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pseudo-

pseud(o)- Élément, du gr. pseudês « menteur » ( 1. faux).

pseud(o)-
élément, du gr. pseudês, "menteur", impliquant une idée de fausseté, d'approximation, d'apparence trompeuse.

PSEUD(O)-, (PSEUD-, PSEUDO-), élém. formant
Élém. formant tiré du gr. (o)-, lui-même tiré de « faux, trompeur », servant à constr. des adj. et des subst. dont le genre et le nombre sont ceux du 2e élém.
A.— [Sert à former de très nombreux mots de la lang. cour.; pseudo- signifie « qui est faussement, qui passe pour..., qui veut passer pour... (ce qui est désigné par le 2e élém.) »; le 2e élém. est le plus souvent séparé par un trait d'union]
1. [Sert à former des adj.] :
pseudo-émouvant, -ante. Je trouve que tu as un penchant à la sensiblerie (...). Je trouve que tu t'émeus un peu trop de (...) petites choses pseudo-émouvantes (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 79).
pseudo-gracieux, -ieuse. Une demoiselle, contorsionnée dans on ne sait quel agenouillement pseudo-gracieux (MONTESQUIOU, P. Helleu, 1913, p. 78).
pseudo-historique. [Bernard Shaw] inaugure (...) la série de ses drames pseudo-historiques César et Cléopâtre, Androclès et le lion, la grande Catherine (Arts et litt., 1936, p. 30-8).
pseudo-littéraire. Dans le culte du joint, il y a aussi un côté passéiste et pseudo-littéraire. On n'a encore jamais entendu parler d'un mathématicien ou d'un physicien nucléaire faisant des découvertes grâce à ses défonces [prises d'hallucinogènes] (L'Express, 2 févr. 1980, p. 99, col. 2).
pseudo-objectif, -ive. La généralisation des savoirs pseudo-objectifs (Le Nouvel Observateur, 13 oct. 1980, p. 103, col. 2).
pseudo-philosophique. [Le compositeur de musique sérielle] exalte sa nouvelle religion — qui consiste à noyer dans un dialecte hautement spécialisé, pseudo-philosophique et néométaphysique, les notions les plus simples — (SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p. 175).
pseudo-réaliste. Comme le lieu théâtral s'efforce à l'unité, l'interprétation ne se conçoit plus en fonction d'une scène close. Les acteurs ne s'essaient pas à ce comportement pseudo-réaliste que le spectateur est censé surprendre (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 145).
pseudo-religieux, -ieuse. Lu le Livre blanc de Cocteau (...) que d'apprêt dans son style! (...) Que d'artifice! (...). Ce qui choque, et beaucoup, ce sont les sophismes pseudo-religieux (GIDE, Journal, 1929, p. 942).
pseudo-scientifique. Les confidences pseudo-scientifiques des savants de salon (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Comment on cause, 1887, p. 1083). V. amputation ex. 5.
En partic.
♦ [Le 2e terme désigne une époque, un genre ou un style artist.] :
pseudo-antique. Dès le seizième siècle (...) l'architecture (...) se fait misérablement art classique; de gauloise, d'européenne, d'indigène, elle devient grecque et romaine, de vraie et de moderne, pseudo-antique (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 219).
pseudo-byzantin, -ine. Élever dans la même ville, au même moment, une église gothique, une seconde inspirée du goût de la renaissance, une troisième en style pseudo-byzantin, cela n'est pas très conforme aux convenances (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1863, p. 486).
pseudo-classique. L'art classique ou pseudo-classique succède vers le milieu du XVIIIème siècle aux caprices, souvent extravagants du style baroque et rococo (RÉAU, Art romant., 1930, p. 6).
pseudo-gothique, pseudogothique. Deux longues fenêtres à vitraux pseudogothiques, d'où tombait une lueur théâtrale (MARTIN DU G., In mémor., 1921, p. 564). Le petit château pseudo-gothique de je ne sais quel duc allemand (DU BOS, Journal, 1923, p. 360).
pseudo-grec, -grecque. Il assista (...) à la mise en place des acrotères de bronze doré et autres ferrailles pseudo-grecques, dont il s'était entêté à décorer la ligne de couronnement de son toit (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 77).
pseudo-romain, -aine. On vit (...) trôner quelques guéridons ou quelques fauteuils pseudo-romains dans des expositions et des ateliers d'artistes (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 166). V. arche1 ex. 2.
