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pouf

1. pouf [ puf ] interj. et n. m.
• 1458; onomatopée
I Interj. Exclamation exprimant un bruit sourd de chute. Et pouf ! le voilà par terre. Loc. (lang. enfantin) Faire pouf : tomber. II (Évoquant l'enflure; cf. bouffer, bouffi.) N. m.
1(1829) Siège bas, gros coussin capitonné, généralement cylindrique, posé à même le sol. « Les uns, assis sur des poufs, feuilletaient des albums » (Alain-Fournier).
2(1872) Anciennt Sorte de tournure qui faisait bouffer la jupe ou la robe par-derrière. « le petit corsage et la tunique [...] relevés derrière les reins en un pouf énorme » (Zola).
pouf 2. pouf [ puf ] n. m.
pouff 1723; orig. inconnue
Région. (Belgique) I N. m. Dette. Payer ses poufs. IILoc. À POUF.
1À crédit. Acheter à pouf.
2Au hasard, au petit bonheur. Taper à pouf : deviner.

pouf (homonymes) nom masculin (de pouf) pouf ! interjection pouffe forme conjuguée du verbe pouffer pouffent forme conjuguée du verbe pouffer pouffes forme conjuguée du verbe poufferpouf adjectif Se dit d'une pierre, d'un marbre qui sont sujets à se déliter.

pouf
Interj. (évoquant le bruit sourd d'une chute.) Et pouf! il est tombé.
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pouf
n. m. Gros coussin qui sert de siège.

