comment l'Allemagne et l'Italie jouaient avec la France et l'Angleterre une partie de poker où celles-ci se laissaient abuser par le bluff de leurs adversaires (THARAUD, Envoyé archange, 1939, p.171).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Plur. des pokers. Étymol. et Hist. 1. a) 1855 nom d'un jeu de cartes américain (M. DE FONTENAY, L'Autre monde, p.115 ds QUEM. DDL t.2); b) 1884 «réunion de quatre cartes de même valeur (au jeu de poker)» (LAUN, Petit Traité du jeu de poker, 15 ds HÖFLER Anglic.); c) 1936 partie de poker en parlant d'une situation conflictuelle très serrée et délicate (MARTIN DU G., loc. cit.); 2. 1921 poker d'as (GIRAUDOUX, Suzanne, p.52); 1932 poker dice (Lar. 20e). Empr. à l'anglo-amér. poker att. comme terme désignant un jeu de cartes dep. 1834 (Americanisms) et d'orig. obsc. (Americanisms propose le fr. poque «jeu de cartes où l'on se sert de casiers appelés poques» apparenté à poquer, v. FEW t.6, p.643b. NED et DAE le rapprochent de l'all. Poch, Pochspiel corresp. germ. du fr. poque. KLUGE y voit plus simpl. un dér. de l'angl. to poke «frapper, battre» de même orig. germ. que poquer à cause de l'action de frapper les cartes sur la table. Poker d'as est une adapt. par fausse étymol. du phonétisme de l'anglo-amér. poker dice, att. dep. 1874 (Americanisms) et comp. de poker et dice, plur. de die «dé». Fréq. abs. littér.:66. Bbg. BONN. 1920, p.108.
poker [pɔkɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1855; mot angl. des États-Unis poker, d'orig. obscure; selon P. Guiraud, du franç. poque, n. de jeu, de poche, d'où un v. poquer.
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♦ Anglicisme.
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1 Jeu de cartes dans lequel chaque joueur, disposant de cinq cartes, peut gagner s'il possède la combinaison de cartes la plus forte ou s'il parvient à le faire croire à ses adversaires par l'importance de sa mise ou de sa relance (⇒ Bluff, bluffer, cit. 1). || Jouer (cit. 31) au poker. || Aimer le poker. || Combinaison de cartes au poker : paire, deux paires, brelan, séquence ou quinte, full (paire et brelan), couleur (cinq cartes de la même couleur), carré ou poker, flush (quinte dans une couleur). || Passer parole, enchérir, surenchérir au poker. || Table de poker (→ Empiler, cit. 3).
1 (…) la salle à manger devient tripot. Les séances de poker et de baccarat durent de deux à six heures du soir.
Gide, Journal, 15 janv. 1943.
2 (…) à la table de chouette ou de poker rien ne lui échappait, il devenait liseur de pensée, et voyait sa fortune écrite dans les yeux de ses partenaires (…) Les imprudents qui essayaient de le bluffer apprenaient à leurs dépens que ce n'était pas une chose à faire (…)
A. Hermant, les Épaves, VI.
2 (1884, in Höfler). À ce jeu, Carré, ou quatre cartes de même valeur. || Poker de dames, poker d'as. ⇒ aussi Full.
3 ☑ Loc. fig. Partie de poker, se dit d'une partie très serrée qui se joue entre diplomates, hommes d'affaires, etc. où chacun cherche à cacher son jeu, à intimider son adversaire. ☑ Coup de poker : tentative audacieuse où entre une part de bluff.
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II Poker d'as [pɔkɛʀdɑs] (1924, corruption de l'angl. poker dice, plur. de die « dé à jouer »). Jeu de dés rappelant le jeu de poker. || Le poker d'as se joue avec cinq dés dont les faces représentent des cartes. — REM. On emploie parfois en français la forme correcte anglaise poker dice, au lieu de poker d'as (seule courante).
3 (…) il y avait un « Cintra » qui ressemblait un peu à celui de Marseille; j'y jouais au poker-dice avec Olga, j'y causais avec Sartre, en buvant des cafés ou des jus d'orange.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 241.
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DÉR. Pokériste.
Encyclopédie Universelle. 2012.