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bonnet

bonnet [ bɔnɛ ] n. m.
• 1401; « étoffe à coiffure » XIIe; o. i.; p.-ê. du lat. médiév. abonnis « bandeau », du frq. °obbunni « ce qui est attaché sur », ou var. de bonne, du gallo-rom. °bottina
ICoiffure souple, sans bord, dont la forme varie, couvrant une partie importante du crâne. Bonnet de nuit, qu'on portait pour dormir. Bonnet de femme : coiffe paysanne en lingerie. Bonnet de meunier. Bonnet de police. 1. calot. Bonnet à poils. colback. Bonnet phrygien. Bonnet de bain, en caoutchouc, pour protéger les cheveux. Bonnet d'âne. Bonnet de coton, de laine tricotée. Région. tuque. Bonnet d'enfant. béguin. Bonnet de sports d'hiver.
Loc. Être triste comme un bonnet de nuit. Par ext. Quel bonnet de nuit ! personne triste, ennuyeuse. Avoir la tête près du bonnet : être colérique, prompt à s'emporter. Prendre qqch. sous son bonnet : faire qqch. de sa propre autorité, en prendre la responsabilité. — Fam. Jeter son bonnet par-dessus les moulins : braver la bienséance, agir librement sans souci de l'opinion. — C'est blanc bonnet et bonnet blanc : cela revient au même. — Opiner du bonnet. Un gros bonnet : un personnage éminent, influent. ⇒ huile. Les gros bonnets de la drogue. caïd, magnat.
IIPar anal. de forme
1(1690) Zool. Second estomac des ruminants.
2(v. 1950) Chacune des deux poches d'un soutien-gorge. Profondeur de bonnet.
3 Bonnet de prêtre : pâtisson.

bonnet nom masculin (peut-être latin médiéval abonnis, bandeau servant de coiffure) Petite coiffure, souple et sans bord, emboîtant bien la tête. Habillement Chacune des poches d'un soutien-gorge. Marine Coiffure circulaire en laine surmontée d'un pompon et portant un ruban sur lequel est inscrit le nom du bâtiment. Zoologie L'une des poches de l'estomac des ruminants, contribuant à la rumination. ● bonnet (citations) nom masculin (peut-être latin médiéval abonnis, bandeau servant de coiffure) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire. Les Contemplations, Réponse à un acte d'accusation, I, 7 bonnet (expressions) nom masculin (peut-être latin médiéval abonnis, bandeau servant de coiffure) Avoir la tête près du bonnet, être vif, emporté. Bonnet de bain, bonnet en caoutchouc qui protège les cheveux d'un nageur. Bonnet de nuit, bonnet porté autrefois pour dormir ; familièrementpersonne morose, rabat-joie. Familier. C'est bonnet blanc et blanc bonnet, les deux éventualités envisagées reviennent au même. Gros bonnet, personnage important. Jeter son bonnet par-dessus les moulins, s'affranchir des bienséances et mener une vie légère, en parlant d'une femme. Familier. Prendre sous son bonnet quelque chose, le faire de sa propre autorité, en prendre la responsabilité. Bonnet phrygien, coiffure d'origine anatolienne (Mithra, Attis…) adoptée par la Révolution française sous le nom de bonnet rouge (1789-1795). Bonnet à poil ou bonnet d'ourson, coiffure apparue au XVIIe s. en Prusse et en Autriche et adoptée en France vers 1760 par les grenadiers. (Il reparut dans la Garde du Directoire, celle de Napoléon, la Garde nationale, etc. Il fut porté jusqu'en 1885. Il reste en usage dans certaines armées étrangères [britannique, néerlandaise, danoise].) Bonnet de police, synonyme ancien de calot. ● bonnet (synonymes) nom masculin (peut-être latin médiéval abonnis, bandeau servant de coiffure) Zoologie. L'une des poches de l'estomac des ruminants, contribuant à la...
Synonymes :
- réseau
Militaire. Bonnet de police
Synonymes :
- calot

bonnet
(Charles) (1720 - 1793) naturaliste et philosophe genevois. Il découvrit la parthénogénèse des pucerons (1740) et fut un précurseur de la psychologie expérimentale.
