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pique

1. pique [ pik ] n. f. et m.
• 1360; néerl. pike
1 N. f. Arme (d'hast) formée d'une hampe garnie d'un fer plat et pointu. hallebarde, lance. « Des bandes armées de piques poussent des cris de mort » (France). Taurom. Taureau qui reçoit, prend la pique du picador. Coup de pique. « Le taureau prenait une pique » (Montherlant).
2 N. m. (1552) Aux cartes, Une des couleurs représentée par un fer de pique noir stylisé. « La Dame de pique », de Pouchkine. As de pique. Couper à pique.
Carte de cette couleur. J'ai défaussé deux piques. « tu renverras petit pique » (Courteline). Au bridge, Nombre déterminé de levées à cette couleur. Quatre piques contrés.
⊗ HOM. Pic. pique 2. pique [ pik ] n. f.
• v. 1500; de piquer
1Vieilli Brouille légère due à l'amour-propre blessé. « C'est notre pique avec son père qui trouble tant ta femme » (Maurois).
2(XXe) Mod. Parole ou allusion blessante. Envoyer, lancer des piques à qqn. méchanceté, pointe.

pique nom féminin (de piquer) Parole intentionnellement blessante ; allusion malveillante : Lancer des piques contre quelqu'un. Littéraire. Brouille légère due à une manifestation de susceptibilité : Avoir des piques avec son père.pique (homonymes) nom féminin (de piquer) pic nom masculinpique nom féminin (néerlandais pike) Arme constituée par un fer pointu, fixé au bout d'une longue hampe en bois. Mince tige de bois, de plastique, pointue à ses extrémités, permettant de saisir certains aliments présentés en bouchées. En tauromachie, long morceau de bois à pointe d'acier destinée à piquer le taureau pour réduire sa puissance. (La pique est l'arme du picador.) ● pique nom masculin (de pique) Une des quatre couleurs du jeu de cartes, figurée par un fer de pique noir. Carte de cette couleur. ● pique (homonymes) nom féminin (néerlandais pike) pic nom masculinpique (homonymes) nom masculin (de pique) pic nom masculin

pique
n. f. Propos aigre, malintentionné, destiné à agacer, à vexer. Envoyer des piques.
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pique
n.
d1./d n. f. Arme d'hast, fer aigu au bout d'une hampe.
d2./d n. m. JEU Couleur noire d'un jeu de cartes, représentée par une figure évoquant un fer de pique. Atout pique. Roi de pique.
Carte de cette couleur.

I.
⇒PIQUE1, subst. fém.
A. —Arme d'hast comportant une hampe généralement plus courte que celle de la lance et terminée par un fer plat et aigu. Le fer, la pointe d'une pique; la pique sur l'épaule, à la main; des coups de pique; une forêt de piques; soldats armés de (longues) piques; passer (qqn) par les piques; pique d'abordage (mar.). Elles virent passer une belle tête ornée de longs cheveux blonds au bout d'une pique, c'était celle de la malheureuse princesse de Lamballe (SAND, Hist. vie, t.1, 1855, p.82). Il brandissait une pique démesurée, épanouie par le bout comme un lotus (FLAUB., Salammbô, t.1, 1863, p.108):
♦ ... à peine la fumée est-elle dissipée, qu'ils découvrent, de l'autre côté, qu'un nouveau mur s'est élevé, un mur de piques, de lances, d'épées, non moins meurtrier que le feu, et bien plus impénétrable.
COTTIN, Mathilde, t.2, 1805, p.262.
Demi-pique. Pique à manche court. Ils se partagent les demi-piques dont les licteurs étaient armés (MICHELET, Hist. romaine, t.2, 1831, p.133).
P. méton.
♦Soldat armé d'une pique. Armée de mille piques; faire défiler les piques. (Dict. XIXe s., Nouv. Lar. ill., Lar. 20e).
♦Ancienne unité de mesure (équivalant à la longueur d'une pique ordinaire, soit environ 1,60 m). Il y a une pique d'eau dans ce fossé (Ac. 1798-1935).