♦ [Le 2e terme est un nom propre à valeur d'adj.] :
pseudo-Henri II. La fabrication, dite de série, se contentait de reproduire à l'infini chambre demi-Louis XV et salles à manger pseudo-Henri II (Industr. fr. bois, 1955, p. 35).
pseudo-Renaissance. Vitrail pseudo-Renaissance (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1059).
Rem. Dans cet empl., les mots formés peuvent être subst. masc. sing. : Le pseudo-Louis XV sévit tout particulièrement dans la facture des sièges (VIAUX, op. cit., p. 165).
♦ [Le 2e terme désigne une ethnie, un groupe hum.] :
pseudo-américain, -aine. Les danses disloquées, pseudo-américaines, auxquelles se livrent les femmes sur la scène depuis quelques années (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 667).
pseudo-arabe. La chanson pseudo-arabe et nouvelle encore de Khedoudja (FROMENTIN, Été Sahara, 1857, p. 7).
pseudo-confucéen, -enne. La famille patriarcale pseudo-confucéenne, soumise à la tyrannie du plus vieux mâle (Le Nouvel Observateur, 23 avr. 1978, p. 82, col. 1).
pseudo-égyptien, -ienne. Il est dans le caractère pseudo-égyptien de Joseph de discourir à perdre haleine (GIDE, Carnets Égypte, 1939, p. 1068).
2. [Sert à former des subst.]
a) [Le 2e terme désigne une chose]
[une chose concr.] Synon. plus cour. simili- :
pseudo-banquise, subst. fém. [Dans un zoo] les ours polaires sur leur pseudo-banquise (MORAND, Londres, 1933, p. 132).
pseudo-havane, subst. masc. Le bout du havane, ou pseudo-havane, s'illumina et resplendit (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 23).
pseudo-maison, subst. fém. Certains portraits de la vieillesse du Greco, exposés dans sa pseudo-maison de Tolède (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 131).
pseudo-panama, subst. masc. Roubaud (...) arbore un pseudo-panama sous lequel il se croit très chic (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 208).
[une chose abstr., une action] :
pseudo-absolu, subst. masc. Toute cette fuite immorale vers les pseudo-absolus du rêve schizoïde est d'autant plus illusoire qu'elle prend quelques apparences et le langage même de la plus haute moralité (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 694).
pseudo-altérité, subst. fém. En général l'altérité du simulateur est une pseudo-altérité et un camouflage de l'identité la plus compacte (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 29).
pseudo-histoire, subst. fém. La littérature historique renferme beaucoup de fausse histoire, de pseudo-histoire, de non-histoire (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 235).
pseudo-liberté, subst. fém. Si dans ma lettre (...) vous trouviez des choses dangereuses au point de vue de la pseudo-liberté de la presse qui sévit en ce moment, avertissez-moi (HUGO, Corresp., 1871, p. 294).
pseudo-mysticisme, subst. masc. Le pseudo-mysticisme de Molinos l'amena à nier la valeur de la connaissance intellectuelle de Dieu (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 792).
pseudo-objectivité, subst. fém. Il est de l'essence de la conscience de croire aux fétiches et de se mystifier elle-même dans une pseudo-objectivité, dans sa propre ombre où elle ne se reconnaît pas (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 50).
pseudo-poésie, subst. fém. En ce temps-là, la pseudo-poésie cubiste cherchait à s'implanter, mais elle était sortie désarmée du cerveau de Picasso (BRETON, Manif. Surréal., 1er Manif., 1924, p. 37).
pseudo-redressement, subst. masc. Très rares sont encore ceux d'aujourd'hui qui reconnaissent dans ce ressaisissement prétendu et pseudo-redressement de la France, dans ce retour au passé (...) l'effet le plus tragique de notre défaite (GIDE, Journal, 1942, p. 126).
pseudo-science, subst. fém. Les psychologues de l'école de Wurtzbourg, comme les psychanalystes, ont été accusés de faire de la pseudo-science (RUYER, Cybern., 1954, p. 94).
pseudo-vérité, subst. fém. La politique, par exemple, est le pays de la pseudo-vérité dont il ne reste rien au bout de quelques mois (GREEN, Journal, 1955, p. 156).
b) [Le 2e terme désigne une pers.]