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bonnet
n. m.
d1./d Coiffure sans rebord. Bonnet en laine. Bonnet de nuit, qu'on mettait pour dormir.
Bonnet phrygien: coiffure rouge retombant sur le côté adoptée par les révolutionnaires de 1789 et devenue l'emblème de la République française.
Bonnet d'âne: coiffure à longues oreilles qu'on mettait aux élèves punis.
Bonnet de bain: coiffure imperméable qui empêche les cheveux d'être mouillés.
d2./d Loc. fig. Opiner du bonnet.
Avoir la tête près du bonnet: être prompt à se fâcher.
Prendre sous son bonnet: prendre sous sa responsabilité.
Fam. Un gros bonnet: un personnage important.
C'est bonnet blanc et blanc bonnet: il n'y a pas de différence. (V. c'est chou vert et vert chou.)
d3./d Deuxième estomac des ruminants.
d4./d Chacune des deux poches d'un soutien-gorge.

⇒BONNET, subst. masc.
A.— Coiffure d'homme ou de femme en matière souple et sans bord ni visière :
1. Il vaut mieux épouser un brave garçon, et continuer à porter des bonnets, qu'avoir des plumes à son chapeau comme font beaucoup de jeunes filles qui se laissent entortiller par un tas de petits serins...
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 121.
SYNT. Bonnet grec; bonnet de soie, de dentelle, de fourrure; ôter, tirer, toucher son bonnet (pour saluer).
Spéc. Bonnet de bain. Bonnet de caoutchouc destiné à éviter aux cheveux le contact de l'eau. Bonnet à poil. Haute toque de certaines troupes :
2. Le bonnet à poil, noir, ensanglanté d'un plumet pourpre, aggravait la figure jeune des hommes coupée par la jugulaire massive en cuivre fourbi. Les soldats rouges marchaient raides, grandis par la masse sombre de leur coiffure en poil de bête.
HAMP, Vin de Champagne, 1909, p. 210.
P. ext. Bonnet de cheval. Enveloppe dont on couvre la tête des chevaux. Bonnet à œillères.
Rem. Attesté dans Ac. 1932 et ROB.
P. métaph. Une montagne violette coiffée d'un gros bonnet de nuages blancs (GREEN, Journal, 1948, p. 185).
1. En partic.
Vieilli. Bonnet de police. Calot. Biquet nous rejoint, en petite tenue : veste et bonnet de police (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 93). Bonnet carré. Barrette des ecclésiastiques; toque des professeurs, des juges... Donner, prendre, recevoir le bonnet (carré). Être reçu docteur (cf. aussi infra C, bot., mines [et carr.], vén.) :
3. ... ce mélange confus de robes violettes, rouges, blanches, noires, bigarrées, de têtes à tonsure, à cheveux courts ou rasés, à chapeaux rouges, à bonnets carrés, à mitres pointues, même à longues barbes, est l'étendard du pontife de Rome, ...
VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 150.
P. métaph. :
4. ... quant au clocher du grand Givet, il est d'une architecture plus compliquée et plus savante. Voici évidemment comment l'inventeur l'a composé. Le brave architecte a pris un bonnet carré de prêtre ou d'avocat. Sur ce bonnet carré il a échafaudé un saladier renversé; sur le fond de ce saladier devenu plate-forme il a posé un sucrier; ...
HUGO, Le Rhin, 1842, p. 48.
P. méton. :
5. Le conseiller l'examinait avec stupéfaction. C'était un pur bonnet carré, tout droit canon et tout hermine, et qui, dans l'exercice de ses fonctions, passait pour aussi tranchant qu'un canif ouvert de toutes ses lames.
CHÂTEAUBRIANT, M. des Lourdines, 1911, p. 88.
P. ext.
Bonnet de nuit ou, vx, bonnet de coton. Coiffure que l'on porte pour dormir. Expr. fam. Être triste (ou gai par antiphrase) comme un bonnet de nuit (sans coiffe); être un bonnet de nuit (cf. aussi infra C, jeux) :
6. ... j'emportai, autant qu'il m'en souvienne, deux ou trois chemises de nuit, un gilet de laine, ou peut-être de coton, et une demi-douzaine de bonnets de nuit, de ces bonnets de nuit, vraiment hideux, qu'on nommait casques à mèche, couvre-chefs emblématiques du bourgeois tranquille.
