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ostentation

ostentation [ ɔstɑ̃tasjɔ̃ ] n. f.
• mil. XVIe; obstentacion 1403; « action de montrer » 1366; lat. ostentatio
Mise en valeur excessive et indiscrète d'un avantage. étalage, parade. Avec ostentation. 2. affectation, gloriole, orgueil, vanité; fam. épate. Montrer avec ostentation (cf. Faire montre de). « Les femmes mettent de l'ostentation jusque dans la grandeur d'âme » (Stendhal). ⊗ CONTR. Discrétion, modestie.

ostentation nom féminin (latin ostentatio, -onis, de ostendere, montrer) Affectation qu'on apporte à faire quelque chose, étalage indiscret d'un avantage ou d'une qualité, attitude de quelqu'un qui cherche à se faire remarquer : Parler avec ostentation de ses succès.ostentation (synonymes) nom féminin (latin ostentatio, -onis, de ostendere, montrer) Affectation qu'on apporte à faire quelque chose, étalage indiscret d'un avantage...
Synonymes :
- affectation
- bravade
- embarras
- esbroufe (familier)
- étalage
- jactance
- mise en scène
- montre (littéraire)
- orgueil
Contraires :
- discrétion
- humilité
- modestie

ostentation
n. f. Insistance excessive pour montrer une qualité, un avantage. être généreux avec ostentation.

⇒OSTENTATION, subst. fém.
A. —Anton. de discrétion.
1. Attitude, caractère de celui qui cherche à tout prix à attirer l'attention sur lui-même, sur un trait de sa personne, sur sa situation sociale avantageuse. Euripide est un poète tout à fait moderne (...), tout entier à l'idée de faire effet; passant dans ce but d'une opinion à une autre, dévot fanatique, puis impie avec ostentation (CONSTANT, Journaux, 1804, p.78). Le vrai reproche que méritait Caton (...) c'était l'ostentation cynique avec laquelle il aimait à braver, dans les choses indifférentes, le peuple au milieu duquel il vivait (MICHELET, Hist romaine, t.2, 1831, p.221). V. affectation ex. 22:
1. Chrétien et surnaturaliste, Gracian (...) oppose volontiers l'homme «substantiel» à l'«homme d'ostentation». Il dit qu'il faut préférer le solide de la substance au vide de l'ostentation, la vraie royauté à la vanité, le réel au luxe des cérémonies.
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.4.
SYNT. Ostentation de mauvais aloi; magnifique, vaine ostentation; ostentation juvénile, puérile; ostentation d'ivrogne; mettre de l'ostentation à; admirer qqn avec ostentation; porter une toilette, un bijou avec, sans ostentation; être généreux par ostentation; accomplir un acte d'ostentation stoïque; voir de l'ostentation dans la piété de qqn.
P. méton., au sing. ou au plur., vieilli. Manifestation de cette attitude. On lui avait appris comment on dépense l'or en plaisirs frivoles, en ostentation stupide (SAND, Lélia, 1839, p.359):
2. Scholl est décidément amant déclaré; et à le voir (...), descendant, dans la montre de sa joie, aux plus petites ficelles et aux plus misérables ostentations de commis-voyageur montrant à un conducteur de diligence un portrait de femme (...) je songe combien les petites âmes, les âmes du peuple, supportent mal la bonne fortune et combien le succès les fait ridicules.
GONCOURT, Journal, 1858, p.472.
2. Caractère de ce qui est destiné à être remarqué, de ce qui est trop voyant. La sculpture éginétique ne serait pas éloignée de la perfection, s'il ne lui restait encore de la dureté dans l'accentuation des plans, (...) de l'ostentation dans le rendu des muscles et du convenu dans les mouvements (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p.444). Elles habitent de charmantes petites maisons du dix-huitième siècle, exquises de délicatesse et de simplicité. La vraie civilisation américaine est là, dans cette architecture sans ostentation (GREEN, Journal, 1945, p.67):
3. Dans l'histoire du carrosse, le XVIIe siècle ne fut qu'une perpétuelle surenchère dans le luxe et l'ostentation. On surchargea la caisse de sculptures et de dorures, on en tapissa l'intérieur de velours et de soie passementés d'or et d'argent.
P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.175.
B. —1. Ostentation de qqc. (vieilli). Action, volonté délibérée de mettre en évidence, d'afficher, d'exhiber quelque chose.
a) [Le déterm. désigne un inanimé concr.] Rare. Il y avait au mur les éternels chromos évoquant les délices de la table par l'ostentation des gibiers rares et des fruits de Chanaan (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.107).
b) [Le déterm. désigne une qualité, un sentiment] Ostentation de confiance, de générosité, d'impartialité, de légalité, de noblesse, de tendresse; ostentation d'indifférence, de (la) souffrance. Il est impossible de regarder comme sincères les marques de douleur et l'ostentation des regrets de Catherine à la mort de Henri II (BALZAC, Cath. de Médicis, Introd., 1843, p.43). Dans ce visage d'Odette, un peu rigide, dans ce regard de sombre extase (...) Berthe discernait une ostentation de sérénité et le souci d'affirmer la foi devant l'épreuve (CHARDONNE, Épithal., 1921, p.342):
4. Les usines vont vers la ville et à leur caractère professionnel s'ajoute un souci d'art. Elles quittent peu à peu leur aspect redoutable où se mêlaient dans un pittoresque barbare la brutalité, la cacophonie et comme une ostentation d'incurie.
Arts et litt., 1936, p.10-7.
c) [Le déterm. évoque un type de comportement] Ostentation de parvenu. Quand il faisait beau, il (...) revêtait lui-même [sa mère] d'un châle tenu par une broche ancienne et, non sans quelque ostentation de fils modèle, il la promenait à son bras sur la place (MAURIAC, Galigaï, 1952, p.44).
2. Faire ostentation de qqc. Afficher, étaler, exhiber. Synon. faire montre de (v. montre1 A loc. verb. b), faire étalage de (fam., v. étalage C).
a) [L'obj. désigne un inanimé concr.] Ces plafonds de Venise qui nous montrent l'âme de Gianbatista Tiepolo, quel tapage éclatant et mélancolique! Il s'y souvient du Titien, du Tintoret, du Véronèse; il en fait ostentation: grandes draperies, raccourcis tapageurs, fêtes, soies et sourires! (BARRÈS, Homme libre, 1889, p.189).
b) [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Faire ostentation de l'ennui qu'on éprouve. M. de Charlus (...) avait fait ostentation de galante amabilité à l'égard d'Albertine (PROUST, Prisonn., 1922, p.332). [Les prêtres indigènes] étaient des spécialistes et, comme tous les spécialistes, ils tendaient à la virtuosité, c'est-à-dire à faire ostentation de leur habileté à manier et à amplifier les traditions (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.331).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1346 ostentacion (ds Ordonnances des rois de France, t.4, p.613); ca 1406 [ms. XVe s.] péj. obstentacion (Internelle consolacion, éd. A. Pereire, p.242). Empr. au lat. ostentatio, -onis «action de montrer ostensiblement», formé sur le supin ostentatum, v. ostentateur. Fréq. abs. littér.:205. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 313, b) 119; XXe s.: a) 310, b) 353.