[Le 2e terme est un nom commun] :
pseudo-chanoine, subst. masc. Nous ne saurions trop mettre en garde (...) les âmes dévotes, contre les agissements de faux ecclésiastiques, et particulièrement d'un pseudo-chanoine qui se prétend chargé de mission secrète (GIDE, Caves, 1914, p. 804).
pseudo-comtesse, subst. fém. La belle Manto, comtesse (ou pseudo-comtesse) de... (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 46).
pseudo-empereur, subst. masc. Cet infortuné pseudo-empereur Gunther de Schwarzbourg (HUGO, Rhin, 1842, p. 259).
pseudo-fiancé, subst. masc. L'ascenseur, dont les vitres sont (...) rayées, signées, par les diamants de tous les fiancés, ou pseudo-fiancés du monde (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 217).
pseudo-intellectuel, subst. masc. Les écrivains mondains et les pseudo-intellectuels (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 267).
pseudo-marxiste, subst. masc. Lorsque les pseudo-marxistes ou les libéraux se revendiquent de la personne avant tout, c'est parce qu'ils reculent devant les exigences de la situation présente du monde (SARTRE, Existent., 1946, p. 120).
pseudo-mystique, subst. masc. Le pseudo-mystique libidineux Molinos (...) était entiché de « foi obscure et universelle », c'est-à-dire d'une certaine expérience mystique de l'être illimité (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 785).
pseudo-savant, subst. masc. V. libérâtre ex. de Amiel.
pseudo-symboliste, subst. masc. Obscurités laborieuses des pseudo-symbolistes (CARCO, Voix basse, 1938, p. 132).
[Le 2e terme est un nom propre qui peut désigner, p. méton., une œuvre ou la création d'une pers.] :
pseudo-Bénard. Un détail (...) me fit pressentir que je n'avais pas affaire à Bénard mais à son simulacre satanique : Nizan louchait (...). À vrai dire, le pseudo-Bénard n'était pas bien méchant : il vivait, voilà tout; il avait toutes les qualités de son sosie, mais flétries (SARTRE, Mots, 1964, p. 190).
pseudo-César. Joseph, pseudo-César, Wilhelm, piètre Attila, S'empoignent aux cheveux (HUGO, Année terr., 1872, p. 25).
pseudo-Delacroix. Debon. Bataille d'Hastings. Encore un pseudo-Delacroix; — mais que de talent! Quelle énergie! C'est une vraie bataille (BAUDEL., Salon, 1845, p. 29).
pseudo(-)Denys (l'Aréopagite). (pseudo Denys , pseudo-Denys ) Pseudo Denys l'Aréopagite, dont la pensée a animé presque tout le Moyen Âge (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 304).
pseudo-Homère. Ossian, ce pseudo-Homère écossais alors fort à la mode (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 13).
pseudo-Mozart. Le faux XVIIIe, le pseudo-Mozart signé Strauss, a encore, pour beaucoup, l'air (...) pas sérieux et légèrement pervers d'un canapé Louis XVI fabriqué sous Napoléon III (Le Nouvel Observateur, 2 févr. 1976, p. 56, col. 2).
pseudo-Plutarque. On sait la vie d'Osiris par le pseudo-Plutarque (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907, p. 221).
c) [Le 2e terme désigne un ensemble de pers.] :
pseudo-chambre, subst. fém. Dissoudre cette pseudo-chambre est le premier pas à faire (HUGO, Corresp., 1869, p. 232).
pseudo-comité, subst. masc. Sans doute dans ces entreprises où, la grève étant sur le point d'éclater, ils [les prolétaires polonais] se sont constitués en pseudo-« comités de solidarité » pressés de négocier avec la direction des augmentations de salaire et des livraisons de viande (Le Nouvel Observateur, 6 sept. 1980, p. 34, col. 2).
pseudo-communauté, subst. fém. Le schizoïde (...) aime les sectes, les pseudo-communautés (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 481).
pseudo-élite, subst. fém. V. emboucher1 ex. 2.
pseudo-équipe, subst. fém. Il s'agit d'une nouvelle équipe [de travail] structurée et non plus des pseudo-équipes du travail à la chaîne résultant « de l'addition ou collection d'opérateurs individuels... » (Traité sociol., 1967, p. 456).
pseudo-gouvernement, subst. masc. L'ordonnance du 13 novembre 1944 (...) a institué la haute cour de justice à l'effet de juger les personnes ayant participé (...) à l'activité des gouvernements ou pseudo-gouvernements qui ont eu leur siège dans le territoire de la métropole depuis le 17 juin 1940 (Procès Pétain, t. 1, 1945, p. 22).