A. FRANCE, La Vie en fleur, 1922, p. 303.
Littér. Bonnet de fer. Casque. Tu mis sur est cheveux le dur bonnet de fer (BANVILLE, Les Exilés, 1874, p. 136).
2. Spécialement.
Vx. Bonnet à grelots, à sonnettes. Coiffure des fous. Bonnet vert. Coiffure des banqueroutiers. Prendre, porter le bonnet vert. Faire faillite, être en faillite; coiffure des condamnés au bagne. On introduisit Chenildieu, forçat à vie, comme l'indiquaient sa casaque rouge et son bonnet vert (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 334).
Bonnet d'âne.
P. méton. :
7. Et ces deux grands docteurs et ces deux bonnets d'ânes...
PÉGUY, Ève, 1913, p. 825.
Bonnet phrygien, bonnet rouge. Coiffure des révolutionnaires, en particulier de la Révolution française de 1789. Synon. vieilli, littér. bonnet de la liberté.
P. métaph.
[P. anal. de forme et de couleur] :
8. Droite sous son bonnet phrygien, l'œil vif, le jabot avantageux, elle [la poule] écoute de l'une et de l'autre oreille.
RENARD, Histoires naturelles, 1896, p. 14.
[P. réf. au symbole révolutionnaire] :
9. ... sur l'Académie, aïeule et douairière,
Cachant sous ses jupons les tropes effarés,
Et sur les bataillons d'alexandrins carrés,
Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur! Plus de mot roturier!
HUGO, Les Contemplations, t. 1, 1856, p. 51.
P. méton. Un bonnet rouge. Un révolutionnaire.
P. oppos. Le bonnet de coton. L'aristocratie, les royalistes dont la couleur est le blanc :
10. ... l'aristocratie eut les fureurs de la crapule, et le bonnet de coton ne se montra pas moins hideux que le bonnet rouge.
FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 2, 1869, p. 173.
B.— Emplois métaph. ou fig.
1. Fam., cour. Un gros bonnet. Un personnage important :
11. M. de Pressensé est le président de la Ligue des Droits de l'Homme ou enfin il est le président du Comité Central ou enfin il est le gros bonnet et le plus gros personnage de la Ligue des Droits de l'Homme. Non seulement cela, mais il est essentiellement la Ligue des Droits de l'Homme. Il en est la tête, il en est la moelle, il en est le noyau, il en est le mage, il en est le corps et tout le volume.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1235.
12. ... ils [Angélo et ses compagnons] entendirent des bruits de roues : c'était une berline qui arrivait au pas; quatre lanciers l'escortaient... Le cocher conduisait comme s'il était en train de porter le Saint-Sacrement. — On doit trimbaler un bonnet fameusement gros. Les lanciers cependant n'avaient pas l'air d'être « en service d'huiles ».
GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 373.
Rem. LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 952 : gros bonnets pour les grenadiers de l'Empire (cf. A, ex. 2).
2. Loc. proverbiales
Vieilli. Avoir mis son bonnet de travers. Être de mauvaise humeur. Parler à son bonnet. Se parler à soi-même.
Rem. Écrire pour son bonnet de nuit (cf. SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 3, 1863-69, p. 110). Ne dire qqc. qu'à son bonnet (cf. ALAIN, Propos, 1931, p. 1052). Ne pas parler de qqc. à son bonnet de nuit, ne pas dire qqc. à son bonnet de police (cf. E. AUGIER, Maître Guérin, 1865, V, p. 215 et BALZAC, Les Paysans, 1844, p. 166).