I.
⇒POUF1, interj., adj. et subst. masc.
I.— Interj. [Onomat. qui évoque]
A.— [le bruit sourd produit par un choc, la chute d'un corps] Je lui passe [à l'enfant] sa culotte, et je le mets sur ses jambes! Pouf! il tombe! (...) Je me précipite; je le relève... Pouf! il tombe une seconde fois. Étonnée, je le relève encore... Pouf! par terre (COURTELINE, Vie mén., Pt malade, 1891, p. 148). Il se penche pour regarder sa ligne — et pouf — un homme à la mer! (PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er tabl., 14, p. 59). Si tu disais tant soit peu fort « Maître Antoine », tu entendrais bouger la forêt. Tu verrais entrer ici les vieux rouvres avec leurs grands pieds de racines (...). Ils viendraient : pouf, pouf, pouf, avec toute cette grosseur qu'ils ont (GIONO, Lanceurs graines, 1943, II, 14, p. 164).
Faire pouf
♦ Produire un bruit sourd. Il semble que le sang cesse de circuler et se porte sur le cœur, qui fait pouf, pouf, à grands coups (E. DE GUÉRIN, Journal, 1838, p. 190). Cette chambre-ci est très sourde (...). C'est une cave (...). Ici le canon ferait boum et le tonnerre ferait pouf (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 950). Si tu descends de cette console, ne fais pas « pouf » exprès, en tombant (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 80).
Lang. enf. Tomber. Synon. faire boum, poum.
Pif! Paf! Pouf! V. grêler A 1 ex. de Cladel.
B.— [le bruit produit par un souffle court et gêné] Vous vouliez donc vous laisser mourir de faim tous deux? Ah! ah! ah! pouf!... Ah! ah!... (...) Peltier, plié en deux, se tenait les genoux à force de rire (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 448).
C.— P. ext. [Sans idée de bruit]
1. [Sert à marquer la soudaineté d'une action] Je la bus ma bouteille (...). Cristi! je l'ai eu jusqu'à deux heures du matin, ce casque à mèche en jus de raisin. Et puis pouf, je m'endors (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Trou, 1886, p. 577). On part en bande, on croit marcher du même pas : pouf! à peine au premier kilomètre, le groupe est égrené (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 16).
2. [Répété, évoque la production de petites bouffées de poussière, de fumée] V. autant ex. 15.
Empl. subst. Il reprend une cigarette, et de nouveau de lents et rares pouf-pouf de fumée se traînent à mi-plafond (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 56).
II.— Adj., gén. inv. [En parlant d'une pierre, grès ou marbre surtout] Qui rend un son sourd et se désagrège lorsqu'on le frappe. Le marbre que fournit généralement le dépôt de l'île des Cygnes est un marbre qu'il appelle un marbre pouf, un marbre sans la sonorité du métal, un marbre friable et dont on ne peut rien faire (GONCOURT, Journal, 1889, p. 1090). Les pierres sont dites moulinées ou poufes lorsqu'elles sont graveleuses et s'égrènent à l'humidité. C'est un défaut particulier à quelques pierres tendres, notamment à la lambourde (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 92). V. paf1 B, pif1 B.
III.— Subst. masc., pop., fam., vieilli
A.— Dette qui reste impayée. Quand on lui fermait un crédit dans une maison, elle en ouvrait un autre dans la maison d'à côté. Elle brûlait le quartier, elle avait des poufs tous les dix pas (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 644). Faute d'avoir pu payer ces sommes dérisoires, et n'étant pas un homme à pouf, même provisoire, ni à plongeon, je n'ai pu entrer à l'hospice (VERLAINE, Corresp., t. 2, 1887, p. 117).
Faire (un) pouf. Disparaître sans payer ses dettes. Il y a une douzaine de traiteurs chez lesquels il allait dîner pendant un mois à crédit, et puis bien le bonjour! dès qu'on lui demandait de l'argent, ce monsieur faisait ce qu'on appelle un pouf; il ne revenait plus (KOCK, Ni jamais, 1835, p. 235).
À pouf. Sans payer, pour rien (d'apr. ESN. 1966).
B.— Banqueroute, faillite. Il gagne un argent énorme. Tout en augmentant ses dépenses d'une façon si disproportionnée qu'un « pouf » formidable engloutit en peu de mois photographe et photographie (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 166). Tu sais ce qu'on raconte en Bourse? Que Ténédos a fait un pouf formidable, ces jours derniers et entraîné avec lui une bonne partie de la galette de Vervisse (L. DAUDET, Amour songe, 1920, p. 240).
Prononc. et Orth. :[puf]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. A. 1. 1458, 8 janv. pouf! (cri) (Reg. de la Loi, 1442-1458, Bans a tousjours, A. Tournai ds GDF. Compl.); 2. 1648 venir faire pouf à qqn « tomber » (SCARRON, Virgile Travesti ds RICHARDSON); 3. 1723 ober (= faire) pouff « partir sans payer » (bret. d'apr. ESN.); 1833, empl. subst. « catastrophe financière » (VIDAL ds LARCH. 1861); 4. 1790 à pouf « pour rien » (Le Véritable Père Duchêne ds BRUNOT t. 10, p. 222). B. Adj. 1676 « se dit d'une pierre qui s'égrène sous l'outil » (FÉLIBIEN). Onomatopée.
II.
⇒POUF2, subst. masc.
A.HIST. DE LA MODE
1. ,,Sous Louis XVI, sorte de coussin posé sur le sommet de la tête par dessus lequel on dressait et coiffait les cheveux`` (LELOIR 1961); p.ext., ornement de la chevelure ou d'un chapeau en forme de touffe. Pouf de boucles, de plumes. La belle lady, coiffée en pouf avec des plumes blanches et roses (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p.312). On la voit [Mme de Genlis], un élégant chapeau de paille garni de gaze en pouf sur ses cheveux poudrés (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t.2, 1881, p.138). Les «poufs» n'étaient pas des «bonnets», mais bien des arrangements qui en tenaient lieu et qui étaient confectionnés, improvisés par le coiffeur, suivant l'esprit et le goût du jour (STÉPHANE, Art coiff. fém., 1932, p.126).
2. À la fin du XIXes., rembourrage sur le bas du dos qui faisait bouffer la jupe; p.ext., arrangement de tissu formant une masse au bas du dos. La tunique-écharpe est toujours très-collante, le pouf très-bas, la taille très-longue (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p.729). Troisième République [1871] et le vingtième siècle. (...) les vêtements rapprochent leur coupe de celle des hommes, tout en conservant de nombreuses garnitures ou fanfreluches. Les robes reposent sur des poufs, petits coussins, qui sont la fin de la tournure (VILLARD, Hist. cost., 1956, p.100):
♦ Elle portait les couleurs de l'écurie Vandeuvres, (...) dans une toilette extraordinaire: le petit corsage et la tunique de soie bleue collant sur le corps, relevés derrière les reins en un pouf énorme, ce qui dessinait les cuisses d'une façon hardie...
ZOLA, Nana, 1880, p.1376.
B.AMEUBL. Tabouret bas, généralement cylindrique, capitonné, sans bois apparent, pour une ou plusieurs personnes; gros coussin posé sur le sol. Pouf marocain. Pour elle, la vie ne commence qu'aux lumières (...) parmi les parures et l'ondoiement des jupes lustrées, argentées, brodées, qui se froissent et s'étalent sur les poufs roses (TAINE, Notes Paris, 1867, p.178). Les petits «poufs» second empire, recouverts de soie noire et piqués de boutons jaunes (MAURIAC, Enf. chargé de chaînes, 1913, p.36).
Prononc. et Orth.:[puf]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1775 «bonnet» (Journal des Dames I, 132 ds DG); 2. 1859 «siège» (LARCH., p.74); 3. 1872 «tournure qui faisait bouffer la jupe» (ZOLA, Curée, p.477).Onomatopée.
STAT.Pouf1 et 2. Fréq. abs. littér.: 115.

