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RUGBY
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RUGBY

L’année 1987 aura-t-elle marqué le point de départ d’une nouvelle ère du rugby? C’est fort possible puisque le 19 juin, à Auckland, s’est disputée la finale de la première Coupe du monde, qui a vu la victoire de la Nouvelle-Zélande sur la France, au terme d’un mois de rencontres toujours plus difficiles. On situe par tradition en 1823 la naissance du jeu, lorsqu’au collège de Rugby le jeune William Webbs Ellis saisit la balle de ses mains et courut avec. La forme ovale du ballon et ses rebonds capricieux sont une autre caractéristique majeure, de même que la hauteur des poteaux pointant vers le ciel et le fait que la ligne blanche fatidique précède une «terre promise», l’en-but, occupant toute la largeur du terrain et sur n’importe quel point duquel le ballon, une fois qu’il a été posé par l’équipe attaquante, donne droit à un «essai». Cet essai constitue de nos jours une fin en soi, tandis qu’aux temps héroïques il n’offrait au sens propre que la possibilité d’essayer de faire passer d’un coup de pied le ballon au-dessus de la barre entre les poteaux.

S’ils furent quarante, soit vingt de chaque côté, à s’affronter en 1871 lors du premier match international, Écosse-Angleterre, le nombre des joueurs descendit bientôt à quinze par équipe — les «treizistes» du nord industriel de l’Angleterre faisant sécession en 1893 pour avoir droit à des défraiements financiers totalement rejetés par les puristes. Jean Giraudoux, dans ses Notes et maximes sur le sport (1928), a joliment défini l’équipe de rugby qui, dit-il, «prévoit, sur quinze joueurs, huit joueurs forts et actifs, deux légers et rusés, quatre grands et rapides, et un dernier, modèle de flegme et de sang-froid. C’est la proportion idéale entre les hommes.» Si le jeu, amené chez nous par Georges de Saint-Clair et qui, assez curieusement, s’implantera pour l’essentiel au sud de la Loire, connaît dès 1892 la première finale d’un championnat de France, le Racing-Club de Paris l’emportant alors sur le Stade français par 4 points à 3, il faudra bien longtemps aux élèves français pour rejoindre voire dépasser les maîtres britanniques. S’il y avait déjà eu des rencontres de clubs, c’est en 1906 seulement que, lors du premier match international officiel, la France perd par 38 points à 8 (au stade du parc des Princes) face à la Nouvelle-Zélande. Par la suite, les rencontres initiatiques seront autant de sévères leçons reçues de l’Angleterre (1906), du pays de Galles (1908), de l’Irlande (1909) et de l’Écosse (1910). Alors se trouve créé, de facto, le Tournoi des cinq nations, qui depuis lors a constitué le pôle d’attraction du jeu dans l’hémisphère Nord.

Après un premier succès contre l’Écosse, les Tricolores devront attendre 1954 pour que les hommes de Jean Prat obtiennent enfin la première place du Tournoi, ex aequo avec l’Angleterre et le pays de Galles; 1959 et Lucien Mias pour qu’ils l’emportent seuls. En 1968 enfin, dans le sillage de Christian Carrère, c’est le «grand chelem», soit quatre victoires contre les adversaires traditionnels, performance renouvelée en 1977 (Jacques Fouroux et les quatorze mêmes équipiers pour les quatre matches), 1981 (Jean-Pierre Rives), 1987 (Daniel Dubroca), 1997 (Abdelatif Benazzi). Mais l’univers du rugby, on le rappelle, ne se limite pas à ce seul Tournoi. Depuis le début du siècle, longtemps les All Blacks de Nouvelle-Zélande et les Springboks d’Afrique du Sud ont montré un amour du jeu et des qualités exceptionnelles. Ces derniers ont fait en 1995 un retour triomphal, en remportant la Coupe du monde de rugby, après avoir longtemps été écartés de la scène internationale en raison de l’apartheid qui sévissait dans leur pays. En fait, les Anglo-Saxons semèrent la graine là où était l’Empire britannique, tandis que les Français ont eu un rôle certain dans le développement du rugby en Europe avec la création de la Fédération internationale (F.I.R.A.) qui apporte un certain contrepoids au traditionaliste International Board, et même dans l’extension du sport vers l’Argentine ou le Japon.