Prendre qqc. chose sous son bonnet. (Vieilli). Imaginer quelque chose qui n'a aucun fondement. Prendre qqc. chose sous son bonnet. (Mod.) Agir de sa propre initiative; prendre quelque chose sous sa responsabilité. Prendre qqn sous son bonnet. Accueillir, protéger quelqu'un. C'est bonnet blanc (et) blanc bonnet, blanc bonnet (et) bonnet blanc. Cf. blanc. (Ce sont) deux, trois (...) têtes dans, sous un bonnet, le même bonnet. (Ce sont) deux, trois (...) personnes toujours du même avis :
13. Vous allez créer ici les diversions les plus heureuses : à force de vivre tous la tête sous le même bonnet, nous finissions par ne plus y voir clair...
MAURIAC, Asmodée, 1938, III, 10, p. 130.
Avoir la tête près du bonnet. Être prompt à s'emporter. Il a la plume un peu trop près du bonnet (GIDE, Journal, 1910, p. 326). Jeter son bonnet par-dessus les moulins (les toits). Ne pas tenir compte des convenances, de l'opinion publique. Opiner du bonnet, ou, plus rare, approuver du bonnet. Adhérer à l'avis de quelqu'un sans donner ses raisons :
14. Taschereau était un amphitryon insupportable et mon Hase approuvait du bonnet et de la parole toutes les brutalités de l'autre, ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1885, p. 434.
3. Loc. fam. ou arg.
a) Casser le bonnet à qqn. Importuner quelqu'un (cf. BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 214).
b) Se casser le bonnet. S'inquiéter. (cf. A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 68, 127, 144...).
c) Tenir qqc. chose sous son bonnet. Tenir quelque chose en son pouvoir. (cf. ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 328).
d) Voir clair sous le bonnet de qqn. Voir clair dans son esprit (cf. R. MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, II, 5, p. 1207).
C.— Emplois techn. (p. anal. de forme).
ARCHIT. Bonnet d'évêque. Petite loge du dernier étage, en forme de mitre (Lettre de Mérimée dans A. HUGO, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863, p. 119, 123).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
P. ext. :
15. Sur la façade latérale d'une église, entre les grands bonnets d'évêque de deux vieux arcs en tiers-point, un portique de la Renaissance...
A. FRANCE, Pierre Nozière, 1899, p. 243.
CHIR. Bonnet d'Hippocrate. Capeline de la tête.
Rem. 1. Attesté dans Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, GUÉRIN 1892, DG, ROB. 2. Cf. ALAIN, Propos, 1922, p. 360, bonnet d'Hippocrate, symbole de la médecine.
(ART CULIN.), fam. Bonnet d'évêque ou d'archevêque. Arrière-train d'une volaille découpée l' arrière-train de la bête se sépara et se tint debout, le croupion en l' air : c' était le bonnet d' êvêque. (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 577).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
ÉCON. DOMESTIQUE. Bonnet d'évêque. Manière de plier les serviettes.
Rem. Attesté dans ROB. et Lar. Lang. fr.
Spéc., FORTIF. Bonnet à/de prêtre. Redans accolés.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
HABILL. Poche de soutien-gorge.
Rem. Attesté dans Lar. encyclop., ROB. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr.
JEUX, arg. Bonnet (de coton). Bonneteau (cf. HOGIER-GRISON, Les hommes de proie, Le monde où l'on vole, 1887, p. 301).
Rem. Attesté dans LE BRETON 1960, SANDRY-CARR. Jeux 1963, etc.
MINES (ET CARR.). Bonnet carré, de prêtre, d'évêque. Foret ou trépan à quatre ailes (cf. E. SCHNEIDER, Le Charbon, son histoire, destin, 1945, p. 155).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
MUS. MILIT., vx. Bonnet chinois. Instrument formé d'un ou plusieurs disques ou cônes de cuivre, garnis de clochettes et fixés à un manche.
Rem. 1. Synon. chapeau chinois (Lar. Lang. fr.). 2. Cf. RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, pp. 146-147. 3. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. et dans ROB., Lar. Lang. fr.
SC. NATURELLES
ANAT. ANIMALE. Second estomac des ruminants (cf. CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 3, 1805, p. 393).
Rem. Attesté dans tous les dict. gén. à partir de Ac. Compl. 1842.