B.— [Sert à former des mots du vocab. techn.; pseudo- signifie « qui ressemble à..., qui a des caractéristiques proches de... (ce qui est désigné par le 2e terme) »; le 2e terme est soudé ou séparé par un trait d'union]
1. [Sert à former qq. adj.]
a) CRISTALLOGR., MINÉR. :
pseudo-quadratique, pseudoquadratique. ,,Dont le réseau cristallin est défini par une maille qui est un parallélépipède voisin d'un prisme droit à base carrée`` (Lar. encyclop.). Cristaux plus ou moins distincts, en octaèdres pseudoquadratiques (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 465).
b) MÉTÉOROLOGIE :
pseudo-adiabatique. ,,Se dit des transformations thermiques de l'air saturé de vapeur d'eau, parce qu'elles ne sont pas purement adiabatiques`` (Lar. encyclop.). Ce gradient dépendant (...) de l'humidité ou des équilibres pseudo-adiabatiques (J. Phys. et Radium, 1921, p. 191).
c) PATHOLOGIE :
pseudo-bulbaire, pseudobulbaire. Qui rappelle une atteinte des nerfs d'origine bulbaire (d'apr. MARCH. 1970). Paralysie pseudo-bulbaire (Méd. Biol. t. 3 1972). Syndrome pseudobulbaire (Méd. Flamm. 1975).
pseudo-comitial, -ale, -aux. ,,Qui rappelle l'épilepsie, mais qui n'est pas de nature véritablement épileptique`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
pseudo-myopathique. Syndrome pseudo-myopathique. ,,Ensemble de symptômes simulant une myopathie`` (GARNIER-DEL. 1958).
Rem. V. aussi infra 2 les adj. dér. de substantifs.
2. [Sert à former des subst.]
a) AGRICULTURE :
pseudo-labour, subst. masc. ,,Labour superficiel pratiqué avec une herse ou un scarificateur`` (FÉN. 1970). Les pseudo-labours sont exécutés (...) par un groupe de machines, les scarificateurs, les cultivateurs ou les extirpateurs (PASSELÈGUE, Mach. agric., 1930, p. 79).
b) ANAT. ANIM. :
pseudo-stigmate, subst. masc. ,,Faux stigmate`` (SÉGUY 1967). Des pseudostigmates surmontés d'un appendice sur le céphalothorax (E. PERRIER, Zool., t. 1, 1893, p. 1115).
c) MARINE :
pseudo-tourelle, subst. fém. ,,Tourelle d'artillerie secondaire dont la face postérieure est supprimée`` (QUILLET 1965). Les tôles des pseudo-tourelles peuvent assurer une légère protection contre les éclats et projectiles de mitrailleuses en bout de parcours (GRUSS 1978).
d) BIOCHIM., CHIM., PHARM. :
pseudo-acide, subst. masc. ,,Corps cétonique qui ne possède que des propriétés acides faibles`` (DUVAL 1959). Vitesse de neutralisation d'un pseudo-acide (J. Chim. Phys., 1935, p. 291).
pseudo-curare, pseudo-curarisant, subst. masc. ,,Substance dont l'action se rapproche de celle du curare, mais qui (...) ne provoque pas la rupture de la conduction nerf-muscle`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Certaines peuplades (...) possèdent des poisons violents qui leur servent de médicaments (...). Le curare et les pseudo-curares nous fournissent des exemples (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 50).
pseudo-globuline, pseudoglobuline, subst. fém. ,,Nom générique des protéines sériques restant en solution au cours de l'essai de précipitation isoélectrique après raréfaction des électrolytes`` (DUVAL 1959). Isoler par précipitation fractionnée la pseudoglobuline (AVIRAGNET, WEILL-HALLÉ, MARIE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 752). Les pseudo-globulines sont présentes principalement dans les productions animales, notamment dans le lactosérum (ADR.-LEGR. 1981).
pseudo-morphine, pseudomorphine, subst. fém. ,,Matière blanche (...) découverte dans l'opium et participant de plusieurs des propriétés chimiques de la morphine`` (CHESN. t. 2 1858). La pseudomorphine ne se rencontre pas en égale quantité dans tous les opiums et souvent on n'en trouve que des traces (WURTZ, Dict. chim., t. 2, vol. 2, 1876, p. 1220).