Subtil équilibre entre la puissance contrôlée des huit «avants » — qui poussent en «mêlée» ou sautent en «touche» pour obtenir le ballon — et la vitesse imaginative des lignes arrière — demis de mêlée et d’ouverture, trois-quarts, et arrière proprement dit —, le rugby, de par ses règles mêmes qui permettent les contacts, se prête aux affrontements de violence. Il exige donc des joueurs un autocontrôle permanent, et c’est ce qui lui confère une bonne partie de son éventuelle valeur éducative.

rugby [ rygbi ] ; région. [ rybi ] n. m.
• 1888; de Rugby, nom de l'école angl. où ce jeu fut conçu
Sport (d'abord appelé football-rugby) qui oppose deux équipes de quinze joueurs et où il faut poser un ballon ovale, joué au pied ou à la main, derrière la ligne de but de l'adversaire ( essai), ou le faire passer entre les poteaux de but. Ballon, terrain de rugby. Équipe, joueur de rugby. quinze; quinziste, rugbyman. Match de rugby. drop-goal, mêlée, plaquage, touche, transformation; dribbler, plaquer, ratisser, talonner. Rugby à treize, joué avec des équipes de treize joueurs ( treiziste) et des règles modifiées (cf. Jeu à treize). — Rugby (ou football) américain.

rugby nom masculin (de Rugby, nom propre) Sport pratiqué avec un ballon ovale, opposant deux équipes de quinze (rugby à quinze) ou treize (rugby ou, parfois, jeu à treize) joueurs, chacune cherchant à marquer plus de points que l'autre en portant le ballon dans l'en-but de l'adversaire ou en le faisant passer, d'un coup de pied, au-dessus de la barre transversale entre les poteaux de but. (On disait à l'origine football rugby pour le différencier du football association.) ● rugby (synonymes) nom masculin (de Rugby, nom propre) Sport pratiqué avec un ballon ovale, opposant deux équipes de...
Synonymes :
- ballon ovale (familier)

Rugby
ville d'Angleterre (Warwickshire); 83 400 hab. Collège où l'on joua pour la première fois au rugby (1823).
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Rugby
n. m. Sport qui oppose deux équipes de quinze joueurs (ou de treize joueurs: jeu à XIII ou, abusiv., rugby à XIII) et qui se joue avec un ballon ovale, à la main ou au pied.

⇒RUGBY, subst. masc.
SPORTS
A. — Rugby (à quinze). Sport qui oppose deux équipes de quinze joueurs qui se disputent de la main ou du pied un ballon ovale qu'il faut déposer derrière la ligne de but de l'adversaire ou faire passer entre les deux poteaux de but au-dessus d'une barre transversale. Synon. ballon ovale (fam., v. ballon1). Ballon, championnat, équipe de rugby. Dans un rectangle herbu et plat (...), on voyait de minuscules taches rouges courir, s'arrêter, repartir. « Mais c'est un terrain de rugby », dit tout à coup Lando. (...) Une demi-heure après (...) Lando courait et bondissait à son tour au milieu des joueurs de rugby de Pléchéous (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 204). Un jeu qui mobilise non seulement les 135 000 licenciés de la Fédération française de rugby, mais toute une région, de Bordeaux à Béziers et de Bayonne à Brive, où l'on pense et où l'on vit « rugby » (L'Express, 16 févr. 1976, p. 63, col. 2). V. infra rugby à XIII ex. de ALLEAU 1964 et rugbyman infra dér.
Rem. ,,Ce sport étant une variante du football s'est appelé football-rugby, par opposition au football association ou, elliptiquement, association`` (S. DEDET, Le Football Rugby, 1922 ds REY-GAGNON Anglic. 1981). V. football ex. de Ac. 1932.
B. — Rugby à XIII/à treize. Synon. de jeu à XIII. Créé sur le modèle du rugby à quinze, le rugby à treize compte deux avants de moins. On n'y pratique pas la touche; quand le ballon sort latéralement, il est remis en jeu par une mêlée, à 10 mètres de la ligne de touche. Moins violent que le rugby à quinze (ALLEAU 1964).
C. — Rugby américain. Forme plus violente de rugby. Synon. football américain. À onze joueurs se joue ce que nous nommons le « rugby américain » appelé football aux États-Unis, créé en 1872 à Harvard, et longtemps apanage des étudiants: à onze joueurs, mais avec un nombre illimité de remplaçants, tant ce jeu est violent et épuisant (P. GERMA, Depuis quand? 1982, p. 284).
Prononc. et Orth.:[]. ROB. note rudbi (après la voy., fermeture à l'avant, sous l'infl. de [-b-], et rubi (réduction du groupe conson.) qualifiées resp. de pop. et de mérid. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 295: rugbi. Étymol. et Hist. 1888 (DARY, Renaissance Physique ds PETIOT); 1889 (SAINT-CLAIR, Exercices en Plein Air, p. 79 ds BONN., p. 122). Empr. à l'angl. Rugby, n. de la ville du comté de Warwick où se trouve l'école où ce jeu fut inventé en 1823, empl. pour désigner ce jeu (1864 ds NED) p. abrév. de Rugby Game « jeu de Rugby » ou Rugby football « football de Rugby ». Fréq. abs. littér.:21.
DÉR. Rugbyman, subst. masc. Joueur de rugby. Hiérarchiser la médecine ne fut, pour ce jeune médecin-rugbyman, qu'une manière de sport du scalpel (L'Œuvre, 3 avr. 1941). Le rugby est un sport violent. Il exige des qualités athlétiques exceptionnelles, et les rubgymen célèbres sont souvent grands, toujours solidement bâtis, très musclés et endurants (ALLEAU 1964). []. Plur. des rugbymen (ROB., Lar. Lang. fr.). Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 295: rugbiman, plur. -mans. 1re attest. 1909 plur. rugbymen (Le Plein Air, 26 nov., 101c ds HÖFLER Anglic.); pseudo-anglicisme dér. de rugby sur le modèle de mots comme cameraman, clergyman, etc.
BBG. — BECKER 1970, p. 42, 43, 231, 335, 347 (et s.v. rugbyman). — QUEM. DDL t. 6 (s.v. rugbyman).