BOTANIQUE
Bonnet à/de prêtre, bonnet carré. Nom commun du fusain d'Europe, de son fruit qui en a la forme (cf. COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 68).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
Bonnet à/de prêtre, d'électeur, de Turc. Nom commun de certaines variétés de courges, de potirons.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
Bonnet d'argent. Nom commun de certaines variétés d'agarics.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
ZOOL. Bonnet chinois. Macaque (Macacus sinicus), dont la tête en a la forme (cf. CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 227).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. et dans DG, Lar. 20e, Lar. encyclop., QUILLET 1965.
TECHNOLOGIE
♦ Partie supérieure d'un encensoir.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s., Lar. 20e, ROB.
♦ Écrou qui n'est pas entièrement percé.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s., Lar. 20e, ROB, Lar. encyclop.
VÉN. Bonnet carré. Tête du cerf quand le nouveau bois atteint le niveau des oreilles.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s., et dans Lar. 20e.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. LITTRÉ signale : ,,Le t ne se lie pas dans le parler ordinaire; au pluriel l's se lie : (...) des bo-nè-z-élégants``. Enq. :/bone, (D)/. 2. Forme graph. — FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. bonet avec un seul n.
ÉTYMOL. ET HIST. — A.— 1. Mil. XIIe s. « étoffe servant à faire des coiffes » (Charroi de Nîmes, éd. D. Mc Millan, 1046 : Un chapel ot de bonet en sa teste) — 1435, Est. de S.-J. de Jer., Arch. H.-Gar., f° 19a dans GDF.; 1184 boneta « coiffure » dans un texte lat. (GEOFFROI DE VIGEOIS, Chron., I, 74 dans DG); 1401 bonnet (Argenterie de la reine, 9e Cpte d'Hemon Raguier, f° 10 v° dans GAY); spéc. a) 1534 symbole d'une profession, d'une catégorie (RABELAIS, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, chap. 44, t. 1, p. 163); 1611 prendre le bonnet (COTGR.); p. ext. 1623 gros bonnet (Recueil gén. des Caquets de l'accouchée, 2e journée, Paris, p. 65); b) fin XVIIIe s. bonnet phrygien (cité sans réf. par BRUNOT t. 9, p. 625); 1838 (Ac. Compl. 1842); 2. 1459 mettre la main au bonnet « saluer » (Lettre de rémission dans Reg. 190 dans DU CANGE); 1545 (faire quelque chose) soubs son bonnet (J. BOUCHET, Ep. mor., VIII dans GDF. Compl.); 1558 [éd. 1561] avoir la teste pres du bonnet (B. DESPER., Nouv. recreat., p. 18, ibid.); 1623 jeter son bonnet par dessus les moulins (Ch. SOREL, Francion, 289 dans IGLF Litt.); 1640 C'est bonnet blanc blanc bonnet (OUDIN Curiositez); 1654 opiner du bonnet (Scarron, 90 dans RICHARDSON, p. 26). B.— P. anal. de forme a) 1678 fortif. bonnet à Prestre (GUILLET, Les Arts de l'Homme d'Épée, Paris); b) 1690 zool. (FUR.); c) 1751 technol. (Encyclop. t. 2).
Orig. douteuse. Peut-être issu du lat. médiév. abonnis « bandeau servant de coiffure » (VIe s., Pactus legis salicae, éd. Eckhardt, t. 2, 2, p. 420 : obbonis, var. abonnis), d'orig. obsc. À la suite de Van HELTEN, Beiträge zur Geschichte der deutschen Sprache und Literatur, 25, 295, J. Brüch dans Die Neueren Sprachen, t. 32, p. 426 voit dans la forme obboinis (d'où p. dissimilation abonnis) un frq. obbunni composé de ob (corresp. au m. h. all. obe « en haut ») et de bundi « ce qui est lié » (all. binden « lier »), avec passage de -nd- à -nn-; obbunni « ce qui est lié sur » correspondrait au m. h. all. gebünde « ouvrage fait de bandes, de rubans », d'où le sens « bandeau servant de coiffure »; en effet, bien qu'attesté un peu postérieurement en fr., le sens premier du mot est « coiffe » (« tissu » n'étant qu'un sens dér.), comme le montre la glose du XIe s. h[u]ba : bonitum (Gloss. lat.-all., extrait du ms Vatic. Reg. 1701, éd. Louis Duvau dans Mémoires Soc. ling. Paris, t. 6, 1885-1888, p. 365); l'hyp. de Van Helten est aussi reprise par GAM. Rom.2, I, p. 318.