pseudo-purpurine, pseudopurpurine, subst. fém. ,,Acide (...) contenu dans la garance et correspondant à un acide carboxylique de la purpurine`` (DUVAL 1959). La pseudo-purpurine se décompose en purpurine (...) quand on la chauffe avec l'alcool (LITTRÉ-ROBIN 1865). La pseudopurpurine cristallise en belles lamelles rouges, qui commencent à se décomposer vers 160o en purpurine (WURTZ, Dict. chim., 1er suppl., t. 2, 1886, p. 1316).
pseudo-quinine, pseudoquinine, subst. fém. ,,Alcaloïde retiré d'un extrait de quinquina d'origine incertaine`` (LITTRÉ-ROBIN 1865). La présence de la pseudoquinine dans les quinquinas est fort problématique (WURTZ, Dict. chim., t. 2, vol. 2, 1876, p. 1221).
pseudo-xanthine, pseudoxanthine, subst. fém. ,,Substance analogue à la xanthine, qui prend naissance dans l'action de l'acide sulfurique sur l'acide urique`` (Nouv. Lar. ill.). La pseudoxantine se distingue surtout de la xantine parce qu'elle ne donne pas des combinaisons cristallisées avec les acides chlorhydrique et nitrique (WURTZ, Dict. chim., t. 2, vol. 2, 1876, p. 1221).
e) BIOLOGIE :
pseudo-allèle, subst. fém. ,,Chaque membre d'un groupe de gènes apparus par des (...) mutations ayant touché des gènes reconnus distincts par des tests de complémentation, mais qui sont voisins sur le chromosome et influent sur le même caractère`` (L'HÉR. Génét. 1978). L'existence de pseudo-allèles n'a pas été démontrée dans l'espèce humaine (Méd. Flamm. 1975).
f) INFORMATIQUE :
pseudo-code, subst. masc. Code arbitraire, indépendant des caractéristiques matérielles de l'ordinateur, qui devra être traduit dans l'ordinateur en code qu'il peut employer (d'apr. PIL. 1969). Un programme écrit en pseudo-code est traduit en langage machine par un programme de traduction en vue de son exécution (LE GARFF 1975).
pseudo-instruction, subst. fém. ,,Ensemble de symboles ayant l'apparence d'une instruction, servant à donner des ordres aux programmes de traduction`` (BALAY 1971). La nature, le format et la longueur d'une donnée désignée par une adresse symbolique peuvent être définies par une pseudo-instruction (SCOM Informat. 1977).
g) MATH., PHYS. :
pseudo-sphère, pseudosphère, subst. fém. ,,Surface engendrée par une tractrice en tournant autour de son asymptote`` (BOUVIER-GEORGE Math. 1979). Voyez les ravages que produisent ces intuitions lorsqu'on les déracine du plan pour les transplanter sur la pseudosphère; la droite se tortille en une boucle élégante; le cercle s'invagine, puis se désarticule en des contorsions hystériques et finit par exploser en spirale (Gds cour. pensée math., 1948, p. 448). Pseudo-sphérique, subst. fém. Supposons (...) que nous ayons affaire à des surfaces à courbure constante, comme les surfaces pseudo-sphériques concaves suivant une direction et convexes suivant l'autre, ou comme les surfaces sphériques (HAMELIN, Élém. princ. représ., 1907, p. 93).
pseudo-vecteur, pseudovecteur, subst. masc. ,,Vecteur dont le sens résulte d'une convention de rotation autour de la droite qui le porte`` (QUILLET Suppl. 1971). Le vecteur-rotation d'un solide est un pseudovecteur (...) par opposition à de « vrais vecteurs » (...) comme la force ou la vitesse dont le sens a une signification intrinsèque (SARM. Phys. 1978).
h) PATHOL. HUM. ET ANIM.
[Le subst. formé désigne une maladie, un phénomène pathol.] :
pseudo-coarctation, pseudocoarctation, subst. fém. ,,Malformation congénitale très rare de la crosse de l'aorte consistant en un allongement et une déformation en boucle avec des sinuosités, dont l'image radiologique peut simuler une coarctation vraie`` (Méd. Biol. Suppl. 1982). La pseudocoarctation [de l'aorte] est très bien tolérée et ne requiert pas de traitement chirurgical (Méd. Flamm. 1975).
pseudo-croup, subst. masc. Synon. de faux croup. Les symptômes du pseudo-croup se rapprochent beaucoup de ceux du croup; mais la soudaineté de l'attaque, l'absence d'inflammation et de fausse membrane fibrineuse, établissent une démarcation profonde entre le premier et le second (LITTRÉ-ROBIN 1855).