rugby [ʀygbi], régional (sud-ouest de la France) [ʀybi] n. m.
ÉTYM. 1889; aussi football rugby; de Rugby, école anglaise où ce jeu fut conçu.
Sport qui oppose deux équipes de quinze joueurs et où il faut poser un ballon ovale, joué au pied ou à la main, derrière la ligne de but de l'adversaire ( Essai), ou le faire passer entre les poteaux de but ( Transformation, drop-goal). || Ballon de rugby. || Terrain de rugby, partagé par la ligne de milieu, délimité par les lignes de touche et les lignes de ballon mort. || Joueur de rugby. Rugbyman, rugger (vieilli). || Équipe de rugby : avants (talonneur entouré des piliers. aussi Pack), demis (d'ouverture, de mêlée), trois-quarts, ailiers, centres, arrières (→ aussi Première, deuxième, troisième ligne, ligne des avants). Quinze. || Match de rugby. But, couloir, dribbler, fouetté, franc (coup), mêlée, plaquage, plaquer, ratisser, rush, talonner, tenu, touche. || Contrôle du ballon, arrêts de volée, passes (jeu de main); coup de pied de volée, coup de pied tombé (drop-goal), placé (jeu de pied), au rugby. || Le championnat de France de rugby se dispute par poules.Syn. : ballon ovale.Rugby à treize ou jeu à treize, joué avec des équipes de treize et des règles modifiées. || Joueur de rugby à treize. Treiziste.
1 Si je veux décrire un match de rugby et que j'écrive « J'ai vu des adultes en culotte courte qui se battaient et se jetaient par terre pour faire passer un ballon de cuir entre deux piquets de bois », j'ai fait la somme de ce que j'ai vu; mais j'ai fait exprès d'en manquer le sens : j'ai fait de l'humour.
Sartre, Situations I, p. 116.
2 Une langue, même spéciale ne saurait être constituée uniquement par voie d'emprunt à une langue étrangère. L'emprunt à l'anglais était une nécessité lorsque le rugby a commencé à se développer en France sur le modèle du rugby britannique. Seul il permettait de doter le français des mots techniques indispensables (…) Mais après cette première « invasion » (…) le français lui-même devait trouver dans ses propres ressources les tours et expressions qu'exigeait le développement du jeu dans des milieux sociaux de plus en plus larges.
Pignon, Lexique du rugby, in le Français moderne, t. X, p. 201.
Rugby (ou football) américain (angl. football) : forme de rugby très violent, où les joueurs sont protégés par un lourd équipement et casqués.
DÉR. et COMP. Rugbyman, rugbystique. Minirugby.

Encyclopédie Universelle. 2012.