placard [ plakar ] n. m. I ♦
1 ♦ Écrit qu'on affiche sur un mur, un panneau, pour donner un avis au public. ⇒ affiche, écriteau, pancarte. « De grands placards couvrent les murs de Tunis. On y fait savoir à la population que [...] » (A. Gide).
♢ Spécialt et vx Écrit injurieux ou séditieux qu'on affichait dans les rues ou qu'on faisait circuler dans le public. — Hist. L'affaire des Placards (18 octobre 1534).
♢ (mil. XXe) Placard de publicité : annonce publicitaire d'une certaine étendue, dans un journal, un périodique.
2 ♦ (1828) Imprim. Épreuves en placard, tirées sur le recto seulement, sans pagination et avec de grandes marges (pour les corrections). Par ext. Corriger les placards.
3 ♦ Fam. Plaque, couche épaisse. — Méd. Placard d'eczéma. Lésions cutanées en placards.
4 ♦ Mar. Pièce de toile de renfort cousue à l'endroit où une voile est usée. — Poulie plate.
II ♦
1 ♦ (1572) Techn. Revêtement, pièces de bois qui garnissent et ornent le panneau d'une porte. Porte à placard double.
2 ♦ (v. 1748) Cour. Enfoncement, recoin de mur, de cloison, fermé par une porte et constituant une armoire fixe. Par ext. Assemblage de menuiserie fixé à un mur et destiné au même usage. ⇒vx armoire. Mettre des vêtements dans un placard. Placard-penderie. Placard de cuisine. — Loc. fig. Mettre (qqn, qqch.) au placard : mettre à l'écart, abandonner. ⇒ placardiser. Un placard doré : une situation où l'on est mis à l'écart, avec des avantages matériels. — Loc. fam. (de l'angl.) Avoir un cadavre, un squelette dans le placard, une affaire peu avouable dans son passé, que l'on ne tient pas à divulguer.
3 ♦ Arg. Prison. Vingt ans de placard.
● placard nom masculin (de plaquer) Face d'armoire, composée d'un bâti dormant et d'une ou deux portes, fermant une niche, une partie en retrait dans un mur, où l'on dispose des tablettes, des portemanteaux. Construction de menuiserie réalisée à demeure contre un mur, le plus souvent du plancher au plafond, formant armoire fixe. Vieux. Avis écrit ou imprimé, affiché pour informer le public, la population. Familier. Couche trop épaisse ou inesthétique de quelque chose. Familier. Place sans responsabilité où l'on cantonne quelqu'un. Populaire. Prison. Épreuve de composition imprimée sur le recto seul du papier et en colonnes, pour inscrire les corrections avant la mise en pages. ● placard (expressions) nom masculin (de plaquer) Familier. Avoir un squelette, un cadavre dans le placard, avoir un secret honteux, un crime caché à se reprocher. Placard publicitaire, annonce publicitaire occupant une surface importante, dans un journal, une revue.
placard
n. m.
rI./r Renfoncement dans un mur, fermé par une porte et servant d'espace de rangement. Placard formant penderie. Syn. (Québec) armoire.
|| Par ext. Vaste armoire.
— Fig. (Langage des entreprises et des médias.) Mettre qqn au placard, lui retirer tout pouvoir.
rII./r
d1./d écrit ou imprimé affiché pour informer le public de qqch.
|| Placard publicitaire: annonce publicitaire occupant un espace relativement important, dans un journal.
d2./d IMPRIM épreuve imprimée d'un seul côté et sans pagination.
|| (Plur.) Premières épreuves (d'un texte).
d3./d MED Plaque cutanée. Placard eczémateux.
I.
⇒PLACARD1, subst. masc.
A. —MENUISERIE
1. Vieilli. ,,Ensemble des pièces de menuiserie qui forment la porte d'une armoire`` (CHABAT 1881).
♦Placard double. Revêtement de menuiserie garnissant les deux faces d'une porte. Porte à placard double (ROB.).
♦Placard feint, lambris à placard. Porte factice pratiquée sur un lambris et destinée à faire symétrie avec une porte d'armoire ou une porte d'entrée. Un lambris dit à placard formé d'un cadre et de panneaux correspondants à ceux de la porte elle-même (Notes et Formules de l'architecte, Paris, Albin Michel, t.2, 1920, p.315).