pseudo-hallucination, subst. fém. ,,Hallucination dépourvue de caractères sensoriels`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Les obsessions du sacrilège avec les pseudo-hallucinations érotico-mystiques (JANET, Obsess. et psychasth., t. 2, 1903, p. XXI).
pseudo-hermaphrodisme, subst. masc. ,,État caractérisé par la présence de glandes sexuelles appartenant à un sexe et d'organes génitaux externes et de caractères sexuels secondaires typiques de l'autre sexe`` (Méd. Biol. t. 3 1972). L'insuffisance de la (...) [glande cortico-surrénale] aboutit au pseudo-hermaphrodisme surrénal (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 171).
pseudo-méningite, subst. fém. Synon. de méningisme rem. 1 s.v. méningite. Il semble donc bien que la pseudo-méningite vermineuse est due à l'action de toxines sur les cellules de l'axe cérébro-spinal (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 344).
pseudo-névralgie, subst. fém. ,,Douleur située le long d'un tronc nerveux, se distinguant de la névralgie par l'absence de points douloureux typiques`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Les pseudo-névralgies sont dues à la compression des racines rachidiennes (GARNIER-DEL. 1958).
pseudo-rhumatisme, pseudorhumatisme, subst. masc. Pseudo(-)rhumatisme infectieux. ,,Affection qui simule le rhumatisme articulaire aigu, mais dont l'origine est différente`` (Méd. Biol. t. 3 1972). La notion de rhumatisme infectieux date réellement des travaux de Bouchard qui, en 1881, distingue formellement les « pseudorhumatismes infectieux » du rhumatisme articulaire franc, de Bouillaud (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 514).
pseudo-tabès, subst. masc. ,,Affection nerveuse dont les signes rappellent ceux du tabès, due à des lésions des nerfs périphériques en l'absence de toute étiologie syphilitique`` (Méd. Biol. t. 3 1972). On a signalé des faits de pseudo-tabès (...) persistant pendant plusieurs mois (TEISSIER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 282).
pseudo-tuberculose, pseudotuberculose, subst. fém. ,,Infection naturelle des rongeurs (...) qui comporte des lésions nodulaires et ganglionnaires profondes simulant la tuberculose expérimentale`` (Méd. Flamm. 1975). Le fait qu'on n'y trouve pas les bacilles de Koch qu'on s'attendait à y voir, doit inciter à chercher les divers agents des pseudo-tuberculoses (LAEDERICH, ds Nouv. Traité Méd. fasc. 4 1925, p. 442).
[Le subst. formé désigne une production pathol.] :
pseudo-kyste, subst. masc. ,,Cavité ressemblant à un kyste mais dépourvue de paroi propre et se développant à l'intérieur du tissu, généralement à la suite d'une nécrose localisée`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Les foyers de nécrose susceptibles d'aboutir à la formation de pseudo-kystes dépourvus de paroi propre (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p. 244). Ces lames de cellules d'une minceur extrême (...) tapissent les parois des pseudo-kystes qui se constituent souvent dans les cultures de tissu rénal (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 74). Pseudo-kystique, adj. Le fibrome pseudo-kystique se présente comme une tumeur dure, d'un blanc nacré à la périphérie, molle et rosée à son centre (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929p. 106).
pseudo-lipome, subst. masc. ,,Œdème circonscrit simulant un lipome, qui s'observe chez les névropathes ou dans certaines lésions du système nerveux`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Le cou est gros et court avec des pseudo-lipomes (FOIX, SOUQUES ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p. 175).
pseudo-membrane, subst. fém. ,,Exsudat fibrineux (...) déposé sous forme de lambeaux fermes à la surface d'une muqueuse ou d'une séreuse enflammées`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Sans doute (...) les pseudo-membranes diphtériques et celles de la bronchite chronique ont une grande ressemblance macroscopique (CADET DE GASSICOURT, Mal. enf., t. 1, 1880, p. 140). Pseudo-membraneux, -euse, adj. La bronchite pseudo-membraneuse chronique est nettement séparée de la bronchite diphtérique (CADET DE GASSICOURT, Mal. enf., t. 1, 1880 p. 110).
pseudo-phlegmon, subst. masc. ,,Tuméfaction diffuse de la peau, rouge et indurée, simulant un phlegmon, secondaire à une lésion irritative des nerfs`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Pseudophlegmoneux, -euse. Arthrite aiguë pseudophlegmoneuse (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 522).