STAT. — Fréq. abs. littér. :2 068. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 915, b) 5 763; XXe s. : a) 3 208, b) 1 289.
BBG. — DARM. Vie 1932, p. 59, 111. — ROG. 1965, p. 33. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 56. — SIZAIRE (P.). Le parler des gens de mer. Vie Lang. 1971, p. 384.

bonnet [bɔnɛ] n. m.
ÉTYM. 1401; mil. XIIe, « étoffe à coiffure », lat. médiéval boneta « coiffure », 1184; p.-ê. du lat. médiéval abonnis « bandeau, serre-tête », lui-même du francique obbunni « ce qui est attaché sur »; P. Guiraud préfère rattacher le mot à une var. de borne, bonne, du gallo-romain bottina.
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I (Coiffure).
1 Coiffure souple, sans bords, de forme variable, couvrant une partie importante du crâne (à la différence de la calotte). Coiffe.REM. Bonnet, sans qualificatif, ne s'emploie plus guère pour les hommes. — Mettre, porter un bonnet, le bonnet. || Bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles. || Bonnets anciens, portés au moyen âge ( Coqueluche), à la Renaissance. || Soulever son bonnet pour saluer. Bonnetade (vx) (et ci-dessous, mettre la main au bonnet). || Bonnet de meunier, à fond prolongé par une longue queue. || Bonnet de pêcheur. || Bonnets de femme. Cabochon; toque, toquet. || Elle porte un petit bonnet posé sur l'oreille. Bonichon. || Bonnet de laine, de coton. || Un bonnet en laine tricotée. || Bonnet-chaussette. || Un pierrot (cit. 1) coiffé d'un bonnet. || Acheter un bonnet de fourrure pour l'hiver. || La chéchia est un bonnet. || Voilà un bonnet qui est perlé (cit. 4).
0.1 Il y avait grand concours de populaire, et, au milieu d'Européens de toutes nationalités, des Persans à bonnets pointus, des Bunhyas à turbans ronds, des Sindes à bonnets carrés, des Arméniens en longues robes, des Parsis à mitre noire.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 66.
(Dans des syntagmes). Vx. || Bonnet grec : sorte de coiffe en usage au XIXe siècle.Anciennt. || Bonnet de nuit, bonnet de coton : coiffure masculine pour la nuit, symbolisant le confort et la pusillanimité bourgeoise, la tristesse, etc. (→ ci-dessous, 3. le sens fig.).
1 Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir, il la referme : il s'aperçoit qu'il est en bonnet de nuit (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 7.
Spécialt. Coiffure de femme traditionnellement portée en milieu rural. Coiffe; bavolet, béguin, colinette. || Bonnet de tulle, de dentelle; bonnet à bavolet (cit. 2).
1.1 Elle était en petit fourreau blanc; ses beaux cheveux négligemment repliés sous un grand bonnet (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 11.
2 Ses cheveux qu'elle tenait en vain prisonniers sous un lourd bonnet, s'échappaient en tresses tordues, comme des gerbes de blé mûr.
Renan, Souvenirs d'enfance…, La petite Noémi, VI, p. 98.
Anciennt. || Bonnet carré d'ecclésiastique ( Barrette), de professeur (voir ci-dessous, 4.).
(1790, in D. D. L.). || Bonnet de police : coiffure militaire. 2. Calot; → 1. Espalier, cit. 5.
2.1 Me voilà aux aumôniers militaires; et la première fois que j'en vis un, avec le bonnet de police à trois galons, je courus à l'autre capitaine, le seul que je trouvai. Je lui dis que, dans les instructions sur les grades et les signes du respect, je n'avais jamais entendu parler d'aumônier à trois galons. Devais-je le salut ?
Alain, Souvenirs de guerre, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 444.
2.2 Les soldats ont la tête droite, les mains posées sur une sorte de toile cirée à carreaux; ils n'ont pas de verres devant eux. Eux seuls enfin ont la tête couverte, par un bonnet de police à courtes pointes.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 26.