Vieilli Être à cent, à mille piques au-dessus (au-dessous) de qqn, de qqc. Être très supérieur (inférieur) à quelqu'un, quelque chose. La supériorité logique des Anglais (...) les met à cent piques au-dessus de ces pauvres gobe-mouches d'Allemands qui croient tout (STENDHAL, Corresp., 1800, p.11). Je mets à mille piques Monticelli au-dessus de Turner et Biard au-dessus d'Hogarth (VERLAINE, Corresp., 1872, p.63).
Expr. vieillies
Vouloir mettre une pique en Flandre. [P. allus. aux difficultés éprouvées par la couronne d'Espagne lorsqu'elle voulut faire passer ses piquiers dans les Flandres] Tenter une chose extrêmement difficile. (Ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr.).
Négocier à la longueur de la pique. Négocier armé et à distance, avec des gens dont on se méfie. (Dict. XIXe s.).
B.P. anal. (d'aspect)
1. Arme du picador; p.méton., coups, travail à la pique par le picador, et qui sont subis par le taureau. Le taureau avait reçu ses piques et les jeunes gens lui faisaient des passes de cape (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.425). Le matador (...) brinde et dédie le taureau (...) qui a pris les piques réglementaires et les banderilles (ARNOUX, Renc. Wagner, 1927, p.80).
2. TECHNOL. Tige métallique dont se servent les paveurs pour étaler le sable entre les pavés. (Dict. XXe s.).
3. Tout objet terminé par une pointe métallique affectant la forme d'un fer de pique; en partic., barreau vertical d'une grille terminé en pointe. Je n'ai guère eu à me servir de la pique ou de la pioche de mon piolet, et pourtant si je ne l'avais pas eu j'aurais hésité à faire la course (Annuaire du Club alpin fr. Année 1882, 1883, p.192 ds QUEM. DDL t.27). Le violoncelle repose sur une pique, tige d'acier pointue qui passe dans le bouton et dont on modifie la longueur avec une vis de serrage (BOUASSE, Cordes et membranes, 1926, p.310). On a élevé une croix de fer contre le mur; et sur ses bras terminés par des piques mal forgées, on a gravé en tout petits caractères une inscription (POURRAT, Gaspard, 1931, p.52).
4. Synon. de piquant (v. ce mot III A). J'ai trouvé (...) un petit hérisson (...). Ce matin, mon ami courait dans le jardin (...) et toutes les piques de son dos reluisaient (A. FRANCE, P. Nozière, 1899, p.251).
Prononc. et Orth.:[pik]. Homon. pic. Ac. 1694, 1718: picque; dep. 1740: pique. Étymol. et Hist.1. a) 1360-70 «arme formée d'une hampe garnie d'un fer plat et pointu» (Baudouin de Sebourc, VII, 761 ds T.-L.); b) 1617 «longueur d'une pique, unité de mesure» (A. D'AUBIGNÉ, Aventures du baron de Faeneste, I, 13 ds OEuvres, éd. H. Weber, p.695); c) 1672 (être, etc.) à cent piques de/au-dessous de/au-dessus de (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 29 janv., éd. R. Duchêne, t.1, p.426); d) 1926 «arme dont se sert le picador pour attaquer le taureau, dans une corrida» (MONTHERL., loc. cit.); 2. 1903 «outil de paveur» (Nouv. Lar. ill.). Empr. au m. néerl. pike, att. au sens 1 a dep. 1290 (FEW t.16, pp.623-624).
II.
⇒PIQUE2, subst. masc.
JEUX. Une des deux couleurs noires du jeu de cartes, représentant un fer de pique stylisé. Roi, dame, valet, as de pique. Voyez, dit-elle (...) en montrant le jeu de cartes qu'elle venait de couper, voilà du pique. C'est la couleur de la mort (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.295).
P. méton. Carte(s) de cette couleur. Jouer pique. Petite bécasse, criait-elle. Si tu t'étais seulement défaite de ton pique, à l'heure qu'il est, tu serais maîtresse (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p.101).
Rem. Pour les empl. fam. et arg. de as de pique, v. as C 2 a.