2. P. méton., usuel. Armoire fixe aménagée dans une niche, un renfoncement de cloison; p.ext., construction de menuiserie contre un mur, du plancher au plafond, et équipée de tablettes, de porte-manteaux. Il ouvrit les trois grands placards, qui descendaient du plafond jusqu'au parquet (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.163). Un grand placard, rayonné dans le haut seulement, est d'une grande commodité: on range dans le bas les balais, balayettes (...); sur les rayons, les paniers à provisions (Lar. mén. 1926, p.466). L'amateur (...) enterra (...) sa collection dans des placards tout exprès aménagés dans les murs (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p.50). V. gaze ex. 2.
SYNT. Placard profond; placard bien agencé; placard de cuisine; placard à linge, à vaisselle; placard à balais, à bouteilles, à provisions; placard aménagé en bibliothèque; placard servant de penderie; explorer un placard; fouiller dans un placard; ranger un placard; se cacher dans un placard.
♦Loc. fig., fam. (Avoir) un cadavre/un squelette dans son placard. (Détenir) un lourd secret; en partic., (avoir) un délit, un crime sur la conscience. L'image de McGovern est sans taches. Il n'a pas, selon l'expression américaine, de «squelette dans son placard» (Réalités, oct. 1972, p.83, col. 2). C'est l'Europe, avec des cadavres dans son placard, des petites filles éventrées (Le Monde, 15 mai 1984, p.22, col. 3).
— En compos. ou en appos. [Le 2e élém. indique l'aménagement du placard, l'usage auquel il est destiné] Placard bibliothèque, placard sèche-linge, cuisine-placard. L'un des placards-vestiaires camouflés de miroirs (COLETTE, Chatte, 1933, p.77). Le placard égouttoir au-dessus de l'évier dont le fond est laissé libre pour que la vaisselle s'égoutte dans l'évier (La Maison de Marie-Claire, avr. 1973, p.1, col. 2). Pour les deux autres chambres ouvertes sur le balcon: un grand dégagement (...) et un vaste placard-penderie (L'Express, 25 févr. 1974, p.13).
B. —P. anal. ou au fig.
1. Arg. Prison. Être au placard. ,,Être en prison`` (NOUGUIER, Notes manuscr. Dict. Delesalle, 1900, p.220). On les filait si fréquemment au placard pour des broutilles (SIMONIN, Cave se rebiffe, 1954, p.165).
2. Situation d'une personne qui se voit mise à l'écart après avoir exercé certaines responsabilités, à la suite d'un changement de direction. Les téléspectateurs vous croyaient mort et, miracle, Séveno réapparaît, après treize années de silence. Et puis replongeon, vous redisparaissez après avoir dirigé pendant un an le journal de FR3. Que s'est-il passé? Une mise au «placard»? (Le Matin de Paris, 15 juill. 1983, p.29, col. 1). Je [un journaliste de T.V.] ne me considère pas comme relégué dans un placard. Les placards ont d'ailleurs toujours existé. Ce n'est pas la gauche qui les a inventés, et je le dis d'autant plus sincèrement que je ne suis pas de gauche (Télé 7 jours, 17-23 mars 1984, n° 1242, p.114). La bonne, elle, qui surveille le spectacle depuis la cuisine, se dit qu'après tout, la météo serait un bon tremplin (sauf, évidemment, si c'est pour finir comme Gillot-Pétré dans un placard de la Cinq) (J.-Y. BELLAY, Yves, Marie, France, Claude, Anne, les autres... et nous ds Études, t.366, n° 4, av. 1987, pp.511-513).