Par comparaison :
2.3 Sa bouche, fendue comme un bonnet de police, essaya d'ébaucher un sourire.
Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 86.
Anciennt. || Bonnet à poil des grenadiers. Ourson; colback.
Vx. || Bonnet chinois. → ci-dessous, II., 5.
3 Leur tête était ce que serait un bonnet chinois sans clochettes : on aurait beau le secouer, il ne tinterait pas.
Renan, Souvenirs d'enfance…, St Nicolas du Chardonnet, I, p. 117.
Vx. || Bonnet basque : béret (mot de diffusion récente).
4 (…) jamais bonnets basques n'ont coiffé plus joyeuses figures.
Loti, Ramuntcho, I, 15, p. 132.
Hist. || Bonnet phrygien : coiffure antique des Grecs de Phrygie, adoptée par les sans-culottes en 1789 et devenue le symbole de l'esprit révolutionnaire. Syn. : bonnet rouge (→ Sans-culottisme, cit.).
4.1 Pendant l'entracte, nous avons vu des patriotes se coiffer d'un bonnet rouge dont la pointe se recourbe en avant à la manière du Corno Phrygien. Un de ceux qui en étaient coiffés, a dit tout haut que ce bonnet rouge serait désormais, dans les endroits publics, le signal auquel se rallieront les patriotes.
Journal des théâtres, 10 mars 1792, in Walter, la Révolution franç. vue par ses journaux, p. 391 (in D. D. L., II, 11).
Par métonymie. Révolutionnaire, sans-culotte.
4.2 Vous êtes des paysans, des violents, des sauvages, des Bonnets Rouges. C'est d'ailleurs un peu vrai quand on nous pousse à bout.
P.-J. Hélias, le Cheval d'orgueil, p. 474.
Par métaphore :
5 Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Hugo, les Contemplations, I, 7.
Vx. || Les bonnets rouges et les bonnets de coton, le bonnet rouge et le bonnet de coton : les républicains et les royalistes (cf. Flaubert, l'Éducation sentimentale, 1869).
Loc. Bonnet d'âne. Âne.
Coiffure souple portée par les enfants en bas âge. || Les bébés portaient des bonnets de dentelle. || Bonnet de baptême (vx). Chrémeau.
Spécialt (mod.). || Bonnets utilisés dans divers sports. || Bonnet de bain, en caoutchouc, en matière plastique.Bonnet de ski (en laine).
2 a Méd. (vx). || Bonnet d'Hippocrate : bandage de tête. Capeline.
b Enveloppe dont on couvre la tête des chevaux. || Bonnet à œillères, muni d'étuis pour les oreilles.
3 (Dans des loc.). Vieilli. (Sens concret). — ☑ (1459). Mettre la main au bonnet, pour saluer.Rester le bonnet à la main, par déférence. — ☑ Vx. Coup de bonnet : salut (→ Coup de chapeau).
Mod. (Fig.).Être triste comme un bonnet de nuit ( Éteignoir).Par ext. || Quel bonnet de nuit !, se dit d'une personne triste et ennuyeuse.
(1558). Avoir la tête près du bonnet : être colérique, prompt à s'emporter.
6 Mais où sont donc ces esprits si vifs (…) ces têtes si près du bonnet ?
Mme de Sévigné, 193, 30 août 1671.
(1623). Jeter son bonnet par-dessus les moulins : braver l'opinion, la bienséance (surtout en parlant d'une femme, d'une jeune fille).
Prendre qqch. sous son bonnet : imaginer, forger qqch. sans aucune vraisemblance, sans fondement, et aussi, faire qqch. de sa propre autorité ( Chef : de son propre chef), en prendre la responsabilité.
6.1 Et comme je suppose que même si elle a pris cette initiative sous son bonnet, elle reflète le fond de ta pensée.
F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 199.
Vieilli. Sous le bonnet de qqn, dans son esprit.
Deux têtes, trois têtes… sous un bonnet, se dit de plusieurs personnes qui sont toujours du même avis.
7 Voilà trois bonnes têtes dans un bonnet, la vôtre, celle de l'empereur des Romains et celle du roi de Prusse (…)
Voltaire, Lettre à Catherine II, 119.