Prononc. et Orth. V. pique1. Étymol. et Hist.1. a) 1534 c'est bien rentré de picques «vous avez parlé hors de propos» (RABELAIS, Gargantua, XLIII, éd. M. A. Screech, p.256); b) 1552 c'est bien rentré de picques noires «id.» (ID., Quart Livre, XXXIII, éd. R. Marichal, p.154); 2. 1611 picque fém. «une des deux couleurs noires du jeu de cartes, représentée par un dessin en forme de pique» (COTGR.); 1680 masc. (RICH.); 3. 1662 «une des cartes de cette couleur» (MOLIÈRE, Les Fâcheux, II, 2 ds OEuvres, éd. E. Despois, t.3, p.59). Issu de pique1, les marques de cette couleur du jeu de cartes étant en forme de fer de lance; le masc. est prob. dû au genre des trois autres noms de couleurs. 1 p.compar. avec l'entrée en jeu de mauvaises cartes.
III.
⇒PIQUE3, subst. fém.
A.Vieilli. Brouille, désaccord entre des personnes qui se sont vexées réciproquement. Être en pique avec qqn. On dirait qu'il y a de la pique entre eux (AUGIER, Fils Giboyer, 1862, p.94). Une pique survenue entre M. d'Arnim et M. Thiers (...) leur rendait les entrevues insupportables (GONCOURT, Journal, 1875, p.1055).
Blessure d'amour-propre, manifestation de susceptibilité. La pique est un mouvement de la vanité; je ne veux pas que mon antagoniste l'emporte sur moi, et je prends cet antagoniste lui-même pour juge de mon mérite (STENDHAL, Amour, 1822, p.117).
B. —Parole caustique, prononcée pour blesser, piquer au vif. Lancer des piques à qqn. Comme assaisonnement, on rencontre quelquefois de petites piques, des escarmouches de société, et, outre cela, des bons mots, des plaisanteries, des anecdotes, de petites histoires vives et gaies (TAINE, Philos. art, t.1, 1865, p.135).
REM. 1. Piquasserie, subst. fém., hapax, synon. (avec affaiblissement de sens). Il se trouvait parfois entre nous des contrariétés, des piquasseries, des bouderies, qui gênaient l'Empereur et le rendaient malheureux (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.482). 2. Piquerie, subst. fém., synon. J'ai fait mille observations et remarques mélancoliques, sur les tendances, les antipathies, les sécheresses, les indifférences, les exagérations des caractères (...) sur les innombrables piqueries entre femmes (AMIEL, Journal, 1866, p.351).
Prononc. et Orth.:[pik]. Homon. pic. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist.1. Ca 1500 «brouille légère entre plusieurs personnes» (PHILIPPE DE COMMYNES, Mémoires, éd. J. Calmette, I, 243); 2. 1630 «discours piquant» (A. D'AUBIGNÉ, Le Caducée ou l'Ange de la paix, éd. Réaume et De Caussade, II, 90). Déverbal de piquer.
IV.
⇒PIQUE4, subst. fém.
Sarment de vigne courbé en arc de cercle. (Dict. XIXes. et XXes.).
Prononc.:[pik]. Homon. pic. Étymol. et Hist. 1812 (MOZIN-BIBER). Déverbal de piquer.
V.
⇒PIQUE5, subst. fém.
Région. (Centre). La pique du jour. Le moment où le jour point. Je ne rencontrai signe de monde en aucun lieu, et m'en revins sur la pique du jour (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p.191). Il allumait du feu un peu avant la pique du jour, à l'heure où les champs sont déserts (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.289).
REM. Piquette, subst. fém., synon. À la piquette du jour. À la pointe du jour. Madeleine entendit bien rentrer François qui vint faire son paquet dans la chambre à côté, et elle l'entendit aussi sortir à la piquette du jour (SAND, Fr. le Champi, 1850, p.89).
Prononc.:[pik]. Homon. pic1,2,3,4. Étymol. et Hist. 1850 (SAND, op. cit., p.115). Comp. de pique, déverbal de piquer, de du et de jour.