pseudo-tumeur, subst. fém. ,,Masse perceptible à la palpation ou même visible, qui présente les caractères cliniques d'une tumeur mais n'est pas due à une prolifération de cellules`` (Lar. méd. t. 3 1972). Agents pathogènes les plus disparates (...) ne réalisant par l'inoculation que des pseudo-tumeurs inflammatoires (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p. 85). Pseudo-tumoral, -ale, -aux, adj. Nodules pseudo-tumoraux qui résultent de l'accumulation circonscrite de substance amyloïde au niveau d'un tissu ou d'un organe (Méd. Biol. t. 3 1972, s.v. pseudo-tumeur).
i) PHILOSOPHIE :
pseudo-idée, subst. fém. ,,Idée confuse ou inexistante, qui se réduit à un mot`` (LAL. 1968). L'idée d'une abolition de tout est donc destructive d'elle-même, inconcevable; c'est une pseudo-idée, un mirage de représentation (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 267).
pseudo-problème, subst. masc. ,,Problème apparent, qui cesse de se poser quand on analyse les présuppositions contenues dans ses prétendues données`` (LAL. 1968). Il y a là un pseudo-problème; si la conversion est pensée, c'est parce que l'expérience nous en fournit des exemples; il est impossible de se poser ici un problème à proprement parler critique. Nous sommes dans l'empirisme pur (G. MARCEL, Journal, 1914, p. 56).
j) ZOOLOGIE :
pseudonévroptères, subst. masc. plur. ,,Insectes dont les ailes portent une nervation réticulée`` (SÉGUY 1967). Le polymorphisme des fourmis, des abeilles, des guêpes et de certains pseudonévroptères (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 141).
pseudo-scorpions, subst. masc. plur. Ordre d'Arachnides ressemblant à de petits scorpions mais ne possédant pas de crochet venimeux (d'apr. Animaux 1981). Les pseudo-scorpions diffèrent des vrais scorpions, en ce que l'abdomen n'a pas de queue (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 387).
Rem. 1. Le 2e terme peut être un élém. formant : pseudocarpe (s.v. -carpe), pseudomorphe (s.v. -morphe), pseudopode. 2. La forme pseud-, peu productive, n'a servi à former que qq. mots du vocab. de la pathol. lorsque le 2e élém. commence par une voy. a) Pseudarthrose, subst. fém. ,,Constitution d'une fausse articulation, pathologique, entre des fragments osseux résultant d'une fracture (...), avec mobilité anormale à son niveau`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Dans le traitement des pseudarthroses, combiné à des greffes osseuses, il [un clou] assure l'immobilisation stricte du foyer, condition essentielle du succès (JUDET, Fractures membres, 1948, p. 4). b) Pseudencéphale, subst. masc. Monstre qui a l'encéphale remplacé par une tumeur vasculaire (d'apr. LITTRÉ). c) Pseudesthésie, subst. fém. ,,Fausse sensation, hallucination, illusion des sens`` (GUÉRIN 1892). 3. Empr. au gr. : pseudépigraphe, pseudonyme.
Vitalité. La vitalité de l'élém. formant, comparable à celle de anti- ou de crypt(o)-, p. ex., est très grande, en partic. dans la lang. cour. pour constr. des adj., des subst. désignant une chose abstr., une action et des subst. désignant des pers. (supra A 1, A 2 a et A 2 b; les constr. possibles sont pratiquement illimitées). Dans la lang. sc., l'élém. est productif dans de nombreux domaines, en partic. pour constr. des subst. en biochim., chim. et pathol. (supra B 2 d et B 2 h; de nombreux autres termes sont att. dans les dict. techn.). Prononc. et Orth. :[psødo], en syll. inaccentuée [--]. Bbg. BRUNET (E.). LE VOCAB. FR. DE 1789 À NOS JOURS... GENÈVE-PARIS, 1981, PP. 615-619. — DUB. Pol. 1962, p. 393 (comp.). — GOOSSE 1975, p. 36. — PEYTARD 1975, t. 3. — QUEM. DDL t. 6, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 17, 20, 22, 24, 26, 29 (comp.).

pseud-, pseudo-
Élément (sur le modèle des comp. grecs de pseudo-, rad. pseudês « menteur ») qui indique généralement une désignation impropre ou approximative ( aussi 1. Faux, supra cit. 19) et qui entre comme préfixe dans la composition de mots tirés du grec ou formés en français; la plupart sont écrits avec un trait d'union, lorsque le deuxième élément est libre.