Par métonymie. Esprit.Vx. Parler à son bonnet : se parler à soi-même. — ☑ Fam. Casser le bonnet à qqn (vieilli), l'ennuyer.Mod. Se casser le bonnet : se casser la tête. || Te casse pas le bonnet : ne t'inquiète pas.
8 Je parle… je parle à mon bonnet.
— Et moi je pourrais bien parler à ta barrette.
Molière, l'Avare, I, 3.
N. B. La seconde expression signifie « te battre ».
(1640). C'est blanc bonnet et bonnet blanc : cela revient au même, c'est la même chose.
8.1 Michelet est le type du grand bavard. Il extrait d'une petite idée une grande page. Blanc bonnet ne lui suffit pas : il lui faut bonnet blanc. En général, il lui faut des faits pour le soutenir.
J. Renard, Journal, 20 févr. 1889.
Vx. Mettre, avoir son bonnet de travers : se mettre, être en colère.
4 Anciennt. a Coiffure des professeurs.Porter le bonnet : être professeur. || Bonnet carré des docteurs en théologie.
9 Nous ne pouvons pas seulement voir un avocat en soutane et le bonnet en tête, sans une opinion avantageuse de sa suffisance ? (…)
Pascal, Pensées, II, 82.
10 Quitte là le bonnet, la Sorbonne et les bancs (…)
Boileau, Satires, VIII.
Loc. fig. (1622, in D. D. L.). Un gros bonnet : un personnage éminent, influent. Huile (fig.).
11 Il (le cardinal de Bouillon) ne voulut voir que quelques gros bonnets des Jésuites.
Saint-Simon, Mémoires, 297, 21, in Littré.
11.1 (…) je reçus pour cette soirée une invitation qui me venait d'un ancien camarade, devenu gros bonnet dans le commerce des visons. Je me décidai à en profiter.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 147.
Vx. Y jeter son bonnet : se reconnaître incapable de résoudre une difficulté.
12 Après avoir tourné le cas
En cent et cent mille manières,
Y jettent leur bonnet, se confessent vaincus (…)
La Fontaine, Fables, II, 20.
(1654). Opiner (cit. 3) du bonnet : donner une adhésion totale à l'avis d'un autre, ce que faisaient les docteurs de Sorbonne en levant leur bonnet.
13 Il opine du bonnet comme un moine en Sorbonne.
Pascal, les Provinciales, 2.
14 C'est à se demander si le rôle des livres, qui parlent tous pour convaincre, n'est pas d'écouter et d'opiner du bonnet.
Cocteau, la Difficulté d'être, XIV.
b Bonnet d'évêque : mitre. → ci-dessous les sens fig. (II., 3.). — Plier les serviettes en bonnet d'évêque, en forme de mitre.
———
II Par anal. de forme.
1 (1690). Second estomac des ruminants.
2 (Qualifié, dans des noms d'animaux et de plantes). Vx. || Bonnet chinois : macaque (Macacus simicus).Bonnet noir : fauvette.Bonnet de Neptune : nom donné à des coquillages.
Bonnet d'argent, bonnet de fou : nom de plusieurs espèces de champignons.Bonnet turc : potiron.Bonnet de prêtre : courge, pâtisson (se dit aussi du fusain).
3 Bonnet d'évêque. a Archit. Petite loge, enfoncement en forme de mitre.
b Croupion d'une volaille découpée. Syn. : sot-l'y-laisse.
4 Techn. a Partie supérieure d'un encensoir.
b Sorte d'écrou.Bonnet carré, bonnet d'évêque : foret à quatre ailes.
5 Mus. || Bonnet chinois (→ ci-dessus, cit. 3) : instrument de musique composé d'un manche surmonté de disques de cuivre et de clochettes. Chapeau (chinois).
6 Chacune des deux poches d'un soutien-gorge. || Soutien-gorge à bonnets arrondis, pointus.
DÉR. Bonichon, bonnetade, bonneterie, bonneteur, bonnetier, 1. bonnette, 2. bonnette.

Encyclopédie Universelle. 2012.