STAT.Pique1 à 5. Fréq. abs. littér.:525. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 697, b) 1055; XXes.: a) 706, b) 684.

1. pique [pik] n.
ÉTYM. 1376; néerl. pike.
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I N. f.
1 Arme formée d'une hampe garnie d'un fer plat et pointu. Dard, hallebarde, lance. || La pique, arme d'hast et de choc, est plus courte que la lance. || Bandes armées (cit. 17) de piques; la pique sur l'épaule (→ Démantibuler, cit. 1). || Piques des légionnaires (cit. 1) romains. Joug. || Piques des révolutionnaires de 1789. || Promener la tête d'une victime au bout d'une pique. || Piques serrées des massacreurs (cit. 1). || Coups de piques (→ Garantir, cit. 22).Demi-pique, à manche court, portée par les officiers d'infanterie au XVIIe siècle. Esponton.Taurom. || Pique du picador. || Taureau qui reçoit, prend la pique.Alpin. Extrémité inférieure du piolet.
1 Ce sont ces deux mêmes têtes, étalées d'abord dans Versailles, qui ont été portées sur des piques, devant le carrosse du roi (…)
Rivarol, Politique, I.
2 Et les petits enfants, du haut des toits jetés,
Étaient reçus en bas sur les pointes des piques.
Hugo, la Légende des siècles, LIV, VII.
Par ext. Coup de pique. || Une belle pique.
3 Le taureau, avec joie, prenait une pique, et il aimait cela. Le mal que lui faisait la pique était dévoré dans le plaisir qu'il avait à faire du mal au cheval.
Montherlant, les Bestiaires, VIII.
Loc. fig. (Vx). À cent piques : à une longueur de cent piques, au propre et au fig. Lieue (à cent lieues).
4 (…) les vierges dessinées par les peintres seront à cent piques au-dessous de
moi (…)
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 145.
Vx. Passer par les piques : avoir la petite vérole.(XVIIe). Être enceinte.
2 Épingle en plastique qui tient les rouleaux de mise en plis.
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II N. m. (1552). Aux cartes, une des couleurs, représentée par un fer de pique noir stylisé. || Dix de pique, roi de pique, as de pique. Spadille. || Jouer pique. || Atout pique. || Du pique. || La Dame de Pique, œuvre de Pouchkine.Un pique, une carte de cette couleur.
5 — Écoute, je vais jouer pique pour toi. — Bon. — Tu prendras de ton manillon et tu renverras petit pique.
Courteline, Boubouroche, I, 1.
Au bridge, Nombre déterminé de levées à cette couleur. || Quatre piques contrés.
Fig. As de pique. Loc. adv. Faire (qqch.) à l'as de pique, n'importe comment, mal.Être fagoté comme l'as de pique, mal habillé.
DÉR. Piquier.
HOM. 1. pic, 2. pic, 3. pic, 4. pic, 2. pique, 3. pique.
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2. pique [pik] n. f.
ÉTYM. XVe; de piquer.
1 Vx. Brouille légère due à l'amour-propre blessé. Aigreur, brouillerie, dépit, mésintelligence. || Pique d'amour-propre (→ Fantaisie, cit. 27). || Notre pique avec son père (→ Éponge, cit. 8).
0 Comme il y avait depuis longtemps une pique entre les gens de la Bessonnière et la mère Fadet, les bessons ne parlaient pas beaucoup à la petite Fadette (…)
G. Sand, la Petite Fadette, VIII.
2 Mod. Parole méchante, allusion blessante qui pique au vif. Méchanceté. || Envoyer, lancer des piques. || Il n'a cessé pendant leur entretien de lui envoyer des piques.
3 Régional. || La pique du jour. Pointe.
HOM. 1. pic, 2. pic, 3. pic, 4. pic, 1. pique, 3. pique.
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3. pique [pik] n. f.
ÉTYM. 1596, pic; moy. néerl. piche.
Vx ou régional. (Picardie). Petite faux à manche court. Faucille.
HOM. 1. Pic, 2. pic, 3. pic, 4. pic, 1. pique, 2. pique.

Encyclopédie Universelle. 2012.