1. pouf [puf] interj., adj. et n. m.
ÉTYM. 1458, pouf, pouf; onomatopée évoquant la chute.
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I Interj. Exclamation, interjection exprimant un bruit sourd de chute ou d'explosion. || Et pouf ! Le voilà qui s'étale par terre. — ☑ Loc. (Langage enfantin). Faire pouf : tomber ( aussi Patapouf).
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II Adj. invar. (1676). Techn. || Grès, marbres, pierres pouf, qui se délitent facilement, qui s'effritent quand on les travaille.
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III N. m.
1 Bonnet de femme (au XVIIIe siècle).
2 (1829). Vx. Gros tabouret bas, généralement cylindrique et recouvert d'un capitonnage épais.Mod. Siège bas constitué par un gros coussin posé à même le sol (→ Maître, cit. 10).
1 Les uns, assis sur des poufs, feuilletaient des albums ouverts sur leurs genoux; d'autres étaient accroupis par terre (…)
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, I, XIV.
1.1 Elle s'était assise sur un pouf blanc, sorte de siège capitonné bas et large (…)
É. Ajar (R. Gary), l'Angoisse du roi Salomon, p. 47.
3 (1871, in D. D. L.). Anciennt. Tournure qui faisait bouffer la jupe ou la robe par derrière.
2 (…) une toilette extraordinaire : le petit corsage et la tunique de soie bleue collant sur le corps, relevés derrière les reins en un pouf énorme, ce qui dessinait les cuisses d'une façon hardie, par ces temps de jupes ballonnées (…)
Zola, Nana, XI.
DÉR. Pouffer, pouffiasse.
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2. pouf [puf] n. m.
ÉTYM. 1836, faire un pouf « ne pas payer une chose achetée à crédit »; loc. pop. en France, in D. D. L.; à pouf « à crédit », 1790, le Véritable Père Duchêne, in D. D. L.; orig. incert., p.-ê. idée de « dégonfler ».
Familier ou régional (Belgique).
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I N. m. Dette. || Payer ses poufs.
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II Loc. À pouf.
1 À crédit. || Acheter à pouf.
2 Au hasard, au petit bonheur. || Taper à pouf : deviner.

Encyclopédie Universelle. 2012.