REM. Placarder, verbe trans. a) Construire, aménager un placard. (Dict. XIXe et XXes.). b) Masquer par un placard, transformer en placard. Placarder une alcôve, une encoignure (Lar. Lang. fr.). c) Part. passé en empl. adj. Cadres régionaux mutés, présentateurs ou responsables nationaux placardés voire licenciés (L'Événement du Jeudi, 5-11 févr. 1987, n° 118, p.42, col. b).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. placard2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) ) 1364 «lettre ou pièce quelconque dont le parchemin n'est pas plié» (Archives du Nord, B 10292, f° 4 ds IGLF); ) 1428 en placard «(document, lettre) qui n'est pas plié» (Archives du Nord, B 113, f° 91 v°, ibid.); b) ) 1444 «écrit qu'on affiche sur un mur, un panneau, pour donner un avis au public» (ap. J. HAUST, Glossaire philologique des régestes de la cité de Liège, 3 d'apr. FEW t.16, p.630a); ) ca 1552 [éd. 1568] «écrit injurieux et séditieux qu'on affiche dans les rues, qu'on fait circuler dans le public» (DU BELLAY, Poésies diverses, II, 304 ds OEuvres poétiques, éd. H. Chamard, t.5, p.250); c) 1832 impr. (RAYMOND); 2. a) 1549 «enduit dont on revêt un mur» (EST.); b) 1831 «plaque, couche épaisse» (KOCK, Cocu, p.278); c) 1859 mar. «pièce de toile de renfort cousue à l'endroit où une voile est usée» (BONN.-PARIS); 3. a) 1572 «assemblage de menuiserie qui s'élève au-dessus du chambranle et va ordinairement jusqu'au plafond» (doc., Toulouse ds GDF. Compl.); b) 1676 portes en placart (FÉLIBIEN); c) 1792 «enfoncement, recoin de mur, de cloison fermé par une porte et constituant une armoire fixe» (Inventaire du château de Chavaniac ds HAVARD). Dér. de plaquer, suff. -ard. Au sens 3 c, placard est att. dep. 1785 à Marseille (ACHARD ds FEW t.16, p.629b) et pourrait être un empr. à l'occitan (FEW t.16, p.631b, note 16). Bbg. Archit. 1972, p.223.
II.
⇒PLACARD2, subst. masc.
A. —1. a) Avis manuscrit ou imprimé, que l'on affiche dans un lieu public. Synon. affiche, écriteau. Murs couverts de placards, coller un placard. Celle-ci [la République] fit afficher un placard qui disait: «La France est libre. Elle n'accorde au gouvernement provisoire que le droit de la consulter, en attendant qu'elle ait exprimé sa volonté par de nouvelles élections (...)» (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.620). As-tu vu les nouvelles affiches? C'étaient de grands placards jaunes que la compagnie avait encore fait coller dans la matinée. Elle s'y montrait plus nette et plus conciliante, elle promettait de reprendre le livret des mineurs qui redescendraient le lendemain (ZOLA, Germinal, 1885, p.1526). Dans le hall, un attroupement stationnait devant un placard fraîchement posé (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.586).
— P. méton. Emplacement réservé sur un mur ou un panneau à l'affichage de ces avis. Les placards au-dessus des tables, qu'on réservait alors pour annoncer la fête de chaque habitué, étaient recouverts d'affiches invitant la Bavière à réclamer une marine de guerre (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p.90).
b) En partic., vieilli. Écrit séditieux ou diffamatoire que l'on divulgue en l'affichant ou en le faisant circuler. Placards injurieux; afficher des placards. Le 18 octobre 1657, on avait vu à Paris, avec indignation, le placard de la congrégation romaine de l'Index contre les Provinciales, où elles étaient toutes nommées en particulier (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.3, 1848, p.145). Les lettrés, lorsqu'ils s'efforcèrent de créer des mouvements publics, répandirent seulement des pamphlets ou firent poser des placards dans les rues (Civilis. écr., 1939, p.40-4). La plupart des journaux, des brochures, des placards invectivaient contre les lois de messidor (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.543).
— HIST. Affaire des Placards:
• ♦ En 1534, un violent pamphlet du pasteur Antoine de Marcourt contre la messe, intitulé Articles véritables sur les horribles, grands et importables abus de la messe papale inventée directement contre la sainte Cène de Notre-Seigneur et affiché jusque sur la porte de la chambre royale à Amboise, met le feu aux poudres. François Ier prescrit une procession expiatoire, et les bûchers flambent (affaire des Placards).
La Gde encyclop., Paris, Larousse, t.48, 1975, p.10222.