REM. On peut noter de nombreuses formations en pseudo- (adj. et n.) en sciences et dans la langue courante :
a Langue courante.
1 Ils ne cherchent même plus à dissimuler : ils reçoivent des ordres et ils les exécutent. Telle est la pseudo-Droite française, en 1955.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 185.
2 Portée et puissance de ce livre (Au cœur des masses, de P. Vuillaume), en réaction contre l'intellectualisme desséchant de certains grands ordres, et le pseudo-freudisme de tel autre (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 33.
3 Pour elle, Chartres ou une hideuse église pseudo-gothique en ciment armé, c'était la même chose.
J. Cau, la Pitié de Dieu, p. 34.
4 Le concept de message (formellement rigoureux, dans la théorie abstraite des communications) doit passer par une critique encore plus rigoureuse. il y a des pseudo-messages comme il y a des pseudo-événements, des pseudo-nouvelles et du pseudo-nouveau. Et une pseudo-production et des œuvres prétendues.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 244.
Employé ellipt. et subst. Celui, celle, la chose qui est faussement…
5 Ah Monsieur, disait-il encore, que pensez-vous du cardinal (…) Puis revenant auprès du pseudo :
— Abruti ! C'est malin ce que tu as inventé là !
Gide, les Caves du Vatican, IV, VII, in Romans, Pl., p. 807.
Autres ex. : || pseudo-amitié (→ Dépêtrer, cit. 4; encombrer, cit. 4, Gide), pseudo-art (1885, in D. D. L.), pseudo-artistique (→ Préoccupation, cit. 1, Gide), pseudo-certitude (Sciences et Avenir, avr. 1981, p. 85), pseudo-décès (1890, in D. D. L.), pseudo-démocratique, pseudo-événement, pseudo-historique (1890, in D. D. L.), pseudo-littéraire, pseudo-marmoréen (→ Exquisement, cit. 1, Henriot), pseudo-médical, ale, aux (1890, in D. D. L.), pseudo-moderne (le Nouvel Obs., 28 avr. 1981, p. 9), pseudo-rationnel, pseudo-réalisme (1885, in D. D. L.), pseudo-science, pseudo-scientifique (→ Concordisme, cit.).Avec un dérivé de nom propre : || pseudo-mallarméen, enne (1903, in D. D. L.); pseudo-freudien, pseudo-marxiste; pseudo-marxisme (in Gilbert).
b Sc. || Pseudo-acide, adj. (Rev. gén. des sc., 28 févr. 1903, p. 225), pseudo-alvéolaire, adj. (Rev. gén. des sc., 15 févr. 1904, p. 147), pseudo-annulaire, adj. (l'Année biol., II, p. 77, 1899), pseudo-cellule, n. f. (Rev. gén. des sc., 15 févr. 1904, p. 148), pseudo-chromosome, n. m. (Rev. gén. des sc., 15 févr. 1904, p. 146), pseudo-clivage, n. m. (Rev. gén. des sc., 30 avr. 1905, p. 376), pseudo-combinaison, n. f. (Rev. gén. des sc., 15 juin 1904, p. 539), pseudo-continu, n. m. (Année sc. et industr., 1895, p. 577 [1894]), pseudoflagelle, n. f. (l'Année biol., 1897), pseudo-noyau, n. m. (Rev. gén. des sc., 15 févr. 1904, p. 146), pseudoparenchyme, n. m. (Rev. gén. des sc., 30 oct. 1903, p. 1064), pseudo-particule, n. f. (Sciences et Avenir, mars 1981 p. 71), pseudo-sillon, n. m. (l'Année biol., 1897), pseudo-solution, n. f. (Rev. gén. des sc., 30 févr. 1905, p. 177), pseudo-symétrie, n. f. (Rev. gén. des sc., 30 avr. 1905, p. 368), pseudo-tuberculose, n. f. (Rev. gén. des sc., 15 mai 1905, p. 409), pseudo-tumeur, n. f. (Rev. gén. des sc., 30 août 1904, p. 792).
REM. L'abondance des composés observés dans quelques textes scientifiques dépouillés sur plusieurs années suggère la productivité indéfinie de cet élément; le fait qu'ils soient très généralement écrits avec un trait d'union manifeste la labilité de ces composés qu'il conviendrait normalement de souder.

Encyclopédie Universelle. 2012.