ostentation [ɔstɑ̃tɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Mil. XVIe; obstentacion, 1403; ostentacion « action de montrer », 1366; lat. ostentatio, du supin de ostentare. → Ostentatoire.
Mise en valeur excessive et indiscrète d'un avantage. || Faire voir, faire connaître avec ostentation. Étalage, parade (faire); afficher, étaler, exhiber; ostensiblement. || Par ostentation, par pure ostentation. Affectation, braverie, gloriole, orgueil, vanité. || Agir sans ostentation ( Discrètement). || Un luxe plein d'ostentation. Ostentatoire. || Actes de vertu où il n'y a ni forfanterie (cit. 2) ni ostentation. || Ostentation de celui qui se vante, se targue de ses moindres relations (→ Esbroufeur, cit.).Montrer avec ostentation. Montre (faire montre de…).
Vieilli. || Homme de vanité et d'ostentation (→ Appareil, cit. 6).
Vieilli ou littér. (Suivi d'un compl. introduit par de). || Ostentation de richesses, de biens. Apparat, faste (et fam. esbroufe, épate, flafla). || Ostentation de probité (→ Art, cit. 60), de vertu ( Pharisaïsme), de courage ( Bravade).
1 Les autres ont pris (à) cœur de parler d'eux pour y avoir trouvé le sujet digne et riche; moi, au rebours, pour l'avoir trouvé si stérile et si maigre qu'il n'y peut échoir soupçon d'ostentation.
Montaigne, Essais, II, XVIII.
2 (…) ceux qu'une véritable dévotion met dans le chemin du Ciel et ceux qu'une vaine ostentation des bonnes œuvres n'empêche pas d'en commettre de mauvaises (…)
Molière, les Plaisirs de l'île enchantée, Dernières journées (1665), in Œ., t. IV, p. 231.
3 Les femmes mettent de l'ostentation jusque dans la grandeur d'âme.
Stendhal, Journal, p. 27.
4 N'y a-t-il pas dans ces affiches excessives d'abnégation et d'honneur beaucoup d'ostentation ? C'est plutôt parade qu'autre chose.
Hugo, l'Homme qui rit, II, I, II.
5 D'autre part, ses dépenses exagérées, l'ostentation inconsciente de son argent, provoquèrent la jalousie méchante de la plupart, et le mépris de quelques-uns (…)
Valery Larbaud, Fermina Marquez, V.
6 Il savait que ce grand bourgeois insolent ne la prodiguait pas (son estime) et fort ennemi pour son compte de l'ostentation de vertu savait en déceler les faux semblants chez les autres.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVI, p. 209.
CONTR. Discrétion, modestie.

Encyclopédie Universelle. 2012.