2. P. anal.
a) Fam. Couche épaisse (d'une matière quelconque) appliquée sur une surface; enduit grossier. Un placard de couleur, un placard de pommade (Ac. 1935). Sur un ancien palais transformé en maison commune nous vîmes pour la première fois le placard de plâtre blanc qui déshonore beaucoup d'autres vieux palais (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.20). Un placard de poudre de riz les camouflait [ces légères cicatrices] (LE BRETON, Rififi, 1953, p.197).
b) MAR. Pièce de renfort en toile que l'on applique aux endroits usés d'une voile (d'apr. GRUSS 1978).
c) Dans le domaine méd. Lésion cutanée en plaque. Placard impétigineux. La peau se recouvre de placards circulaires squameux (BRUMPT, Parasitol., 1910, p.105). Les rougeurs cutanées (ou érythèmes) sont très fréquentes. Elles sont soit généralisées, soit localisées sous forme de taches ou de placards (QUILLET Méd. 1965, p.299). V. kér(a)-, kérat(o)- B 1 ex. de Ravault-Vignon.
B. —1. DIPLOM. (Pièce) en placard. (Pièce) qui est présentée non pliée. Lettre en placard. Un arrêt en placard (DG).
2. IMPRIMERIE
a) Épreuve en placard(s), p.ell. placard. Première épreuve d'un texte, imprimée en colonnes sur le recto seulement, sans pagination et avec de larges marges pour les corrections et les additions. Corriger des épreuves en placards, collationner des placards. Qui ne sait qu'en imprimerie les placards sont précisément l'opposé des bons à tirer (BALZAC, Corresp., 1836, p.107). Drumont, qui a apporté, en placards, un chapitre de son livre (...) nous lit ce chapitre ayant pour titre L'Héritier et où il vaticine au temps présent le peuple (GONCOURT, Journal, 1888, p.830). Quand il a exécuté les diverses corrections indiquées sur les placards, le compositeur procède à la mise en pages (GOURIOU, Mémento typogr., 1961, p.9).
b) Placard publicitaire/de publicité. Texte publicitaire d'un format important dans une publication. Insérer un placard dans un journal. À la dernière page, le placard de publicité d'une «dame détective et ses limiers, filatures, etc.» (MONTHERL., J. filles, 1936, p.926). En 1852, elle [l'agence Havas] absorbe le Bulletin de Paris, qui fournissait aux journaux des départements et de l'étranger des informations gratuites contre l'insertion, également gratuite, de placards de publicité (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.46). Les moyens d'appel «frappent» le public, lui donnent l'envie physique de venir, de voir... l'affiche en est le type (...). On peut y ajouter (...) le placard publicitaire, mais ce dernier doit figurer en même temps parmi les moyens d'information (JOCARD, Tour. et action État, 1966, p.230).
— P. méton. Cadre typographique entourant un texte publicitaire ou un faire-part. (Ds Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. Étymol. et Hist. V. placard1.
STAT. —Placard1 et 2. Fréq. abs. littér.:531. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 483, b) 373; XXes.: a) 940, b) 1080.
BBG. —NIES (F.). Textarten-Appellative. Z. rom. Philol. 1982, t.98, p.326. —QUEM. DDL t.5.
placard [plakaʀ] n. m.
ÉTYM. 1444; plackart « enduit pour revêtir les murs », 1410 (→ Placage); de plaquer.
❖
———
1 Écrit, manuscrit ou imprimé, qu'on affiche sur un mur, un panneau, etc., pour donner un avis au public. ⇒ Affiche, écriteau, pancarte (→ Auditoire, cit. 1). || Afficher un placard. ⇒ Placarder. || Placard qu'on lit au coin des rues (→ Garantie, cit. 7). — Hist. || L'affaire des placards (18 octobre 1534).
1 Le 18 octobre (1534) on trouvait affichés en divers lieux publics, à Paris et dans plusieurs autres villes, des « placards » imprimés sous ce titre : Articles véritables sur les horribles abus de la messe papale. Le roi lui-même, qui était alors au château d'Amboise, trouva ce violent factum appliqué à la porte de sa chambre.
Lavisse et Rambaud, Hist. générale du IVe s. à nos jours.
2 De grands placards couvrent les murs de Tunis. On y fait savoir à la population que (…) l'Afrique du Nord doit accueillir avec reconnaissance les troupes de l'axe (…)
Gide, Journal, 26 nov. 1942.
♦ Panneau sur lequel on affiche des placards.
2.1 Tous ces gens en retraite qui n'avaient plus qu'à vivre; disparus ! Les placards au-dessus des tables, qu'on réservait alors pour annoncer la fête de chaque habitué, étaient recouverts d'affiches invitant la Bavière à réclamer une marine de guerre et des colonies (…)
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 90.
2 Vx. Écrit injurieux ou séditieux qu'on affichait dans les rues ou qu'on faisait circuler dans le public. ⇒ Pasquinade (→ Noircir, cit. 11).
3 (Mil. XXe). Annonce publicitaire d'une certaine étendue, dans un journal, un périodique. || Insérer un placard dans un journal pour lancer un nouveau produit.
2.2 La publicité a contribué à cette normalisation des colonnes, parce que les annonceurs ont l'habitude de faire confectionner en série les placards qu'ils font publier dans de nombreux journaux.
Philippe Gaillard, Technique du journalisme, p. 98.
4 (1828). Imprim. Épreuve tirée seulement sur le recto de la feuille, sans pagination, avec de grandes marges (pour les corrections). || Corriger les placards. — Épreuves en placards.
3 (…) il traçait une espèce de scénario en quelques pages, qu'il envoyait à l'imprimerie d'où elles revenaient en placards, c'est-à-dire en colonnes isolées au milieu de larges feuilles.
Th. Gautier, Portraits contemporains, « Balzac ».
3.1 Ce sont d'abord des placards, encore humides, et à la fois recroquevillés et boursouflés, se répandant sur toute ma table, au sortir de l'enveloppe : de grands morceaux de papier noircis d'un vilain imprimé, et n'ayant encore rien d'un volume.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. V, p. 128.
♦ Diplomatique. || En placard, se dit d'une pièce dont le parchemin ou le papier se présente dans toute son étendue, sans être plié.
1 Fam. Plaque, couche épaisse d'une matière quelconque. || « Un placard de couleur. Un placard de pommade » (Académie). — Méd. || Placard d'eczéma. || Lésion cutanée en placards.
2 Mar. Pièce de toile de renfort cousue à l'endroit où une voile est usée.
3 Mar. Sorte de poulie plate.
4 (1572). Techn. Revêtement, couverture de pièces de bois qui garnissent et ornent le panneau d'une porte. || Porte à placard double, répété sur chacune des faces.
———
II (1792; du sens I, B, 4, ci-dessus).
1 Cour. Enfoncement ou recoin de mur, de cloison, fermé par une porte et constituant une armoire fixe. Par ext. Assemblage de menuiserie fixé à un mur et destiné au même usage. ⇒ Armoire. || Porte (→ Entassement, cit. 2), rayons d'un placard. || Fouiller dans les placards (→ Bombance, cit. 2). || Placard servant de bibliothèque. || Placard à balais. || Placard-penderie. || Placard de cuisine (cit. 4). ⇒ aussi Buffet.
4 De part et d'autre de la cheminée étaient deux placards à grillages, remplis de cartons reliés comme des livres, et toutes les reliures, imitant le veau ancien, étaient pareilles.
A. Hermant, l'Aube ardente, VI.
♦ ☑ Loc. fig. Mettre au placard : écarter, reléguer, se débarrasser de (qqn.). || Mettre un fonctionnaire, un journaliste au placard, dans un placard. ⇒ fam. Placardiser. — ☑ Un placard doré : une situation où l'on est mis à l'écart, avec des avantages matériels. — ☑ Loc. fam. (Calque de l'angl. the skeleton in the cupboard). Avoir un cadavre, un squelette dans le placard : avoir un scandale, une affaire peu avouable dans son passé, que l'on ne tient pas à divulguer.
2 Argot. Prison. — Cachot.
5 Si vous en voulez encore, allez acheter Paris-Match, moi, j'ai plus rien à bonnir ! Je préfère que vous me colliez au placard, j'y suis t'été déjà… Je préfère la frite des rats à la vôtre !
San-Antonio, Des gueules d'enterrement, p. 7.
3 (1926). Fam. Cage thoracique, ventre (⇒ Buffet).
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DÉR. 2. Placarde, placarder, placardiser. V. 1. Placarde.
Encyclopédie Universelle. 2012.